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fans; l’aîné n*a que trente-quatre policés, &: eft
•bien fait ; le fécond nommé Jofeph ( & qui eft celui
dont nous parlons ici ) n’en a que vingt-huit ; trois
freres cadets de celui - ci ,& qui le fuivent tous à
un an les uns des autres, ont tous les trois environ
cinq pies fix pouces , & fon t forts & bien faits. Le
fixieme des enfans eft une fille agee de près de fix
a n s , que l’on dit être jolie de taille & de viïage , te
•qui n’a que vingt à vingt-un pouce , marche, parle
aufîi librement que les autres enfans de cet â g e , &
annonce autant d’efprit que le fécond dé fes treres.
M. Jofeph Borwilasky eft néanmoins demeuré
long-tems fans éducation ; ce n’eft que depuis deux
ans que madame Humiecska en a pris foin. Pre-
ïentement il fait lire, écrire , l’arithmétique , un
peu d’allemand te de françois ; enfin il eft d’une
grande adreffe pour tous les ouvrages qu il entreprend.
Les Angularités affez remarquables fur la naif-
jfàhce des enfans de madame Borwilasky, font
qu’elle eft toujours accouchée à terme de fes ftx
enfans ; mais dans l’accouchement des trois nains,
chacun d’eux en venant au monde avoit à peine
une figure humaine ; la tête rentrée entre les deux
épaules qui Pégaloient eu hauteur, donnoit dans la
partie fupérieure une forme quarrée à l’enfant : fes
cuiffes te fes jambes croilées te rapprochées de
l’os facrum te du pubis, donnoient une forme ovale
à la partie inférieure, le tout enfemble repréfentoit
une maffe informe prefque aufîi large que longue,
qui n’avoit prefque d’humain que les traits du vi-
■ faaé. Ces trois enfans ne fe font déployés que par
degrés ; cependant aucun d’eux n’ eft relié difforme,
& font au contraire bien proportionnés; ils n’ont
jamais porté de corps, & nul art n’a été employé
pour redtifier la nature.
Je trouve dans l’Hiftoire d’Angleterre l’oppofé
de ces deux nains. En 1731 un payfan du comté de
Berks amena à Londres fon fils âgé de fix ans, qui
avoit près de cinq pies d’Angleterre de haut, robu-
ile fort, & à-peu-près de la grofleur d’un homme
fait. ( D . J . )
Nains, f. m. pl. (H ifi mod.') ces fortes de pygmées
dans la race humaine font recherchés pour les
amufemens du grand-feigneur; ils tâchent de le
divertir par leurs fingeries, te ce prince les honore
fouvent de quelques coups de pié. Lorfqu’il fe
trouve un nain qui eft né fourd, te par conléquent
muet il eft regardé comme le phénix du palais ; on
l ’admire plus qu’on ne feroit le plus bel homme du
monde, liir-rout fi ce magot eft eunuque; cependant
ces trois défauts qui devroient rendre un homme
méprifable, forment, à ce que dit M. Tourne-
fort, la plus parfaite de toutes les créatures, aux
yeux & au jugement des Turcs, (D . J . )
Nain , ([Jardinage.) eft un arbre de baffe tige que
l’on nomme aufîi buijjon. (K)
Nain - londrins , f. m. pl. ( Comm. ) draps fins
d’Angleterre, tous fabriqués de laine d’Eipagne, te
deftinés pour le levant.
NAIRANG1E , f. f. efpece de divination qui eft
en ufage parmi les A rabes, te qui eft fondée fur plu-
fieurs phénomènes du folcil te de la lune, voye{ D i v
in a t io n , ce terme eft formé de l’arabe nairan,
pluriel de nair, lumière. (G)
NAIRES , NAHERS owNAYERS, ( Hifi. mod.)
