L ’univeïfité 8 Oxford, érigée en 895, efturfe
des plus fameufes qu’il y ait au monde. Elle a 25
colleges, dont 18 ont de grands revenus. Ils entretiennent
chacun un certain nombre dzfellows ou ag-
greocs, & de fcholars ou étudians ; en forte qu’on
compte à Oxford jufqu’à mille étudians entretenus
par les colleges, ôc deux mille qui ne le font pas.
Chaque college a fa bibliothèque ; la plus belle elt
celle de Bodley, the Bodleyan library, qui contient
un grand nombre de manufcrits orientaux. Il y a 16
profefleurs & un orateur public dans cette univeriîté.
. c
Oxford Ce diftingue encore par fon theatre, par Ion
mufoeum,par fon jardin de fimples,ôcparlon imprimerie.
Gilbert Scheldon, archevêque de Cantorben,
fit bâtir le théâtre à les propres frais. Le mufoeum
s’appelle Ashntoleanum , du nom d’Elie Ashmole qui
en fit préfent à î’univerfité. On l’a depuis enrichi
d’antiquités d’Egypte, d’un grand cabinet de raretés
naturelles, données par le D. Lifter, &c.
Mais ce qui immortalife la gloire d’Oxford, ce
font les fa vans hommes dont elle eft la nourrice ou '
la patrie. Le D. "Wood, qui lui-même y eft né en
163a » vous les fera connoître dans fes deux ouvrages
intitulés antiquitates Oxonienfes, qui forment en-
femble 3 vol. in-fol. ÔC qui compofent une hiftoire
littéraire d’Angleterre. Je n’ai pas ces deux ouvrages
fous les yeux pour les confulter ; mais je me rappelle
allez bien que Chillingworth, F ell, Gale , Hariot,
Hody, Lydiat, Owen , Pocock , le comte de Ro-
chefter, &e. font du nombre des favans auxquels
Oxford a donné la naiffance : combien y en a-t-il
d’autres qui échappent à ma mémoire? On connoît
allez ceux que je viens de nommer. ^ - ;
Chillingworth (Guillaume) favant théologien de
l’églife anglicane, étoit encore grand mathématicien.
Il naquit en 1602, fe trouva au fiege de Glo-
cefter en 1643, & y fit la fonction d’ingénieur ; mais
ayant été fait prifonnier à la prife du château d’A-
rondel, on le conduifit à Chichefter, où il mourut
en 1644, des fatigues qu’il avoit eflùyées. Entre les
ouvrages on eftime particulièrement celui qui eft intitulé,
La religion p rote fiance , voie Jure pour Le falut :
c’ eft un modèle de bonne logique. H
Fell ( Jean) évêque 8 Oxford, eft connu des étrangers
par fon excellente édition des oeuvres de S. Cy-
prien, à Oxford i6Sx in fol. Il mourut en 1686, à 61
ans. , ,
Gale (Thomas) favant littérateur, a donne plu-
fieurs ouvrages très-eftimés. Les principaux font,
i° . Hiûorioe poëticoe antiqui feriptores ; z°. Hifiorioe
anglicanoe feriptores quinque ; 30. Hifiorioe Bntannicoe,
Saxonicoe, Anglo-Danicoe , feriptores quindecim , ÔCC.
Il mourut en 1709'. - . ,
Hariot (Thomas) mathématicien, a donne une
relation de la Virginie fort curieufe ,& mourut en
i 6 z i , à 60 ans. ; i> > . .
Hody (Humfrey ) grand littérateur, mort en
170,6. à 47 ans , a donné plufieurs ouvrages , dont
le plus curieux eft une hiftoire en latin des illuftres
grecs qui ont rétabli en Europe l’étude déjà langue
grecque, ôc des humanités. Samuel Jebb 1 a fait imprimer
à Londres, en 174Z in-8°. avec la vie de
l’auteur. , f- . . /
Lydiat (Thomas) mit au jour plufieurs traites
fur des matières de phyfique & de chronolpgie; le
principal eft celui des notes fur les marbres d’Aron-
de l, Oxonii 1676 in-fol. Il mourut en 1646, à 74
ans; / .
Owen (Jean) théologien presbytérien, publia
divers ouvrages théologiques, dans lefquels il fema
beaucoup de traits d’érudition, de politique ôc de
philofophie. On lui doit des remarques fur les prolo-
gomençs ôc la polyglotte de "Walton, Son liv re , de
naturâ, ortu & fiudio ver a Tkeologiat ,a été féiùiprî-
mé plufieurs fois. Ii prêcha en 1648 , contie Ghar^
les IL & les Royaliftes. Il mourut en 1683 , âgé de
67 ans.
