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C ’eft une partie de matière qui lert à augmenter l’é-
paiffeur du cerveau, afin de donner plus de folidité
aux anfes. L’onde ou calotte eft de même épaifl'eur
que le cerveau, c’eft-à dire d’un corps ou d’un tiers
de bord ; mais elle n’a pas le même diamètre, il s’en
faut un bord & demi de chaque côté. Voye^ Üarticle
Fonte des cloches.
Ondes , (Hautelijferie.) petites étoffes de foie, de
laine & de fil dont les façons font ondées, quife font
par les Hauteliffeurs de la fayetterie d’Amiens. Elles
doivent avoir vingt aunes un quart à vingt aunes &
demie de longueur , fur un pié & demi &c un pouce
de roi de largeur.
ONDÉ , terme de manufacture ; ce qui eft fait en
ondes : de la moire ondée, du tabis ondé, du camelot
ondé, du treillis ondé.
Ondé , en termes de Blafon ; fe dit tant de la bordure
que des pièces qui font dans l’écuflon lorfque
leurs côtés ont des dents arrondies qui imitent les
ondes. Brancion en Bourgogne, d’azur à trois falces
ondées d’or.
ONDÉE, f. f. {Phyf) fe dit d’une pluie paffage-
re & qui dure peu de tems, fur-tout fi cette pluie eft
un peu forte. Voye{ Plu ie .
ONDEVES les , ( Géog.) ce font des noirs , ef-
claves d’origine, dans l’île de Madagafcar. {D. /.)
ONDIN, f. m. {Gramm.) habitant des ondes,
un des génies des Cabaliltes.
O N D O YAN T , adj. ON D OY ER , {Gram.) qui
fe meut en ondes. Les contours des corps font on-
doyanSy la flamme ondoyé. Montagne dit, c’eft un fu-
jet merveilleufement vain, divers & ondoyant que
l’homme : les cheveux ondoyent, la mer ondoyé. Il fe
dit auffi des rivières..
O ndoyer , (Théolog.) jetter de l’eau fur la tête
d’un enfant, au nom des trois perfonnes de la Trinité
, en attendant la cérémonie du baptême.
ONDULATION, f. f. en Phyjique ; eft une forte
de mouvement ofcillatoire ou de vibration, que l’on
obferve dans un liquide, & qui le fait alternativement
hauffer & baiffer comme les vagues de la mer.
C ’eft ce que M. Newton & plufieurs autres après
lu i, ont appellé onde. VoyeÇOïiTiE.
Si le liquide eft uni & en repos, le mouvement
d ’ondulation fe multiplie par des cercles cçncentri-
ques, comme on peut le remarquer en jettant une
pierre ou quelqu’autre corps, fur la furface d’une
eau tranquille, ou même en touchant légèrement
avec le doigt ou autrement la furface de l’eau.
La caufede ces ondulations circulaires, c’eft qu’en
touchant la furface du liquide, on produit une dépref-
fion à l’endroit du contaâ:. Par cette déprefîion les
parties fubjacentes font pouffées fuccefïivement
hors de leur place, & les parties yoifines font pouffées
en-haut, enfuite de quoi elles retombent ; &
de cette maniéré les différentes parties du liquide
s’élèvent & s’abaiffcnt alternativement en cercle,
Lorfqu’on jette une pierre dans l’eau avec violence
, ces fortes d’ondulations ou de vibrations réciproques
font très-vifibles : car alors le liquidé .s’éle-r
vant plus haut autour de l’endroit de l’immerfion,
à caufe de l’impulfion violente qu’il a fo.ufferte, &
retombant enfuite, met en mouvement les parties
voifines , qui par ce moyen s’élèvent de mêpie autour
de l’endroit où eft tombée la pierre,, comme
au-tour d’un centre, & forment le premier cercle
ondulatoire , . lequel retombant enfuite, dpnne une
impulfion au fluide voifin, mais plus éloignée du
centre. Ce fluide s’élève pareillement en cercle , &
ainfi fucceflivement il fe produit des cercles toujours
plus , grands. Voye£ un, plus grand, détail à l'article
O nde.
O n d u l a t i o n , fe d it au ffi d’ un c e r ta in m o u v e m
en t p a r le q u e l les p a r tie s ..d eT a ir fo n t a g ité e s de la
O N E
même maniéré que les vagues de la mer. C ’eft ce
qu’on croit qui arrive, quand on frappe une corde
d’un infiniment de Mufique. Voye[ C orde.
