
le n t , & mourut à Fontainebleau en 1541 âgé |
de quarante - cinq ans. Ses principaux ouvrages
font dans la grande galerie de Fontainebleau.
Chérubin Albert a gravé d’après ce maître le
martyre de Saint Etienne. Le combat des Centaures
& des Lapithes a été gravé par Etienne
Viccus. ‘ ' .
( 2,3 ) Jean Hoibeen , de l’école. Allemande.
Voyez ce qui concerne ce maître à l’article
Ecole. > '
( Z4 ) M A rt i n H e m s k'e.R c K , a e 'l’école
Hollandoife , né au village de Hemskerck ,
près de Harlem,en 1498. Son véritable nom étoit
Vandeen -, Ton père qui étoit maçon s’oppofoit
au penchant de Martin pour la peinture & l’ap-
pliquoit aux travaux les plus vils / Mais le
jeune homme prit la fu ite , d’accord avec fa
mère qui lui donna le peu d’argent dont elle
pouvoit difpofer, & il fe retira à Délie où il
fut admis dans l’attelier d’ un peintre nommé
Jean Lucas. Mais il le quitta bientôt pour entrer
dans l’école de Jean Schoorél, le premier
<jui ait apporté en Flandre le bon goût de la
peinture qu’ il avoit pùifé à Rome & à Venife.
Schoorél devint bientôt jaloux de fon élève &
lui ferma fon attelier : mais cet élève étoit déjà
fon égal. "
Hemskerck quitta (a patrie.à l’âge dè 34
ans , & alla' à Rome1- où l’antique & les ou- •
ges de Michel Ange furent les principaux objets
de les études. A fon retour, bien des amateurs
regrettèrent qu’ il eût quitté fa première manière
, qui étoit celle dé Schoorél.
Sa manière de delhner' étoit facile & lavante ,
mais lourde j fes draperies étotent pelantes &
trop chargées de plis | il avoit de la fechereffe
dans les figures nues -, elles tranchent trop' fur
le fond , &: les mufcles en font trop prononcés ;
fes têtes manquent de grâces. Avec ces1 défauts,
i l mérita la réputation dont il jouit dans fon
pays , parce que l’art y étoit encore naiffant. Il
mourut à Harlem en 1574 âgé de foixante &
feize ans.
Ce peintre a g ’ a v é ; lui-même , d’après” fes
propres delïins , les batailles de Charles Quint,
les Vierges-!âges & bas Vierges folles , les
hommes occupés de lHmduftrie & du commerce
; Philippe Galle a gravé d’après lui l’enfant
prodigue quittant la maifon paternelle ;
Her. Muller , Moyfe donnant le dixième commandement.
•
( 2.5.) Pietro Buonacorsi , dit Perrin del
Vaga , de l’école de Florence , né en Tofcane
d’ un foldat 8c d’une mère qui mourut de la
pelle lorfque fon enfant n’ àvoit encore que deux
mois. I l fut nourri par une chèvre. Il entra
d’abord chez un; épicier , marchand de couleurs
, ce qui lui fournit l’occafion de connaître
des peintres 8c de fe plaire à obier ver leurs
travaux. Piufiours lui donnèrent des leçons -, le
Guirlanda'10, célèbre pour avoir eu Michel-Ange
encre fes difciples , le reçut dans fon école enfin
le Vaga , peintre obfcur , le «.onduifit à Rome ,
& c’eft ce qui lui fit donner le nom de Perrin,
del V a ga, qui a fait oublier fon nom propre.
Sur la recommandation de Jules Roma n oC.
du kattorc, Raphaël lui donna de l’occupation.
Le jeune Perrin féconda Jean da Udipe dans
la peinture -des grottefques & dans les orne-
mens de Rue. ’ Après la mort de Raphaël , il
continua les entreprifes de ce maître avec Jules,
Romain & le Fattore ; il leur furvécut & devint
le premier peintre de Rome.
Il eut la vanité d’être -jaloux du Titien que
Paul III. fit venir à Rome pour y peindre;
quelques portraits-, 8c lui eau fa affez de dégoût
pour l’obliger à relier peu de temps dans cette
ville.