Pocock ( Edouard) célébré théologien, ôc l’un des
plus favans hommes dans les langues orientales, qui
ait jamais paru. Il naquit en 1604, fit deux voyages
au levant, & acheta dans le dernier plufieurs ma>
nuferits orientaux. Il mourut en 16 9 1 , à 87 ans. Il
a traduit les annales d’Eutichius, patriarche d’Alexandrie
; l’hiftoire des dynafties d’Abulpharage, ôc
une verfion du fÿriaque de la fécondé épître de S.
Pierre, de celles de S. Jean, ôc de S. Jude ; une ver*
fion du livre intitulé, porta Mofis ; un eflai de l’hiftoire
des arabes ; des commentaires fur Michée, Ma-
lachie , Ofée ôc Joël ; une tradu&ion en hébreu du
traité de Grotius fur la vérité de la religion chrétien-
ne;unrécueil de lettres, & autres ouvrages, qui
ont été imprimés à Londres en 1740, en a v0^;
in-fol. t
Wilmot (Jean) comte de Rochefter, étoit un des
beaux efpritsde la cour de Charles II. mais il mourut
en 16,80, à la fleur de fon âge, à 31 ans. M. de S.
Evremond nous le peint trop comme un homme à
bonnes fortunes ; c’étoit en même tems un homme
de génie, ôc un grand poëte. Entr’autres ouvrages
brillans , d’une imagination ardente , qui n’apparte-
noitqu’à lu i, il a publié quelques fatyresfur les mêmes
fujets que Defpréaux avoit choifis ; ôc fi fes idées
manquent quelquefois de ces bienféances délicates
dont nous faifons tant de cas , il eft toujours vrai
qu’elles font exprimées avec la force & l’énergie qui
conftituent le poëte. {Le chevalier De Ja u c o u RT.)
OXFORD -SHIRE, {Géog.) province maritime
d’Angleterre au diocèfe d’Oxford, avec titre de comté.
Elle a 130 milles de tour , ôc environ 534 milles
arpens. L ’air y eft b on , ôc le terrein fertile en blé %
fruits ôc pâturages. Elle e ftarroféeparlaTamife, le
Cheweld, leWindruds, l’Evenlode, &c. Richard
Plot vous inftruira de l’hiftoire naturelle de cette pro-;
vince ; fon ouvrage intitulé, the natural hifiory o f
Oxford-shire, a paru pour la première à Oxford, en
1676 in-fol. mais il a été réimprimé en 1686 ôc en
1705. (D . /.) . . .
OX FO OFT , {Commerce.") mefurede liquide, connue
en Hollande 6c à Hambourg î ç eft une barrique
de vin de Bordeaux , c’eft-à-dire environ 240 bouteilles.
. "
O X U , ( Géog.) grande province du Japon dans
l’île de Niphon, dont elle fait la pointe feptentrio-
nale du côté de l’orient. {D. J.)
OXUMORON , f. m. {Rhétorique.) c’eft le nom
grec donné par les Rhéteurs à la figure que nous appelions
oppofitioh».voyez O p po s it io n . On la trouve-
l'ouvent employée dans les Orateurs Sc lesPoëtes.
Horace dit arcani fides p ro d ig u a , une fidélité indif-
cretc ; parjura fides , une fidélité parjure; infaniens
fa p ie n d a , Joevus jo c u s , amabilis in fa n ia , lent tormen-
tu m , dulce periculum y Sic.
OXUS, {Géog, ançfi) grande riviered’Afie. Comme
elle arrofe beaucoup de pays , foit en les traver-
lant foit en les terminant par quelque endroit, les
anciens ne font point d’accord fur les détails de ce
fleuve ; & il y a eu un tems où ils le connoifloient
fi peu, qu’ils l’ont confondu avec l’Araxe. Le pays
fitué au-delà de YOxus s’appelloit la, Trqnfoxane ou
Tranfoxiane ; les Arabes l’appellent Mauwaralnahr, .
VOxus fe déchargeoit autrefois dans la mer Caf-
pienne, mais aujourd’hui les habitans incommodés
par les pyrates , ont fermé fon embouchure, Sc dé-,
tourné fes eaux par des canaux qui arrofent leurs terres.
