34° O C T
On fe fert de ce terme d'octave pour diftinguer les
taffetas qui ont d’autres largeurs que ia largeur ordinaire
, qui eft une demi-aune.
Octave fe dit encore dans le commerce du change,
d’un certain droit ou falaire qui le paye aux agens,
ou courtiers de change,qui elt de 2 lous 6 deniers,
ou de la huitième partie d’une livre tournois pour
chaque fois cent livres contenus aux lettres & billets
de change, ou autres papiers dont ils procurent la
négociation ; ce qui eft à raifon de vingt-cinq fous
par mille livres. Savari. (D . J.)
O c t a v e , en Mujîquc , eft la plus parfaite des
confonnances ; c’eft , après l’uniffon, celui de tous
les accords dont le rapport eft le plus fimple. L’uniffon
eft en raifon d’égalité , c’eft-à-dire comme i à i :
l'octave eft en raiton double , c’eft-à-dire comme i
à i & ces deux accords ont entr’eux tant de conformité
que dans l’harmonie on les prend prefque indifféremment
l’un pour l’autre.
Cet intervalle s’appelle o3ave, parce que, pour
marcher diatoniquement d’un de les termes à 1 autre
, il faut paffer par fept degrés & faire entendre
huit fojis différens.
Voici les propriétés fingulieres qui diftinguent
Yoctave de tous les intervalles.
i°. L'octave renferme entre fes bornes tous les
fons primitifs & originaux ; ainfi après avoir établi
un fyftème ou une fuite de ions dans l ’étendue d’une
octave, fi l’on veut prolonger cette fuite, il faut né-
ceffairement reprendre le même ordre dans une
fécondé octave, 8c de même pour une troifieme, &
une quatrième , où l’on ne trouvera jamais aucun
fort qui ne foit la répliqué de quelqu’un des premiers.
Une telle férié eft appellée. échelle de mufique.
Voye{ Échelle 6* Gamme, C ’eft en vertu de cette
propriété de Yoctave qu’elle a été- appellée diapafon
■ par les Grecs. Voyeç DiAPÀSON.
a°. Voctave renferme encore toutes les confonnances
& toutes leurs différences, c’eft-â-dire tous
les intervalles lîmples, tant confonnans que diflbn-
nans, & par conféquent toute l’harmonie. Etablirions
toutes les confonnances fur un même fon fondamental
& commun, nous aurons la table fui-
,v an te ,
IlO* 100 96 90 s®? 75 72 60
120, 120, 120, 120,H O , 120, 120,120
qui revient à celle-ci,
1 5 4 3 2 5 3 1
6 5 4 3 8 5 2
c ’eft-à-dire qu’on y trouve toutes les confonnances
dans cet ordre, la tierce mineure, la tierce majeure,
la quarte, la quinte, la fixte mineure, la fixte majeure
, & enfin Yottave. Par oit l’on voit que les
confonnances fimples font toutes contenues entre
Yoctave & l’uniffon : il y a même plus, car elles peu-*
vent être entendues toutes à-la-fois dans l’étendue
d’une octave fans aucun mélange de diffonnances.
Formez à-la-fois quatre fons , u t , mi , f o l , u t , en
montant du premier ut à fon octave , ils formeront
entr’eux toutes les confonnances, & ne formeront
nul autre intervalle. Prenez deux de ces fons comme
il vous plaira , rintervalle en fera toujours cônfon-
nant. C ’eft de cette union de toutes les confonnances
que l’accord qui les produit s’appelle accord parfait.
V oy e^ Accord.
3°. Tout fon confonnant avec un des termes de
Yoîtave eft aufli confonnant avec l’autre : par conféquent
tout intervalle diffonnant avec l’un eft aufli
diffonnant avec l’autre.
4°. Enfin Yciclave a cette propriété plus finguliere
encore que toutes les autres,de pouvoir être ajoutée
O C T
à elle-même , c’eft-à-dire doublée, triplée & multipliée
à volonté fans changer de nature, & fans que
le produit ceffe d’être une confonnance.
