
 
        
         
		ne donnent  les 'ordres  mineurs qu’à  ceux  qui  o n t 18  
 ou  19 ans ;  l’âge fixé  pour  le  foudiaconat eft de  22  
 ans  commencés ,  pour  le  diaconat  23  ,  &   pour la  
 prêtriié 24 ans  commencés;  le  pape  accorde  quel-’  
 quefois des difpenfes d’âge.  Celui qui feroit ordonné  
 avant  l’âge  néceflaire fans  difpenle ,  feroit fufpens  
 des  fondions  de fon  ordre  jufqu’à  ce qu’il  eût  l’âge  
 légitime;  ' 
 Avant d’admettre un  clerc aux  ordres, on lui  fait  
 fubir un  examen  fur les chofesqu’il doit  favoir,  félon  
 fon âge &  le degré  auquel il afpire. 
 On oblerve  aufli en France d’obliger les  clercs de  
 demeurer quelque tems  au féminaire avant de fe pré-  
 fenterà  l’ordination. 
 Il  eft d’ufage de  publier  au prône  de  la  paroiffe ,  
 le nom de celui qui fe préfente pour les ordres facrés,  
 &   l’on ordonne à ceux qui y   fauroient  quelque empêchement  
 de le  venir déclarer. 
 ,  Autrefois on n’ordonnoit aucun clerc fans  lui donner  
 un titre ;  préfentement  pour  les  ordres  facrés  il  
 faut que l’ordinant ait un bénéfice ou  un titre clérical. 
  Voye^ T itre, c léric al. 
 L’év.êque donne  à celui qui eft ordonné  des lettres  
 d'ordres ou  ordination,  lignées  de  lui;  &   l’on  tient  
 regiftre dé ces lettres. 
 Il y  a des bénéfices qui requièrent dans le titulaire  
 un certain ordre, comme de diaconat  ou de prêtrife; 
 Y  ordre peut  être  requise  lege ou à fondatione, voyeç  
 B É N É F IC E .' Voye^ ’La  collection des  conciles ,  les  mémoires  
 du clergé,   les lois eccléjîafiiques de  d’Hericourt. on  g  I Ordre ,  \Jurifprud.)  qu’on  appelle état en Normandie  
 ,  eft un jugement qui  fixe le rang dans lequel  
 les  créanciers  oppofans  au  decret,  doivent  être  
 payés  fur le prix des  biens  faifis  réellement,  ôc fur  
 les deniers  provenans des baux judiciares. 
 •  En  quelques  eadroits,  comme  en  Lorraine ,  au  
 parlement de Bordeaux &  en Angoumois , Y ordre fe  
 fait  -avant  l’adjudicàtiori  par decret,  afin de ne  vendre  
 des  biens qu’autant qu’il en faut, pour  payer les  
 créanciers.  A  Paris,  &   prefque  partout  ailleurs, 
 Y  ordre  ne fe fait qu’après l’adjudication. 
 En Normandie on  fait d’abord un  état du prix des  
 baux judiciaires,  pour  voir pareillement  s’il y  a de  
 quoi payer  les  créanciers  fans vendre le  fonds;  ailleurs  
 on  ne fait qu’un feul ordre. 
 En quelques endroits on  ne fait  Y ordre que quand  
 le prix eft configné ; en d’autres on le commence auf-  
 fitôt après  l’adjudication. 
 Quand le decret eft délivré, le procureur du pour-  
 fuivant  leve au greffe  un  extrait du  nom des oppo^  
 fans,  &   celui  de  leur procureur ;  il  prend  enfuite  
 avec eux l’appointement  fur  l’ordre, qui  eft  un  appointements  
 droit à écrire & produire:  il doit bien  
 prendre  garde  de  n’omettre:  aucun  des  créanciers  
 oppofans ; car s’il en  omettoit  un qui pût être utilement  
 colloqué, il feroit refponfable de fa créance. 
 Huitaine  après la fignification de l’appointement,  
 .le pourfuivant  fournit fes caufes &  moyens d’oppo-  
 iition,  &  fait fa produ&ion.  - 
 Le procureur  plus ancien des oppofans, lequel en  
 cette  matière eft  regardé comme leur fyndic , contredit  
 toute.Stfos produétions;  ce  qui  n’empêche pas  
 que chaque  oppofant n’ait aufli  la liberté de contredire  
 en fon particulier. 
