-tiens canons des apôtres, des conciles & des peres
>de l’églife , fans aucune relation aux conftitutions
impériales ; tel eft le nomocanon publié par M. Co-
telier,
Nomocanon fe prend encore quelquefois pour
-les livres pénitentiaux des Grecs. Voye^ Péniten-
tiel. (G)
NOMOPHYLACE, f. m. {Andq.grecq.) vo/Aoçéxatj;
les nomophylacts étoient chez les Athéniens , des
magiftrats affez femblables à ceux qu’on nomme ché-
riffs en Angleterre ; ils étoient prépofés au maintien
des lois & des ordonnances, dont ils tenoient
les regiftres : l’exécution des criminels & l’infpec-
tion fur les prifonniers étoient aufli commifes à leurs
foins. Enfin, ils avoient le droit fur de fimples foup-
^ons, d’arrêter les fripons, les marodeurs , les gens
fans aveu , les coureurs de nuit ; de les faire mourir
fans autre formalité s’ils avouoient leurs crimes;
mais- s’ils le nioient, les nomophylacts dévoient les
-pourfuivre juridiquement. Potter, Archaol. grcec,
tom. I. p. j8 . {D . /.)
NOMOTHETE , f. m. ( Antiq. grecq.) vo/j.oèiToç ;
les nomothetes étoient des magiftrats d’Athènes,qu’on
droit au fort d’entre ceux qui avoient été déjà juges
au tribunal des Hélies. On les choififfoit au nombre
•de mille & un, afin que deux avis différens ne puf-
fent point avoir un nombre égal de fuffrages.
Leur charge n’étoit pas tout-à-fait comme leur
nom lemble le porter, de faire de nouvelles lois par
leur autorité ; car perfonne n’avoit ce pouvoir fans
l’approbation du fénat & la ratification du peuple.;
mais ils étoient prépofés pour veiller fur les lo is ,
& s’ils en trouvoient quelqu’une qui fut inutile ,
préjudiciable au tems , ou contraire au bien public,
ils en demandoient l’abrogation par un decret du
peuple. Ils avoient encore le droit d’empêcher que
perfonne ne labourât, ou ne fît des fofles profonds
dans l’étendue de la muraille pélafgienne ; ils pou-
voient faifir les contrevenans, & les envoyer à l’Archonte.
Au refte, le mot nomothece tout feul, lignifie pref-
que toujours dans les écrits des orateurs grecs, l ’il-
luftre Solon , qui étoit regardé comme le législateur
par excellence. Potter, Archceol. grcec. I. I. c. xiij,
tom. 1. p. y g.. { D. J. )
NOMPAREILLE, 1'. f. ( Tijfutier-Rubanier.) efpe-
ce de petit ruban, dont on fait quantité d’ouvrages
de modes, comme palatines, agrémens , aigrettes,
bonnets, &c. On en fait encore l’enfilage de chapelets,
& autres ouvrages de dévotion que font les re-
ligieufes. Parlons de fa fabrique r ce n’eft qu’une
quantité de brins de foie, ordinairement compofée
de 60 brins fur chaque roquetin, qui formera une
branche de nomparàllt ; on met 10 roquetins, ainfi
remplis à une banque pour l’opération que l’on va
voir. Cette banque eft pofée à une certaine diftance
du moulin à pafler. Comme il peut arriver des acci-
dens aux foies de ces roquetins, foit par des brins
calfés ou mal doublés, & que les mêmes brins venant
à tomber fur les roquetins voilins, ce qui en
mettroit plulieurs en danger , il eft néceffaire qu’il y
ait une perfonne entendue qui veille continuellement
à cette banque, pour au moindre accident,
couper l’une ou même plufieurs de ces branches fui-
vant le befoin, attendu que l’opération après laquelle
on eft ne peut fe retarder un feul inftant. C ’eft de
l’affemblage de ces 20 roquetins que vont être formées
20 nompareilles ; mais auparavant il faut d’écrire
le moulin à pafler.
