multitude de p ies, qu’il marche très-légérement.'
Sa couleur eft des plus variées, tantôt violette ,
tantôt d’un jaune clair , quelquefois verte , brune ,
d’un blanc fali. Lorfque Yourjîn eft à fe c , fes cornes
font invifibles & rentrent dans fa coquille ; fi-tôt
qu’elles fentent l’eau de la mer , elles s’épanouiffent
éc s’alongent par divers mouvemens : c’eft donc
par fes cornes qu’il marche, qu’il s’attache où il
veu t, qu’une partie pompe l’eau tandis que l’autre la
rejette.
M. Dargenville a obfervé , en difféquant cet animal,
la dureté de fes offelets, qui font creux en-dedans
, pour laiffer paffer des filamens qui font agir les ,
dents en-dehors. Ils font de plus entourés de membranes
de tous côtés ; ce qui les lie enlemble. Chaque
partie de Yourjîn a fa membrane, fa charnière ,
& des dents extrêmement pointues. Il y a lieu de
croire que fes grandes pointes lui fervent à fe défendre
contre les pêcheurs : Pline dit, aculcorum proce-
ritateproejlant ; elles lui fervent encore de piés pour
marcher, fe retourner, & rentrer dans fa boule.
Quand le coquillage eft entièrement couvert d’eau
de la mer, elles fortent toutes enfemble ; mais lorf-
qu’il n’eft inondé qu’à une certaine hauteur, il n’y a
que la partie couverte d’eau dont les cornes s’épanouiffent
, & tout ce qui eft au-deffus ne fait rien
paroître. Voye^ la conchyliologie de M. Dargenville,
& les mém. de l'acad. des Sciences. ( D . J .)
O U R T , l’ , ( Géog. ) en latin Urta, rivière des
Pays-Bas ; elle a fa fource au pays de Liege , & fe
perd dans la Meufe an même pays. ( D . J.')
OURVARY , terme de chaffe, cri pour obliger les
chiens à retourner lorfque le cerf fait un retour.
OUSE, l’ , ( Géog. ) grande riviere d’Angleterre,
qui prend fa fource dans l’Oxfordshire, aux confins
ce au midi de Northamptonshire, baigne les provinces
de Buckingham , de Bedford, d’Huntington, de
Cambridge , lé partage enfuite en deux branches ,
dont l’une fe jette dans la mer auprès de L y n , &
l’autre environ ioooo plus au couchant.
Cette riviere s ’appelle en latin Urus, & eft par
conféquent la même que 177« , qui s’écrit en anglois
Youre. Les géographes étrangers en font deux rivières.
( D. J. )
OU ST , l’ , ( Géog. ) petite riviere de France en
Bretagne , où elle prend fa fource au village de
Saint-Gilles, dans l’évêché de Quimper, & fe rend
dans la Villaine au-deffous de Rhédon , & au-deffus
deRieux.( D . J.')
OUSTIOUG , ( Géog. ) ville de l ’empire ruflien,
capitale d’une province de même nom, avec un archevêché
du rit ruffe. Elle eft fur la Suchana. La
province eft bornée N. par la province de Dwina ,
E. par la forêt de Zirani, S. par la province de V o -
logda, O. par le Cargapol 6c la province de Waga.
La Suchana la divife en deux parties prefque égales.
Long. Go. So. lat. 6 1 .4 8 .fD . J .)
OU TARD E , OSTARDE, OTARDE, f. f. ( Hift.
nat. Ornitholog. ) otis tarda avis, oifeauqui eft de la
groffeur du coq d’Inde, & a environ quatre piés fept
pouces de longueur depuis la pointe du bec jufqu’à
l’extrémité de la queue. Le bec reffemble à celui du
co q, & la piece fupérieure eft un peu courbe. La
tê te& le cou font cendrés. Le dos eft traverfé par
des lignes rouffes 6c par des lignes noires. Le ventre
a une couleur blanche. Cet oifeau n’a point de doigt
poftérieur ; on le diftingue aifément des autres oi-
leaux de fon genre par ce caractère & par fa groffeur
; il fe nourrit de fruits & de femences de plantes.
