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Sciences le pariétal gauche d’un crâne humain / qtu
a voit neuf lignes 6c demi d’épaifleur ; il n’a voit point
de diploë, 6c fa fubftance etoit ferrée comme celle
de l’ivoire. Du refte, il avoit tous les caraéteres d’un
parietal, par fes autres dimenfions : des vaiffeaux de
la dure-mere, gravés fur la table interne, ne pa~
roiffoient pas en avoir logés de plus gros; on n’a
point fn l’origine de cet os fingulier par ion épaiflèur.
M. Morand l’a voit reçu d’un de fes amis, qui étoit
pour lors employé à l’armée de Veftphalie , 6c qui
le lui avoit envoyé comme une piece curieufe. Hiß.
des l'acad. des Scienc. année 4742. (.D .J .)
PARIEUR , f. m. ( Jeu. ) celui qui parie. 'Voye^
P a r i ,
PARILI, f. m. (Botan. exotf) nom d’un grand arbre
qui croît au Malabar. Sa racine 6c fes feuilles paf-
fent pour adoucir la falure du fang 6c des humeurs.
On prépare avec les feuilles , 6c celles du caretti,
cuites dans le fuc laiteux du cacao, une décoction
qu’on applique aux hémorroïdes pour en appaifer les
douleurs. (Z>. /.)
PARILIES, f. f. pl. ( Ant. rom. ).en latin parilia;
fêtes en l’honneur de la fohdatiön de Rome. Hadrien
étant monté fur le trône, trouva qu’il étoit convenable
de célébrer l’anniverfaire de la fondation de
Rome , par des témoignages publics de vénération
6c de joie : plein de ce projet, il fitbâtir dans Rome
même un temple à la ville de Rome, qui en avoit
déjà plufieurs dans, les provinces , changea le nom
de Parilia, qu’on donnoit au jour de fa fondation, en
celui de Romana, 6c ordonna qu’à l’avenir ce jour
feroit célébré par des fêtes & par des jeux publics ;
c’eft ce que nous apprenons d’Athénée. Le fénateur
Euonarotti croit que le temple bâti par Hadrien eft
repréfenté fur un médaillon de ce prince ; pii l’on
voit un temple à dix colomnes avec un fronton 6c des
ftatues, ayant de chaque, côtéune colonne détachée
du refte de l’édifice,fur laquelle s’élève une ftatue,
6c pour légende, S. P. Q. R. E. X. S. C.
On ne raifoit aucun facrifice fanglant le jour des
parilies, parce que c’étoit .le jour natal de la ville
éternelle ; d’oii il efl aifé de juger ', que quelque
ufités que fuffent ces fortes de facrifices , ils ne laif-
foient pas d’être toujours comme ils dévoient être
naturellement en quelque forte d’horreur, puifqu’on
croyoit honorer une fête en s’en abllenant. Il fal-
loit donc bien que l’ufage s’en fut introduit par politique
plus que par dévotion. ( D. J. )
P A R IL LA , SA# T A Geograph, mod. } v i l le de
l’Amérique méridionale , au Pérou, audience de Lima
, dans la vallée 6c fur la riviere de Santa ,au bord
de la mer, à 20 lieues de Truxillo, 6c 60 de Lima.
Long. 300. long.■ <),. .,
PARIMA, lac DE, (Géogr. mod'.) lac d’Amérique
qui eft fitué directement fous l’équateur. Il a 305
milles d’Allemagne de longueur de l’eft à l’oueft, 6c
dans l’endroit le plus large , cent milles ou environ;
de forte qu’on peut le comparer aux plus grands lacs
du monde , s’il n’eft pas le plus grand ; cependant
il ne reçoit & ne produit point de rivières.
On peut douter, avec raifon, comment ce lac a
été formé, fi c’eft par quelque innondation ancienne
de l’Océan , par des fources fouterraines, ou par les
eaux pluviales qu’il eft entretenu : vraiffemblable-
ment il y a dans le fond des fources qui fuppléent à
.l’eau qui le perd tous les jours par l’évaporation :
car les lacs femblent avoir la même origine que les
.rivières; ils ne different que par la fituation , 6c la
quantité d’eau de leurs fources. En effet, qu’une
fource foit environnée de tous côtés d’un terrain
é lev é, qu’elle coule fur un lit plat & large, 6c ne
fourniffe qu’une petite quantité d’eau , elle ne forme
point de courant, & s’évapore à mefure qu’elle fort.