Le nom moderne de ce fleuve eft le Gihou. Voyez,
G lH Q U . • v.q.“. V ■'
OXIBIENS les , {Géog. anc.) Oxibii ; anciens
[ |rS de la Gaule aux confins de la Ligurie. Ils oc-
K ot le diocèfe de Fréjus, Sc cette ville, comme
fi: P l in e ,B X I IL c. xiv. étoit la capitale de la
VÎvYCEDRE, f. m. {Boian^) Yoxycedre, cedrus
\cupreff y major, C. B. P. 487. doit être mis au ;
libre des efpeces de génevrier. ;
T ;eft un petit arbre , haut de 3 coudees, d une
f aaréable de cyprès. Son tronc eft tortu, garni
lolnfieurs rameaux flexibles, Sc couverts d’une
jJceraboteufe. Ses feuilles fort petites, charnues,
Lpofées de plufieurs rangs de quatre feuilles join-
I enfemble , de même que celles du cyprès. Ses
L font femblables à celles du génevrier ordinai-
I :aune s , attachées à l’extrémité des rameaux, Sc
■ ^fruits naiffent fur d’autres branches de cemê-
R arbufte. Ce font des baies de la grofleur de celles
■ myrthe, fphéi|iques, femblables en quelque fa-
■ n par leurs petites tubérofités à des cône? de cy-
■ •>s. vertes d’abord, enfuite purpurines, s’amollif-
L un peu en mûriffant ; d’un, goût & d une odeur
Iprochantes des baies de génievre : elles tenteront
3,43 011 niême un plus grand nombre d olle-
K cannelés, oblongs, réfineux, remplis d’une grài-
iblanche ,femblable en quelque maniéré à celle du
■ Cet arbriffeau fleurit au printems, Sc conferve
|n"-tems fon fruit v êrd, de même que le génevrier.
Juand il eft nouvellement élevé de graine, fesfeui-
|s reffembleroient aux feuilles du génevrier fi elles
§c:oient plus courtes 8i plus molles ; mais lorfqu’il
» ou 4 ans , il commence à porter des feuilles diffé-
Kr.tes, & telles que les radeaux inférieurs font char-
Mbde feuilles piquantes St pointues, 8t les rameaux
Kérieurs, de feuilles obtufes 8t arrondies.
■ Cette plante croît dans le Languedoc Sc dans les
Hlpes; elle donne d’elle-même de la réfine femblable
ficelle du génevrier. {D. J.)
■ OXYCOCCUS, {Botan.) genre 4e plante dont
E)ici les carafteres félon Tournefort, ^ui n’en con-
fioît que deux efpeces, dont l’une ne diflere de l’au-
me que par la largeur de fes feuilles. La fleur eft en
Rie, compofée de divers pétales arrangés en rond,
le calice devient un fr.uit ou baie ronde, partagé en
Bintre loges qui contiennent des graines fpheriques.
iournefort, I. R. H. p. G0 : {D . J)
■ OXYCRAT , f. m. {terme de Pharmacie.) eft un
Biclange d’eau & de vinaigre. Ce mot eft grec, o%v-
|L-r;:, compoféde ofivÇy uigu, St de y.tpawvp.i , me-
||er. La proportion ordinaire eft d une cuilleree de
Binaigre fur 5 ou 6 d’eau.
■ L'oxycrat eft propre à calmer, a temperer Sc à
Rafraîchir. On en fait des fomentations, des clyfte-
BeSjÊ’c. I OXYCROCEUM, f. m. terme de Pharmacie, com-,
Bomion qu’on emploie en emplâtres, qui font fort
Bionnes pour les fraétures, Sc pour procurer la formation
des callis..Ce mot eft compolé.dV£yç, aigu, St
fie zpoKoî, fafran.
R OXYDRAQUES les y{Géog. anc.) en latin Oxy-
f i raeoe, anciens peuples des Indes. Ils étoient voifins
fies Maliiens, Sc entrèrent avec eux & les Cathaeens,
pins une confédération contre Alexandre ; mais ce
fcnnee ayant vaincu les Cathæens Sc les Malliens,
Ses Oxydraques fe fournirent à lui. {D. J .j .( • •;
I OXlFRAGE, adj. {Médecine.) ou remede. abfor-
puitles acides. C’eft un remede qui brile Sc adoucit,
ps pointes des fels acides qui font dans le corps. Voye{
[Absorbant, Alk a lin.
fO X Y G A L A , 0%uya.\ct, lait aigre , voye[ LAIT.
IÇe mot vient des deux mots grecs o%vç, aigre, Sc
ta *« , lait.
I Le lait aigre eft une boiffon commune chez les
Tome X I .
