
 
        
         
		'ique x   <   g.  ,  S c y  —  ©  lorfque  x  =  a ;   dans  ce  cas le  
 paffage  fe fait par zéro. Mais fi y  —  on aura^y 
 pofitif tant  que  a:  eft  >   a , y   n é g a t i f  lorfque  *   eft'  
 <   a >  &  .y =  oc  lorfque x  =  a  ;  le  paffage  fe  fait  
 alors  par l’infini. 
 Ce  n eft  pourtant  pas à dire qu’une  quantité qui  
 paffe  par  l’infini ou  par le zéro ,  devienne  néceffai-  
 rement de pofitive, n é g a tiv e  j car elle  peut refter positive. 
   Par exemple, foit y  =  a — x   ouy  =   -—  2 • 
 Jorfque a  =  x , y  eft =  o  dans le premier  cas,  &  =   
 00  dans  le fécond ;  mais  foit que a   foit  >   x ,  ou que  
 n  foit  <   x , y  demeure  toujours pofitive.  V o y e ?  M a x 
 i m u m .\  ( O )   x 
 N ÉGATION,  f.  f.  (L o g iq u è   ,  G r a m m a ir e ,)  les  
 Métaphyficiens  diftinguent  entre  n é g a tio n   &  p r i v a t 
 i o n .   Ils  appellent  n é g a tio n   l’abfence  d’un  attribut  
 qui  ne fauroit fe trouver dans le fujet, parce qu’il eft  
 •incompatible  avec la nature du fujet :  c’eft ainfi que  
 l’on  n ie  que  le monde  foit  l’ouvrage  du  hafard.  Ils  
 appellent p r i v a t i o n ,  l’abfence d’un  attribut qui non-  
 feulement peut  fe  trouver, mais fe trouve même ordinairement  
 dans  le fujet, parce qu’il eft compatible  
 avec la nature du  fujet, &  qu’il  en eft un  accompagnement  
 ordinaire :  c’eft ainfi qu’un aveuele eft  p r iv 
 e  de la vue. 
 Les Grammairiens font moins circonfpedte, parce  
 que  cette diftinûion eft inutile aux  vûes de la  parole  
 : l’abfence de  tout  attribut  eft  pour eux négation.  
 Mais ils donnent  particulièrement ce nom  à  la particule  
 deftinée à défigner cette abfence, comme non,  
 n c>  eQ  françôis ; no,  en  italien,  en  efpagnol  &  en  
 anglois ; nein,  nicht,  en allemand ; «', §|jI en grec, 
 fur quoi  il eft important  d’obferver que la n é g a t 
 i o n  défigne l’abfence d’un attribut, non comme conçue  
 par  celui qui parle, mais comme un mode propre  
 à  fa  penfée  aéluelle ; en  un mot  la  n é g a tio n  ne  
 préfente point à l’efprit l’idée de  cette  abfence comme  
 pouvant  être  fujet de  quelques  attributs ,  c’eft  
 1 abfence  elle-meme qu’elle  indique  immédiatement  
 comme l’un  des carafteres propres  au  jugement  actuellement  
 énoncé.  Si  je dis, par  exemple,la n é g a -   
 tlo r i  e ft  c o n tra d ic to ir e   à   l'a ffirm a tio n  ; le nom n é g a tio n   
 en défigne l ’idée comme fujet  de l’attribut c o n tra d ic to 
 ir e  , mais  ce nom n’eft point la n é g a tio n  elle-même •  
 la voici dans cette phrale, D i e u  n e  p e u t  être  in iu fte  ’  
 parce que n e  défigne l’abfence du p o u v o ir  d 'ê tr e  in ju fle   
 qui ne fauroit fe trouver dans le fujet qui eft D i e u .   g  
 La diftin&ion  philofophique entre n é g a tio n  &  p r i v 
 a t io n   n’eft  pourtant  pas  tout-à-fait perdue pour la  
 Grammaire ; &  l’on y  diftingue des  mots n é g a tifs  &   
 des mots p r i v a t i f s . 
