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Bertjiold. fcrip. x j. fa ail. tom, X , concilier , pag.
âo 2.
NICOLAS, Saint, ou NICLARBOURG {Géog.)
ville de Lorraine , avec une églife dédiée à S. Nicolas
, où l’on va en pèlerinage. Elle eft fur la Meurte
à i lieues de Nancy, 3 de Lunéville, 74 de Paris.
Long. 24. lot. 48.40. ( D . J. )
Nicolas , île de saint , (Géog.') îlede l’Océan
atlantique, 6c une de celles du Cap- verd, à 30 lieues
à l’oueft de l’île de Sel. Sa figure eft triangulaire, &
peut avoir 15 lieues de long. Elle eft montagneufe ,
& toutes fes côtes font ftériles. Sa capitale , qui
porte le même nom , & qui eft au fud-oueft de l’île,
eft une des plus peuplées des îles du Cap-verd. Il y
a un gouverneur qui dépend de celui de Saint-Jaeo.
Long. G. 5z . Lut. 1 G. 4S. ( D . J. )
N ICOLO , SAN , {Géog.') île du golfe de Venife,
& la plus grande des trois qu’on appelle Tremiti. Elle
eft au levant de celle de San Domino, & au midi de
celle de Caprara. Long. 3 3 . 12. lat. 42. y. (D . J.)
NICOLOTTI & CASTELLANI, {Hifl. de Ven.)
ce font deux partis oppofés parmi le peuple de Venife
, qui tirent leurs noms de deux églifes de cette
ville ; ils forment deux efpeces de fa&ions , qui en
viennent quelquefois aux mains ; mais le confeil des
dix ne toléré ces deux partis, qu’autant qu’il n’y a
point de fang répandu dans leur querelle. Cette république
ariftocratique pourroitfans doute éteindre
peu-à-peu l’animofité populaire des deux faélions,
mais elle aime mieux la laifler fubfifter, dans la
crainte que ces deux partis ne fe réunifient, pour
tramer quelque complot contre le fénat, ou contre
la noblefle. (Z)./.)
NICOMÉDIE, {Géog. anc. & mod.) ville d’Afie,
capitale & métropole de la Bithynie, fur la Pro-
ponride, entre Chalcédoine & N icée; elle eft aujourd’hui
nommée Comidia par les Italiens.
Nicomède , grand-pere de Prufias , la bâtit vis-à-
vis d’Aftaque , 6c lui donna fon nom. Cette ville
plus d’une fois afliégée , éprouva les malheurs de la
guerre, jufqu’à ce qu’une colonie d’Athéniens étant
venus la repeupler, elle fe releva de fes pertes &
devint très-floriffante.
Ce fut à Nicomédie qu’Annibal, après avoir perdu j
la bataille de Zama , fe réfugia vers Antiochus &
Prufias, rois de Bithynie : cependant cet infortuné
capitaine , craignant que ces princes ne le remif-
fent entre les mains des Romains qui l’avoient en- *
voyé demander, fe donna la mort à lag e de 64 ans,
183 ans avant J. C.
Ammian Marcellin appelle Nicomédie la mere des
villes de Bithynie. Paufanias dit que c’étoit la plus
grande des villes de ce royaume. Pline l’hiftorien
lui donne le titre iïUrbs proeclara ; & Pline fon nev
eu , qui fut prêteur de Bithynie, ne parle pas de
Cette ville avec moins d’éloge.
Elle a été une des premières qui ait reçu la foi
chrétienne ; 6c c’eft par celle que commença la per-
fécution fous Dioclétien. Ce fut près de cette ville
dans un bourg nommé Acciron, que Conftantin, â<*é
de 66 ans, mourut d’unefievre chaude l’an de J. C.
340. Quelques auteurs prétendent que cet empereur
avoit alors adopté l’arianifme, 6c qu’il étoit venu à
Nicomédie, où il reçut le fécond bâpteme que les
Ariens exigeoient.
Quoiqu’il en foit, Nicomédie difputa long-tems à
Nicée la primatie de la province de Bithynie. Mais
l’un & l’autre font également tombées fous la puif-
fance de l’empire ottoman.
Nicomedie eft toujours une ville confidérabled’Afie
, dans la N atolie, capitale de Beclangial, avec un
archevêque g rec , fuffragant de Conftantinople. On
y compte 2 5 à 30 mille âmes grecs, arméniens, juifs
& turcs, qui y commercent, Elle eft fituée très-
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avantageufement pour le trafic fur le golfe du même
nom ; oc elle couvre tout le penchant d’une petite
colline embellie de fontaines, & chargée d’arbres
fruitiers, cle vignes, & de grains. On y trou voie
encore en inferiptions dans le dernier fiecle, de quoi
: fatisfaire fa curiofité.