Il n’y a donc réellement de différence entre les
P A R
fo t ir c é s , le s la c s 6c le s r iv iè r e s , q u e d an s q iiéi^uëS
c i r ç o n f ta n c e s : on p e u t t r o u v e r d es fo u r c e s q u i n è
fo rm e n t p o in t d e c o u r a n t ; ma is o n le s a p p e lle p lu s
p r o p r em e n t des p u it s . ( D . / . )
PARIS , ( Géog. mod. ) ville capitale du royaume
de France , fituée fur la Seine, à environ 90 lieues
fud-eft de Londres, 9 5 fud d’Amfterdam, 260 nord-
oueft de Vienne, 2,40 nord-*eft de Madrid, 270 nord-
oueft de Rome , 490 nord-oueft de Conftantinople ,
340 de Lisbonne , 590 fud-eft de Mofcou , 300 fud-
oueft de Cracovie ,230 fud-oueft de Coppenhague ,
3 50 fud-oueft de Strockolm, Long, orient, de Paris à
Notre-Dame, 20d. 2/',30"; latit. 4<?d. SPizà'L long.
de Paris à l’obfervatoire ; fuivant Caffini, ,r$*. SP.
3 o latit. 48 A. So'. 10".
Paris eft une ancienne ville, une des plus grandes,
des plus magnifiques & des plus peuplées de l’univers.
Elle a produit feule plus de grands perfonna-
ges , plus de favans, plus de beaux efprits que toutes
les autres villes de France réunies énlemble.-
On y compte fept cent mille âmes , environ 2 J
mille maifons , un grand nombre d’hôtels magnifiques.
Il y a trois palais fuperbes diftingués fur tous
les autres ;favoir, celui des Tuileries, du Louvre 6c
du Luxembourg ; celui du Loitvre n’ eft point fini.
Chaque roi depuis François I. y a fait travailler plus
ou moins. Louis XV. aura peut-être la gloire d’y
avoir mis la derniere perfection.
La Seine qui traverfe Paris, paffe fôtis plufieurs,
pont, entr’autres fotis le pont-néuf, qui eft le plus
beau, foit par fà longueur, foit par fa largéur.LeS pluS
belles places publiques font la place royale, oîi l’on
voit la ftatue de Louis XIII. la place Vendôme , où
eft la ftatue équeftre de Louis XIV. & la place des
Victoires, oii eft la ftatue pédeftre du même roi; mais
on fait actuellement entre les Tuileries 6c le Cours ,
une nouvelle place , oii l’on a déjà placé la ftatue
équeftre de Louis XV. on ne peut rien encore pro-
noncér fur la place ; mais quant à la ftatue, il eft décidé
que c’eft le plus beau monument en ce genre
qu’il y ait à Paris.
De toutes les fontaines de Paris, il n’y en a que
deux belles, celle des Innocens, & celle de la rue
de Grenelle.
1 On compte dans Paris trois maifons de théâtres
qui femblent être des prifons ; 41 paroiffes , 11 chapitres
ou collégiales, 5 3 couvents d’hommes, 70
couvents de filles , 12 féminaiçes , 8 abbayes de filles
, 6c 3 abbayes d’hommes ; fçavoir , S. ViCtor,
S. Martin-des-Champs , & S. Germain-des-Prés.
L’évêché de Paris fut érigé en archevêché en 1622.
Les archevêques font ducs 6c pairs depuis 1674. La
métropole, quoiqu’ancienne, a des grandes beautés,
6c un coeur richement orné. Les autres églifes remarquables
font i°. Celle de la maifon profeffe des Jé-
fuites, où fe trouve les coeurs de Louis XIII. & de
Louis X IV. ainfi que le.maufolée en marbre du grand
Condé. 20. L’églife de la paroiffe de S. Roch, nouvellement
bâtie. 30. celle de la paroiffe S. Sulpice,
qui n’eft pas encore finie. 40,. Celle du Val-de-Gra-
c e , décorée de peintures; c’eft une des huit abbayes
.de filles qui font dans la ville. 50. On a commencé
brillamment l’églife de fainte Génevieve.