Cette multiplication de Yoctave eft cependant bornée
à notre égard par l’étendue de nos perceptions,
&c un intervalle de huit octaves excede déjà cette
étendue. Voye^ S o n s g r a v e s , S o n s a i g ü s . Les
octaves mêmes perdent quelque chofe de leur harmonie
en fe multipliant, une triple octave commence
déjà à être moins agréable qu’une octave fimple , une
quatrième octave moins qu’une triple , & enfin à la
cinquième octave la trop grande compofition du rapport
, & l’extrême diftance des fons ote prefque tout
fon agrément à la confonnance.
C’eft 4e Yoctave qu’on tire la génération de tous
les intervalles par des divifions & fubdivifions harmoniques.
Si vous divifez harmoniquement Yoctave
3 , 6 , par le nombre 4 , vous aurez d’un côté la
quarte 3 ,4 , & de l’autre la quinte 4 , 6.
Divifez de même la quinte 10, 15 , harmoniquement
par le nombre 1 z , vous aurez la tierce mineure
10, n , & la tierce majeure 1 2 ,1 5 . Enfin divifez
la tierce majeure 7 2 ,9 0 , encore harmoniquement
par le nombre 80, vous aurez le ton mineur
7 2 ,8 0 , ou 9 , 10, & le ton majeur 80, 90, ou 8,
9 , &c.
Il faut remarquer que ces divifions harmoniques
donnent toujours deux intervalles inégaux, dont le
moindre eft an grave & le plus grand à l’aigu. Que'
fi l’on fait les mêmes divifions félon la proportion
arithmétique, ce qui eft encore plus facile, on aura
le moindre intervalle à l’aigu & le plus grand au
grave. Ainfi Yoctave 2 ,4 , partagée arithmétiquement
donnera d’abord la quinte 2 , 3, au grave ; puis la
quarte 3 , 4 , à l’aigu ; la quinte 4 , 6 , donnera premièrement
la tierce majeure 4 , 5 , puis la tierce mineure
5 , 6 , &c ainfi des autres.
Le fyftème complet de Yoctave eft de cinq tons
& deux femi-tons , formant entr’eux autant de degrés
diatoniques fur les fept fons de la gamme juf-
qu’à Yoctave du premier. Mais comme chaque tort
peut fe partager en deux femi-tons, la même octave
fe divife aufli çhromatiquement en douze intervalles
d’un femi-ton chacun formés pour douze fons différens
, dont les fept précédens gardent leur nom, &
les cinq autres prennent chacun le nom du fon diatonique
le plus voifin. Voy e^ ÉCHELLE.
Je ne parle point ici des octaves diminuées & fu-
perflues, parce que dans l’harmonie ni dans la mélodie
lès octaves ne s ’altèrent jamais.
Il eft défendu en compofition de faire deux octaves
de fuite entre différentes parties , fur-tout par mouvement
femblable ; mais cela eft permis & même
élégant fait à deffein & à propos dans toute la fuite
d’un air ou d’un trait de chant : c’eft ainfi que dans
plufieurs concerto toutes les parties prennent le ri~
pieno par intervalles à Yoctave ou à l’uniffon. (Y)
O C TA V1ER , v. n. en Mufique, quand on force
le vent dans un infiniment à v en t, le fon monte
aufli-tôt à l’oôave , c’eft ce qu’on appelle octavier.
En renforçant ainfi l’infpiration, l’air renfermé dans
le tuyau & contraint par l’air extérieur, eft obligé,
pour céder à la vîteffe des ofcillations , de fe partager
en deux colonnes égales, ayant chacune la moitié
de la longueur du tuyau : & c’eft ainfi que chacune
de ces moitiés fonne l’oftave du tout. Une
corde de violoncelle octavie par un principe femblable
, quand le coup d’archet eft tropbrufque ou
trop voifin du chevalet. C ’eft un défaut dans l’orgue
quand un tuyau octavie , cela vient de c e q u ’il
prend trop de vent. («S)
O C TA VIN E, f. f. ( Mujîque.) cet infiniment de
mufique eft une efpece de petite épinette, qui, pour
être tranfportée plus commodément, n’a que la pe-
O C T
tite o ô a v e ,o u le petit jeu du clavecin. (D . /.)
O C TA VO , f. m. ( Cotnm. Monnoie, ) monnoie de
Cuivre qui a cours en Efpagne. L'oclavo ou ochavo
vaut deux maravédis de Vellon il en faut dix-fept
pour une réale aufli de Vellon. Il y a des octavos de
quatre ou de huit maravédis ; mais on les appelle
ordinairement lés uns des quartas , & les autres des
doubles quartas.
