leul à qui tous les autres obéiffent. Cette fubordi-
nation bien établie, 6c l’application de chacun à fe
bien acquitter de fes fondions, eft ce qui produit
l’ordre , la réglé 6c la difcipline dans les troupes.
Vofficier de grade fupérieur commande toujours
à celui qui eft dégradé inférieur. Entre officiers du
même grade , s’ils font officiers généraux de cavalerie
ou de dragons , c’eft l’ancienneté daiis le grade
qui donne le commandement.
Dans la maifon du roi 6c dans la gendarmerie,
c’eft l'officier de la plus ancienne compagnie qui commande
; 6c dans l’infanterie, c’eft Vofficier du plus
ancien régiment.
Parmi les officiers d’infanterie d’une part, ceux de
cavalerie 6c de dragons d’autre part , à grade égal,
e’eft Vofficier d’infanterie qui commande dans les
places de guerre 6c autres lieux fermés, 6c en campagne
c’eft Vofficier de cavalerie.
Quoique le roi foit le maître de donner les grades
& les emplois comme il lui plaît, voici néanmoins
l’ordre qu’il s’eft prefcrit ou qu’il fuit ordinairement.
.Ordre dans lequel les officiers montent aux grades.
Les maréchaux de France font choifis parmi les
lieutenans généraux , ceux- ci parmi les maréchaux !
de camp, lefquels font choifis parmi les brigadiers,
& les brigadiers parmi les colonels, meftres de camp
ou lieutenans-colonels.
Les colonels ou. meftres de camp doivent avoir
été au-moins moufquetaires.
Le plus ancien capitaine d’un régiment eft ordinairement
choifi pour remplir la place de lieutenant
colonel lorqu’elle vaque.
La place de major fe donne à un capitaine , fui-
vant les termes de l’ordonnance. Il n’eft pas necef-
faire de le choifir par rang d’ancienneté.
Les capitaines doivent avoir ete moufquetaires,
ou bien lieutenans , fous-lieutenans , enfeignes ou
cornettes. Ceux-ci font pris parmi les cadets, quand
il y en a , ou bien parmi la jeunefle qui n’a pas encore
fervi.
Les maréchaux des logis & les fergens font toujours
tirés du nombre des cavaliers & foldats. Lorf-
qu’on eft fatisfait de leur fervice, on les fait officiers;
on leur donne plus communément cette marque de
diftinâion dans la cavalerie que dans l’infanterie.
Outre ces officiers qui commandent les troupes,
il y en a de particuliers pour l’armée^ ; tels font le
maréchal-général des logis de l’armee , le major-
général, le maréchal-général des logis de la cavalerie
, le major-général des dragons , les majors des
brigades , le major de l’artillerie ou génie , intendant
de l’armée ; le général des vivres, le capitaine
des guides , <S'c. F les articles qui concernent
chacun de ces emplois.
Tous les officiers doivent en general s appliquer
à bien remplir leur emploi ; ce n’eft qu’en panant
par lçs différens grades, 6c en les rempliffant avec
diftinÛion, qu’on peut acquérir la pratique de la
guerre, & fe rendre digne des charges fupérieures.
Ce n’eft pas feulement des officiers généraux que dépendent
les fuccès à la guerre ; les officiers particuliers
peuvent y contribuer beaucoup ; ils peuvent
même quelquefois fuppléer les officiers generaux,
comme ils le firent au combat d’Altenheim en 1675*
Foye^ fur ce fujet les Mémoires de M. deFeuquiere,
tome I II. p. 240.
4 Comme les officiers généraux doivent poffeder
parfaitement toutes les différentes parties ^de 1 art
militaire, 6c que les colonels peuvent en etre regardés
comme la pépinière , il feroit à-propos de
les engager par des travaux particuliers, à fe mettre
au fait de tout ce qui concerne le détail non-feulement
de la guerre en campagne, mais encore du génie
6c de l’artillerie.
