w f R E H
^nv s bien ttetj & parte à-travers un lln gé ,’ j5<fü?
qu il n’y relie aucun grain : on l’applique avec
wn pinceau fin, & on en .couche une affez grande
ëpaiffeur , pour donner plus de relief à î’or. On
applique l’or quand l’or-couleur eft affez S S
pour ne plus conle.rver que le gluant capable de
le haper. Qn pofe ï*or en pleine feuille fur les
parties o$ i l doit s’arrêter , & on l’aide à s’ÿ
fixer , en. appuyant très-légèrement. Enfui te
.dans tous les interval es des hachures, on nettoie 3 or très-légèrement avec une broffe de poil neuf
qui foit nette & douce ; il ne faut laiffer d’or
qu aux endroits où l’on a pofé l’or-coulcur. Après
opération , on prend fur la palette un peu 4 é ftil-de-grain & de jaune de Berry , broyés
très-fin à l’huile. On les mêle enfemble, en
détrempant le pinceau dans un godet où l’huile
graffe êffcoupée par moitié d’effence. On fait un
glacis de cette teinte fur tous les endroits où il
n’y a pas d’or : on continue même quelquefois
,ce glacis fur le bord des hachures d’or, pour
.éteindre les trop grands éclats de lumière.
Quand çetts teinte eft sèche , on recherche
les bruns avec de la terre de Sienne , de la terre 4 ’ltalie , de l’ochre de ru t, broyées à l’huile de
la manière qu’on l’a déjà dit. C ’eft de cette manière
que l’on peint en or.par hachures; feu! j
procédé par lequel on puiffe peindre avec cette
iubftance.
REPOUSSER, (.v. acl.-):Si, dans la gravure,
on veut effacer une partie4dont on eft mécontent
& que cette partie foit large & d’un travail peu
profond, il fuffitde l’enlever avec l’ébarboir&de
l ’écrafer avec le brunifioir. Mais fi cette partie
.e f t gravée profondément, ou fi elle eft fort
„étroite , on ne peut l’ enleve r, fans faire dans
le cuivre un creux qui retiendroit le noir, &
qui feroit une tache à l’ impreflion. Pour détruire
ce creux , 'j l faut repouffer le cuivre ; 8c
voici comment on opère. Au moyen d’ un compas
d’épàrffeur , on marque au-deffous du cuivre
avec la plus exaâe précifion , le point qui répond
au creux qu’on doit-faire difparoî tre. On applique
le cuivre du côté de la gravure fur une petite
enclume armée d’acier , qu’on nomme tas. On
pofe une branche d’acier lur la marque qu’on a
faite ' au revers du cuivre ; & on frappe fur cette
■ branche avec un marteau, jufqu’à ce que ce qui
formoit un creux fur le cuivre , fe foit mis au j
fiiveau de fa furface. Si la partie qu’on veut I
répouffer eft la rg e , on ne fe fert pas d’une verge
d’acier, mais on frappe le cuivre avec le marteau
lui-même. Il peut arriver qu’ après cette opération
, fi elle n’a pas été faite avec la plus grande
adrefle , ce qui d’abord étoit creux farte une
boflè à la furface du cuivre. Il faut alors
détruire cette éminence avec le grattoir le
g rè s , la pierre ponce, le charbon. & brunir
enfinte, '
R E S
IN S T AU R A T IO N des tableaux. Pour H
maniéré de changer les tableaux de'toile, & de
les remettre fur toile , vx>ye-{ l’article t o i l .e . On
trouvera, au même artic le, la manière de déduire
les bouillons , les fortes d’ampoules qui
s y forment, lorfqu’en certains endroits la coupleur
s elève , & quitte la toile. Pour le nér
toyage des tableaux , v,oyç[ l’article t a b l e a u *
Si fur un vieux tableau des parties font ufées*,
.-enlevees , dérruites , il n’y a d’autre moyen
que de les repeindre, & cet art ne diffère pas
de l art de peindre en général ; mais l’artifte
doit alors abandonner la manière qui lui eft’ pro-
pre pour imiter celle du .maître auquel il ol©
affocier fes talens.