’L'outarde % le vol lent, elle s’enleve difficilement
de terre à caufe de la pefanteur de fon corps ; fa chair
çft d’un très-bon goût. Willughby, ornitholog. Voyeç
Oiseau. ( / )
Ou t a r d e , ( Diete & Mat.méd. ) Cet oifeau a été
mis par les anciens au nombre de ceux qui étoient du
goût le plus exquis , & qu’on fervoit fur les meilleures
ta.bles. Cependant Galien obferve que la chair
des outardes tient le milieu entre celle de l’oie & celle
de la grue, ce qui affurément ne fauroit être pris
pour un éloge. Elles ne font pas fort communes en
France. On y en tue pourtant quelquefois, & on en
éleve même dans les baffes-cours. Louis Lemery
parle de l'outarde comme d’un aliment dont le fuc eft
groffier, 6c la chair folide & compacte, ayant befoin
d'être gardée ou mortifiée pour devenir mangeable ,
& ne convenant qu’aux jeunes gens qui fe donnent '
de l’exercice & qui ont un bon eftomac. Autant que
je puis me rappeller ma propre expérience, il me
lemble qu’il fe trompe, & que Youtarde fauvage fournit
un aliment délicat. ( b )
OUTARDEAU, nom que l’on a donné aux jeunes
outardes. Voye^ O u t a r d e .
OUTIL, f. m. terme générique, infiniment dont les
ouvriers 6c artifans fe fervent pour travailler aux
différons ouvrages de leur proreffion, art 6c métier
; tels font les marteaux, les compas, les rabots ,
les équerres , les villebrequins , &c. A chaque article
générique on fait quelquefois mentionnes machines
, inftrumens , 6c outils d’ufage , outre qu’on
décrit les principaux en particulier dans le corps de
ce Diûionnaire. Nous ajoutons feulement que les ouvriers
mettent quelque différence entre les outils 6c
les inftrumens ; tout outil étant infiniment, 6c tout
inftrument. n’étant point outil. ( D . J. )
O u t i l , f. m. (Archit.) c ’eft tout inftrument, qui
fert à l’exécution manuelle des ouvrages, comme
les fauffes équerres, réglés d’apareilleur, marteaux ,
cifeaux, fcies, tarrieres, &c. Les Charpentiers 6c
les Menuifiersont un grand nombre d'outils, fuivant
la diverfité de leur travail, dont on peut voir la def-
cription dans les principes d’Archite&ure, de Sculpture
, trc. de M. Felibien. Cet auteur dérive le mot
outil du latin utile, à caufe de l’utilité dont ils font
aux ouvriers.{D . J .)
O u t i l , f. m. ( Agricult. & Jardin. ) Les outils
d’un jardinier font la bêche , des rateaux de plu-
fieurs fortes, une ferpette , un croiffant, un greffoir
, une pioche , piochons, ou binettes, des plantoirs
, une fcie à greffer, un coin de bois pour le
même ufage, civières, brouette, &c.
Les outils néceffaires à un laboureur, font plu-
fieurs ferpes, une vrille, une alaine, des pelles de
bois rateaux de bois ou à dents de fe r , fléaux pour
battre le blé, des vans, une hache , un marteau à
tête de fer, fa provifion de clous à fon ufage , des
houes , une bêche , un pic , des coins de fer & de
b o is , une ou deux coignées, des faucilles, des
faux, des tenailles, des farcloirs, une fcie , une tar-
riere , un villebrequin, &c. ( D. J .)
O u t i l s du Balancier, ce font un marteau, des
limes de différentes grandeurs, des tenailles, des
pinces plates & rondes, un tas, une bigorne.
O u t i l , en terme de Batteur d'or , lignifie en général
tous les inftrumens dans lefquels on bat l’or.'
F o y e { C o c h e r , C h a u d r a i & M o u l e .
O u t i l a p o i r e d e b o u r s e , en terme de Bou-
tonnier, eft .un inftrument en deux parties, l’une en
croiffant, 6c l’autre en tranche, allant un peu en diminuant
de hauteur pour former ce qu’on appelle la
gorge dans une poire à bourfe, & autres ouvrages.
O u t i l a p o i r e DE D R A G O N N E , en terme de
Boutonnier, eft une lame tranchante divifée en cinq
parties : la premiers partie eft creufée quarrément
pour former le cul ; la fécondé a la même forme en
hauteur que la première en profondeur, & fait le
cran : la troifieme eft un croiffant pour la panfe ; la
quatrième, un demi-rond faifant la gorge ; & la
cinquième un petit croiffant pour la tête.