Pour cet effet, iis pourroient être obligés de réfi- -
der en tems de paix fix mois à leur régiment ; 6c
pour rendre ce féjour utile à leur inftruûion , indépendamment
de l’avantage d’etre éloignés pendant
ce tems des plaifirs 6c de la diflipation de Paris , il
faudroit les charger de faire des mémoires raifon-
nés des différentes manoeuvres qu’ils feroient exécuter
à leur régiment. Un régiment de 2 ou de 4
. bataillons peut être regardé comme une armée , en
confidérant chaque compagnie comme un bataillon
; c’eft pourquoi on peut lui faire exécuter toutes
les manoeuvres que l’armée peut faire en campagne.
On pourroit encore leur demander des obferva-
tions fur le terrein des environs de la place, d’examiner
les avantages & les inconvéniens d’une armée
qui fe trouveroit obligée dei’occuper 6c de s’y
défendre ; un projet d’attaque 6c de défenfe des
lieux qu’occupe leur régiment ; ce qu’il faudroit
pour approvifionner ces lieux, tant de munitions de
bouche que de guerre, pour y foutenir un fiege relativement
à la garnifon qu’ils croiroient néceffaire
pour les défendre , &c.
A leur retour à la cour, ils communiqueraient
les mémoires qu’ils auroient faits fur ces différens
objets , à un comité particulier officiers généraux
habiles & intelligens, nommés à cet effet par le
miniftre de la guerre. On examineroit leur travail,
• on le difeuteroit avec eux , foit pour les applaudir ,
ou pour leur donner les avis dont ils pourroient
avoir befoin pour le faire avec plus de foin dans
la fuite. Ils fe trouveroient ainfi dans le cas de fe
former infenfiblement dans toutes les connoiffance»
néceffaires aux officiers généraux ; la cour feroit
par-là plus à portée de connoître le mérite des colonels
; 6c en diftribuant les emplois par préférence
à ceux qui les mériteroient le mieux par leur travail
& leur application , on ne peut guere douter qu’il
n’en réfultât un très-grand bien pour le fervice. On
ne doit pas penfer que notre jeune nobleffe puifle
regarder l’obligation de s’inftruire comme un fardeau
pefant & onéreux. Son zele pour le fervice
du roi eft trop connu : elle applaudira fans doute
à un projet qui ne tend qu’à lui procurer les moyens
de parcourir la brillante carrière des armes avec
encore plus de diftin&ion , d’une maniéré digne
d’elle & des emplois deftinés à fon état. ( Q )
Officiers généraux de jour , c’eft le lieutenant
général 6c le maréchal de camp qui font de fervice
chaque jour. On a vu à l’article de ces officiersy
qu’ils ont dans l’armée 6c dans les fieges alternativement
un jour de fervice. Lorfque ce jour arrive, ils
font officiers généraux de jour.
Il y a auffi un brigadier, un meftre de camp, un
colonel & un lieutenant colonel, de fervice chaque
jour ; mais ces officiers qui font fubordonnés aux
lieutenans généraux 6c aux maréchaux de camp ,
font appellés leur jour de fervice, brigadier ou colonel
> 6cc.de piquet. Les fondions de ces derniers officiers
font de veiller aux piquets, pour qu’ils foient
toujours prêts à faire leur fervice. Voye^ Piquet.
Officiers de la marine, (.Marine.) ce font
les officiers qui commandent 6c fervent fur les vaif-
feaux du roi 6c dans les ports, 6c compoi'ent le corps
militaire. > .
On donne le nom à’officiers de plume aux^ mten-
dans, commiffaires 6c écrivains employés pour le
fervice de la marine. -
Les officiciers mariniers, ce font des gens choifis
tant pour la conduite que pour la manoeuvre & le
radoub des vaiffeaux : lavoir , le maître, le boffeman
!e maître charpentier, le voilier & quelques
autres. Lés officiirs mariniers forment ordinairement
la fixieme partie (les.gens de F-éqmpage. I
Les officiers militaires, font les officiers generaux ,
les capitaines, les lieutenans 6c les enfeignes.