L’univerfité de Paris, célébré dans le monde chrétien
, eft compofée de trente-fix collèges , dont dix
font de plein exercice. Il y a deux écoles publiques
de Théologie, la Sorbonne 6c Navarre. Le cardinal
de Richelieu a été reftaurateur de la Sorbonne , oit
il a dans la chapelle un fuperbe maufolée, Le college
le plus beau, 6c qui eft de plein exercice, eft celui
des Quatre-Nations, appellé aufli Malaria, parce
qu’il a pour fondateur le cardinal de ce nom. Les jé-
fuitesa yoient un vieux collège dans la rue S, Jacques,
P A R
^ppelle-Autrefois le college de CUrpiont -, pàfce qu’ùrt
-eveque de Clermont l’avoit fondé:
II y à à Paris fix académies royales * l’aëàdémié
françoife établie en 1635 i eelie des Infcriptions 6c
Belles-lettres, en 1663 '»ceIle des Sciences, en 1666;
celle de Peinture & de Sculpture, en 1648; celle
d’Architedüre, en 1671 ; & celle de-Cbirurei’e . en
1748.
V 11 y .a cinq bibliothèques publiquès ; celle du roi
tient le premier rang dans le monde littéraire par l’étendue
des bâtimens , par le grand nombre de liyr.es
6c de manufefits., 6c parfon àffemblage de médailles,
d’eftampes, &c.
Il y a trois fortes de prifons, comme fi le gouver-r
nement n’étoit pas un ; la prifon du roi,celle s du par-
lement, la conciergerie 6c le châtelet; 6c celle de far-
cheve'che, Yoffîcialité.
Les |>rincÿaiixhôpitài& font fhètcï-dieu, & i ’hô,
pital-genéral qui en comprend d’autres.
Les célébrés manufaéhires de Paris font celles des
glaces dans le faùxbourg S. Antoine , & celle des
Gobelinspour les belles tapifferies, dans le fauxboure
S. Marceau. . &
. Louis XIV. a fait bâtir près de la porte S. Jacques
ftn çbfervatoire confacré à l’Aftronomie. Çé noble
utile,.grand ^ fimple édifice s’abîmera incéffaminent,
ii 1 on n’en prévient la ruine prochaine.
Parmi les grands établiffemens faits à Paris, on
doit mettre celui des Invalides ; c’eft un hôtel magnifique
fondé par Louis XIV. pour fervïr de retraité
aux officiers 6c fojdats qui ont paffë vingt ans au fer-
vice > ou qui ont été eftropiés, 6c hors d’état de fer-
vir davantage. Louis XV. a fait un nouvel ètabliffe-
ment plus utile. C ’eft une école militaire confacrée
à l’éducation de cinq cens jeunes gentilhommes, qui
font entretenus 6c inftruits dans toutes les fciences
convenables à leur état.
.. Perfonft'e .n’ignorê qu’il y à iiri irànd
faombre de .juriidiâions,, parlement,“ le ‘.plus ancien
oe le plus etendü du royaume, chambre des comptes,
cour des aides , grand-confeil, cour des monnoiex,
burent: des-finances, chambre du domaine, juriltlic-
hon des eaux St forêts , châtelèt, côufuls, bàïlliagé
du palais, connétablie , maréchauiréè; éleftion gre,
nier à fe l, &c.
On a tenu plufieurs conciles à Paris ; ie premief
lin des plus confidèrables, fe tint contre les Ariens,
en 3 62. Le roi Gontran affembla, eri 57 5, le quatrième
concile de Paris,pot^r terminer le différend.entre
Chilperic 6t Sigebert ; niais cette affemblée fi.it
fans aucun effet. Le cinquième concile dé Paris fut
convoqué en 624 par lés foins de Clotaire IL pour
la réforme des abus ; 79 évêques y afïifterent, 6i
l’on ne reforma rien. Philippe-Augufte fit tenir en
1 ^ 1 187 > ^eux conciles à Paris pour délibérer (
fur le moyen de fecourir la Terre-fainté. Dans lé
dernier, on Iiii accorda la clixme dite faladine, parce
que les deniers en dévoient être employés contre lè
fiiltan Saladin. Les légats du pape célébrèrent,. en
1 1 96 :> concile dans la même ville, pour contrain- ?
dre Philippe à quitter Agnès de Méraiiie. Ep 1202,
on en tint un dans lequel on défendit la le&iiré d’A-
riftote. Jean deNanton, archèvêque de Séns, pré-
fidaau concile de Paris de l’art 1429 poiir la réforme
de l’office divin, des mirtiftres de l’églife , des abbés
6c des religieux.
La fittiation de Paris eft très-heurëufe. Quatre rivières
, 1 Y on e, la Seine, la Marrte 6c l’Oife lui apportent
lès denrées des provincés les plus fertiles ;
les greniers de la Beauce font prefque à fés portes.