 L’inftance-àéordre étant inftruite, on  juge; &  par  
 le jugement on fait- !'ordre, ce que,l’on appelle fen-  
 tenne d  ordre y ou arrêt d'ordre, fi c’eft en cour fouve-  
 raine. 
 On  colloque dans  l’ordre,   en premier  les  créanciers  
 privilégiés, chacun fuivant le rang de  leur privilège; 
   en fécond  lieu  les créanciers  Amples  hypothécaires  
 ,   chacun fuivant le  rang  de  leur hypothèque  
 ;  en  troifieme  lieu les créanciers chyrographai-  
 res. 
 Les  créanciers  colloqués  utilement  dans  Yordre >  
 vont toucher  leur  paiement  aux  faifies réelles,  ou  
 aux confignations, fuivant que leur paiement eft af-  
 figné fur l’un ou fur  l’autre. 
 Au châtelet on nomme un commiflaire pour faire  
 Yordre. 
 II  y  a encore divers ufages fur cette matière dans  
 différens  tribunaux.  Voyelle traité de la vente des immeubles  
 par decret par M.  Hericourt,   les  quejlions de  
 Bretonnier, au mot D ec r e t . 
 Bénéfice d'ordre ou de difcujfion,  eft une exception  
 accordée  à la caution pour ne pouvoir être pourfui-  
 vie  avant  que  le  principal  obligé  ait  été  difeuté.  
 Foyer  CAUTION ,   DISCUSSION  ,   FlDEJUSSEUR. on  WÊÊKÊk Ordre  rel igieu x ,  (Hifi.  eccléfiafi.')  congrégation, 
  fociété  de  religieux, vivans  fous  un  chef,  
 d’une  même  maniéré, &  fous  un  même  habit. 
 On  peut réduire les ordres  religieux à cinq claffes :  
 Moines  ,  Qhanoines  ,  Chevaliers  ,  Mendians ,  &   
 Clercs réguliers.  On  fait  que Yordre de S.  Bafile  eft:  
 le plus  célébré  de  l’Orient, &   Yordre  de  S .  Benoît  
 un  des plus  anciens de l’Occident. L'ordre de  S.  Au-  
 guflin  fe  divife en  chanoines  réguliers  &   en  her-  
 mites de  S. Auguftin. Quant  aux  quatre  ordres  des  
 religieux mendians, qui ont été  tant multipliés,  ils  
 ne  parurent  que  dans  le  xiij.  fiecle. 
 Laiflons  au  P.  Helliot  tous  les  détails  qui  concernent  
 les  ordres  religieux ,   &   traçons  feulement  
 en  général  leur  origine  &   leurs  progrès ,  non pas  
 néanmoins  avec  des  proteftans  prévenus,  mais  
 avec M. l’abbé Fleury, dont l’impartialité  égale  les  
 lumières. 
 La naifl’ance du monachifme eft de la  fin du iij. fiecle. 
  Saint-Paul qui vivoiten C C L , Saint-Antoine &   
 Saint-Pacôme,  font les premiers religieux chrétiens  
 d’Egypte , &  on les  reconnoît  pour les plus parfaits  
 de tous  ceux qui  leur fuccéderent.  Caflien qui  nous  
 a donné une defeription  exafte  de  leur maniéré  de  
 v ie ,  nous  apprend  qu’elle  renfermoit quatre  principaux  
 articles :  la  folitude, le  travail,  le  jeûne &   
 la  priere.  Leur  folitude ne  confiftoit  pas feulement  
 à fe  féparer  des  autres  hommes,  mais  à  s’éloigner  
 des  lieux fréquentés,&  habiter des deferts. O r , ces  
 deferts n’étoient pas, comme plufieurs s’imaginent,  
 de vaftes  forêts,  ou  d’autres  terres  abandonnées ,  
 que  l’on  pût  défricher  &c  cultiver  :  c’étoient  des  
 ■ lieux  non-feulement  inhabités,,mais  inhabitables:  
 des  plaines  immenfes  de  fables  arides,  des  montagnes  
 ftériles , des rochers,  &  des pierres. Ils  s’ar-  
 rêtoient  aux  endroits  oii  ils  trouvoient  de  l’eau ,  
 &   y   bâtifloient  leurs  cellules  de  rofeaux  ou  d’autres  
 matières  légères; &   pour.y  arriver,  il  falloit  
 fouvent  faire  plufieurs  journées  de  chemin  dans  le  
 defert.  L à , perfonne  ne  leur  difputoit  le  terrein ;  
 il  ne  falloit  demander à perfonne  la permiflion  de  
 s’y   établir. 
