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nombre de douze, fix dieux & fix déeffes. On les
appelloit iimpiement les flouée. Capeda ne compte
point Jupiter parmi les Aiew confinées ou; ofymjiïais :
ajie met hors de rang, au-defl'us de tons.
OLYMP1E U M , (Géog.anc.) liettiparticulierde-
I’ ile de Délos, où s’ctoit établie une colonie d’athc-
niens. Cet établiflément eft prouvé par quelques inf-
criptions de Gruter. ' .
OLYMPION , (Geog. anc.) ville du Peloponnele
près de Corinthe, remarquable par le tombeau d Eu-
polis i ’un des plus diftingués de l’ancienne comedie
grecque’, 6c qu’Horace met dans la compagnie de
Cratinus & d’Ariftophane. .
OLYMPIONIQUE , f. m. ( Gymnafuq.) vam-y
queur aux .jeux olympique?,!/ls étoient fingultere-
ment honorés dans leur patrie. Les Athéniens lur-
tout faifoient tant de dëpenfe en préfens aux olym-
pioniques leurs compatriotes , que Solon crut devoir
y mettre des bornes. Sa loi portoit que la ville ne
ponrroît leur donner que cinq cent drachmes d’argent
, ce qui fait feulement monnoie d’Angleterre,
dix-fept livres fterling , trois fchelings , neuf fols ,
en comptant avec le docteur Bernard, les cent drag-
mes attiques, fur le pié de trois livres fterlings, huit
fchelings , neuf fols. ( D . . ... ,
OLYMPIQUES, JEUX, {Later. grecq. & rom.)
les plus fameux, les plus folemnels, & peut-être
les plus anciens jeux de la Grece, etoient les jeux
olympiques, qui fe célebroient tous les 4 ans à Olym-
pie ville d’Elide dans le Péloponnefe. Quoique je
ne me laffe guere à lire tout ce qu’en racontent D io-
dorede Sicile, Plutarque & fur-tout Paufanias, je
fais bien cependant que je n’én dois prendre ici que,
la fleur. y ,
. Comme l’origine des jeux olympiques elt enleve-
lie dans la plus profonde antiquité , l’on trouve di-
yerfes opinions lur leur établiffement. Diodore de
Sicile dit que ce fut Hercule de Crete qui les infti-
tu a , fans nous apprendre ni en quel tems, ni à quelle
occafion. Le fentiment le plus commun parmi les,
favanseftque la première célébration s’en fit dans
l’Elide, l’an du monde 2635, qui répond à la vingt-
neuvieme du régné d’Acrife roi d’Argos, & à la
34e. du régné de Sycion, dix-neuvieme roi de
Sycione. Quoi qu’il en foit, depuis leur première
inftitution , ils furent alternativement renouvellés
& interrompus jufqu’au régné d’Iphitus roi d’Elide ,
& contemporain de Lycurgue, qui les rétablit avec,
beaucoup de luftre, l’an 3208. Il ordonna que pen-,
dant la durée des jeux toutes les affaires cefferoient,
afin que chacun eût la liberté de s y rendre.
Ils fe celébroient vers le (olftice d’été,& duroient
cinq jours. Comme ils étoient confacrés à Jupiter,
&. faifoient partie des cérémonies religieufes du pa-
eanifme, le premier jour étoit deftiné aux facrifices;
le fécond au pentathle & à la courfe à pié ; le troisième
au combat du pancrace & de la lutte fimple ;
les deux autres aux courfes à pié, à c^le des che-
veaux & à celle des chars. Il y eut de tems-ep-tems
quelques variétés à cet égard qu’on peut lire dans
Paufanias. .
L es athlètes combattirent nus dans ces jeux , depuis
la trente-deuxieme olympiade, oit il arriva à
un nommé Orcippus de perdre la vi&oire, parce
que dans le fort du combat fon caleçon s’étant dénoué
, l’embarraffa de maniéré à lui ôter la liberté
des mouvemens. Ce reglement en exigea un autre :
c’eft qu’il fut-défendu aux femmes & aux filles, foits
peine de la v ie , d’affifter à ces jeux, & même de
paffer l’Alphée pendant tout le tems de leur célébration.