Quand la couleur s’eft enlevée feulement par
petites parties & par écailles , il ne faut pas repeindre
largement fur ces parties , 8c couvrir
d un travail récent le travail d’ un grand maître5
mais il faut fe contenter de pointiller les petite®
par tiesoften fées.
Soit qu’on repeigne de grandes parties, foie
cjuon en ait feulement à réparer de petites, il
s offre à vaincre une difficulté prefqu’ invincible ;
celle d accorder les teintes nouvelles avec les
anciennes.^ Si la nouvelle teinte eft parfaite*'
ment la meme en apparence que celle à laquelle
; elle s affocie , mais qu’elle foit formée de cou-
leurs fujettes à changer , elle deviendra bientôt:
une tache. Quelle que foit la folidité des cou-
leurs que l’on emploie, on y fait toujours entrer
1 intermediaire de l’huile , qui changera avec le
temps. La teinte ancienne a fubi des change-
mens , la nouvelle en fubira de même , & ne
s accordera plus avec le premier travail. Ce font
ordinairement de très-médiocres artiftes qui fe
chargent de là reflauration des' tableaux ; &
pour ce travail critique, ce ne feroit pas trop, ce
ne feroit peut-être pas affez d’ un artifte h ab ile ,
& en même-temps fort expérimenté dans cette
partie.
Un tableau dont il faut repeindre une partie
remarquable , perd beaucoup de fon prix , puisqu’
il devient, dans cette partie, Tun ouvrage
moderne ; puifque, pour cette partie, la main ,
je dirai même i’efprit, l’ intelligence du véritable
maître font perdus. Quand il faut repeindre
un tableau en entier, ce n’eft plus qu’un,
ouvrage moderne enté fur la compofition d’un,
ancien maître , dont un artifte , ordinairement
tresrinférieur , a tâché de cqnferver, le mieux
qu il a pu, le deilin , & même, fi l’on^yeut,
le pinceau , la couleur & la touche»
Pendant qu’ en imprimoit cet Article , le fa-
vant artifte qui a enrichi ce Diélionnaire d’ un
grand nombre de morceaux utiles , M. Robin ,
nous a remis la note fuivante.
Après avoir nétoyé ou remis fur toile un ta*
bleau, on s’occupe de boucher les yuides for«
R E S
Iftés oit par les écailles de couleur qui font tom bées,
ou par des trous accidentels , ou par les
gerçures que produifent communément ou les
huiles retirées en le féchanc, ou le brifement
des couleurs^
On bouche ces vuides avec un maftic com-
pofé de blanc d’Efpagne 8c de colle forte, ou
encore de blanc d’Éfpagne eu de cérufe détrempé
avec un peu d’huile de lin ou de noix,,
la plus claire qu’ on puiffe trouver.
Le maftic étant bien fee , on repeint les parties
déiruir es de l’ouvrage. Pour cette partie de
la rejlsuration , on ne peut employer une main
trop habile 8c trop exercée , puifqu’elle doit
- deffiner 8c colorier dans la manière des diffé-
*ens peintres dont elle le charge de réparer les
ouvrages. On fent donc qu’il eft importable de
donner des leçons théoriques bien étendues fur
l ’art de repeindre les anciens tableaux. Notas ‘
dirons en général que les nouvelles teintes
doivent être plus claires que celles dont elles
font environnées : c’eft le moyen db prévenir
l ’effet du temps qui jaunit fortement les huiles, 1
& communique cette couleur jaune aux teintes.
On ne peut trop bien choifir les couleurs , les
broyer trop fubtilemenc , ni les unir à des
huiles trop purifiées. On ne peut employer non
plus trop de franchife ni de pureté.
Lorfque les couleurs donc on a repeint-font
bien sèches , on paffe fur le tableau une ou
p’ ufieurs couches de bon vernis bien fiçcatif
& bien blanc , jufqu’a ce que tous les embus
aient difparu. Ce vernis .fe nomme vernis à tableau
: il faut l’appliquer avec une broffe très-
propre 8c très-sèche , par un temps aufli bien
fec,. 8c avec beaucoup de légéreté & d’égalité,
fie remettant une nouvelle coiiche qu’après
avoir laiffé durcir la première.-
Le tableau n’eft plus reconnoiffable ; il a repris
une nouvelle vie.- S i , long-temps après , il
eft néceffaire de le nétoyer encore, comme le
vernis aura empêché les taches de S’attach er fur
la peinture elle-même, il ne s’agira que d'enlever
le vieux vernis , de laver le tableau avec
de l’eau bien cla ire , de le laiffer fêcher, &
d’appliquer un vernis nouveau.