 Len .mots négatifs  font ceux  qui  ajoûtent  à  l’idée  
 caraaenftique de leur efpece, &  à l’idée propre qui  
 les mdivicmalife  1 idee  particulière  de  la  négation  
 grammaticale.  Les noms  généraux «me., nihil;  les  
 adjectifs  neuler, nullus ; les  verbes' nolo,  mfeis ■ les  
 adverbes  nunquam, mifiuam, nullibi;  les  conionc-  
 tipns  n ec .n tp e,  nifl,  quin, font des mots  négatifÆ  
 Les mots pnvatifs font  ceux qui expriment  direûe-  
 ment U H U  de  l’idée  individuelle  qui en  oonfti-  
 tue la lignification propre ; ce qui eft communément  
 indique par une particule compofante, mife à la tête  
 du mot pofitif.  Les  Grecs  fe  fervoient  fur-tout  de  
 1 alpha, que  les  Grammairiens  nomment  pour  cela'  
 pnvanj-,  opaMs,  d’oit  ivtlfutto,  avec,« &  un  ,   euphonique^ 
  igùvffoç, d’où apu..0ç. Là particule in  étoit  
 fouvent privât,v. en  latin ;  dignus,  mot pofitif, indignas, 
  mot  privatif;  dtcortts,  indccorus;fanPs, in-  
 fanus i  violatùs, tnviolatus ;  ftlix  , fdicitas W W W   
 dou  tnfclix,  tnfeUcWas &i infUicitcr ■:  quelquefois  lé  
 « final  de  m, fe change en  l   & en r ,  quand le mot  
 pofitif commence par 1 une de  çes liquides, &  d’aufres;£ 
 ois  en m j fi le mot  commence par les' labiales  
 H B H |  liguants,  de.-là illégitimité.pétit inUgiit.  
 mus;  régulant/, U f t S H U M M   imtgularis ;  
 ■ bcllum,  &   de-là  MbtUts  pour  inédits; prête ,  d’où  
 ■ tmprote pour tnprete; mortaiû, d’où immortaüs pour  
 tnmertalts. Nom  ayons tranfpor,té dans notre langue  
 les moispnvattfi grecs &  latins, avec les particules  
 de  ces  langues : nous difons anomal, abîme  indigna  
 miUuntyinfenfl,  inviolable,  infortune,  illégitime  irrégulier  
 Æ-r. mais fi nous introduirons quelques mots  
 privatifs nouveaux, nous fuiyons  la méthode latine  
 &  nous nous fervouj de in. 
 ■ r4 in* îla Ptinapaje tlifférence entre les  mots nem-  
 Wk &  les mots privatifsI  ç’eft que la négation renfér-  
 mee dans  la  lignification des premiers, tombe fur la  
 propofmon entière'dont  ils font partie &  la rendent  
 négative ;  au-J,eu que  celle  qui  conftime  les mots  
 privatifs, tombe  fur  l’idée individuelle de leur figni-  
 fication,  fans  influer  fur  la  nature  de  la  propofi-  
 tion.  r  r   r 
 A l’égard  de nos négations, non &  ne,  il y   a  dans  
 notre langue  quelques ufages qui  lui font propres  
 &   dont  je  pourrais  groffir cet  article ;  mais  je l’aî  
 déjà dit, ce qui eft propre à certaines  langues, n’eft  
 nullement  encyclopédique: & .je ne puis ic i, en fa-  
 yeur  de là notre,  qu’indiquer les  remarques a8g&   
 506  de  Vaugelas,  celle  du  P.  Bouhours  fur  je   ne  
 é aime, ni ne  lefitme,  tom.  I.  p . .g j^ c   l’art de bien  
 parler  ftançois , Mit,.  B W — W   fur  ne-  
 E .  R. M.)  n 
 NÉGINOTH,  OCritiféJatiéeff ce  terme  hébreu  
 qui Je trouve  à  la tete dequelques pféaumes-figqifie  
 ou des  inftrumens à corde que l’on touchoit a v id e s 
 doigts ,  ou des joueurs d’inftrumens. 