La Seine qui depuis qu’ellé eft fortie de Paris, va
toujours en ferpentant comme un niéandrë , 6c qui,
par des contours de près de cent lieuès, fe rend à la
pier qui n en eft pas éloignée de plus,de quarante-
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d e » , devient àinfi fort aifée à remonté?, & apporté
■ H H commodités-St les richeffes de la Nort
manie, St de la mer. Cêtte àbondihee des choie*
neceffaires a }a vie , a fait accourir à Paris une eran-
de affluence de peupW.La réfideiice des rois, llproî
ximim de Verfiulles , ja dépendance oii l’on eft des
mimftres, le luxe j l’amour des plàifns ont augmenté
cette affluence, qui n aura bientôt plus de bornes s
mais aufli Pans voit naître clans foii fein plus de fa-
Vans et de grands artiïles que tout le refte dit
royaume.
^Paîfchs au détail de la deiiription de cette grande
Nous ignorons le tems de fa fondation , k cie cgi
t a de fesprenuers agraildiffemens ; cependant Raoul
de 1 refies noiis fournira dans la fuite quelques faits
curieux. Grégoire de Tours nomme, feulement les
fondateurs des deux églifes de S. Pierre 6c de S.
Vincent : dé forte que fi Ton peut tirer de^écrits de
cet auteur, quelques eclairciffemens fur l’état de la
vi e de Pans , ce n’eft qu’en rapprochant des paffa-
6es epars ça 6c la , en fes comparant entr’eu x , 6c
avec ce que nous apprenons des écrivains qui ont
ve^1 1(?n > .ou font venus après lui.
ht dans les commentaires de Cefar, l. FI. le
premier des auteurs anciens qui a parlé de Paris qu’il
transféra l’affemblée générale de la Gaule dans la
yiile de Lutece des Pariens, Lutetia Pan/iorum. Céfac
ja nomme Oppidum, ce qui prouve qu’elle étoit déjà
la capitale .d’un peuple , avant que ce grand çapitai-
ne en eut fait la conquête: Le tranfport de Éaffem-
hlee generale dé la Gaulé de Lutece marque que cettè
viile avoit pour lors une certaine eonfidération , 6c
des facilites dé fubfiftance , par la fertilité du paysi
Auili les Luteciens fe conduififent avec beaucoup de
courage contre l’armée de Labienus ; ce général s’é-
tant approché de Lutece, les habitans mirent le feu
a la v ille , c’eft-à-dire , félon les apparences aux
manons qui etoient près de la riviere , rompirent les
ponts, & fe campèrent fur les bords de la Seine
ayant la riviere entr’eux 6c le camp de l’ennemi!
otrabon 6c Ptolomée, qui ont écrit depuis Céfar
honorent auffi Lutece du pom de ville ; il eft vraif-
femblable què Lutetia eft un pur nom gaulois/, où
celtiqué. o ?
On a découvert une infeription du tems de l’empereur
Tiberé fur une pierre qu’on trouva en 1716
fous 1 eghfe métropolitaine dé Notre-Dame. On y
ht ces mots. , Nautoe Parifiaci, ce qui doit s’entendra
dés marchands ounotomers de là province dés Pari-1
fiênj, qui formant ui^éorps iè commimautë à Liitece.
avoient confacré ce monument pour conferver à la
pofterite la memoirè de quelque événement fingulier
arrivé fous Tibe re, ou pour quelqués aérions de
gracës à Jupiter. Voici l’infcriptiôn. Tib. Cafard.
Aitg. Jovi. Optimo. Maximo, Nauta, Parifiaci Pu*
blicè Pofuerunt.
■ ■Les ^llteeie,ps étqiènt les habitafis de la capitale dè
la province dés Parifiens ; mais on ignore le tems ou
le nom de là province eft dëvenu celui de la capitale.
Les ^auteurs qui dérivent lé mot de Parifii de 7Tapj+
6c d las, peuplés fous la protection d'Ifis, débitent une
pure fiérion ;( la deëffe Ifis ri’avoit jamais été adorée
dans la province des Parifiens ; 6c l’on n’a pas ünfeul
ancien auteiir qui le dife.
L’empereur Jiilien cherchant un afyîe dans les
Gaules, choifit Paris pouf y faire fa demeuré Ordinaire:
voici c e qu’il en raconte liii-mêmë dàrts lé
Mifqpôgorti
« J’etois, dit-il, én qiiartiër d’hiver dans ma chèrë
» Lutece ; c’eft ainfi qu’On appelle dans les Gaules
» la petite capitale des Parifiens. Elle occupe une îfè
» peu confiderable , environnée de murailles, dont
» la riviere baigne le pié. On y entre des deux «ôtés