Les officiers généraux, font aduellement en France
.deux vice-amiraux, 6 lieutenans généraux, 16
chefs d’efeadre ; enfuite.200 capitaines, 310 iieu-
tenans, 9 capitaines de brûlots, 380 enfeignes , 25
lieutenans de frégates, 6c 4 capitaines de flûtes.
Ce nombre peut varier par mort, retraites ou autre-
Officiers municipaux , (Hifi. m0<é.') font
ceux qu’on choifit pour defendre les intérêts d une
v ille , fes droits 6c fes privilèges, 6c pour y maintenir
l’ordre 6c la police ; comme les majors , shérifs,
confuls, baillifs, &c. Voye{ Office ou Charge.
En Efpagne, les charges municipales s achètent.
En Angleterre , elles s’obtiennent par l’éledion.
Foye{ Office ou Charge vénale, &c.
En France, les officiers municipauxfont communément
les maires 6c les échevins, quireprélentent
le corps de ville. Souvent ils font crées en titre
d’office par des édits burfaux ; 6c fouvent auffi ils
font éleftifs. Quelques villes confidérables font en
poffeffion de cette derniere prérogative, 6c leurs
officiers ou magiftrats municipaux prennent différens
noms. Leur chef à Paris 6c à Lyon fe nomme prévôt
des Marchands, & les autres échevins; en Langued
o c , on les appelle confuls. La ville de Touloufe a
fes capitouls ; 6c celle-de Bordeaux (es jurais. Voye^_
CAPITOULS , JuRATS.
Officiers de ville: on diftingueà Paris deux
fortes <Vofficiers de ville , les grands 61 les petits. Les
grands officiers , font le prévôt des Marchands , les
échevins, le procureur du roi, le greffier,les confeil-
lers, & le receveur. Les petits officierst font les mouleurs
de bois 6c leurs aides, les déchargeurs, les
mefureurs, les débacieurs 6c autres telles personnes
établies fur les ports pour la police 6c le fervice du
public. Foye^ tous ces mots fous leurs titres particuliers.
A
Officiers passeurs d’e a u , ce font les maîtres
bateliers de Paris, dont lés fondions confiftent
à palier d’un rivage de la Seine à l’autre les paffa-
gers qui fe préfentent, leurs hardes, marchandifes,
&c. Ils fuient érigés ien titre d’office feus Louis
XIV. ta font au nombre de vin g t, y .conquis les
deux fyndiéi' Batelier , USionnairc de
Comm, .
Officjers de la vénerie, ceux qui font à la
tête des chaffes de fa majefte. L’ordonnance du roi
du 24 Janvier 1 6 9 5 j a permis & permet aux capitaines
des chaffes defdites capitaineries royales de
dépoffeder leurs lieutenans , fous-lieutenans.& autres
officiers 6c gardes defdites capitaineries lorfqu’ils
le jugeront à propos , en les rembourfant ou faifant
rembourfer des fommes qu’ils juftifieront avoir
payées ; 6c oîi il ne fe trouveroit alors des fu jets
capables de fervir, en état de rembourfer lefdits officiers
6c gardes, permet fa majefté auxdits capitaines
de les interdire pour raifon de contraventions
qu’ils pourroient avoir faites aux ordonnances & a
leurs ordres, 6c de commettre à leurs places, pendant
tel tems qu’ils jugeront à propos, ôt qui ne
pourrra néanmoins exceder celui de 3 mois, fans que
lefdits officiers & gardes ainfi interdits puiffent faire
aucune fonftion de leurs charges durant .leur inter-
di&ion ; voulant feulement fa majefté qu ils foient
payés de leurs gages jufqu’à l’aftuel rembourfement
du prix de leurs charges : & lera la préfente ordonnance
lue 6c publiée ès greffes d’icelles, à la diligence
des procureurs de fa majefté.