 Le  travail des  mains  étoit regardé  comme effen-  
 tiel  à  la  vie monaftique.  La  vocation  générale  de  
 tout le genre humain  eft de  palier fes  jours à quelques  
 fondions férieufes &  pénibles. Les plus grands  
 faints  de  l’ancien  teftament  ont  été  pâtres, &   laboureurs. 
   Le travail  de  ces  premiers religieux ten-  
 do it,  d’une  part', à  éviter l’oifiveté  &   l’ennui  qui  
 en  eft  inféparable;  &   d’autre  part, à  gagner  de  
 quoi  fubfifter fans être à charge à perfonne. Ils pre-  
 noient  à  la  lettre  ce  précepte  de  Saint  Paul: »  Si  
 »quelqu’un  ne  veut  point travailler, qu’ilnemange  
 »  pas non plus ». Ils ne cherchoient ni glofe ni commentaire  
 à ce précepte ; mais  ils s’occupoient à des  
 travaux  compatibles  à  leur  état : comme  de  faire  
 des nattes,  des  corbeilles,  de la corde,  du papier,  
 ou  de  la  toile.  Quelques-uns  ne  dédaignoient  pas  
 de  tourner  la meule.  Ceux  qui  avoient  quelques  
 pièces 
 pièces  de terré, les cultivoient eux-même: mais ils  
 aimoient mieux les métiers que les biens  en  fonds,  
 qui demandent trop de foins, &  attirent des procès. 
 Ces  religieux  jeûnoient  prefque  toute  l’année,  
 ou  du  moins fe contentoient d’une  nourriture  très-  
 frugale.  Ils  réglèrent la  quantité  de  leur pain  à  12  
 onces  par jour, qu’ils diftribuoient  en  deux  repas ;  
 l’un à none ,  l’autre  au foir.  Ils  ne  portoient  ni  ci-  
 lice ni  chaîne  ou  carcan de fer ; car pour les  d-ifei-  
 plines  &   flagellations,  elles  n’avoient  pas  encore  
 été imaginées. Leurs  auftérités  confiftoient  dans  la  
 perfévérance  en  une  vie  uniforme  &  laborieule ;  
 ce qui eft plus convenable à  la  nature, que  l’alternative  
 des rudes pénitences avec le relâchement. 
 Leur  priere  étoit  réglée  avec  la même  fagefle.'  
 Ils  prioient  en  commun  deux  fois  en  24  heures ;  
 le  foir  &c  la  nuit. Une partie étant  de  bout, chan-  
 toit  un  pfeaume  au  milieu  de  l’aflemblée;  &   les  
 autres écoutoient  dans  le  filence, fans  fe  fatiguer  
 la  poitrine  ni  le  refte  du  corps.  Leurs  dévotions  
 étoient  de  même  goût,  fi  on  ofe  le  dire, que  les  
 ouvrages  des  anciens  Egyptiens,  grandes, Amples  
 &   folides.  Tels étoient  ces  premiers  moines  fi fort  
 eftimés  par  S.  Bafile  &   S.  Jean-Chryfoftome. 
 La  vie  monaftique,  en  s’étendant  par  toute  la  
 chrétienté,  commença  à  dégénérer  de  cette  première  
 perfeâion.  La  réglé  de  S.  Benoît  nous  apprend  
 qu’il  fut  obligé  d’accorder  aux  religieux  un  
 peu  de  v in , &   deux  mêts  outre  le^pain,  fans  les  
 obliger  à  jeûner  toute  l’année.  Cependant, voyez  
 combien  la  ferveur  s’eft  rallentie, depuis  qu’on  a  
 regardé  cette  réglé  comme  d’une  févérité  impraticable  
 !  Voyez,  d is -je ,  combien  ceux  qui  y   ont  
 apporté  tant  de  mitigations,  étoient  éloignés  de  
 l ’efprit de leur  réelle  vocation ;  tant il eft vrai que  
 la  nature  corrompue  ne. cherche  qu’à  autorifer  lé  
 relâchement ! 