 NEGLIGER,  v .  a ci.  (/llg.)  on  emploie ce  mot  
 dans  certains  calculs, pour  défigner  l'odiiffion de  
 plufieurs termes ,   qui étant  fort  petits par rapport à  
 ceux dont  on  tient  compte, ne peuvent  donner  un  
 relultat fenfiblement différent de celui auquel on arrive  
 en  omettant ces termes.  '  ' 
 Cette méthode eft principalement d’ufage dans les  
 calculs  à approximation,  Voyc[  Approximation.  
 fit elle eft en  général  fondée liir ce principe  que fi  
 on a une quantité  très-petite * ,   les  termes  où entrera  
 le quarre  x x   de  cette  quantité feront  très-  
 petits par  rapport  à  ceux  où  entrera  la> quantité  
 fample  x  ;  en  effet  x x   eft  incomparablement plus  
 petit que.ac,  puffque x.v eft à ■*  : : comme x eft à  /, 
 «  que_x eft fuppofée une très-petite partie limitée  
 Aplus forteraifon les termes oùfetrouveroitxs  *4  
 •font  tres-peuts par  rapport  à  ceux qui comiennènt  
 x.  Ainfi ,0rttjitglige tous  ces  terijtés ,  ou  au moins  
 ceux.qui  contiennent  les puiffances les  plus  hautes  
 de x.  c 
 ■  Cette méthode a  été employée  avec  fûccès  par  
 les  Géomètres ,  pour  la. folution  approchée  d’ùn  
 grand  nombre de  problèmes;  cependantomnedOit 
 I employer  qu avec  précaution  :  car  f i , par exemple  
 , le coefficient du terme qui  renferme  x x ,  était  
 rort grand par rapport à celui du terme qui renferme  
 x  ,  il  eft  viftble qu’on ne pourrait  négliger ie ferme  
 ou elt x x   fans s’expoferà une erreur  confidérable. 
 II eit de même certaines quéttions  où fine très petit® 
 quantité  ««gAg« mal-à-propos,  peut  produire  une  
 erreurconfiderable. Par exemple, une très-petite erreur  
 dans  le  rayon veâeur d’une  planète  peut  en  
 produire  une  fort fenfible dans la pofition de l’apo-  
 gee  ou  du  périgée  de  cette  même  planete,  parce  
 que près  de  1 apogée  ou du périgée les rayons  vec-  
 teurs  font  fenfiblement  égaux.  U n e. autre  erreur  
 qu fi faut éviter, c’eft de.fuppbfer mal-à-propos dans  
 le calcul, qu Une quantité doit être  fort petite ; par  
 exemple ,  fi  on  avoir  ,  pétant  une 
 quantité  fort  petite,  il  eft clair  qu’on ne  (levrqit; 
 traiter  \  CôifllWè très-petite  pàt ràppôrt  à  \Aiê^)cX]  
 que  tant  qite  aax—xx   a  une  valeur  confidérable ;  
 car  fi  x  eft  prefque =   2a ,  alors 2a x~ x x ,  eft presque  
 i=f>  ?  &   alors  £  bien  loin  d’être  très-petite  par  
 rapport à  xax—x x ,  peut  être  beaucoup  plus  grande. 
   De même fi un  corps  eft  attiré vers  un  point,  
 par une force qui foit en raifon inverfe du  quarré de  
 la  diftance , &   qu’à  cette  force  il  s’en  ajoute  une  
 autre dans  la  même  direction,  que  j ’appellerai ç i  
 qui  foit très-petite  par rapport à la première, on  
 auroit  tort  de  fuppoler  en  général  ,  que  le  rayon  
 veêteur différé peu de ce qu’il feroit s’il n’y  avoit que  
 la première force; car la lèconde.force peut être telle  
 qu’elle donne un mouvement à l’apogée, & que  par  
 conléquent au bout de plufieurs  révolutions l’orbite  
 change  confidérablement de  pofition &   de  forme*  
 Au refte, l’ufage &  la  lefture des grands Géomètres  
 en apprendront plus fur ce fiijet que toutes les leçons  -  
 &  tous  les exemples*  (O) 
 Négliger  ,  ( Jardinage.) on dit  un  jardin négligé, 
  un gazon négligé, un oranger négligé. 
 Négliger  fon  corps à  cheval,  c’ell ne s’y  pas  
 tenir en belle  pofture. 
 NÉGOAS  ,  ( Géog.)  ou  Vile  des Negres ; île  d’A-  
 l ie ,  l’une  des  Philippines  entre  celles de Luçon au  
 nord,  &   celle  de  Mindanoa  au  midi.  Long.  13g.  
 36-141.  lat.  S. 60-10L36• (D . Z.) 