Une table fort épaiffe, pofée à tenons fur 4 pies
extrêmement forts & folides. Sur cette table font en-
chaffés deux montans, garnis en-dedans avec de la
taule , exactement de tous les côtés où il peut y avoir
du frottement. Ce^montans portent deux roues de
bois, de même diamètre qu’une autre qui eft de cuivre
jaune ; la branche du centre de celle ci qui eft à
droite eft plus longue, afin de recevoir la manivelle
dont le manche doit être affezlong pour être tourné
par deux perfonnes. Devant ces deux roues & fur
cette table, eft pofé mobilement le peigne, à-travers
• lequel toutes les 20 branches vont pafler. Les chofes
ainfi difpofées, il faut faire chauffer la roue de cuivre
à un feu de charbon : ce chauffage a différens degrés;
tantôt il faut qu’elle foit rouge, d’autres fois
moins chaude , fuivant les différentes couleurs que
l’on emploie:c’eft à l’ouvrier expérimenté à avoir cette
connoiffance.Les branches font mifes& logéesdans
un papier plié , pour commencer l’introduclion entre
les roues. Après que ces différentes branches ont
été placées dans le peigne, ce papier fert à empêcher
que les foies ne fe collent à la roue de cuivre,
& en même tems pour donner prife à la tireufe qui
pourroit fans cela en manquer quelques-unes. Cette
roue ainfi chauffée, eft ôtée du feu par le moyen de
la manivelle qu’on introduit dans fon tenon, & auquel
on met une petite clavette ; il eft donc à-pro-
pos que ce tenon foit en l’air , lors du chauffage,
pour cette prife. La roue eft mife à fa place par ce
fecours, la roue de bois eft aufli mife à la fienne , &
lui eft adaptée de façon qu’elles fe touchent dans tous
les points de leurs furfaces, par le ferrement des
coins qui font introduits dans les embrafures qui
donnent paflage aux roues ; ces coins font ferrés
avec des viffes de fer à volonté. Les montans font
encore tenus fixés par des collets de fer qui les environnent.
Enfin onjiefauroit prendre trop de précautions
pour empêcher que les roues ne vacillent d’aucun
côté ; il faut abfolument que leur mouvement
foit direéh Les chofes en cet état, le papier contenant
les branches eft introduit entre les roues, & reçu
derrière le moulin , par la tireufe. Les roues font mi-
fes en mouvement par la manivelle tournée par deux
forts hommes ; & pour lors il n’eft plus poflible d’arrêter,
ni même de retarder ce travail, parles in-
convéniens qui en réfulteroient. Le feu prendroit à
la roue de bois par le moindre retardement, l’ouvrage
en périroit ; voilà pourquoi il a été dit qu’il
falloit une perfonne entendue qui veille à la banque,
pour au moindre obftacle couper les branches fur le
champ, dès qu’il fe préfente, & mettre celles qui
vont bien en état de continuer. La tireufe n’a d’autres
foins que de recevoir les 20 branches, à l’aide
de fesdeùx mains à mefure qu’elles fortent des roues,
pour les faire retomber dans une corbeille, où le
tout fe trouve en bloc. C eci fait, il faut féparer chacune
branche ; ce qui fe fait ainfi : plufieurs perfonnes
s’emparent d’une certaine quantité de ces branches,
& divifent ainfi les portions qu’elles eondui-
fent. Suppofé donc qu’il y ait quatre perfonnes qui
relevent, après s’être placées elles tirent également,
& mettent à mefure fur des bobines ce qui leur vient,
qui eft cinq branches du tout: par ce relevage , ainfi
continué à diverfes reprifes, on parvient à avoir
chaque branche féparée, qui eft devidée fur différentes
bobines. Cet ouvrage a acquis par ce paflage
entre les roues affez de confiftance pour former, au
moyen de l’applatifl’emcnt, une efpece de ruban
étroit ; mais dont les foies n’étant point liées par le
travail, feront fujettes à fe défunir : pour l’empêcher,
on le gomme, ce qui fe fait ainfi ; on fait une
gomme avec des rognures de parchemin mêlées
avec de la gomme arabique, félon la force qu’on veut
donner au gommage. Cette eau préparée eft mife
