
ne difpute entre les deux géomètres qui s acculèrent
réciproquement de s’être pillés. On peut voir
les pièces de ce procès dans les a&es de Léïpfic de
Î7 i6 ; & dans les oeuvres de M. Bernoully, imprimées
à Laufanne in-40. en 1743. Quoi qu’il en lo it ,
voici lé précis de la théorie de M. Jean Bernoully ;
elle confilte en général à chercher d’abord quelle
devroit être la gravité dans un pendule fimple, de
même longueur que le compofé . pour que les deux
pendules fi lient leurs ofcillations dans un tems égal. 11
faut pour cela que le moment des deux pendulesloit le
même; enluite au lieu de ce pendule fimple d’une longueur
connue, Si d’une pefanteur fuppoiée, M. Ber-
noully fubftitue un pendulelimpleanimé par lagravite
naturelle,& il trouve aifément par une fimple proportion
la longueur que ce nouveau pendule doit avoir
pour faire les vibrations en même tems que l’autre.
Quoique la méthode de M. Bernoully (oit affez
fimple, elle peut encore être Amplifiée-, même en
faifant ùfage de fon principe, comme je l’ai démontré
dans mon traité de dynamique , L IL c. nj.probl. / .
Si j’ai d’ailleurs donné en même tems une méthode
particulière extrêmement fimple pour réfoudre ce
problème. Voici une idée de cette méthode.
Il eft certain que les corps B ,H , F , D , ne pouvant
décrire les lignes B N , H M , I L , D K , décrivent
des lignes B C , H 1 , F G , D E , qui font en-
tr’elles comme les diftances A B , A H' , A F , A D ,
au point de fufpenfion A ; d’où il s’enfuit que toute
la difficulté fe réduit à connoître une de ces lignes
comme B C ; or au lieu de fuppofer que les corps
B , H , F , D , tendent à fe mouvoir avec les vitef-
fes B N , HM\ F L , D K , on peut fuppofer, ce qui
revient au même, qu’ils tendent à le mouvoir avec
les vîteffes B C - C N , H l — l U , FG + G L ,
D E - f E K , Si comme de ces vîteffes il ne refte que
les vîteffes B C, H I , F G, D E , il s’enfuit que fi les
corps£,//j F ,D , n’avoient eu que les vîteffes — CN,
— I M ,'G L , £ K , la verge A B feroit demeurée en
repos; Voyez D y n a m i q u e . Donc par la nature du
levier on aura — B x C N x A B — H x l M x A H
4- F x G L x A -F-f D x E K x A D = o .O r dans
dans cette équation il n’y a qu’une feule inconnue,
piiifqu’en fnppolànt B C donnée , tout le refte eft
donné ; on aura donc par cette équation la valeur
de B C , Si par le rapport de B C à E N , on connoi-
tra le rapport de la vîteffe du pendule compofé à
celle d’un pendule fimple qui feroit de la longueur
de B A ; d’où il s’enfuit qu’on trouvera facilement
la longueur du pendule fimple ilocrone au pendule
compofé , en cherchant un pendule dont la longueur
foit à A B comme B N eft à B C. Voyez fur cela mon
traité de dynamique , l. JL ch. iij.probl. 1. vous y
trouverez d’autres remarques curieufes fur le problème
dont il s’agit ici.
Centre d'ofcillation d’un pendule, eft donc proprement
, fuivant ce qu’on vient de dire, un certain
point pris dans ce pendule, prolongé, s’il eft nécef-
faire, Si dont chaque vibration fe fait de la même
maniéré que fi ce point feui & ifolé étoit fufpendu
à la diftance où il eft du point de fufpenfion.
Ou bien, c’ eft un point t e l, que fi on y fuppofe
r.amaffée route la gravité du pendule compofé , fes
’■ différentes ofcillations 1e feront dans le même tems
qu’auparavant.
Ainfi la diftance de ce point au point de fufpenfion
eft égÿle , comme on vient de le; dire , à la
longueur du pendule fimple, dont les ofcillations fe-
roient ifocrones à celle du corps fufpendu. Voyez
C e n t r e . Chambers. '
On appelle auffi en général ofcillatio» le mouvement
d’un corps qui va & vient alternativement en ' iens contraire comme un pendule. Ainfi, par ex.emp
i e , u n c o r p s f o l i d e p l a c é f u r u n f l u i d e p e u t y faire
d e s ofcillations, l o r l q u e c e f o l i d e n ’ e f t p a s e n r e p o s
p a r f a i t ; f u r q u o i voye^Varticle F l o t t e r . ( O )
- Os c il la t io n , (Antiquit. grecq. &rom.)e fp e ce
de balancement que les anciens avoient imaginé
pour donner une apparence de fépulture à ceux qui
le défaifoient eux-mêmes ; car on croyoit que leurs
mânes ne pouvoient jouir d’aucun repos , Si 1 on y
remédioit par Yofcillation , qui confiftoit à attacher
à une corde , une petite figure qui repréfentoit le
mort ; on balançoit enluite cette figure dans 1 a ir , Ô£
enfin on lui faifoit des funérailles. Dans le beairta-
bleau de la prife de Troye par Polygnotte, on voit,
dit Paufanias , Ariadne affile fur une roche. Elle
jette les yeux fur Phèdre fa foeur, qui, élevée de
terre , & fuipendue à une corde qu’elle tient des
deux mains , femble -fe balancer dans les airs. C ’eft:
ainfi , continue l’hiftorien , que le peintre a voulu
couvrir le genre de mort, dont on dit que la mal-
héureufe Phèdre finit fes jours. (D. / .) r:.- ^
OSClTATlONa f f. mot francifé du latin ofeita-
tio, qu’on emploie quelquefois en Médecine pour
bâillement. Voyez BAILLEMEN T.