 N ÉG O C E ,  f.  m.  {Commerce.')  ou  trafic  de  mar-  
 chandifes ou d’argent*  Voye1 C ommerce. 
 Le  négoce  eft  une  profeffion  très-honorable  en  
 Orient, où elle  eft  exercée  non  feulement  par  les  
 roturiers, mais encore parles plus grands feigneurs,  
 &  même par les  rois quelquefois en perfonne , mais  
 toujours par  leurs  commis* 
 C ’eft fur-tout en Perfe que la qualité de marchand  
 a  des  honneurs &  des prérogatives extraordinaires;  
 auffi ce nom ne fe donne-t-il point aux gens qui tiennent  
 boutique ou qui trafiquent de menues denrées,  
 mais feulement  à  ceux  qui  entretiennent des  commis  
 &  des  faâeurs  dans  les  pays  les plus  éloignés.  
 Ces  perfonnes font  fouvent  élevées  aux  plus gram  
 des charges,  &  c’eft. parmi elles que  le roi de Perfe  
 choifit fes ambaffadeurs. Le nom de marchand en per-  
 fan eft faudaguet,  qui fignifie faifeur de profit. 
 Le négoce  fe  fait en Orient par courtiers,  que  les  
 Perfans nomment delai, c’eft-à-dire  grands parleurs,  
 à  eaufe de. leur maniéré  finguliere de  traiter.  Poye^  
 C ourtiers.  Et  ils  appellent  vïkils,  ceux  qu’ils  
 tiennent dans les pays  étrangers. Diçlion. de Com, 
 Le moyen le plus  fur  de  ruiner le négoce dans  un  
 royaume, eft d’autorifer la Finance à fon  préjudice.  
 L ’embarras des  formalités, les droits  des  fermiers ,   
 des  commis, les charges, les vifites, les procès-verbaux  
 , le  retard des  expéditions,  les faifies,  les dif-  
 cufîions qui en réfultent, &c. détruifent en peu d’années  
 dans  les provinces,   le négoce le plus lucratif &  
 le mieux  accrédité.  Auffi  la pernicieufe  liberté  accordée  
 au fermier  de  la douane  de Ly on ,  d’établir  
 des  bureaux où bon  lui  fembleroit,  fut fi bien employée  
 dans  le dernier  fiecle, qu’en  moins  de  cinquante  
 ans il s’en trouva  cent  foixante-fept dans  le  
 Lyonnois,  le Dauphiné,  la Provence &  le Languedoc  
 ;  &  par-là  tout le négoce des denrées à l’étranger  
 fe trouva culbuté.  C ’eft au  grand  crédit des  favoris  
 &  des Financiers, fous le régné d’Henri III, que l’on  
 doit rapporter la  plupart des  établiffemens  funeftes  
 au négoce du royaume.  (D . J.) 
 NEGOCIANT ,   f. m.  banquier ou marchand qui  
 fait négoce.  Poye^ Banquier,Marchand, C ommerce, 
  Négo ce,T rafic. 
 NÉGOCIATEUR  ,  f.  m.  ( Politique.)  miniftre  
 chargé de  traiter de paix,  de  guerre,  d’alliance  6c  
 de toute  autre  affaire  d’état,  plus  ou moins  importante. 
 Terne X I . 
 Lè ïïegôbiàieur ôu îë {jienip&tehtiairè ; dît ià.Brüÿé1  
 t è , eft un prothée qui prend  toutes fortes de formel  
 fcmblable Quelquefois à un joueur habile > il ne mon*  
 tre  ni  humeur,  ni  complexion ,  foit  pour né point  
 donner lieu  aux eonje&ures, ou fe lâiffer pénétrer 4  
 foit pour ne rien  laiffer  échapper de  fôn  fecret  par  
 paffion j où  par  foibleffe.  Quelquefois  auffi  il  fait  
 feindre le caraflere  lç  plus conforme aux  vûes qu’il  
 a , & aux befoins Où il fe trouve, &  paroître tel qu’il  
 a  intérêt que  les autres croient  qu’il eft en e ffet.. .   .  