dans quelque vaiffeau, pour être employée chaude;
venons à cette opération. Un rocher de nompareille
eft mis à la banque;le bout Az nompareille en fe déroulant
par le tirage du moulin, paffe dans le vaiflean
pour fe charger de gomme, étant conduit par une
«Mail* oui tient une petite VfrgÇ de «livre ou de fer,
dont les bouts portent contre les fuffaces intérieures
du vaiffeau, à une certaine élévation,fuffifante pour
laiffer aller librement la nômpâreille qui doit y pafler
toujours à-plat; pdur éviter qu’elle ne fe mette ert
cordon, elle eft enroulée à mefure par le moulin ap-
pellé /échoir, qu’une perforine fait tourner avec le
pouce de la main droite, pendant que de la gauche
elle conduit le bout, en l’arrangeant fur ce moulin
chaque tour, l’un à côté, & non jamais fur l’autre,;
fi l’on agiffoit autrement, ces tours qui fe trouver
roient appliqués le colleroicnt cniemblc, Ô£ ne pour-
roient fc détacher aifément : cette perfonne qui coh-
duit ce bout, doit le tenir à plat fur l’cminence du
doigt index de la main gauche,& non dans le pli de la
phalange ; fi on l’y laiuoit allef, il feroit fujet à fe
plier, le pouce s’applique fur ce bout, & le déchargé
par le ferrement, s’il eft néceffaire, du trop de
gomme qu’il auroit pris. On pofe une poêle de leu
Ions ce féchoir pour lécher la nompareille. Cette
poêle eftexhauffée pour être plus à-portée de chauffer
& lécher cette nompareille qui,api ès cette detmere
façon, fe trouve dans fa perleétion. Lorfqu’elie eft
féche, elle eft ôtée de deffus le féchoir & placée dans
une corbeille pour être mife en paquet fur la main
de bois. Lorfque la nompareille eft plus large, elle le
fait alors furie métier,& eft liée par quelques coups
de navette exrèmement éloignés, feulement pour
faire une forte de liaifon, la largeur pouvant faire
que les foies qui la compofent n’étant que collé.es
comme on l’a vu, elles pourroient fe défunir; celle-ci
pour lors eft appellée targette.
N o m p a r e i l l e , F o n d e u r de caractères d 'im p r im e rie
; fécond eoips des cara&eres d’imprimerie. Sa
proportion eft.cl’une ligne , melure de l'échelle; 6c
fon corps double eft le cicero. Voye^ P r o p o r t i o n
DES CA R A CT ER E S D’ IM P R IM E R IE , & l'e x em p le à
Varticle C a r a c t ER ES.
N o m p a r e i l l e G r o s s e ' , Fondeur de carafons
d'imprimerie ; vingtième corps des caraâeres d’imprimerie.
Le plus gros de tous ; fa proportion eft de
feize lignes, mefure de l’échelle. Voye^ P r o p o r t i o n
DES CA R A C T ER E S D’ IM P R IM E R IE , & Vexemple a
l'article C A R A C T E R E S .
N o m p a r e i l l e , eft en Confiferie, u n e efpece de
dragées aufli menues que de la graine de navette, &
quelquefois plus fine, qu’on tire ordinairement de
Sedan.
NO M i l , (Glog. anc.) en grec N o/xiai ; montagnes
de l’Arcadie. Paulanias, lib. viij. ch.xxxviij. dit qu’il
y avoit dans ces montagnes un temple confacre au
dieu Pan le Nomien.
NON A', (Géog.) petite ville de la Dalmatie dans
l’ancienne Liburnie. On l’appelloit anciennement
(Enona ou (Ænonum. Elle n’a guère aujourd’hui que
600 habitans , quoiqu’elle foit un évêché fuftragant
de Spalatro. Les Vénitiens en font les maîtres, tk. la
mer l’entoure de tous côtés lorfque fes eaux font
hautes. Elle eft à 3 lieues N. E. de Zara. Long. 3g.
jo l lac. 44. 0.5. ... \ • ' ' ......• ' .
NONa CRIS , {Géog. anc.) montagne de l’Arcadie,
au pié de laquelle étoit la ville de Nonacris, qui
lui avoit donné le nom , & qui ne fubfiftoit plus du
fems de Paulanias ; mais cet hiftorien ajoute qu’il n’a
jamais vu de montagne fi haute. Elle étoit fameufe
comme fourniffant la fource du Styx ,*dont Vitruve
tjrouvoit l’eau d’une froideur extrême.
Au voifinage de la ville étoit la forêt nommée No-
Tiacrinum nemus. Ovide, Faß. lib. II. vers 3.y5 en
Parle:
Ciriclaque Pinetis nemoris juga Nonacrini.
{D . J .)