 On  vit bientôt après  des  communautés  de clercs  
 mener  une  vie approchante  de  celle  des  religieux  
 de  ce  tems-là.: on  les  nomma  chanoines ;  &  vers le  
 milieu du  vij. fiecle, Chrodegang, évêque de Metz,  
 leur  donna  une  réglé  :  ainfi  voilà  deux  fortes  de  
 religieux  dans  le  vij.  fiecle;  les uns  clercs,  les autres  
 laïcs ;  ont  fait  quelles  en  ont  été  les  fuites. 
 Au  commencement  du  ix.  fiecle,  les  religieux  
 de S. Benoît fe trouvèrent  très-éloignés  de  l’obfer-  
 vance de la réglé de  leur  inftitut. Vivans  indépen-  
 dans  les  uns  des  autres, ils  reçurent  de  nouveaux  
 ufages  qui  n’étoient  point  écrits,  comme  la  couleur, 
   la  figure  de  l’habit,  la  qualité  de  la  nourriture  
 ,  &c.  &  ces  divers  ufages  furent des  fources  
 d’orgueil  Sc  de  relâchement. 
 Dans  le x.  fiecle, en 910, Guillaume, duc  d’Aquitaine, 
  fonda Yordre de Clugny, qui  fous  la  conduite  
 de  l’abbé  Bernon,  prit  la  réglé  de  S.  Benoît.  Cet  
 ordre de Clugny fe  rendit  célébré par la  doftrine &   
 les  vertus  de  fes  premiers  abbés  ;  mais  au  bout  
 de deux  cens  ans,  il  tomba  dans  une  grande  obf-  
 curité  ,  &   l’on  n’y   vit  plus  d’homme  diftingué  
 depuis  Pierre  le  vénérable. 
 Les deux principales  caufes de  cette chute furent  
 les  richeffes,  &   la  multiplication  des  prières  vocales. 
   Le  mérite  fingulier  des  premiers  abbés  de  
 Clugny  leur  procura  des  dons  immenfes,  qu’ils  
 euffent  mieux  fait  de  refufer,  s’ils  avoient  férieu-  
 fement réfléchi  fur les  fuites de  leur  opulence.  Les  
 moines de Clugny ne tardèrent pas de  faire la meilleure  
 chere  pofîible  en  maigre, 8c de s’habiller des  
 étoffes  du  plus  grand  prix.  Les  abbés  marchèrent  
 à grand  train ; les  églifes furent  bâties magnifiquement  
 , &   richement  ornées,  8c  les  lieux  réguliers  
 à  proportion. 
 L autre caufe du relâchement fut la multiplication  
 de  la  pfalmodie  8c  des  prières  vocales.  Ils ajoute-  
 Tome X I , 
 rent  entr’autres chofes, à la  réglé  de S.  Benoît l ’office  
 des morts,  dont  ils  étoient  les  auteurs.  Cette  
 longue  pfalmodie  leur  ôtoit  le tems  du travail  des  
 mains ;  8c  Pierre  le vénérable  fut  trompé  par  les  
 préjuges  de fon  fiecle, en  regardant  le travail corporel  
 comme  une  occupation  fervile.  L’antiquité  
 n’en jugeoit  pas ainfi;  ôc fans  parler  des  Ifraélires,  
 on  fait que  les  Grecs 8c  les Romains  s’en  faifoient  
 honneur. 
 Deux  cens  ans  après  la  fondation de  Clugny,  
 faint  Bernard  fonda  Yordre  religieux  de  Citeaux *  
 mais  il  faut  avouer  que  fon  zele  ne  fut  pas  affez  
 réglé  par  la  diferétion.  Il  introduifit  dans  l’obfer-  
 vance de Citeaux une nouveauté, qui dans la fuite  
 contribua  beaucoup  au relâchement;  je veux dire,  
 la  diftinélion  des  moines  du  choeur  &   des  freres  
 lais.  Jufqu’au  xj.  fiecle,  les  moines  fe  rendoient  
 eux-mêmes  toutes  fortes  de  fervices,  8c  s’occu-  
 poient  tous  des  mêmes  travaux. 