Les officiers des eaux & forêts 6c chaffes, doivent
être reçus à la table de marbre oh feffortit l’appel de
leur jugement ; autrement toutes leurs fentences 6c
aftesde jurifdiâion font nuis, & ils ne peuvent pas
recevoir de gardes capables de faire des rapports
qui faffent fo i, puifqu’enx-mêmes ne font pas infti-
tués valablement. Au parlement de Paris on en excepte
les anciennes pairies.
Les fubalternes, c’eft-à-dire le greffier, les gardes
, exempts de gardes 6c arpenteurs, peuvent être
reçus en la maîtrife particulière ; mais ils doivent
être tous âgés de 25 ans pour que leurs aftes 6c procès
verbaux aient force 6c foi.
Les officiers font compriscomme les autres dans
/les défenfes de chaffer.
OFFICIEUX , ad}. (Gramm.) qui a le cara&ere
bienfaifant, & qu’on trouve toûjours difpofé à rendre
de bons offices. Les hommes officieux font chers
dans la fociété. Le même mot fe prend dans un fens
un peu différent : on dit un menfonge officieux, c’eft-
à-dire un menfonge dit pour éviter un plus grand mal
qu’on auroit fait par une franchife déplacée. Les officieux
h Rome, officiofi^filmantes yfalutatores, gens
d’anti-chambres , fainéans , flatteurs , ambitieux,
empoifonneurs , qui venoient dès le matin corrompre
par des baffeffes’ les grands dont ils obtenoient,
tôt ou tard , quelque récompenfe.
OFFICINAL, adj. (Pharmacie.) les. Médecins appellent
remede ou médicament officinal, tout remede
préparé d’avance 6c confervé dans .les boutiques des
apoticairespour le befoin, adufum. Les médicamens
officinaux font diftinguésde la fimple matière médi-
- ca le, ou des drogues fimples, par la préparation
pharmaceutique ; 6c des remedes appellés magifi*
traux, par le tems de cette préparation , les derniers
ne la recevant que dans le moment même ou on doit
les adminiftrer aux malades. Foye^ Magistral ,
Pharmacie.
Les médicamens officinaux fe préparent d’après
des réglés, lois ou formules confignées dans les
pharmacopées ou difpenfaires. Voye^ D ispensai-
FE' O ) ' ;
OFRAIE , voye{ GLORIEUSE.
OFFRA1E, voye{ Orfraie.
OFFRANDES, f. f. pl. (Théolog.) en terme de
religion, font tous les dons qu’on prefente à Dieu
ou à fes miniftres, dans le culte publie , foit en re-
connoiffancedu fouverain domaine qu il a fur toutes
chofes, & dont on lui .confacre fpécialement une
portion , foit pour fournir à l’entretien de fes temples
, de fes autels , de fes miniftres, &c.
Les Hébreux a voient plufieurs fortes à'offrandes
qu’ils préfentoient au temple. 11 y en a voit de libres,
$£ il y en avoit d’obligation. Les prémices, les de-
cimes, les hofties pour le péché, etoient d’obligation
: les facrifices pacifiques, les voeux, les offrant
des d’huile, de pain, de \nm , de fel 6c d’autres chofes
que l’on faifoit au temple ou aux miniftres du
Seigneur, étoîent de dévotion. Les Hebreux appellent
en général corban , toutes fortes d’offrandes^
6c nomment mincha, les offrandes de pain, de fel ,
de fruits, d’huile, de vin , &c. Les facrifices ne font
pas proprement des offrandes ; mais Voffrande faiioit
partie des cérémonies du facrifîce. Foye{ Sa c r i -
Les offrandes étoient quelquefois feules, &
quefois elles accompagnoient le facrifice. On diftm-
euoit de plufieurs fortes d’offrandes H comme de pure
farine , de gâteaux cuits au four, de gateaux cuits
dans la poélle , ou fur le gril, ou dans une poelle
percée , les prémicesdes grains nouveaux qu on ot-
froit ou purs & fans mélange, ou rôtis 6c grilles dans
l’épi ou hors de l’épi. Le pain pour être offert devoir
être fans levain, 6c on ajoutoit ordinairement a ces
chofes folidesduvin ou de l’huile, qui en étoit com