La plupart des vaiffeaux , faïques, barques 6c autres
bateaux des marchands de Conftantinople , fe
fabriquent à Nicomédie ; mais les turcs ne réufliffent
pas mieux dans la conftruélion des bâtimens de
mer, que dans l’archite&ure civile 6c militaire.
Cette ville eft à 14 lieues N. O. d’Ifnich , 20 S. E.
de Conftantinople. Long. 4y. 28. long. 40. 4G.
Am en , célébré philofophe & hiftorien , né à Nicomedie,
fleuriflbit fous les empereurs Adrien, An-
tonin & Marc-Aurele. Il fut dans fa partie prêtre de
Cérès & de Proferpine; Epiâète l’inftruifit dans la
morale j 6c fon mérité eminent lui valut l’amitié de
Pline le jeune. Adrien lui donna le commandement
de la Cappadoce, dans lequel il fe diftingua parles
talens militaires.
Nous avons de lui en 7 livres une hiftoire d’Alexandre
le Grand ; la bonne édition eft Lugd. Batav.
en,*74°» in-fol. Nous avons une traduélion fran-
çoife par M. d Ablancourt. A Paris, chez Auguftin
Courbe, 16 5 19 in~8°. Elle eft fort bonne. Il n’y a
que quelques exprefiions qui ont un peu vieilli. C ’eft
un ouvrage très-eftimable que celui d’Arrien, quoi-
qu on n’y trouve point ces grâces & cette douceur
dans le ftyle, qui ont pu faire appeller fon auteur un
fécond Xenophon. Il écrivit plufieurs autres ouvrages
qui ne nous font pas parvenus. Photius le fait
auteur d’une hiftoire de Bithynie, d’une hiftoire des
Alains, 6c d’une hiftoire des Part hes, en 17 livres ,
dont on doit regretter la perte. ( D . J. )
NICOMIA, 1. f. {Hifl. nat.) nom donné par "Wood-
ward à une elpece d’agate grisâtre, avec des veines
rouges ; elle eft très-dure , demi-tranlparente, fait
feu trappée^ avec de l’acier ; on en trouve dans la
province d’Y o rk , & en plufieurs autres endroits
d’Angleterre, où elle eft par couches ; quelquefois
I elle a une couleur noirâtre & obfcure , comme le
Jilex ou caillou. On l’appelle aufli chert 6c ubern en-
anglois.
NICONIA, {Géog. anc.) ville du Pont, que le
géographe Etienne met à l’embouchure de l’Ifter. Ce
pourroit être le Nicomiun que Ptolomée, liv. I l lm
ch. x . place dans la bafle-Myfie. {D . J.)
Nicon ia, (Géog.anc.) ville du pays desGèfes ,
félon Strabon, liv. VII. qui la place avec Ophiufa ,
à 120 ou 140 ftades au-deûus de l’embouchure du
fleuve Tyra.
NICOPOLIS, {Géog.) ce mot fignifie ville de la
victoire, ville fondée à caufc de la victoire. Romulus ,
Bacchus , 6c Caftor bâtirent des villes dans les lieux
ou ils avoient triomphé, ou établirent des colonies
dans les lieux dont ils avoient chalfé les anciens ha-
bitans ; c ’eft ce que Pompée, C é fa r , Augufte, T itus
, Trajan & autres empereurs imitèrent, en donnant
aux villes qu’ils éleverent le nom de Nicopolis.
C ’eft pourquoi nous trouvons dans l’hiftoire plufieurs
villes de ce nom. Nous allons tâcher de les diftin*
guer avec exactitude.
Nicopolis , {Géog. anc.) ville de la Grèce, dans
l’Epire, à l’entrée du golfe ci’Ambracie, fur la côte
feptentrionale, à l’oppofite de la ville d’ACtium,
Cette ville doit fa fondation à Augufte , qui la fit
bâtir pour être le monument de la victoire qu’il avoit
remportée fur Antoine à la célébré journée d’Ac*
tium.
Ce fait hiftorique eft marqué par deux médailles,
qui repréfentent toutes deux d’un côté la tête d’Au-
gulte, avec cette infeription grecque, lifiecrrcç
Augufte fondateur y 6c au revers, l’une a au milieu
d’une
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d’une couronne à becs de vaiffeau une palme avee
ces mots, îtpet nmo'&oMç , la facree Nicopolis 6c
l’autre à la tête d’un fanglier percée de deux flèches
avec ce mot autour Nuno^oMaç, Nicopoteos. C ’étoit
la tête du fanglier calydonien, qui étoit gardée à Té-
gée dans le temple de Minerve, 6c qu’Augufte fit
tranfporter à Nicopolis, pour punir ceux de Tégéé
d ’avoir fuivi le parti d’Antoine.
