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a8i N'UM
Ecoutons à-pré font Mariana fur la fituation & les
ruines de cette ville qu’il avoir vue & examinée
avec foin. On montre , dit-il, les ruines de Nu-
mancc à l’extrémité de la Celtibérie du côté du fep-
tcntrion, à l’orient du fleuve Darius, à 4 milles de
Soria & du Pont-de-Garay, Puentc-Garay, environ
à 3 lieues des frontières de l’Arragon vers le couchant.
L’art avoit moins contribué à fa défenfe que
la nature. Elle étoit bâtie fur une colline dont la
pente étoit affez douce , mais de difficile accès, parce
que les montagnes l’entouroient prefque de toutes
parts :«unfeul côté aboutiffoit à une plaine fertile,
qui s’étendoit l’efpace de x 2 milles le long de la rivière
de Téra , jufqu’à l’endroit oit elle fe joint au
Durius. Semblable à la ville de Sparte, Numance
n’avoit point de murailles : elle étoit feulement munie
d’une forterefFe où les habitans mirent leurs effets
les plus précieux ; & ce fut dans cette forterefFe
qu’ils foutinrent fi long-tems les attaques dès Romains.
(D . J.') ^
NUMÉRAL, adj. ( Arïthm.) c’ eft la même chofe
que numérique : voye^N u m é r i q u e . On dit quelquefois
l’Arithmétique numérale pour la diftinguer de
l’Arithmétique littérale. Foye^ L i t t é r a l & A l g è b
r e . ( E )
N u m é r a l , terme de Finances , ce qui fert à déficher
un nombre. On appelle en termes de finance
& de compte, lettres numérales , les lettres qui font
employées pour tirer les fommes en ligne au lieu
des chiffres arabes ; telles font F. X . L. C. M. qui
lignifient 5 . 10.60. 100. 1000. On les nomme aufli
chiffres romains & chiffres de compte.
NUMÉRATEUR, f. m. ( Arithm. ) c ’eft un nom
que l’on donne au chiffre fupérieur d’une fraûiôn : il
indique quel nombre il faut prendre des parties dont
la quantité eft exprimée par le chiffre inférieur, que
l ’on nomme dénominateur : ainfi eft l’expreffion
de fept dixièmes d’un tout quelconque. 7 eft le numérateur
, & 10 le dénominateur : le dénominateur
marque que le tout eft fuppofé divifé en 10 parties ;
& le numérateur, qu’il en faut prendre 7. Foye%_
F r a c t i o n & D é n o m i n a t e u r , ( E )
NUMÉRATION , f. f. en Arithmétique, e ft l ’a r t
de p ro n o n c e r o u d’ e ftim e r u n n om b re q u e l c o n q u e ,
o u une fu ite d e n om b re s . Voye^N o m b r e .
On exprime ordinairement les nombres par les
neufcara&eresfuivans, 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 ,
c>. Quand on eft arrivé à dix, on recommence & on
répété les mêmes chiffres, qui pour-lors expriment
des dixaines.
Weighelius enfeigne comment on pourroit nom-
brer fanspaffér le chiffre 4 , c’eft-à-dire, en répétant
feulement les chiffres 1 , 2 , 3 , 4 ; &c M. Leibnitz ,
dans ce qu’il appelloit fon arithmétique binaire , s’eft
fervi des deux chiffres 1 , 0 , feulement, pour exprimer
toutes fortes de nombres. Mais ces fortes de
maniérés de calculer font plus curieufes qu’utiles.
;Voye{ B i n a i r e .
Afin que les neuf cara&eres numériques puffent
exprimer non-feulement des unités , mais des dixaines
, des centaines , des milles , &c. on leur a attribué
une valeur locale, dépendante de la place où
ils font ; ainfi quand un chiffre eft feul, où qu’il eft
le plus à la droite dans un nombre quelconque , il
fignifie des unités ; à la fécondé place, il marque des
dixaines ; à la troifieme , des centaines ; à la quatrième
, des milles. ^oj^NOTATION. Chambers.