Lorfque Perrin étoit pauvre , il employoit
trois jours de la femaine à travailler pour les,
peintres , 8c confacroit le relie de fon temps à
l’etude -, aucun de fes contemporains ne faifit
mieux que lui la manière de Raphaël pour
l’ exécution-, aucun n’entenait fi bien la partie
des ornemens. C’eft lui qui , fous les yeux de
ce maître, a peint dans les loges du Vatican^
le paflage, du Jourdain , la chût-e des murs de
Jerico , le fia f o l y la nativité , le baptême &
la cène de Jefus-Chrift. Les travaux lès plus'
confidérables qu’ il ait faits de lui-même font
à Rome dans les églifes 'de fan Stefano Rotondo ,
de la Minerve, de Saint-Anibroife & de Saint-
Marcel du cours. Il peignoit avec la plus grande
facilité -, mais lorfqu’il fe fut acquis une grande
réputation , & qu’il fut furchargé d’ouvrages,
il abandonna la nature & tomba dans la ma-
mère. Ses femmes avoient toutes le même
caraCtère de tête , pârce que celle de fa femme,
lui fervoit de modèle.
Le Roi a deux tableaux de ce maître. L’ un
repréfenre la difpute dés Mules avec les Piérides
-, il eft bien terminé & d’ une affez bonne
couleur : les figures fqnt affez correCtes &
tiennent du goût de Raphaël. L’ autre, reprefen-
tant Mars & Vénus, eft très inférieur. Mars eft
bas , l’Amour mefquin , la Vénus a quelqu’élé- ,
gance dans les conrours.
Le combat des Mules a été gravé par Æn.
Viccus, d’après un deflin du Roffo. Ph. Simon--
n eau a gravé lé jugement de Pâtis.
( 26 ) François Mazzuoli dit leParmefan. ,
parce qu’ il naquit à Parme en 1504. Dès l’âge
de,feize ans il fe fit dans foto pays une réputation
par des ouvrages à frèfque. A vingt ans, i.l fe
rendit à Rome, & ÿ apporta trois tableaux <Jui
lui méritèrent l’eftime du Pape Clément V I I .
Il peignit pour ce pontife une circoncifion qui
fut regardee comme un chef-d’oeuvre. II. embellit
fa maniéré par l’étude des ouvrages de
Raphaël , & tâcha de fe faire un ftyle composé
des ouvrages de ce grand maître & de
ceux de Michel-Ange. I l feroit plus eftimé
des juges févèrès , fi la nature lui avoit.donne
un caraCtère qui lui fût propre. Quoique la pof-
térité le mette au nombre des grands maîtres ,
elle paroîr le traiter avec moins d’ indulgence
que fes contemporains : ils l ’appélloient Rafa'el-
lïno , le petit Raphaël, & Vafari difoit que
l’ame de Raphaël étoit paffte dans le corps du
Parmefan.
Il fut en Italie inventeur de la manière de
graver en clair obfcur par le moyen de deux
planches en bois. Il a aufli gravé à l’eau-forte.
I l faifoit bien le portrait & le payfage ; mais la
variété de fon talent ne le conduifit pas à la
fortune. Il voulut fe la rendre favorable en
s'appliquant à l’alchymie , & ne fit que con-
fommer fa ruine. I l mourut de mélancolie en
1540, à l’âge de trente-lix ans.
Son-deffin a de la fouplelfe ,* mais il eft maniéré*
éjf pêche fouvent contre la jufteffe des proportions
: on lent qu’ il confultoit peu la nature.
La grâce qu’ il cherchoit , & qu’on a fouvent
célébrée , n’étoit pas -exemte d’affeCtation. Ses
figures , au lieu d’avoir la grâce naïve , fem-,
blent vouloir fe donner des grâces. Il étudia &
chargea la forte de grâce qui avoit diftingué
le Corrége , & qui n’efl pas encore la grâce
véritable. I l répétoît fouvent les' mêmes airs
dè têtes, les mêmes proportions. I l a quelquefois
bien drape -, mais o/\ lui a fouvent reproché
des draperies boudinées. Sa couleur étoit tantôt
vigoureufe , tantôt dure , tantôt foib le , rarement
vraie. Il ^’occupoit moins des convenances
du fujet qiie de tourner des figures agréables
, moins de leur donner de l’expreflion ,
que de leur prêter des attitudes féduifantes.