On croit auffi que le mouvement ondulatoire de
l’air eft la caufe du fon. Voyei Son.
Quelques auteurs aiment mieux appeller ce mouvement
du nom de vibration, que de celui d’ondulation.
Voyt{ V ib r at io n .
M. Huyghens, dans fon traité de la lumière , imprimé
en 1690, & qui eft le dernier ouvrage que ce
grand géomètre ait donné au public, imagine que la
lumière fe propage par des efpeces d’ondulations
femblables à celles qui fe forment fur la furface de
l’eau: une des plus grandes difficultés qu’on puiffe
faire contre ce fyfteme, eft tirée de la nature des
ondulations même, qui fe répandent en tout fens ,
au lieu que la lumière fe propage fuivant des lignes
droites. Voyt{L umière. Chambers. (O )
O ndulation , terme de Chirurgie, fe dit du mouvement
d’un fluide épanché dans une cavité. Quelques
auteurs confondent Y ondulation & la fluttua-r
tion, & regardent ces termes comme fynonymes. II
paroîtroit plus d’exa&itude à diftinguer leur lignification
, & appeller fluctuation le mouvement qu’on
imprime à une çolomne du fluide épanché, voye%
Fl u c t u a t io n ; & entendre par ondulation, le
fentiment que le malade a du mouvement cle la
queur qui flotte dans une cavité. Ainfi le fentiment
d 'ondulation & un ligne de l’hydropifie de poitrine,
quoiqu’elle ne fe puiffe manifefter par lafluéhiation.
( r )
ONDZATZI les , {Géog.) on diftingue par ce
mot dans l’île de Madagafcar, quelques-uns. de fes
habitans idolâtres qui ont la peau, rouge, les che-?
veux lpngs & plats ; & qui ont en horreur de verfer
le fang d’aucun animal, pour s’en nourrir. (D . J.)
ONÉGA la c d ’ .{Géogr.) grand lac de l’empire
ruffien, entre la Carélie mofeovite au nord, le pays
de Cargapol à l’orient., & la Carélie luédoife au
couchant, feptentrional. Il s’étend du nord au fud
depuis les 6'od. 4<5v.d e latitude, jufqu’au 6 $ d. Sa
côte occidentale eft en quelques endroits par lés
3 3 -d. de long. & l’orientale avance jufqu’à <>4d. de
long. Ce lac a en outre des îles affez grandes dans fa
partie feptentrionale.
Onega, riviere, cap &PAYSD’. (G<î£>£.)riviere
de l’empire ruffien ; elle a fa fource dans la province
de Cargapol, & va fe perdre dans la,mer Blan?
ch e, après tin cours d’environ 45 milles de 15 au
degré. A l’orient de fon embouchure la côte forme
upc pointe qu’on nomme le cap d'Onéga.
On appelle pays d'Onéga , celui où elle entre au
fortir de la province de ..Cargapol. On ne connoît
point dans ce pays d’autre riviere que Y Onega,
point de v ille s , point de bourgs, mais feulement
beaucoup de forêts : c’eft un pur defert. (D . J.)
ONÉGOUAS, _{fli(l. mod.) c’eft le titre qu.’on
donne à la cour du.roi.de Bénin en Afrique, aux
trois perfonnes les plus diftinguées du.royaume, &;
qui font, toujours, auprès,de la perfonne du monarque.
Ce mot fignifie grands Jeigneurs ? c’eft à eux
que l’on s’adreffe dans toutes les. demande^, & ils
font chargés des réponfes du fouverain, en forte
qu’on peut dire que ce font eux qui régnent réellement
, d’autant plits qu’ils font prefque les feuls qui
approchent le roi ; lorfcjue ce prinçe lent fa,fin ap^
procher, il déclare en fecret à l ’un des, onegouas9
celui de fes enfans qu’il veut avoir pour fucceffeurjf
ce qui le rend pour ainfi dire maître abfolu de la.
couronne. Les feigneurs d’un ordre inférieur, font
nommés par les Portugais ares de roe, ou pr.inçes dçs)
rues; ils font chargés des détails du gouvernement*
& d e l’infpeclion des.artifans, des marchands,
Ç’eftun collier de corail, qui eft la marque de leur
O N E
dignité & jamais.ils ne peuvent le quitter-fous peine
<le mort ; ils font fnjets à la même peine fi on. ve-,
noit àleilr voler leur e o p e j.: ,
ONEILLE, (Géog.) les Italiens difent Oneglia ;
ville d’Italie enclavée dans l’état de Gênes , avec titre
de principauté un port fur la Méditerranée.