O C TA VÙM , ( Géog. anc.) ville d’Afrique & fiege
épifcopal en Numidie.il ne faut pas confondre celui-
ci avec un autrefiege épifcopal de même nom , fitué
dans la Byzacene. (D ./ .)
OCTILE ou O C T A N T , f. m. terme d'Aflrologie,
qui fignifie l’afpeél de deux planètes éloignées l ’une
de l’autre de 45 degrés , ou de la huitième partie de
la circonférence du zodiaque, c’eft-à-dire d’un figne
& demi. Voye^ O c t a n t & T r io c t i l e .
OCTIREME, octoremis, f. f. ( Marine des anc. )
bâtiment des anciens , félon les uns, à huit rangs de
rames ; & félon les autres, ou à huit rangs de rameurs
, ou à huit rameurs fur chaque rame ; car les
fentimens des favans font fort partagés ; nous traiterons
ailleurs cette matière.
O C TO B R E , ( Calendrier de l'ancienne Rome.')
huitième mois de l’année dans le calendrier de Ro-
mulus , & le dixième dans celui de Nu ma ; il a toujours
gardé fon premier nom , malgré les noms différens
que le fénat & les empereurs romains lui ont
voulu donner. En vain le fénat defira qu’on appellât
Ce mois Faujiinus, en l’honneur de Fauftine, femme
de l’empereur Antonin. Commode ne réuflit pas
mieux en le nommant Inviclus, ni Domitienen l’ap-
pellant Domitianus. Ce mois étoit fous la protection
de Mars.
Le 4 Octobre, on faifoit la folemnité du Mundus
patens.
Le 12 fut confacré par un autel à la Fortune de
retour, Fortunes reduci , pour flatter Augufte qui
revenoit à Rome après avoir pacifié la Sicile , la
Grece , la Syrie , l’Afie & les Parthes.
Le 13 arrivoit la fête Fontinalia, les Fontinales.
Le 15 ., on facrifioit un cheval à Mars, nommé
Ociober equus.
Le 19, on folemnifoit dans les armées la fête nommée
Armiluflriurn.
■ Le 28 & les fuivans , fe donnoient les jeux de la
victoire, inftitués par Sylla.
On célébroit à la fin de ce mois les vortumnales
& les jeux farmatiques. ( D . J. )
O C T O B R E , ( Calendrier des modernes.) nom du
dixième mois de notre année. Il a 31 jours ; & c’eft
le 23 que le Spleil entre dans le figne du Scorpion.
Le nom d'Octobre qu’il a vient de ce qu’il étoit le
huitième de l’année romaine , qui n’étoit compofée
que de dix. (D . J.)
OCTODORUM ou OCTODURUS , ( Géogr.
anc.) village dont parle Jules Céfar de bello Gallico,
l. I I I . c. j . & le donne au peuple Veragri. Sanfon
eftime que c’eft Martigny ou Martignach , comme
difent les Allemands, fur les côtés de la Drance ,
qui tombe incontinent dans le Rhône. Ce lieu a été
ja capitale au bas Valois, comme Sion du haut Valois.
Veyeç les mém. des Infcrip. tome X IV . le plan
d’un camp que Galba établit autrefois à Octodurum.
Stewechius avoit tiré ce plan fur les lieux , & le fit
le premier graver, dans fon commentaire furVé-
gece. (.D. ƒ.)
OCTOGÉNAIRE , adj. & fubft. (Gramm.) qui a
atteint l’âge de 80 ans, on dit c eft un octogénaire.
OC TO GE SA , ( Géogr. anc. ) ancienne ville de
1 Efpagne Tarragonoife au pays des Itergetes. Céfar
en parle de bello civili, 1. 1. c. Ixj. M. de Marca penfe
qu Octogéfa devoit être au lieu où eft aujourd’hui
Mequicenfa au confluent de la Segre & de l’Ebre :
O C T 341
cette conjeClure eft des plus vraiflembIables.(Z>. ƒ.)
OCTO GONE, f. m. Ç G é om . ) f e d i t e n Géométrie
d’une figure de huit côtés & de huit angles.