 Saint  Jean-Gualbert  inftitua  le  premier  des  freres 
 lais  dans fon monaftere  de Valombreufe, fondé  
 vers  l’an  1040.  On  occupa  ces  freres-lais  des  travaux  
 .corporels,  du  ménage  de  la  campagne,  8c  
 des  affaires  du  dehors.  Pour  priere,  on  leur  pref-  
 crivit  un  certain  nombre  de pater;  8c  afin  qu’ils  
 s’en  puffent  acquitter,  ils  avoient  des  grains  enfilés  
 , d’où font venus les'chapelets. Ces freres étoient  
 vêtus moins  bien  que  les  moines ,  8c  portoient la  
 barbe  longue,  comme  les  autres  laïcs.  Les  Chartreux  
 ,  les  moines  de Grandmo'nt,  &  ceux  de  Citeaux  
 ayant  établi  des  freres-lais,  tons  les  ordres  
 religieux  venus depuis, ont fuivi  leur exemple : il  a  
 même  paflé aux  religieufes ;  car  on di^ingue  chez  
 elles, les filles  du  choeur, 8c les  foeurs  converfes 
 Cette  diftinâion  entre  les  religieux  a  fait  beaucoup  
 de  mal.  Les  moines  du  choeur,  voyant  les  
 freres-lais au-deffons  d’eux ,  les ont  regardés  comme  
 des  hommes  grofliers, &   fe  font  regardés eux-  
 mêmes  comme  des  feignéurs ;  c’eft  en  effet  ce que  
 fignifie  le titre de domy  abrégé  de dominus,  qui en  
 Italie &   en Efpagne, eft encore un titre  de nobleffe  
 que  la  réglé  de  faint Benoît donnoit à  l’abbé  feul  
 dans le  xj  fiecle. 
 D’un autre  côté, les freres-convers, qu’on  tenoit  
 fort  bas  &   fort fournis,  ont  voulu  fouvent  dominer, 
  comme  étant  plus  néceffaires  pour  le  temporel  
 que  le fpirituel  fuppofé;  car il faut  vivre avant  
 que  de  prier  &   d’étudier. 
 Depuis ce tems,  les  moines  abandonnèrent  plus  
 que  jamais  le  travail  des  mains,  &   quelques-uns  
 d’eux  crurent que  l’étude étoit  la  feulé  occupation  
 qui  put  leur  convenir ;  mais  ils  ne  fe  bornèrent  
 pas à  l’étude de  l’Ecriture fainte,  ils  embrafferent  
 toutes fortes  d’études ; celle  des  canons & du  droit  
 c iv il, qui  ne  dévoient  pas  être  de  leur reffort,  &   
 celle de la Médecine, encore moins.  Rigord, moine  
 de  S.  Denys  étoit  phyficien,  c’eft-à-dire  médecin  
 du  roi Louis-ie-Gros,  dont  il  a  écrit la  vie. Si  ces  
 moines  commencerenf ces  fortes d’études par  charité, 
   ils  les  continuèrent par  intérêt, pour gagner  
 de  l’argent,  comme  auroient fait des  féculiers.  Le  
 concile  de  Reims  tenu  par  le  pape  Innocent  III.  
 en  1131 -, nous  l’apprend,  c’eft, dit ce concile, au  
 canon V I , l’avarice, qui  les engage  à  fe  faire  avocats  
 , &  à  plaider des  caufes  juftes  &   injuftes  fans  
 diftinétion.  C ’eft  l’avarice  qui  les  engage  à  mépri-  
 fer  le  foin  des  âmes,  pour  entreprendre  la  gué-  
 rifon  des  corps,  &   arrêter  leurs  yeux  fur  des  
 objets  dont la  pudeur  défend  même  de  parler. 
 Le  concile de  Latran tenu  en  12 15 , voulant  remédier  
 à  l’extrême  relâchement  des communautés  
 religieufes  de  l’un &   de  l’autre  fexe,  ordonna  la  
 tenue  des  chapitres  généraux  tous  les  trois  ans :  
 mais.ee  remede  a eu peu  d’effet; parce  que  d’ail-  
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