O u t i l ,
Outil A TRACER, en te'rme de Boutonnier , c?eft
\m inftrument divifé en trois parties, deux unies &
tranchantes d’un feus oppofé, & une en pointe, qui
fert à faire le trou du milieu. On le homme à tracer
parce qu’il ferr à ébaùcher les moules. Voye^ Moules
& Tracer; Il y a des traçoirs de toutes les
grandeurs, comme des boutons ou moules.
. Outil a tirer Le Fl t de fer , en terme de Foiir-
bißeur, eft un morceau de fer garni de deux mâchoires
immobiles, cê qui le rend différent des tenaillés
; il fert à tirer leS fils de fer donton avoit rempli
le pommeau, pour l’empêcher de tourner fur la
foie.
Outil CROCHU, terme de Marbrier. Les Sculpteurs
& Marbriers ont un outil au nombre de ceux
dont ils fe fervent, à qui ils ne donnent point d’autre
nom que d'outil crochu, ce qui lui vient de la figure
qu’il a. Cet outil eft. une efpece de cifeau tranchant,
tout d’acier, ou du-inoins de fer bien aciéré par Un
bout qui eft à-demi courbé en crochet ; c’eft avec ce
fcifeau qu’ils atteignent où les cifeaux quarrés ne
peuvent entrer, ;& où les pointus ne fuffifent point ;
ils font propres fur-tout pour bien tourner les che-
Veux des büftes & ftatues j & bien évider les plis
•des draperies. ( D . J. )
Outil a fust , terme de Menuißers. On appelle
ainfi parmi les Menuifiers un inftrument qui efteom-
pofé à'un fu f l ,c'eft-à-dire* d’uiie piece de bois en
forme de long billot, de diverfes épaiffeurs füivant
fon ufage j d’iin fer plat & tranchant, quelquefois
taillé autrement,_ 6c d’un coin de bois pour affermir
le fer dans la lumière.
Les outils à fu ß de Meniiifiers., s’appellent en gé-
héral des rabots. Leurs noms propres font le rabot,
le riflart, la galere, les varlopes, les guillaumes ,
les mouchettes, les botivemens 9 les bouvets, & les
feuillerets.
Outil â manche y terme d'ouvriers y c’eft tout
butil de fer qui eft emmanché de bois, comme les cifeaux
, les fermoirs, le bec-d’âne, les gouges 9 &c.
Outil A ondes, terme d'Ebénife , c’eft u h outil f
Ou plutôt une machiné ingénieufe &très-compofée,
dont les Menuifiers de placage, qu’on appelle Ebè-
niftes, fe fervoieht beaucoup autrefois, lorfqu’ils
tra vailloient à ces belles tables & à ces magnifiques
cabinets d’ébene qui ne font plus à la mode, depuis
que la marqueterie y a été mife:
C ’etpit avec cet outil qu’on compbfoit lés moulures
ondées qui faifoient une partie de la beauté de
ces ouvrages * & qui fervoiént comme d’enquadre-
hient à ces fculpîures d’un fi grand prix, dont le def-
fus des tables 6c les guichets des cabinets étoient ornés.
M. Felibien a donné la defeription de cette machine
, & l ’a fait graver dans fes Principes d'architecture,
(D . J . )
Outil plat , terme de Lapidaires. Les Lapidaires
appellent ainfi un petit cylindre, foit d’acier, foitde
Cuivfe j attaché au bout d’un long fe r , dont ils fe
fervent dans la gravure des pierres préçieüfes. Ils le
nomment plat^ , parce que la fefHôn dp cylindre,
tournée du côté de la pierre, eft plate & unie ; ce
qui diftingue cet outil de celui qu’on appelle une
charnière, qui eft aufli en forme de cylindre, mais
treufé comme Une virole. ( D. J. )
Outils , terme de Rubanier. Ce mót , comme
dans tous les métiers en général, lignifie tous le S uf-
ienfiles néceffaifes à ce métierj
Outils, ( Taillandier.) c e fo n t les mêmes que
Ceux des Serruriers , comme une enclume , une bigorne
, un foufflet, un toulier, la forge, lé goupillon
, le baquet au charbon, le tifonnier,marteau à
main, marteau à devant, tenailles de forge, chaffes,
«baneffies, cifeaux, poinçons , étatix , mandrins,
lome XJ. I
Garrcaux, planes ; râpes en bois, limes d’AUema-
gne, une meule.
O U T IN , Voye^ S p n f .