V o y ei F ig u r e 6* P o l y g o n e .
Quand tous les côtés & les angles de cette figure
font égaux , on 1 appelle octogone régulier ou o c to g
o n e infcriptible dans un cercle. (£ )
Le côté de Y o c to g o n e régulier eft la corde de 4 3
degrés ; or nommant 1 le rayon , le finus de 45 degrés
eft \Z^ , & la corde elt 3 / ( 7 + [ 1 — y/±] 2 )
==}/ (2 — 1 / 2 ) . Par cette formule on peut calculer
ou le côté d’un o c to g o n e dont le rayon eft donné
ou le'diametre d’un o c to g o n e dont on connoît le côté.
Je me fôuviens d’avoir employé , il y a plus de zç
ans, cette derniere méthode pour trouver le diamètre
du grand baflin o c to g o n e du jardin des Tuileries
, j’ai trouvé, s’il m’en louvient bien, par la me-
fure aCtuelle le côté ,de 77 piés , d’où j’ai conclu le
diamètre de 3 2 à 3 3 toifes ; car les nombres précis
ne font plus préfens à ma mémoire. On prétend que
ce diamètre eft égal à la hauteur des tours de Notre-
Dame , mais je le crois plus petit de quelques toi- 1BMM
OCTOPHORE, f. m. ( H i j t . a n c . ) litiere portée
par huit efclaves ; elle étoit plus encore à l’ufage
des femmes .que des hommes ; on s’en fervoit à la
ville , quand on étoit indifpofé, pour aller en vifite,
& en tout te ms pour aller à la campagne.
O C TO PO D E , f. m. ( A n t iq . e c c l é f . ) c’étoit une
bannière des papes divifée en huit flammes ou huit
languettes. V o y e^ Bollandus , A c l. § . F e b r . tom e I I .
p a g e z G . .
OCTO STYLE , f. m. ( A r c h i t . c i v i l e . ) face-d’un
bâtiment orné de huit colonnes ; c’eft une ordonnance
de huit colonnes difpofées fur une ligne
droite , comme le temple pfeudo-diptere de Vi-
truve, & le portique du Panthéon à Rome , ou fur
une ligne circulaire , comme le monoptere rond ou
temple d’Apollon Pythien à Delphes, & toute autre
tour de dôme ayant huit colonnes en fon pourtour.
Le mot o c to fly le eft dérivé de deux mots grecs > dont
l’un fignifie h u i t , & l’autre c o lo n n e .
O C TR O I , f. m. ( J u r i fp r u d . ) fignifie c o n c t f j io n
de quelque grâce ou privilège faite par le prince.
Les o c tr o is ou deniers d 'o c tr o is font des levées de
certains droits en deniers , que le prince permet à
des communautés de faire fur elles-mêmes pourleurs
befoins & néceflités , comme pour les fortifications
des villes , réparations des bâtimens , entretien du
pa vé, &c.
Ces octro is f e lèvent fur la vente du v in , du charbon
, du bois à brûler , & autres denrées & mar-
chandifes , félon ce qui a. été o c tr o y é par le prince.
Les deniers d'o c tr o is & autres deniers communs
& patrimoniaux des villes & communautés font perçus
par le receveur de la ville ou communauté.
Ces receveurs des o c tr o is ont été érigés en titre
d’office dans les villes par diyers édits ; on leur a
aufli donné des contrôleurs, mais tous ces offices ont
été fupprimés & rétablis par divers édits : l’édit du
mois de Juin 1725 , qui les a rétablis, forme le dernier
état; la ville de Paris a été exceptée de ces créations.
Les comptes des deniers d 'o c tr o is f e rendent à la
chambre des comptes. Sur les fondions , créations
& fuppreflions des receveurs des o c tr o is , voyez l e
D i c t io n n a i r e d e s a r r êts au mot O c t r o is .
OCTULAINS , (G é o g . a n c . ) en latin O c t u la n i é
anciens peuples d’Italie dans le Latium , & l’un de
ceux qui a voient part à la diftribution des viandes
fur le mont Albano, félon Pline, l . I I I . c . v . ( D . J . )
OCTUPLE, adj. (G r a m m . & A r i t h . ) qui eft huit
fois plus grand.
OCULAIRE, adj. e n A n a t o m i e , qui appartient à