Turcs qui l’appellent igûr. Vigénere dit qu’ils le boi*
vent délayé dans de l’eau, Sc que ce mélange leur
paroît plus frais Sc plus nourriflant que le lait feul.
OXYGLUCU , i. m. {Matière médic.) ce mot dé-,
fignoit chez les anciens uu mélange de miel, d’eau
ôc de vinaigre : on le faifoit d’ordinaire, en macérant
dans l’eau des rayons dont on avoit tiré le miel
& en y ajoutant une petite quantité de vinaigre pour
y donner de la pointe ; quelquefois on excluoit le
vinaigre pour en faire une fimple boiflon d’ufage.
Galien prétend que Yoxyglucu étoit la même chofe
que Yapoméli, cependant il paroît par fa deferip-
tion de Yapoméli, qu’il y avoit de la différence ;
car il le compofoiî avec des rayons de miel mis dans
du vinaigre , & bouillis enfemble jufqu’à ce que ces-
deux fubftances fuffent unies, Sc que la force du
vinaigre fût abattue. {D. J .j
OXYGONE , adj. en Géométrie, c’eft la même1
chofe ayC acutangle : voyez A c u t a n g l e . On dit
qu’une figure eft oxygone , quand elle n’eft compofée
que d’angles aigus Ou d’angles plus petits que
90 degrés. Ployez Aig u .
Le met oxygone fe dit principalement des triangles
, où les trois angles font tous aigus, c’eft-à-
dire moindres chacun que 90 degrés. Voyez T riangle.
H
O X YM E L , f. m. terme de Pharmacie, eft un mélange
de miel & de vinaigre , qu’on fait bouillir jufqu’à
confiftence de fyrop. Ce mot eft formé du grec
c’çi/'s, aigu, Sc jus M , miel.
Il y a deux fortes üoxymd, l’un fimple Sc l’autre
compofé ; Yoxymel fimple eft un mélange de deux
parties de bon miel , 6c d’une de vinaigre blanc ,>
qu’on fait bouillir jufqu’à confiftence de lÿrop. Il
eft propre pour inciler 6c détacher les phlegmes qui
tiennent au gofier Sc à la poitrine. Voxymel com-
; pofé ne différé du fimple , qu’en ce qu’au miel ôc
au vinaigre on ajoute la déco&ion des cinq grandes
racines apéritives , avec de la graine d’ache ,
de perfil 8c de fenouil : il eft propre à déboucher les
obftruchons du foie 8c de la rate.- j {
O X IM EL SCILLITIQUE. Voyez SciLLÉ , Mat.
méd.
OXYREGMIE , f. f. terme de Médecine , âcreté
' du fluide ftomacal, qui caufe des rots acides ; ce
mot eft compofé de 0Ç0V, aigu, ÔC îpevya , roter.
OXYRHODINS, adj. {Pharmacie.) ce terme fi-;
gnifie un médicament compofé de vinaigre ôc de ro-
fès;c’eftla même chofe que le vinaigre rofat. Mais ce
nom fignifie particulièrement un remede topique,
qui s’applique à la tête Sc au col^wp ej.' u
Les oxyrhodins fe compofent d’huile rofat 8c de
vinaigre ; on met fur trois onces d huile , une de
vinaigre. On s’en fert dans les fievres , dans les
douleurs de tête Ôc dans le délire, dans la léthargie
ôc dans la plûpart des maladies foporeufes. •
Oxyrhodin pour les maladies de tête ; prenez huile
rofat , quatre onces ; vinaigre rofat une once 8c
demie : mettez le tiede fur le devant de la tête qu’on-
aura eu foin de rafer, avec du chanvre ou de la
laine ; on peut fubftituer à l’huile rofat celle de violette
, de graine de lin , de nimphæa ou pavot.
Ces topiques étant répereuflifs , ne doivent être
appliqués qu’après les remedes généraux. Les oxyrhodins
s’appliquent encore fur le bas-ventre dans
le dévoiement.
OXYRYNQUE , ( Géog.) ville d’Egypte, fur la
rive occidentale du Nil dans, un nome dont elle etoit-
I la capitale , Ôc qui prenoit d’elle le nom d'Oxyryn~
chites nomos. Elle prenoit elle- même le fien d’un
poiflon qu’on y adoroit, ôc que l’on appelloit Oxy-
i rynque , ofypôyoe ,. à caufe de fon mufeau poinm.
: Ce poiflon avoit un temple dans cette ville; ôc Stra-
bon, l. X V I I . p. 81 z . obferve que les autres peu-
I ' 7 7 -, ^ ;;