 Il parle quelquefois  en  termes  clairs & formels :  il  
 fait  encore  mieux parler  ambiguement,  d’une  maniéré  
 enveloppée; ufer de tours ou de mots équivoques  
 qu’il peut faire  valoir ou diminuer dans les  oc-*  
 cafions &  félon fes intérêts.  Il demande peu quand il  
 ne veut pas donner beaucoup; il demande beaucoup*  
 pour avoir peu &  l’avoir  plus  fûrement ; il deman^  
 de trop, pour  être refufé ; mais dans le deffein de fe  
 faire  ün  droit  ou  une  bienféance de  refufer  lui-même  
 ce qu’il fait  bien  qu’on lui demandera,.&  qu’il 
 ne veut  pas ottroÿer*............Il  prend  direâtement 
 ou  indirectement  l’intérêt d’un  allié,  s’il  y   trouve  
 fon utilité  ou l’avancement de fes  prétentions.  Il ne  
 parle que de p a ix, que  d’alliance, que d’intérêts pu--  
 blics ; &  en  effet il ne fonge qu’aux liens, c ’eft-à-dire 
 à ceux de fon maître............. Il a  fon fait digéré par 
 la  cour,  toutes  fes  démarches  font  mefurées ,   les  
 moindres  avances qu’il  fait lui font preferites;  &  il  
 agit  néanmoins  dans les points difficiles,  &  dans les  
 articles  conteftés,  comme s’il  fe  reiâchoit  de  lui-  
 même  fur  le  champ,  par  un  efprit  d’accommodement  
 &  de  déférence,  promettant qu’il  fera de fon  
 mieux  pour n’être  pas  défavoué  par  fa  cour.  Il  ne  
 tend par  fes  intrigues  qu’au  folide  &   à  l’effentiel,  
 toûjours  prêt  de  leur  facrifîer  les points  d’honneur 
 imaginaires................Il  prend  conleil  du  tems, du 
 lieu ,  des occafions, de fa puiffance ou de fa  foibleffe  
 ,  du  génie des nations avec qui  il traite, du  tempérament  
 &  caraâere des perfonnes  avec qui il négocie. 
   Toutes  fes  vûes,  toutes  fes  maximes,  tous  
 les  raffinemens  de  fa  politique  tendent  à  un  feule  
 fin,  qui eft de n’être point trompé, & de tromper les  
 autres.  ( D .J .) 
 Négociateur  ,  f.  m.  dans  le  Commerce,  celui  
 qui fe mêle  de  quelque  négociation,  traité ou marché  
 entre les Gommerçans.  Les agens de  banque &   
 courtiers font les négociateurs des  marchands &  banquiers. 
  D  ici. de commerce.  (G ) 
 NÉGOCIATION,  f. f.  ( Société civile. )  conduite  
 d’affaires &  de  traités entre  particuliers. 
 Le but de  toutes  négociations  eft de découvrir ou  
 d’obtenir quelque chofe. Les hommes fe découvrent  
 ou par confiance, ou par colere, ou par furprife, où  
 par  néceffité  ,  c’eft-à-dire  lorfqti’on met quelqu’un  
 dans l’impoffibilité  de  trouver  des  faux  fuyans, ni  
 d’aller  à lès fins fans fe laiffer  voir à découvert. 
 Pour gagner un homme ,  il faut connoître fon naturel  
 &  Tes maniérés  ;  pour le perfuader ,  il  faut fa-  
 voir la  fin  où il butte,  ou gagner les perfonnes qui  
 ont le plus de pouvoir fur Ion efprit  :  pour lui faire  
 peur  ,  il faut connoître fes  foibleffes &  fes défavan-  
 tages.  Avec les  gens adroits, confultez plutôt leurs  
 deffeins  que  leurs  paroles  ,  vous  connoîtrez  leurs  
 vûes  par leurs intérêts : la rufe décele moins d’efprit  
 que de  foibleffe ; mais la  fineffe  permife  eft  le  chemin  
 couvert de  la prudence. 
 Les négociations  importantes  ont  befoin  de  tems  
 pour mûrir.  La  précipitation  fait  de  grands maux  
 dans les affaires  ,   ainfi  qu’une  digeftion  trop  bâtée  
 détruit  l’équilibre  des  humeurs  ,  &   que  la  crudité  
 des fucs devient le germe  des maladies.  On avance  
 beaucoup plus à marcher  d’un pas  égal &  foutenu ,   
 qu’à courir  à perte d’haleine.  La vanité de paroître