. , . . ' '
Cette défenfe fut fi exactement obfervee, qu’il
n’arriva jamais qu’à une feule femme devioler cette
loi. Cette femme que les uns nomment Callipatire,
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& les autres Phevenia, étant devenue veuve s’habilla
à la façon des maîtres d’exercite, & conduifif '
elle-même fon fils Pifidôre .à Olympie. Le jéune‘
homme ayant été déclaré vainqueur, la mere.tranf-
portëè de joie , jetta fon habit d’homme, fauta par-y
deffus la barrière , & elle,fut connue pour cë qu’ellè‘
étoit. Cependant on lui pardonna cette ihfra&ion
de la loi en confidération dèffon pere, de fes frères
& de fon fils , qui tous avoient été couronnés aux
mêmes jeux. Depuis ce tems-là il fut défendu aux
maîtres d’exercices de paroître autrement que nus à
ces fpe&acles. La peine impolée par la lo i, étoit de
précipiter les femmes qui oferoient l’enfreindre,
d’un rocher fort efearpé qu’on appelloit le mont
Typée, & qui étoit au-delà de l’Alphée.
On obligeoit les athlètes à O lympie, de jurer deux*
chofes avant que d’être admis aux jeux ; i°. qu’ils,
feroient fournis pendantdix mois confécutifs à tous
les exercices, & à toutes les épreuves auxquelles
les engageoit l’inftitution athlétique ; 2 qu’ils ob-
ferveroient religieufement toutes les lois- preferites
dans chaque forte de combat, & qu’ils ne feroient-
rien, ni dire&ement ni indirectement, coiitre l’ordre
&,la police établie dans les jeux. On leur fai-*
foit prêter ce ferment devant la ftatue de Jupiter fur--,
nommé o'pk/ocvà caufe de cette cérémonie ; & c e tte
ftatue qui tenoit un foudre dans chaque main, pour,
infpirer plus de terreur aux parjures, étoit érigée
dans le fénat des Eléens.
Il leur étoit auffi défendu, fous peine d’une amen<
de confidérable, d’ufer de la moindre fraudé pour
être déclaré vainqueur ; mais ni les lois, ni les peines
ne font pas toujours un frein capable de contenir
l’ambition dans de juftes bornes. Il y eut des fuper*-!
chéries, & la punition févere qu’on en tira, n’empêcha
pas qu’on ne retombât de tems en tems dans
les mêmes fautes^
On trou voit y dit Paufanias, en allant du temple
de la mere des dieux au ftade, fix ftatues de Jupiter,
qui toutes fix étoient de bronze, & toutes faites jk|>
produit des amendes impôfées aux athlètes qui
avoient ufé de fraude pour remporter le prix, ainft
que le marquoient les inferiptions .Les vers qui étoient
fur la première ftatue , avertiffoient que le prix des
jeux olympiques s’acquéroit, non par argent, mais
par la légéreté des piés & par la force du corps.
Ceux de la fécondé portoient que cette ftatue avoit
été érigée à Jupiter pour faire craindre aux athlètes
la vengeance du dieu, s’ils ofoient violer les lois
qui leur étoient preferites. ^ ;
Le concours prodigieux du monde qu’attiroit à
Olympie la célébration de ces jeux, avoit enrichi
cette ville & toute l’Elide : aufli n’y avoitfil rien
dans toute la Grece de comparable au temple & à
la ftatue de Jupiter olympien. Autourde ce temple
étoit un bois facré nommé YAttis, dans lequel avec,
lés ch ap e lle s le s autels & les autres monumens
confacrés aux dieux, & dont on trouve une description
fort détaillée dans l’auteur que j’ai cité tant
de fois, étoient les ftatues toutes de la main des-
fculpteurs les plus célébrés, érigées en l ’honneur des
vainqueurs.
Les jeux olympiques étoient fans contredit entre
tous les jeux de la Grece, ceux qui tenoiént lé premier
rang ; & cela pour trois raifons : ils étoient
confacrés à Jupiter le plus grand des'dieux ; ils
avoient été inftitués par Hercule le plus grand des
héros ; enfin on les celébroit avec plus de pompe &c
de magnificence que tous les autres, ils attiroient
un plus grand nombre de fpeftateurs , qu’on y
voyoit accourir de tous les endroits de la terre.
Aufli les Grecs ne concevoient-ils rien de comparable
à la viftoire qu’on y remportoit ; ils la regar-
doient comme le comble de la gloire , & ne
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croyoierit pas qu’il fût permis à un mortel de porter
Iplus loin fes defirs.
Je ne m’étendrai pas furies récômpenfès des vainqueurs
dans ces jeu x, parce qu’il n’y a perfonne qui
ignore que leur prix étoit une couronne d’olivier.