c’eft le nom que les Malabares donnent aux militaires
de leur pays , qui forment une claffe ou tribu
très-nombreule , & q u i, comme ailleurs , fe croit
infiniment au-deflus du relie de la nation ; c’eft dans
cette tribu que les rois ou fouverains du Malabare
ehoififfent leurs gardes-du-corps. Les Malabares
portent l’orgueil de la naiffance à un point d’extra-
yagance encore plus grand qu’en aucune contrée
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de l ’Europe ; ils ne veulent pas même fouffrir què
leurs alimens foient préparés par des gens d’une tribu
inférieure à la leur ; ils ne fouffrent pas que ces
derniers entrent dans leurs maifons , te quand par
hafard Cela eft arrivé, un bramine eft obligé de v enir
faire des prières pour purifier la maifon. Une
femme né peut point époufer un homme d’un rang
inférieur au fien * cette méfalliance feroit punie par
la mort des deux parties : or fi la femme eft de la
tribu des nambouris , c’eft-à-dire du haut clergé ou
de celle des bramines, le fouverain la fait vendre
comme une efclave. Les faveurs d’une femme de
qualité , accordées à un homme- d’une tribu infé*
rieufe, non-feulerhent coûtent la vie à ce dernier
lorfque l’intrigue vient à fe découvrir , mais encore
les plus proches parens de la dame ont le droit
pendant trois jours de maffacrer impunément tous
lès parens du coupable.
Malgré la fierté des naires , ils fervent communé*
ment de guides aux étrangers te aux voyageurs,
moyennant une rétribution très légère. Ces nairts
font, dit-on , fi fidèles qu’ils fe tuent, lorfque celui
qu’ils conduifent vient à être tué fur la route. Les
enfans des nairts portent un bâton qui indiquent
leur naiffance ; ils fervent aufîi de guides te de fureté
aux étrangers , parce que les voleurs malaba^
res ont pour principe de ne jamais faire de mal aux
enfans.
NAIRN, (Géog.) petite ville d’Ecoffe, chef-lieu
d’une contrée de même nom appellée communément
Tht Sbire o f Nairn. Sa capitale eft à l’embouchure
de la rivière de Nairn, dans la province de Mur'fay,
à 3 5 lieues N. O. d’Edimbourg, 111 N. O. de Londres.
Long. 14.12. lac. 5y. 42. ( jD .J .)
NAISAGE, f. m. ( Jurifpr. ) droit de faire rouir
fon chanvre ou fon lin dans Une riviere > étang
ou autre place remplie d’eau.
On entend aufîi par naifage le droit que le feigneur
ou propriétaire de l’eau portoit en quelques
endroits pour la permiflion par lui accordée de mettre
rouir du chanvre ou du lin dans fon eau. Voyeç
R e ve l, fur lesfiatuts de B refit, p. zy6 . C o lle t, fu t
les flatuts de Savoye , L. lll.fe c l. z . pag. <)5. te Roi-
SE &ROTEUR. (A )
NAISER, voyt{ Rouir.
NAISSANCE NATURELLE, exclufion d’un fé^-
tus achevé hors de la matrice par le vagin. Voye^
Fétus , D élivrance.
La naifiance prématurée s’appelle avortement. V îyeç
Avortement & Avorter.
Naifiances extraordinaires, celles qui arrivent par
la voie de l’anus , du nombril, de la bouche,
Voyt^ D élivrance.
Au fujet du nombre des naifiances, voye^ Mariage
, & la proportion obfervée des naifiances aux
mariages , des naifiances aux enterremens, te des
naifiances mâles à celles des femelles.
Naissance, f. f. (Sociétécivile.) race , extraction
iiluftre & noble ; c’eft un heureux préfent de la
fortune , qu’on doit confidérer & refpedler dans les
perfonnes qui en jouiffent , non-feulement par un
principe de reconnoiffance envers ceux qui ont rendu
de grands lervices à l’é ta t, mais aufîi pour encourager
leurs defcendans à fuivre leurs exemples.
On doit prendre les intérêts des gens de naifiance,
parce qu’il eft utile à la république , qu’il y ait des
hommes dignes de leurs ancêtres : les droits de la
naifiance doivent encore être révérés, parce qu’elle
eft le loutien du trône. Si l’on abat les colonnes,
que deviendra l’édifice qu’elles appuyoient. De plus
la naifiance paroît être un rempart entre le peuple
te le prince, te un rempart qui les défend contre
les entreprifes mutuelles de l’un fur l’autre ; enfin ,
la naifiance donne avec raifon des privilèges diftinc-
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tifs * te UH grand afceildatlt fuf îes ifiëiribfes auti
état qui font d’une extraction moins élevée. Aufîi
ceux qui jouiffent de ce bonheur, n’ont qu’à ne rien
gâter par leur, conduite, pour être sûr d’obtenir légitimement
de juftes préférences fur le9 autres citoyens.