Ses penfées éteient commune! , & il n’avoit
pas affez étudié les pallions de l’ame.
De deux tableaux du Parmefan qui font au
cabinet du Roi , l’un, repréfentant la Vierge
& l’enfant Jefus , eft précieux par l’ effet, -la
couleur & la touche. Le payfage y eft d’ un
grand goût*
Le Parmefan a gravé à l’ eau-forte, d’après
fes delïins, une rcfurreCiion, Jifdith, un homme
aflîs avec une femme dans un payfage , & c.
I l a gravé èn clair-obfcur , Diogene , le martyre
de Saint Pierre & de Saint Paul, Diane, & c .
R. Strange a gravé le portrait de 11 maîtreffe
de ce peintre.
{ 27) Daniel Ricci-arelli , dit de Volterre,
du nom de la v ille où il naquit en 1503. Ce
peintre appartient à l’école dç Florence. I l eut
plufteurs maîtres-, mais il fuffit de favotr qu’ il
fut élève de Michel-Ange T dont il adopta la
manière que cependant il adoucir. On lui reproche
d’avoir été quelquefois aufli bizarre dans
fa compofition que ce grand artifte , & de
n’avoir pas joint la grâce -à la correction. Il ne
corrigea pas le coloris de l’école dans laquelle
il s’étoic formé ; il donnoit la même force a
fes différens plans , & fa couleur générale é'oic
d’un gris rouffâtre. Il a un plus noble caraCtère
& approche plus de la beauté dans fes figures de
femmes que dans celles d’hommes. Il eft pref-
qu’ iriutile de remarquer qu’ un élève de Michel-
Ange étoit favant dans l’anatomie.
Daniel vint d’affez bonne-heure à Rome ,
& s’y fit une grande réputation par les huit,
tableaux des my Itères de la croix dont il orna
la chapelle de Saint André du mont. Il ne fe
piqüoit pas de travailler avec promptitude ,
& employa fept ans à ce bel ouvrage. La def-
cènte de croix qui en fait partie eft fon chef-
d’oeuvre , & le Poullin la comptoit entre les trois
plus beaux tableaux de Rome.. Ce jugement
paroît avoir été confirmé par la poftérité.
Daniel peignit rarement depuis qu’ il fe fut
livré à la fculpture» Ce fut lui qui fit le cheval
qui fe voit à la place royale de Paris & qui
porte la fiatue de Louis X I I I . Cet ouvrage lui
avoit été demandé par Catherine de Médicis
qui le deftinoit à porter la ftatue d’Henri II.
La fonte manqua -, Daniel fut,obligé de recommencer
, & réuffit à fondre ce çolloffe d’ un
feul jet , le cheval ne doit pas être regardé
comme un très-bel ouvragé de l’a r t , parce qu’il
n’eft pas une imitation de la belle nature.
Daniel de Volterre eft mort à Rome en 1566
âgé de cinquante-fept ans. On voit au cabinet
du Roi un tableau de ce peintre , qui porte
le nom de Michel-Ange. 11 eft répété , avec
peu de changëmens , fur les deux faces d’ une
ardoife. » C’e ft, dit Lépicié^ une belle chofe,
» rare & curieufe ».
Ce morceau a été gravé par B. Audran. Tous
les amateurs des arts connoiffent la belle eftam-
pe de Dorigny d’après la defeente de croix. On
peut voir une copie de ce tableau aux minimes
de la place-royale.
( 2.8 ) F rancesco R q s s i , dit le S a lv ia ti,
de l ’école de Florence 5 naquit à Florence en
1510. Quand il fe fut perfectionné dans fon
art,par les leçons de Léonard de V in c i , & de
Èâccio Bandinelli , il vint à Rome , & y trouva
un proteéleur & un ami dans la perfonne du
Cardinal Salviati, dont il prit le nom. Mécontent
par tout , parce que fon humeur difficile
lui faifoit par tout, des .ennemis , il retourna
à Florence , alla à Bologne , à V en ife , à Man-
toue , revint encore à Florence & à Rome,
enrichiffant de fes ouvrages toutes les- yîllq*