Elle appartient au roi de Sardaigne, auffi-bien que
la principauté qui confifteen 3 vallées , le val d’O-
neille, le val de Maro & le val dè Prela. Elle abonde
en oliviers. Les François bombardèrent cette ville
en 1692. Comme elle n’eft pas fortifiée, elle a été
fouvent prife &c reprife dans les guerres d’Italie.
Elle eft près de la riviere Impériale, à 12 lieues S.
E. de Coni, 13 N. E. de Nice, 25 S. E. de Turin,
20S. O . de Gênes* Long, z 5,r^Ç. lac, 4 3 .,& . ,
Oneille eft la patrie d’André Doria, l’un des plus
grands capitaines du xvj. fiecle , & d’une ancienne
famille <*énoife, féconde en hommes très-célebres.
Il eut tour-à-tour le commandement des forces navales
de Gênes, de Naples j de François I. de Char-
les-Quint, &c. & la viftoire marcha toujours fur fes
pas. Il porta la terreur dans les mers d’ Afrique & de
G re ce , battit les Turcs de tous côtés, & prit fur
eux Patras & Coron ; mais ce qui releve la gloire encore
davantage, c’eft d’avoir refufé la domination
de G ênes, & d’avoir mieux aimé d’en être le libérateur
, le légiflateur & le prote&eur, que d’en être
le fouverain. Il mourut à Genes j le front ceint de
tous les lauriers du héros j le 25 Novembre 1560, à
l’âge de 94 ans. (D . J.)
G N E I R O C R I T I E ok ONIROCR1TIE , f. f.
(Théol.payenne.) art d’interpréter les longes. C ’eft
un mot grec compofé de ovupos, fonge , & xpieic $ ju gement.
Cét art faifoit une partie trop importante
de l ’ancien paganifme, pour n’en pas développer
l’origine. Artémidore , qui vivoit vers le commencement
du ij. fiecle , a donné un traité des longes,
& s’eft fervi d’auteurs beaucoup plus anciens pour
compofer fon ouvragé. Il divile les fonges en fpe-
culatifs & en allégoriques.
La première elpece eft celle qui repréferite une
imaoe fimple & direfte de l’événement prédit. La
fécondé efpece n’en repréfente qu’une image fymbo-
lique ; c’elt-à-dire j indireéfe. Cette derniere efpece
eft celle qui compofe l’ample dalle des fonges confondus
, & qui a feule befoin d’interpretei Aulfi Ma-
crobe a-t-il défini un fonge, la vue d une chofe re-
préfentée allégoriquement, qui a befoin d’interprétation.
, _ . ,
L ’ancienne onéirocritie confiftoit dans des interprétations
recherchées & myftérieufes. On difoit, par;
exemple, qu’un dragon figtiifioit la royautéy qu’un
ferpent indiquoit maladie, qu’une vipere fignifioit
de l'argent > que des grenouilles marquoient des im-
pofleurs, le chat Y adultéré, &c.
O r , les premiers interprètes des fonges n’étoient
point des fourbes & des impofteurs. Il leur eft feulement
arrivé , dé même qu’aux premiers aftrolo-
gues judiciaires, d’être plus fuperftitieux que les autres
hommes de leur tems, & de donner les premiers
dans l’illufion. Mais quand nous fuppoferions
qu’ils ont été aulfi fourbes que leurs fücceffeurs, au-
moins leur a-t-il fallu d’abord des matérieux propres
à mettre en oe uvre; & ces'matériaux n’ont jamais
pu être de nature à remuer d’une maniéré aulfi ,bi-
farre l’imagination de chaque particulier. Ceux qui
les confultoient auront voulu trouver une anologiè
connue, qui fervît de fondement à leur déchifre-
ment ; & eux-mêmes auront eu également recours
à une autorité avouée, afin defoutenir leurfcience.
Mais quelle autre analogie, & quelle autre autoriie
pouvoient-ils avoir que les hiéroglyphes fymboli-
ques, qui étoient alors devenus une chofe facrée ôc
myftérieufe ?