Mais ceux que là naifiance démêle heureufeiiient
d’avec le peuple , te qu’elle expofe davantage à la
louange ou à la cenfure , ne font-ils pas obligés en
Conléquence de foutenirdignementleurnomPQuand
on fe pare des armes de fes peres, ne doit-on pas
fonger à hériter des vertus qu’ils peuventavoir eues?
autrement} ceux qui vantent leurs ancêtres<> fans
imiter leurs belles a&ions, difpofent les autres hommes
à faire des comparaifons qui tournent au defa-
vantage de telles perfonnes qui deshonorent leur
nom. Le peuple eft fi porté à refpeéter les gens de
naifiance, qu’il ne tient qu’à eux d’entretenir ce favorable
préjugé. En voyant fe jour ils entrent en
pofieflion des honneurs : les grands emplois , les dignités
, le maniement des affaires , le commandement
des armées, tombent naturellement dans leurs
mains. De quoi peuvent-ils fe plaindre que d’eux-
mêmes , quand l’envie & la malignité les attaquent ?
Sans doute, qu’alors ils ne font pas faits pour leur
place, quoique la place femblât faite pour eux.
: On reprochoit à Cicéron, d’être un homme nouveau
; la réponfe eft toute fîmple : j’aime mieux,
répondit-il, briller par mon propre mérite, que par
un nom hérité de mes ancêtres ; te il eft beau de
commencer fa nobtefie par les exemples de vertu
qu’on laifîe à fa poflérité. Satins efi enim me meis rebus
fiorere, quam majorum opinione nitif & ità vivere,
ut ego fini potius mecs nobilitatis initium & virtutis
txemplum. A la vérité , on l’oupçonne les gens qui
tiennent ce propos, de faire, fi l’on peut parler ain-
li, de néceflité vertu. Mais que dire à ceux qui ayant
en partage une grande naifiance , en comptent pour
rien l’éclat , s’ils ne le foutiennent te ne l’illuftrent
de tous leurs efforts , par de belles a étions. Voyt^
Noblesse. (D . J .)
Naissance, jour de la , (Hifi. rom.) Le jour
de la naifiance étoit particulièrement honoré chez
les Romains. Des mouvemens de tendreffe te de
religion confacroient chez eux une journée , oit
il fembloit qu’ils recevoient leurs enfans des dieux
mêmes, te pour ainfi dire de la main à la main. On
les faluoit avec cérémonie, te dans ces termes , ho-
die nate J'alve : ils invoquoient le Génie comme line
divinité qui préfidoit à la nativité de tous les hommes.
La folemnité du jour de cette naifiance fe renoii-
velloit tous les ans , & toujours fous les aufpices du
Génie. On dreffoit un autel de gazon, entouré de
toutes les herbes lacrées, te fur lequel on immoloit
jin agneau. On étaloit chez les grands tout ce qu’on
avoit de plus magnifique, des tables , des cuvettes ,
des bafîins d’or Oc d’argent, mais dont la matière
étoit encore moins précieufe que le travail. Augufte
avoit toute l’hiftoire de fa famille gravée fur des
meubles d’or & d’argent : le férieux d’une cérémonie
religieufe étoit égayé j par ce que les fêtes ont
de plus galant ; toute la maifon étoit ornée de fleurs
& de couronnes, & la porte étoit ouverte à la compagnie
la plus enjouée. Envoyez-moi Philis, dit un
berger dans Virgile à Iolas ; envoyez-moi Philis,
car c’eft aujourd’hui le jour de ma naifiance , mais
pour vous ne venez ici que lorfque j’immolerai une
géniffe pour les biens de la terre.