N O N -AG E , f. m, {Jurijprud.) ancien terme de
coutùmé & de pratique , qui fignifie le defaut d’âgé
compétent pour faire quelqile chofe. C ’eft l’état dé
minorité féodale oü coutumière. Voye{ MAJORITÉ*
M i n o r i t é .
NON- A G Ê , adj. {Jurifprud.') dans le ftyle ancieil
des coutumes & de la pratique, veut dire celui qui
n’eft pas fuffifamment â g é , celui qui n’a pas l’âgé
requis pOiir faire quelque chofe. En matière féodale,
le non-âgé s’entend de celui qui n’a pas l’â^e pouf
faire la foi. En matière d’émancipation légale, non~
vf^éeft celui qui n’a pas atteint la majorité coutumier
re. Enfin dans les autres matiefes, non-ngé eft celui
qui ri’a pas atteint la pleine majorité. Foytrci-dee
va/zr Non - age. {A y 1
NONAGÉSIME ou NONANTIEME DEGRÉ i
ou Jîmplement NonagÉsime , le dit dans l’Affrono-»
mie du quatre-vingt-dixieme degré de l’écliptique,
en commençant à comprer au point de l’eft, c’eft-à*
dire c’eft le point de l’écliptique, qui eft éloigné d’uil
quart de cercle du lieu oit l’écliptique coupe l’hori-
ibn. Voye^ Écliptique.
La hauteur de ce point qui varie à chaque inftant,
nous fait connoître la mefure de l’angle que l’écliptique
fait avec l’horilon,£s: cet angle fe mefure par un
quart de cercle,qui étantcontinué pafferoitpar les pO^
les de l’écliptique; par-là on peut trouver aifement la
hauteur du nonagéjzme, pour un tems donné, & à unô
élévation du pôle donnée. Foyer Hauteur.
Si on ôte de 90 degrés la hauteur du nonagèjùne,
le refte eft ta diftance du nonagéjîme au zénith. Chain*
bers. { O )
NONÂGONE, f. m. {Gramm.') figurede 9 angles
& de 9 côtés. On dit plus'çommunémente/zne&f'o/zei
Vbye^ ce mot, voyeç au(fi POLYGONE. '
NONANCOÜRT , {Géog.') en latin du moyen
âge Nonandcuria ; petite ville de France en Normandie,,
au diocefe d’Evreux , fur la riviere d’Au-
re , avec titre de vicomté, & un bailliage. Long, igi
4SUat. 48. 44. {D. J.)
NONANilEME DEGRÉ. Voyeç Nonagesi*
NONANTOLA, ( Géog. ) petite ville d’Italie au
duché de Modene , ôi aux confins du territoire de
Bolo'gne. Elle tombe en grande décadence avec fa
bibliothèq'ue, & fes peintures du Guerchin. Long,
28. SC. lat. 4 4 .3 o. {D.J.'y _
N ON CE , 1. m. {Jurijp.) nuncius , qu’on appelle
quelquefois le nonce du pape, & plus fouvent le noncè
Amplement, eft un eccléfiaftique député ou envoyé
par le pape vers quelque prince ou état catholique
poury réfider comme fon ambaffadeur fous le titre de
nonce , & en ce cas’ il prend le titre de nonce ordinaire
; quelquefois le pape envoie un nonce extraordinaire
vers un prince ou un état catholique pour
aflifter, de fa part, à une affemblée de plufieurs am-*
baffadeurs ; & lorfqu’il n’y a point de nonce en titre,
cet ambaffadeur extraordinaire s’appelle internonce.
On appelloit autrefois les nonces , mi/Jîfancli pa*
tris , mijji apojlolici , legati rnijjî.
Nous fâifons cependant en France une différence
entre les légats du pape & les nonces. ■
Les légats, lorfqu’ils font envoyés en France de
l’ agrément du ro i, ont autorité & jurifdiélion ecclé-
fiaftique , fuivant les modifications appofées à leur
facultés lors de l’enregiftrement de leurs lettres ; au-»
lieu que les nonces n’ont en France aucune autorité
ni jurifdi&ion cccléfiaftique : ils n’y font conlidérés
que comme les autres ambafladeurs des puiffanccs
étrangères. -
C ’eft ordinairement un évêque ou un archevêque
qui-remplit cette fonftion.
Les nonces du pape ont un tribunal en réglé ; S>t-
l’exercice de la jurifdiôion eccléfiaftique dans les
. pays qui font fournis à la difcipline des décrétales ^