Maintenant, pour exprimer ou lire un nombre qui
eft éc rit, pour afligner à chaque caraûere fa valeur
propre, divifez le nombre propoféen commençant
de la'droite vers la gauche en plufieurs claffes
•de trois chiffres chacuneféparées l’une de l’autre
par des virgules : après quoi on obfervera que les
jcàiffres contenus dans la première claffe ou premier
N U M
ternaire, en allant de la droite vers la gauche , n’expriment
que des unités, des dixaines , êç des centaines
fimples, fans aucune autre dénomination ; dans
la fécondé claffe , ce font des unités , des dixaines >
des Centaines de milles ; la troifieme exprime des
millions, la quatrième des billions, la cinquième
des trillions , & enfuite des quatrillions, des quin-
tillions, des fextillions, des feptillions , &c.
S’il falloit donc faire la numération ou énoncer la
quantité 92 , 084, 300 , 216 , 947 , après l’avoir
diftinguée en claffes ou en ternaires par des virgules
, on diroit quatre-vingt-douze trillions , quatre
vingt-quatre billions, trois cens millions , deux
cens feize mille , neuf cens quarante-fept.
Il eft à-propos d’obferver ici i°. que les chiffres
qui vont en augmentant de la droite vers la gauche ,
s’énoncent en allant delà gauche vers la droite ; en
voyant les chiffres "947, on ne dit pas fept quarante-
neuf cens, mais neuf cens quarante-fept.
2°. Que la dénomination d’un ternaire ne fe fait
qu’après avoir énoncé le dernier chiffre de ce ternaire
, en allant de la gauche vers la droite : pour
énoncer les chiffres 347000, on ne dit pas trois cens
mille quarante mille fept mille, mais fimplement
trois cens quarante-fept mille ; parce que l’on fup-
pofe que la dénomination mille affeûe les cens & les
dixaines ainfi que'les unités. ( E )
Pour mettre en chiffres un nombre propolé, par
exemple, trois cens quarante-un millions deux cens
treize mille fix cens vingt-deux , on écrira d’abord
341, puis à la droite 213 , enfin 622. Cela eft clair
par ce qui précédé ; car puifque tout nonibre fe di-
vife en unités , en mille, en millions , &c. la difficulté
fe réduit à exprimer des centaines , des dixaines
, & des unités d’unités, de mille de millions. O r ,
pour exprimer ces centaines , ces dixaines, il n’y a
qu’à mettre d’abord le chiffre qui repréfente les centaines
, enfuite celui qui repréfente les dixaines, ÔC
qui fera zéro , s’il n’y a point de dixaines , enfin celui
qui repréfente les unités. En général, on voit que
toute la difficulté delà numéracionic réduit à énoncer
& à écrire un nombre compofé de trois chiffres , en
fe fou venant que de trois en trois chiffres, en allant
de droite à gauche, la dénomination change ; que
les unités deviennent des mille, les mille des mil-,
lions, ceux-ci des billions, &c. ( O )
N u m é r a t i o n , f. f. ( Commerce. ) compte, payement
aâuel fait en deniers comptans. On dit en ce
fens : la numération de cette fomme a été faite en
préfence, d’arbitres, de notaires. Dictionnaire de Commerce.
NUMÉRIA, ( Mythol. ) divinité qui préfidoit à
l’art de compter , arti numerorum ; mais cette divinité
ne fe trouve exifter que dans les écrits de faint
Auguftin. (Z?. /. ) *
NUMÉRIQUE ou NUMÉRAL, aÜ\.(Arithm. )
c e q u i a r a p p o r t a u x n om b re s . Voye^ N o m b r e .
Le calcul numérique eft celui qui fe fert des nombres
au lieu des lettres del’alphabeî. Voye^ A l g è b r e
& A r i t h m é t i q u e .
La différence numérique gft la différence qui diftin*
gue un individu d’avec umaùtre.
Ainfi on dit d’une chofe qu’elle eft la même qu’une
autre numériquement, la même numéro, ou la même
numtricïy lorfqu’elle eft exactement la même qu’une
autre dans le fens le plus étroit qu’on puiffe donner
à ce mot. Chambers.
N u m é r i q u e , ( Géométrie. ) e x e g e f e numérique*
Voye{ EXEGESE.
NUMERO, f. m. ( Commerce. ) terme fort ufité
parmi les marchands, négocians & manufacturiers ,
fignifie un certain nombre ou chiffre qu’on met fur
les marchandifes pour les pouvoir diftinguer plus
facilement.