Les amis ce jour-là ne manquoient guère d’envoyer
des préfens ; Martial raille finement Clyté ,
qui pour en avoir , faifoit revenir le jour de fa naiffance
fept ou huit fois l’année :
Nafceris oelies in anno,
Tome X I ,
On célébfoit même,fouvent l’honnèür de Ces
grands hommes ; dont la vertu confacré la mémoire
, & qui enlevés aux yeux de leurs contemporains
, fe réveillent pour la poftérité qiii eri connoît
le mérite dans toute fon étendue, & quelqüerois les
dédommage de l’injufticé de leur fieclê. Pourquoi,
dit Séneque, ne fêterai-je pas le jour de la naifiance
de ces hommes illuftres ? Pline dans le troifieme livre
de fes épîtrës, rapporte qüe Sili'us Iialicps cé-
lébroit le jour de la naifiance dé V irgile, plus feru-*
puleufement que le fien mêmé.
La flatterie tenant une coquille de fard à la mairl
ne manqua pas de folemnifer la nativité des perfon-
ries que la fortune avoit mis dans les premières places
, & par qui fe diftribuoient les grâces & les bienfaits
: Horace invite une de fes anciennes maîtref-
fes à venir célébrer chez lui la na jfance de Mécé-
nas ; & afin que rien ne trouble la fête , il tâche do
la guérir de la paflioh qu’elle avOit pour Téléphus*.
Philis, j’ai chez-nioi, dit-il, du vin dé plus de neuf
feuilles, mon jardin me fournit de l’ache pdur faire
des couronnes. J’ai du lierre propre à relever la
beauté de vos cheveux : l’autel eft couronné de vef-
veine ; les jeunes garçons te les jeunes filles qui doivent
nous ie rvir, courent déjà de toils côtés. Venez
donc célébrer le jour des idés qui partage ld
mois d’Avril confacré à Vénus ; c’eft un jour folem-
rtel pour moi, te prefque plus facré que le jour de
ma naifiance, car c’eft de ce jour-là que MécéneS
compte les années de fa vie.
On voit dans ce propos une image bien vive d’une
partie deftinéeà la célébration d’un jour de naifian~
te il ne s’agit pas de favoir , fi elle étoit conformé
à l’efprit de l’inftitution ; fans doute que ce vin délicieux
, cette parure galante , cette propreté, cé
luxe , cette liberté d’elprit que le poète recommande
à Philis, plus dangereule que là pafliort même ;
enfin, cette troupe de jeunes filles te de jeunes garçons
n’étoienP gitère appellés dâns les fêtes reli-
gieufes , oii on fongeoit lérieufenlent à honorer les
dieux.
Le jour de la naifiance des princes étoit fur-tout
un jour confacré par la piété ou par la flatterie des
peuples. Leur caraétere , la diftinélion de leur rang
te de leur fortune , devenoit la mefure des honneurs
& des réjouiffances établies à cette occafion.
La tyrannie même , bien loin d’interrompre ces for1-
tes de fêtes , en rendôit l’ufage plus néceffaire , &
dans la dureté d’un régné oii chacun craignoit de
laifiër échapper fes fentimens, on entroit avec une
efpece d’émulation dans toutes les chofes dont on
pouvoit fe fervir pour couvrir la haine qu’on portoit
au prince ; tous ces fignes équivoques d’amour te
de refpefi , n’eriipêcherent pas que les empereurs
n’en fuflènt extrêmement jaloux. Suétone remarque
que Caligula fut fi piqué de la négligence des con-
fuls , qui oublièrent d’ordonner la célébration dû
jour de fa naifiance, qu’il leS dépouilla du confulat,
te que la république fut tfois jours fans pouvoit
exercer l’autorité foùveraine.
Ces honneurs eurent àuflï leur contrafte : on mit
quelquefois avec cérémonie au rang des jours malheureux
, le jour de la naifiance , te c’étoit-là la
marque la plus fenfible de 'l’exécration publique.
La mémoire d’Agrippine , veuve de Germanicus ,
fut expofée à cette flétriffure, par l’injuftice & la
cruauté de Tibere. Dicm quoque naialem ejus, inter
nefaflos fuafit. C ’eft à ce fujet que M. Racine, fi
exaft dans la peinture des moeurs, fait dire par Nar-
cifle à Néron , en parlant de Britannicus & d’Oç*
tavie.
Rome ftir les autels prodiguaht les victimes ,'
Fufient-ils innocens , leur trouvera des crimes j
Et f dur a mettre au rang des jours infortunés ,