O N G Ali
La fcience fymbolique dans laquelle les prêtres
égyptiens , qui ont été les premiers interprètes dé
longes , étoient devenus très-habiles, fervoient dé
fondement à leurs interprétations. Ce fondement
de voit, donner beaucoup de crédit à l’art, & fatis-
faire également celui qui confultoit & celui cjui étoit
confulté : car , dans ce tems-là, tous les égyptiens
re^ardoient leurs dieux comme auteurs de la fciencé
hiéroglyphique. Rien alors de plus naturel que de
fuppol’er que ces memes dieux , qu’ils croyoient aulfi
auteurs des fonges , employoient pour les fonges le
même langage que pour les hiéroglyphiques. Je fuis
perfuadé que c’eft là la véritable origine de Vonei-
rocritie , ou interprétation des fonges , appelles allégoriques
, c’eft-à-dire, des fônges en général ; car
l ’extravagance d’une imagination qui n’eft point retenue
, rend naturels tous les fonges de cette efpece.
,
Il eft vrai que Y onéirocritie une fois en honneur,
chaque fiecle introduifit, pour la décorer , de nouvelles
fuperftitions * qui la furchargerent à la fin fl
fort, que l’ancien fondement fur lequel elle etoit appuyée,
neTCtt plus du tout connu. Voilà qui fuffit
lur l’origine de Y onéirocritie.
L’Ecriture-fainte nous apprend que cet art étoic
déjà pratiqué dès le temps de Jofeph. Pharaon eut
deux fonges, Genefe 41. Dans l ’un il vit fepr vaches
; dans l’autre , feptépis de blé. Ces fantômes
étoient les fymboles de l ’Egypte. Les épis marquoient
fa grande fertilité ; les vaches défignoient
ifis fa patrone tutelaire.
Les onéirôcritiques ont emprunté des fymboles
hiéroglyphiques leur art de déchifrer , & cela n’a pu
arriver qu’après que les hiéroglyphes furent devenus
facrés, c’eft-à-dire, le véhicule myftérieux dé
la théologie des Egyptiens. Or lés hiéroglyphes
étoient déjà devenus facrés dii tems de Jolëph,
comme on le voit par l’ufage qui fubfiftoit alors,
d’interpréter les longes relativement à ces fymbo-
i les.‘ Toutes ces vérités font démontrées dans "War-
burthon. {Le chevalier d e JÀU COURT Y)
ONERA1R E , adj. {Jùrifpr.) fe dit de quelqu’un
qui fupporte une charge : ce terme ne s’emploie ordinairement
qu’en parlant des tuteurs comptables i
lorfqu’on veut les diftinguer de ceux"qui ne le font
pas, & qu’on appelle par qette raifon, tuteurs hono•
raires. Voye{ TU T E U R S . {A ) , ' _ _
ONEREUX., {Jiirifprud.) fignifie ce qui efl à charge.
-Une fuccefiion eft onéreufe lorfqu’ïl y a plus dé
dettes que de biens : titre onéreux eft celui qui trarif
met quelque chofe non pas gratuitement , ruais à
prix d’argent ou en paiement, (5u bien fous la condition
d’acquitter cehairiés charges qiii égalent la
valeuf de la chofe. Voye{ D oinÀt io n , Renonc
ia t io n , Su c c e s s io n , T itre onéreux. { J )
ONGLE, f. m. {Botan.) on appelle ongle 00 0m
glet, en Botaniqiie, une efpece de taché , differenté
en couleur du refte des pétales de certaines fleurs.
On obferve cette forte de tache à la naiffance dés
feuilles de ro fe , de la fleur des pavots, & dé plufieurs
autres. {D .J .)
O n g l e , {AnaiY) les àngtês font des corps,-
pour la plupart, tranfparens , qui fe trouvent aux
extrémités des doigts tant des mains qüe des piés ; ils
font convexes eh-dehors ; concaves en-dedans, d n-
ne figure ovale , & d’une confiftence affez ferme.
Ils femblent être en général dé la même fubftance
que les cornés. .
Malpighi, Boerhàave, Heifter & plufieurs autres
célébrés auteurs , prétendent avec beaucoup dé
vraiffemblance , que lès ongles font formés par les
mamelons de la peau ; ces mamelons couchés
longitudinalement à l’extrémité des doigts ., s’a-
longent parallèlement, s’uniffent enfemble, & s’en