OUTOMCHU:, f. ni. ( Éiflolre haiunUi S o t.)
arbre delà Chine ; ilreifferobleau ficomoi:e; /a feuille
eft longue , large de 8 à 9 pouces, attachée à une
queue d un. piecle H H eft touffu & chargé de
bouquets fi preffés, que les rayons du foleil ne le née
netrent pQ.nl: : font Fruit eft extrêmement petit. Vers
le mots d Août et» fur la fin du mois de Juillet il fe
forme .fu r la pomfe des brahehes des petits boui
quets de feuilles différentes, dés autres f plus blàn-
chqs, plus nioHes j Sf nioids larges ■ ce font ces
fouilles qui tiennent heu. de .fleurs : for lé bord de
chacunenaiffent trotSou quatre .petits grains cotnme
des pois verds, ils fenferrtietit une fubftarice blanche
& dun goût aflez agréable,, celui d’une noifette qui
n elt pas encore mure. . " n
OU TR AG E, fublhmafc. OUTRAGEANT m i t
off TfRAtGER’ V: aÛ' offenfe atroce : on.aut(r6«gVc‘:W d"i”i.-g)e tfeter mSte Idu PdifPoouurnsé
11 ne faut jamais oarnÿrr.perfonne. Celui qui reçoit
n n Mirage eft à plaindre , celui qui le fait eft à mé-
prifer, Le mot ai/trage Ce prend encore damun autre
lens , comme quand On d i t , Y outrage que là beauté
reçoit des arts.
1 V M m À OUTRANCE, â cd h rie par*
1er adverbiale ! elle marque l’excès ; défendre J o ë l
tra1f\\ ’ kaltre a outrance, boire à ôutrancc.
OUTRE j f. f. (Mefure de continence.) c’eft ia peati
de animal appelle, » ; qiiï étant garnie de fori
poil, eoufoe & préparé^ d’une,certaine façon 1 fert
comme de barril pour renfermer les liqueurs afin
de les pouvoir tranfportef avec.plus de facilité: En
Efpagne , les outres font d’un affez grand ufage pour
les vins ; & en France , on s’en fert très-ordinaire*
ment pour les huiles. Savary.
O u t r e , ÇC n u q .fa c r é e .) d e z k , péati de bouc
coulue & préparée , dans laquelle on mettoit-dd
le au i du v in ,de l’huile, & d’autres liqueurs avant
1 ulage des tonneaux de bois. Jefus-Chrift dit, Matr;
ix. t j y on ne met jias du vin nouveau dans de vieux
o u tr e s , c’eft-à-dire dans des outres qu’On à laiffé
deflecher & dépérir par négligence, ou par vé-
tufte, car dans de telles outres qui creverit de toutes
parts, le vin fe répandroit entièrement. CD. J .)
O U T R E , adj. (Grafhm.) exéeffif, exagéré : tout
eft outre dans ce récit ; c’eft un homme outré dans
tout ce qu’il fait ; n'outre^ rien , i i vous voulez êtré
cru; II a encore une acception , qui le rend fyno*
nyme à offenfé vivement ; je fuis Outré de fes propos;
de fa condùite. r r
O utré , (Maréchal.) ùn cheval outré, c’eft celui
qu’on a trop fait travailler. Poaffif i outré voyez
Poussif. j v
OUTREMEFÎ j ( Chimie & Peinture, ) c’eft ainfi
qu’on nomme la couleur bleue fi précieufe , qui fê
tire du lapis la^uli ; on trouvera la maniéré de l’obtenir
à l'article Bleu d’o utremer.
OUTREMEÜSE , le pays d ’ , ( Géog. )' canton
des Pays-Bas dans la république dés Prôvinces-
Uniés, qui le poffede comme une annexe dii Brabant
hollaiïdOis j il faifoit partie du duché de Lim-i
bourg, l’une des dix - fept provinces. Ce cantoil
comprend outre la ville de Limbourg huit différens
territoires , entre lefquels trois ont été cédés aux
Etats-Généraux par le traité dé la Haye du 16 Déc ■
16 6 1. { D i J , )
OUTRE-MOITIÉ, f. î. (.Juri/prüd.) fe dit de cé
qui éxeede la moitié de la valeur de quelque chofe ;
on dit la lêfiôn d'outre-moitié du jufte prix. Voyez LÉSION.
( A ) ^ 1
OUTRER, v. a£i. c’eft excéder là juftë mefuré
en tout, Ori dit des penfées outrées , une déclama*
Y Y y y