II faut avouer que celui qui a dit lè premier que l’opinion
gouverne lè monde, avoit bien raiion. En
effet, qui pourroit croire; fi tant de monumens ne
l’atteftôient, que pour une couronne d’olivier, toute
line nation fe dévouât à des combats fi pénibles &
• fi hafardeux ? D ’un autre cô té, les Grecs par une
fage politique, avoient attaché tant d’Konneur à
cette couronne, ‘qu’il n’eft pas étonnant qu’un peuple
qui n’avoit de paffion que pour la gloire en général
, crut ne pouvoir trop payer celle-ci ; qui de
toutes les efpeces de gloire étoit la plus flateufè.
Car nous ne voyons point que ni Miltiacle, ni Ci-
mon, ni Thémiftocle, Epaminondàs, ni Philopoè-
men, ces grands hommes qui ont fait des avions fi
mémorables , aient été plu$ diftingués parmi leurs
concitoyens , qu’iin fimple athlète qui avoit remporté
le prix ou de la lutte’, où delà courfe du ftade,
’ou de là courfe de l’hippodrome.
11 étoit en marbre ou eh bronze à côté du capitaine
& du héros; Ce n’èft donc point une exagération
que ce que dit Cicéron dans fes tiifcùlanes,
que la couronne d’olivier à Olympie, étoit Un confluât
pour les Grecs ; & dans l’oraifon pour Flaè-'
eu sq u e de remporter là viûoire aux jeux olympiques
, étoit prefque auffi glorieux en Gre ce, que
l’honneitr du triomphe pour un romain.-
Mais Horace parle décès fortes de vi&ôires dans
des termes encore plus forts: il ne craint point de
•dire qu’elles élevoient les vainqueurs au-de,ffus de
ia condition humaine ; ce n’étoient plus des hommes,
c’étoient des dieux :
Palmaque nobilis
Terrartim dominos evehii ad deo’s'.
& ailleurs :
Sive quos Elcea domum rèducit
P aima, coelejles'.
Le vainqueur étoit proclamé par un héraut public
Su fon des trompettes ; on le nommoit par fon nom,
on y ajoutoit celui de fon pere,celiii de la ville
d’où il étoit, quelquefois même celui de fa tribu.
Il étoit couronné dè la main d’iin des Hellanodicès ;
enfuite on le conduifoit en pompe au prytanée, où
un feftin public & fomprueux l’attendoit. Retour-
noit-il dans fa ville, fes concitoyens venoient en
foule au-devant de lu i, & le rccevoient avec l ’appareil
d’une efpece de triomphe ; pêrfuadés que la
gloire dont il étoit couvert illuftroit leur patrie; &
rejailliflbit fur chacun d’eux.
Il n’avôit plus à craindre la pauvreté, ni fes trif-
tes humiliations ; on pourvoyoit à fa fubfiftânce
on éternifoit même fa gloire par ces monumens qui
femblent braver l’injure des tems. Les plus célébrés
ftatuaires briguoierit l’hOniièur dè lé mettre èn marbre
ou en bronze avèc les marques de fa victoire,
dans le bois facré d’OIympie. A peine trotivcroit-on
cent ftatues dans les jardins de Verfaillès qui font
immenlès 1 J’ai voulu voir, dit l’abbéGedoin ,'combien
il y en avoit dans l’Attis fur l’énumération que
Paufanias en fait, j ’en ai compté, ajoute-t-il, juf-
qu’à cinq cent; & las de compter, j’ai abandonné
I’entreprife : encore Paufanias déclare-1 il qu’il ne j
parle que des ftatues érigées aux dieux & aux athlètes
les plus célébrés.