?|ÎU;J
N U M
Dans les livres, factures, & autres écritures mer-
cantilles, le mot numéro s’exprime en abrégé par
cette figure N»*’, les nombres ou chiffres s’écrivent
enfuite de cette maniéré, N°. 1 , N°. 5 , N°. iô
N°. ÿo, &c.
On fe fert aufiî du terme de numéro pour faire entendre,
la groffeur, longueur, largeur & qualité de
certaines marchandifes qu’il feroit difficile d’exprimer
autrement : ainfi les épingles des numéros 3 ,4 ,
& 5 , font les plus petites de toutes. Celles des nu-,
meros 6 , 7 , 8 , 9 , 1 0 , 1 1 , 12 , 13 , & 14, augmentent
inlenfiblement de groffeur & de longueur ; enfin
les numéros 16, 18, & 20, font les plus fortes de
toutes, enforte qu’un marchand qui en veut avoir
de diverfes fortes, écrit aux fabriquans qu’il en veut
telle ou telle quantité de tels & tels numéros, & il
eft fervi à fon gré: il en eft de même des rubans,
galons, padoues, 6-e.
C ’eft pareillement avec ces numéros que l’on marque
les cailles, balles, balots &c. que les commif-
fionnaires envoyent à leurs commettans par les
voitures publiques ; on écrit pour cet effet avec de
l ’encre & une efpece de plume ou pinceau de bois,
N°. 1, fur la première balle ou caifFe, N°. .2, fur la
fécondé, &c ainfi de fuite quand elles font pour le
même marchand, ce qu’on marque aufli fur la lettre
de voiture.
Numéro defigne affez fouvent dans la table d’un
regiftre la page fur laquelle quelque fomme eft portée
, ce qui eft la même chofe que fi on difoit, page
Ç , page 10 , page 2 0 , &c.
Les marchands le lervent de certains numéros
myftérieux pouf fe fouvenir du prix des marchandifes
fur l’enveloppe defquelles ils les mettent.
Voye{ M a r q u e .
On appelle dans le commerce livre de numéro,
une forte de livre que les marchands tiennent pour
connoîcre avec facilité toutes les marchandifes qui
entrent dans leurs magafins, qui en fortent, ou qui
y font actuellement. Le livre des numéros eft du
nombre de ceux qu’en fait d4e parties doubles on
nomme livres auxiliaires. Voyez Diclionn. de Comfn.
iom. I II. pag. 69 1. & S'c)2.
Le numéro eft un mot en ufage dans les anciens
auteurs pour fignifier le payement d’une fomme,
par exemple, d’un livre en un certain nombre d’é- j
pices, comme 20 lois : il eft oppolé à libra penja,
Foyei L i v r e . Dictionnaire de'Chambers.
NUMÉROTÉ, adj. ( Commerce. ) ce qui eft marqué
d’un numéro. Voye\ Numéro.
N U M E R O T E R , v. aCt. ( Comm. ) mettre des
numéros fur quelque chofe, marchandife, balle,
caiffe , &c. Voye{ N u m é r o .
NUMICUS ou NUM.ICIUS, ( Géog. anc. ) petit
fleuve qui couloit auprès de Lavinium. Virgile l’a
immortalilé dans fon Æneïde, en nous affurant que
ce fut entre le Numicus & le Tibre qu’Enée prit terre
lorfqu’il aborda en Italie : liiez ces deux vers-, l. F.
v‘ 7 9 7 '
Quifaltus ejl, Tiberine , tuos, facrumqut Numici
Littus arant Rutulofque exercent vomere colles.
En effet, ce fleuve couloit aux confins desRutuIes:
quelques-uns le nomment à préfent Rivo. (D . J. )
N U M ID I E , ( Géog. anc. ) en latin Numidia,
grande contrée d’Afrique, qui eut anciennement le
titre de royaume, mais dont les bornes étoient différentes
avant la guerre de Carthage, de ce qu’elles
furent fous les premiers empereurs romains. D ’abord
la Numidie comprenoit deux grandes nations , l’une
connue fous le nom de Numides majjoefyliens, l’autre
lotis celui de Numides maffyliens. Les premiers habi-
toient à l’occident, les autres à l’orient. Marius
ayant défait Jugurtha, la Numidie tomba fous la
Lomé X I . «
N U M 28;
piuffance du peuple romain, qui pour-lors fe contenta
de la donner à d’autres rois ; mais fous Jules-
Céfar les deux Numidies furent réduites en provinces
romaines. La Numidie, mafl'ylienne fut appellée
fimplement la province de Numidie ; & la Numidie
maffoefilyenne ne fut plus connue que fous le nom
de Mauritanie céfarienne. La métropole civile de la
province de Numidie étoit Cirta, qui eut le titre de
colonie, & depuis celui de colonie conßandne.