Ce prince n’oüblia rien pour rendre fa nouvelle
ville recommandable dès les commencemens. Strabon
, liv. VII. p. j 2J. dit qu’il y attira les habitans
des villes voifines ; 6c Paufanias nous a confervé le
nom de deux peuples qu’il raffembla ; il les appelle
Ambraciotce & Anactorii. Pline, liv. IV. ch. v. nomme
la Nicopolis d’Epire, ville libre : Tacite , annal,
liv. V. ch. x. lui donne le nom de colonie romaine.
Comme il y avoit déjà plufieurs villes nommées
Nicopolis ; pour diftinguer ce lle - c i , on l ’appella
A ch.lice Nicopolis y ou Actia Nicopolis.
S* Paul pafla dans cette ville l’hiver de l’an 64 de
J. C. 6c manda à Tite de l’y venir trouver. Tit. iij. v.
12. Ceux qui croient que la ville de Nicopolis , où S.
Paul pafla l’hiver , n’étoit pas celle de l’Ëpire , mais
la Nicopolis de Thrace à l’entrée de la Macédoine,
fur la riviere de Nefle, fe trompent ; car cette dernière
n’exiftoit pas encore. La Nicopolis d’Augufte
fe nomme aujourd’hui Prevefa, fur le golfe de Larta.
Nicopolis, ou N ic o p o l i s ad Hæ m u m ,
{Géog. anc.) ville de la Thrace au pié du mont Hé-
mus, vers la fource du fleuve Jatrus. Elle étoit différente
d’une autre Nicopolis aufli dans la Thrace,
fur la riviere de Nefle , dont nous parlerons bientôt
.N
icopolis , {Géog. anc.) ville de la bafle-Mæfie
fur riatrus, à l’embouchure de ce fleuve dans le
Danube. Pour la diftinguer de Nicopolis fur l’Hémus,
bâtie aufli fur l’Iatrus ; on l’appelloit Nicopolis ad I f
trum, Trajan en fut le fondateur, félon Ammien
Marcellus, liv. X X X I . ch. xvj. & il la bâtit après fa
.vi&oire fur les Daces.
Nicopolis, owNicopolis adNessum , {Géog.
anc.f ville-delà Thrace fur la riviere de Nefle ou
N elte, à la gauche , à quelques lieues au-deflùs de
fon embouchure. Elle fut fondée par Trajan. Ptolomée
, liv. III. ch. x j. la place dans les terres entre
Pantalia & Topiris. Nous avons quelques anciennes
médailles de cette ville;elle y eft furnommée ULpia
ou Olpia, ce qui revient à la même choie : car quelquefois
dans les médailles on met o pour n. L’inf-
cription d’une de ces médailles qui fe trouve dans
le recueil de Spanheim , eft conçue en ces termes.
OvX'ie nwo'woMoç nrpoir vtço, c’eft- à-dire ULpice Nicopo-
leos ad Neflum.
. Nicopolis , {Géog. anc.) ville d’Egypte aux environs
d’Alexandrie. Jo eph de Bello Jud. hv. IV.
ch. xiv. parle de cette ville en décrivant la route que
prit Titus pour fe rendre d’Alexandrie en Judée, &
il la met à vingt ftades de cette derniere ville. Dion
Caflius, liv. X V .p . 4S6. nous apprend qu’Augufte
en fut le fondateur ; qu’il la bâtit dans le lieu où il
avoit donné la bataille ; qu’il lui donna le même
nom, & lui accorda le privilège des mêmes jeux
qu il avoit accordés à la ville de Nicopolis en Epire.
Nicopolis, {Géog.anc.) ville de l’Arménie mineure.
Strabon nous apprend qu’elle fut bâtie par Pompée.
Pline, l. VI. c. ix. 6c Ptolomée, liv. V. ch.vij.
en parlent. Ce dernier la met au voifinage des montagnes.
Pour la diftinguer des autres Nicopolis, on
1 appella Nicopolis Pompeii, du nom de fon fondat
e u r , comme nous l’apprenons de Dion Caflius,
^mi Dans le moyen âge elle fut la fécondé
yule de la première Arménie , 6c devint un fiege
cpifcopal , fuffragant de Sébafté. Qn la nomme
maintenant Gianich ; elle eft fur la riviere de Çérau-
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ne , à too lieues d’Erzérom, 90 de Cagny ; c’eft un
fiege de juftice 6c de gouvernement chez les Turcs.