Quel effet ne devoit pas produire cette quantité
prodigieufe de belles' ftatues pofées dans un même
lieu , toutes du cifeau des meilleurs artiftes de leur
tems ? A chaque pas que l’on faifoit en comparant
une ftatue avec une autre , on diftinguoit les diffé-
Totne X I%
457
rentes écoles, & l’on apprenait Pliiftoire de l ’art
même.'On v o yo it, polir ainfi dire, fon enfance
dans lès ouvrages des élevés dè Dipoene & deScyllis
; fon jjrohirès dams les c■ uvrage;; %2 Calâmis , de
Canachu«; ; dej Myron ; fa perfeetion dans ceux de
Phidias, d’AIcame:né, d’()rlatas, de; Scopas , de
Praxitèle , de Poiy clete, d Lyfipf>e, dé Pytha;gorq
de Rhegimn ; 6c eiifin fa de:c; ; dîans les me>numehs
du tem:s poiteneur : :ar al.ors entre l’antiqiie
& le motJ er ne » fl y a■ v.oit un âg.2 moyen,, où
l’art avoi t été port é à fa pt:rlÄ o n 1,3e ne crois pas
qu’il y ait: jamais eû ’ pour le;s cnn».:ÛX un plus beau
fpeêlacie ,; 6c c'eto it auffi P;u: c e- ipt:ctacle que; les
Grées enitretenoient dans 1’ame ides particulh;rs
cette nobile émuiation oui !leiair faifoit compter pour
rien les peine;> ', les fatigués, les d;ingers Ôr la mort
même, qi
T’. . :__
land il s’a-:giflbit d’ac:quéri r dt2 la gloire
J’ai parlé eh tems & lieu , des Hellanodices q^ui
préfidoiènt aux jeux de la Grece , décidoient des
viftoires, & adjugeoientleç'couronnes ; mais je n’i*
maginois pas qu’un roi juif ait eu jamais p.:rt à cette
dignité , cependant Jofephe m’a tiré d’erreur,.: Il
m’apprend dans.fès antiquités, lib. X V I. ch. j . & m
qu’Hérodc furnommé le grand » allant en Italie pour
faire fa cour à Augufte, s’arrêta quelque tems en
Grece, & fe trouva aux jeux o lym p iq u e s de la cent
quatre-vingt-onzieme olympiade , 16 ans avant la
naiflance de J. Ç. Comme on ne manqua pas de lui
rendre les refpe&s dûs à fon rang , & qu’il vit fans
peine que les je u x confacrés à Jupiter, avoient
beaucoup perdu de leur fplendeur, parce que les
Eléens étoient trop pauvi'es pour fournir à leur entretien,
il leur, fit préfent d’un fonds confidérable
pour les remettre fur l’ancien pié. Alors par recon-
noiffance d’un fi grand fervice , il fut clu préfident
de, ces jeux pendant le cours de fa vie. La paffion
qu’on portoit à leur célébration, les foutenoit en- •
core d’une façon affe2 brillante fur la fin du iv. fie-
cle. Nous tenons cette anecdote du R. P. de Mont-
faucon , qui l’a tirée des oeuvres de S. Jean Chry^
foftome, lequel comme on fait, fleitriffoit fous le régné
de Théodofe & d’Arcadius fon fils.
Après que l’athlete s’eft préparé pendant 30 jours
dans la ville d’OIympie, die ce pere de l’Eglife,
On l’amene au fauxbourg à la vûe de tout le monde,
& le héraut crie à haute Voix : « Quelqu’un peut-il
>> accufer ce combattant d’être efclàvè , ou voleur,
» ou de mauvaifes moeurs » ? S’il y avoit même
foüpçon d’elclavage, il ne poiivoit être admis au
Combat.
On lit dans les écrits du rnênie Orateur, fyrien dé
naiflance, que Ifes athlètes étoient encore tout nus;
Sc fe tenoient debout expofés aux rayons du foieil;
Lés fpeûateurs étoiènt affis depuis minuit jufqu’au
lendemain à midi, pour voir les athlètes qui reth-
porteroient la viêtoiire. Pendant toute la niiit cè héraut
veilloic foigneufement, pour empêcher que
quelqu’un des cômbattans ne fe fauvât à là faveur
des ténèbres ; & ne fe deshonnorât par cette fuite.
A ces combats olympiques lés lutteurs ; ceux qui fe,
battoiènt à coups dé poing, enfin lès panerafiaftes,
c’eft-à-dire ceux qui difputôient la viétoire dans
tous les exercices gymniques, le faifoient à différente^
reprifes ; mais le héraut lès proclamo.it, &
les cOuronnoit dès le moment qu’ils étoient déclarés
vainqueurs.
On élifoit alors quèlqlièfois pour chef des choeurs,
de mufique, de jeunes garçons, apparemment en-
fans de qualité, qû’on appelloit thàllôp/to r e s , parce
qu’ils portoient feuls des rameaux à la main. Le ck&~
V aller DE J AU CO U RT.
OLYNTHE, (G é o g . a n c . ) ville de Thraee, dans
la péninfule de Pallene , entre les golfes Theffaloni-
que & de Torone ; on fait que Philippe forma iq
Al ni m ii