En écrivant fur le nétoyage des tableaux, je
ne laurois exhaler des plaintes trop amères
«ontre les perfonnes ignorantes ou ennemies de
l’ar t, qui, pour réparer des ouvrages de pein-
ture du plus grand prix , s’en rapportent a de
miférables peintureurs , vrais charlatans, qu’on
rencontre courant.les villes 8c les campagnes,-
& vivant de la deftruaion des tableaux qu’on
a la légéreté de confier à leur impéritie & à
leur témérité. J'ai vu des tableaux tres-précieux,
perdus fans reffource par la barbarie de ces
malheureux, foit qu’ ils y euffent laifTé à;
découvert les dégradations produites par leur
jrayail, qu’on peut appeller plutôt un écurage
R E S
qu’ un nétoyage-, foit qu’aprèsce premier crime,
ils eurtént'prétendu le réparer par leur peinturé;
ce qui rendoit l’ouvrage encore plus mécon*
-noiffable, & le mal fans remède:
L ’amour de l’a r t , l’ intérêt même des proprié-j
tai-res doit donc porter à publier les dangers de
cette confiance fatale , & à répandre cet té vérité
, que le raient de bien reftaurer les tableaux
eft donné à fort peu de gens, & qu’il
ne faut employer, même pour lés réparations'
les plus légères, que ceux qui font connus
pour en être les plus capables.
Quelques. précautions peuvent prévenir la
perte dès ouvrages de peinture; à l ’huile.' Elle»
tiennent d’abora à la nature de l’ intpreflion du
fond ; enfuite à ce que le peintre n’ait pas
noyé d’huile fes couleurs dans les premières
couches : c’eft ce qui y occafionne des gerçures
, comme on le v o it , en gémiiïant, dans-
lés -tableaux des deux Parrocel , peintres de
batailles, & du charmantWatteau.
Les poffeffeurs de tableaux en préviennent
l’écàiliement, en ne les laiffant pas éxpôles au
fo le il, 8c en les tenant dans un lieu très-ffec.
Il feroit encore à defirer qu’on n’allumât quo
très-rarement des bougies , & encore moins-
des chandelles de fuif ou des lampes, dans l’endroit
où font des tableaux, qu’on n’y fouffrîc
jamais de fumée , 8c qu’on évitât fur-tout d’y
mettre des poêles. Il faut aufli garantir le»
peintures des brouillards , & fur-tout de ceux
qui fe forment fur la mer; leur acide noircie
8c ronge les tableaux auxquels il s’attache.-
G’eft à l’air marin qu’on attribue à Venife la
noirceur & la perte de tant de chef-d’oeuvre»
de l’Ecole Vénitienne, Ecole fi m-ftement
lèbre.
. ResïauràtioS des fîatués. Kous né dirons
qu’un mot à cet égard : c’eft que, pour joindre
le marbre nouveau à l’ancien marbré de
la ftatue qu’on reftaure, il faut n’employer
que'des tenons ou attaches de cuivre; car la
rouille du fer gagne le marbre dans une très--
grande largeur , & y fait une tache ineffaçable.-
D’ailleurs , l’art de reftaurer des ftatues n’eft
autre chofe que l’art le plus fublime de fculp-
ter. Ce font prefque toujours des ouvrages an--
tiques que Ton reftaure, & il faut que le’
fculpteur moderne foit affez habile pour affocier
, fans trop de témérité , fes talens, à ceux-
des grands maîtres de l’antiquité.
ROUGE. Voyez les articles Carmin , Citirid-*-
bre ) Laque, Minium , Ochre rouge, Manga'-
nèfe , Pourpre de Qajfius.
Roügé d'Angleterre. C’eft une efpèce de col-
chotar, c’ eft-à-dire , une terre endurcie, rouge,
d’une fayeur ftiptique, yuriplique & martiale^