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les mafles font plus lourdes à l'eftompe qu’ au
crayon , parce qu’elles couvrent parfaitement le
papier, dont la couleur eft uniquement réfervée
pour les demi-teintes s’ il eft coloré , ou pour les
lumières s’ il eft blanc.
On employé quelquefois Vefiompe pour des
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deffins en petit : mais comme elle feroit trop
forte fi elle étoit faire de peau , on la fait avec de
petits morceaux de papier roulé', la pointe n’en
doit pas être coupée, mais déchirée y afin qu’elle
puifle happer le crayon.
P
in
F
b AYENCE. (fubft. fém.) Couleurs pour
peindre la fayence. Il n’eft point de notre fujet
de nous arrêter à la fabrication de la fayence,
forte de poterie de terre qui a pris l’on nom de
la ville de Faenza dans la Romagne , en Italie,
où elle a été inventée : mais le Dictionnaire de
peinture doit indiquer les couleurs dont on fait
ufage pour peindre la fayence.; Il ne lui eft même
pas plus étranger de donner les couleurs des
couvertes, que de parler de la forte de peinture
qu’on appelle d’imprefliôn.
Blanc. Il peut être comparé dans la fayence à
ce qu’on appelle l’ imprefiion dans les fujets qui j
doivent être couverts de peinture. I l eft composé
d’ une partie de falin , qui eft le f$l de verre -,
de fix parties de fable de Ne vers , & de quatre
parties de calcinéy ç'eft ainfi qu’on appelle une
partie d’étain fin & cinq de plomb. On fait calciner
au four ce mélange jufqu’à ce qu’ il foit
réduit etf-un gâteau de verre opaque & blanc
comme du lait. On rompt ce gâteau , on l’épluche
pour en ôter le fable qui y eft attaché, tk on
|e réduit en poudre très-fine au moulin.
B leu . On prend le meilleur fafre ; on le met
flans un creufet ; on couvre le creufet d’ une tuile
qui réfifte au feu ; on met le tout fous le four
pour y être calciné : quand le four eft froid , on
retire le creufet. On prend autant de fmalt , &
on broyé le tout enfemble , jufqu’à ce que ce
mélange foie réduit en poudre très-fine , & l’on
conferve cette couleur pour en faire ufage.
O
Rouge. Le plus bel oc-hre jaune calciné deux
à trois fois dans le four où l’on cuit les mar-
chandifes, pilé & broyé, donnera cette couleur.
Jaune. La terre de Naples bien broyée &
délayée.
Autre jaune. 4 livres de mine de plomb,
ou de plomb rouge, zd e cendre de plomb , z de
fable blanc, d’ochre rou ge, ou d’ochre jaune
calciné & réduit en poudre, z d’antimoine crud
mis en poudre, 1 de verre blanc ou c r y fta l,
aufii mis en poudre. Mêlez ^faites calciner doucement,
faites fondre enfuite, pilez & broyez.
Verd. z livres verd d’ardoife , 1 de limaille
d’épingles , 1 de minium , i de verre blanc.
Mettez en poudre , mélangez, faites fondre &
broyez.
Autre verd. 1 partie, de jaune, 1 de bleu :
mêlez , broyez. En unifiant ces deux couleurs,
on aura différens verds , félon que l’on mettra
plus ou moins de jaune, la quantité de bleu
reftant la même.
Autre verd. 4 de bouteilles caffées, 1 \ verd
d’ardoife, 1 \ de limaille d’épingles, un de foude
d’alicant ou varech : mettez en poudre, pilez &
faites fondre.
Brun, Calcinez de l’ardoife deux fois fur le
fpur ; metrez-la • en poudre , prenez-en deux
parties , z de poudre de bouteilles cafiees , 1 de
chaux en poudre , 1 de foude & 4 onces de Pé*
rigueux. Mélangez, faites fondre, & ç .
Autre brun. 3 de minium ou mine de plomb,
{- de fable d’Anvers , 1 d’oçhre rouge , 4 onces
de Périgueux,
filey violet. 1 da.potaffe, j fable blanc, 2 de
blanc à bifeuit, m a is le c , 8 oftees de fafre , £
once de manganèfe. Mettez en poudre, faites
fondre..,
Les couleurs étant aiefi préparées, on les employé
à l’eau , 8c au pinceau. On attend que la
fayence qui a été trempée dans le blanc, foie
fëche avant de la peindre.
Les couleurs dont.nous venons de parler y
ferv.ent à la peinture .de la,fayence commune.
Ceux qui fabriquent de belle fayence , employeur
de meilleures couleurs & un meilleur
blanc.
Blanc fin , Tirez le fel de foude, comme il fe
pratique dans l’art de la verrerie. Prenez 50 parties
de ce fe l, 80 de beau fable blanc, pur &
net •, réduifez le fel en pondre & mêlangez-le
avec le labié. Faites calciner le mélange dans
lafournette, comme s’ il s’agifloit de faire du
cryftal. Cela fait, mettez en poudre en le pilant,
& pafiez au tamis. Prenez 50 d’étain Sc autant da
plomb .-calcinez comme ci-deflus & broyez.
Pafiez au tamis -, ajoutez ces calcinés enfemble.
Joignez-y 1 de la plus belle potafie blanche , 3
onces & z gros de manganèfe de Piémont, préparée
comme dans l’art de la verrerie. Mêlez le