Mafliniffa, roi de Numidie , à qui le fénat de
Rome donna tout ce qu’il avoit conquis en Afrique,
mérite ici quelques lignes. Il remporta une viétoire
en perfonne à l’âge de 92 ans contre les Carthaginois.
Il fit la guerre jufqu’à la fin de fes jours, montant
à cheval fans feile & fans aide. Il mourut l’an
de Rome 636 , & laiffa quarante-quatre fils, dont le
dernier n’avoit que quatre mois : je reviens à mon
fujet.
La Numidie qui faifoit autrefois partie de la Lybie
fur la côte feptentrionale d’Afrique , & qui s’étendoit
du nord au fud, entre la Mauritanie à l’oueft,
& la Bazacene à l’e ft , eft maintenant une partie de
la Barbarie, qui contient à-peu-près le royaume
d’Alger, & quelques déferts duBilédulgéride*
On fait que la Numidie devint, fous les empereurs
chrétiens, une province eceléfiaftique, dans laquelle
il fe forma un grand nombre d’évêehes. La notice
épifcopale d’Afrique vous en fournira les noms, &
même ceux des évêques. ( D . J. )
N u m i d i e , m a r b r e d e , (Hiß. nat.) marbre
très-dur & fort eftimé des anciens , mais dont
ils ne nous ont point laiffé de deferiptions : quelques
auteurs ont cru qu’il étoit jaune. M. Hdl le
regarde comme un marbre bleuâtre & d’Une feule
couleur : les Romains s’en fervoient pour carreler
les édifices. Il prend un très-beau poli, quelquefois
il eft traverle de veines blanches. Nous avons en
Europe un grand nombre de marbres qui ont toutes
ces qualités, & qui peuvent fervir aux mêmes
ufages que celui que les Romains faifoient venir de
Numidie. (—)
NUMISMATES, p i e r r e s , (Hiß. nat. Minéral.)
nom donné par les Naturaliftes à des pierres qui ont
une forme circulaire & applatie, qui les fait reffem-
bler à de la monnoie ; on les nomme en latin lapides
numifmales, ou nummi diabolici. Il y a lieu de croire
que ces pierres ne font autre chofe que de vraies
pierres lenticulaires. Foye^ L e n t i c u l a i r e s ,
pierres.
On trouve dans la Laponie fuédoife, près du fort
de Brattensborg , dans une ville appellée Ivoët des
petites pierres en forme de monnoie, & que l’on
nomme pour cette raifon nummi Brattensburgici ; ces
pierres numifmales ont cela de particulier, qu’elles
montrent à leur furface une figure affez femblable
à une tête de mort. M.Stolbæus les appelle ofiracites
numifmatici ; il a publié à leur fujet une differtation
en 1732, imprimée à Lunden, Londini Gothorumi
cet auteur croit que c’eft une coquille d’huitre para-
fite très-petite, qui a même confervé fa nature de
coquille, & qui a été pétrifiée, ofiracites minimus
parafiticus. Cette coquille adhéroit à une huitre plus
grande, dont elle tiroit fa nourriture par trois ouvertures,
qui lui donnent cette reffemblance imparfaite
qu’on y voit avec la figure d’une tête de mort.
Foye^ Acla litteraria & feieut. fuccica , anno l y j 1.
NUMISMATIQUE, A r t , c’eft la fctence des
médailles. Foye[ Le mot MÉDAILLE. Il nous fuffit
d’obferver en paffant que cette fcience, après avoir
fait comme les autres, de grands progrès dans le
dernier fiecle, s’eft encore perfe&ionnée depuis 66
ans, non - feulement pour les chofes, mais pour le
goût. Il eft aifé de remarquer combien nos moder