Long. 55. 30. lat. 3 g. i5 .
Nicopolis, {Géog. anc.) ville de Bithynie fur le
Bofphore, ou dumoins dans le voifinage. Pline &
Etienne le Géographe font les feuls anciens qui faf-
fent mention de cette ville ; 6c ce dernier fe contente
de l’appeller Nicopolis de Bithynie. Le P. Har-
/douin prétend que c’eft aujourd’hui Scutari.
Nicopolis , {Geog. anc.) villede l’ Afie mineure.
Ptolomée, /. V. ch. vïij. la place entre Caftabola &
Epiphania. Strabon , liv. X IV . p . Gy G,, la met au
nombre des villes qui font fur la côte du golfe If-
fus.
Nicopol is, {Géog. anc.) auparavant nommée
Emmaùs ; ville de la Paleftine. Elle commença , félon
quelques auteurs , à porter le nom de Nicopolis
fous l’empereur Alexandre, fils de Mammée. Ce n’étoit
avant cela qu’un bourg qu’on nommoitEmmaiis.
Selon Sofomène , Vefpafien l’érigea en v ille , en lui
donnant le nom de Nicopolis , Iorlqu’il y eut envoyé
une colonie. Ce bourg avoit été brûlé par Varus ,
& la ville devint évêché fous les empereurs chrétiens.
NICOSIA ou NICUSIA , ( Géogr. ) petite ville
de Sicile dans le val Démona auprès de la riviere de
Cérame, entre Trachina 6c Calacibetta. Quelques-
uns croient que c’eft l’ancienne Erbita de Ptolomée,
ou comme Ciceron'écrit Herbita par une afpiration,
NICOSIE ou LEUCOSIA, ( Géogr. ) anciennement
Leucotluea , 6c par d’autres Leucofia, capitale
de l’île de Chypre. Elle eft fituée dans la grande plaine
de Maffarée à une journée de la mer , 6c bâtie à
la façon des Orientaux. Il y a de belles moiquées 6c
un achevêque grec. C ’eft la réfidence d’un bacha.
Long. 5 1. 10. lat. $5, 2.
N1C O T E U X , f. m. pl. ( terme de Couvreur!) morceaux
d’une tuile fendue en quatre , dont les couvreurs
fe fervent aux folins & vuilées.
N ICO TER A , (Géogr. ) petite ville d’ Italie au
royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure,
avec un'évêché fuffragant de Reggio. Elle ;e!: près
de la mer fur le haut d’une montagne , félon Bau-
drand. Cette ville eft ancienne comme il paroît par
le détail d’Antonin ; Léander aflùre qu’on la nomme
aujourd’hui Nicodro. Long. 3 j . 5 or lat. 3 8. g o . ■
NICOTIANE, f. f. TABAC , {Hifl. nat. Bot.) ni-
cotiana, genre de plante à fleur monopétale, en forme
d’entonnoir, & profondément découpée. Le piR
til fort du calice, il eft attaché comme un clou à la
partie inférieure de la fleur, 6c il devient dans la fuite
un fruit membraneux , oblong ou arrondi & divifé
par une cloifon en deux logés qui renferment plufieurs
femences attachées à un placenta. Tourne-
fort, Inft. rei herb. Voye£ PLANTE 6-Ta BAC.
N1CO URIA , { Géog ) île de l’Archipel à un mille
de celle d’Amorgos. C’eft une roche efearpée, ou
proprement c’eft un bloc de marbre au milieu de la
mer. Il eft peu élevé , 6c a environ cinq milles. de
tour. On n’y voit que des chevres 6c des perdrix
rouges d ’une beauté furprenante, mais qui font maigres
6c coriaces. {D. J .)
N IC O Y A , ( Géogr. ) ville de l’Amérique feptern
trionale , dans la nouvelle Efpagne , fur la côte de
la mer Pacifique, au fond du golfe des Salines. Long.
2^2. lat. q.
NIESARA, ou NEOCCESAREA, ( Géog. ) ville
de l’empire ottoman dans la Natolie, avec un archevêché
grec, qui eft le cinquième fous le parriarchat
de Conftantinople. Quoique cette ville loit prelque
ruinée , elle eft encore la métropole de la Cappa-
doce ; 6c l’on doit ajouter qu’elle a été la pair e de
S. Grégoire thaumaturge, ou le faifeur de miracles ;
ce qu’il y a de plus sûr , c’eft qu’il éioit diiciple d’Q