OSCLAGE, f. m.(Jurifprud.) Si par corruption,
ochioi, oujcîttge, ouclage, & onclage, du latin ofeu-
lum, eft le nom que l’on donne au douaire dans
quelques coutumes, comme celle de la Rochelle.
Ce terme paroit venir de ce qui fe pratiquoit autrefois
chez les Romains. Après que les futurs conjoints
avoient été accordes , ils fe donnoient réciproquement
un baifer, qui failoit partie de la ceremonie,
ce baifer étoit nommé ofculum. Çette cérémonie
étoit fuivie des -préfens que les futurs époux
fe faifoient l’un à l’autre, Si comme le baifer, ofcw-
lum, étoit regardé comme le gage du mariage, les
dons faits de la part du futur époux étoient cenfés
faits pro ofeulo, ce qui leur a apparemment faitdon-
m r le nom d'ofclage, dans les coutumes dont on a
parlé. . ■
Le droit d'ofilage tient lieu du douaire, & reffem-
ble plus particulièrement à l’augment de dot.
Dans la coûtume de la Rochelle \'ofclage eft de
la moitié de la dot qui entre en communauté, ce
qui s’appelle tiers en montant.
11 n’eft pas dû fans ftipulation, laquelle ne peut
être faite que par contrat .de mariage ; il n’a lieu
qu’en cas de renonciation à la communauté.
De droit il ne fe regle qu’à proportion de la partie
de la dot aftuelle qui entre en communauté, mais
on peut par convention le rendre plus fort.
Il eft toujours dû à la femme fans retour.
La femme peut toujours le demander, quoique la
dot n’ait pas été p ayée, pourvu qu’elle fût réelle.
Le douaire Si Vofclage peuvent concourir enfem-
ble lorlqu’on eft ainfi convenu par le contrat de
mariage.
Il n’eft pas ordinaire de ftipuler 1m,ofclage en cas
de fécondés noces de la femme; cependant cette
convention n’eft pas prohibée. -’.v "p j
Enfin l'ofclage n’eft: dû que par le décès du mari.
Sur ce .qui concerne ce droit, voye^ Le Gloffaire de
Lauriere , & M. Valin enfon Comment, fur la coût,
de la Rochelle , tom. IL pag. 5$i. (A )
OSCOPHORIES, f. f. pl. ( Hiß. anc. ) fêtes infti-
tuées par T helée, en mémoire de là viûoire fur le
minotaure, par laquelle il avoit délivré les Athéniens
du tribut defept jeunes gens qu’ils envoyoient
tous les ans en Crete , pour être dévorés par ce
monftre. Voye* M i n o t a u r e .
Le nom <Vdjcophories vint des mots grecs oo-«»,
branche de vigne chargée de grappes, Si <pspo J e porte.
Plutarque dit que ces fêtes furent ainfi nommées,
parce que Thefée les inftitua à fon retour à Athènes,
Si qu’on étoit alors dans le tems des vendanges; &
d’autres parce qu’elles furerit inftituées en l’honneur
de Minerve & de Bacchus qui avoient affifté Thefée
dans cette entfeprife ; quelques - uns veulent qu’on
y honorât Bacchus Si Ariane.
Dans les àfeophories tous lés jeunes gens qui
avoient leur pere Si leur mere, prenoient des habits
de fille.& coiiroient au temple de Bacchus & à celui
de Minerve , ayant des grappes de râiliri dans
leurs hiairts. Celui qui y arrivoit le preihier étoit
déclaré vainqueur, Si offroit un facrifice en verfânt
une liqueur qui étoit contenue dans une phiole , &
tompofée de vin, de miel, de fromage, de fleurs;
Si d’hùile. Voye{ Varticle OsCHOPHORIES.
O S CULUM P A C IS , f. n. (Théologie. ) baifer de
paix ; c’etoit autrefois la coûtume dans l’Eglife, que
pendant la célébration de la meffe, après que le
pretre avoit fait la cônfécrâtibn & proféré ces paroles;
pax Do mini vobifeum, la paix du Seigneur
foit avec vous, les fideles s’embraffoient les uns &
les autres, ce qui s’appelloit le baifer de paix:
Après que Cette coutume eut été abrogée, oh en
inrroduifit ime autre qui eft, que le prêtre ayant
proféré les paroles ci -deflus, le diacre ou lous-
tliacre donnoit à baifer ail peuple une image qii’on
appelloit la-paix, c’eft ce qui fe pratique encore en
partie dans l’églife de Paris, où après Vagnas D é i ,
deux âcolythes ou enfans de choeur vont préfenter à
baifer au clergé unetefpece de reliquaire;
Dans d’autres diocèfes, aux meffes folemnélles,
le célébrant, après Vagnus D e i, donné le baifer de
paix au diacre en lui difant ,pax tibi frater & Eccle-
j ix fancloe Dei. Celui - ci répond, & cum fpiritu tuo.
Le diacre la donne enfuite aii foudiacre, puis au
premier choriflé, celui-ci au fécond, & ceux-ci donnent
chacun de leur cote le bàifer de paix à l’eccléfia-
ftique qui occupé la première ftale, celui-ci à foh
Voifiri, & ainfi de fuite en répétant les mêmes paroles.
On voit que cette cérémonie retient l’idée de
1 union Si de la charité que la primitive églifé exi-
geoit entre fes enfans;
OSCULATEUR, adj. en Géométrie, rayon ofcû-
lateur d’une courbe, eft le rayon de la développée
de cette courbe ; Si cercle ofculateur eft le cercle
qui a pour rayon le rayon de la développée, Voyei
O s cu la t io n & D év eloppé.
On appelle ce cerclé ofculateur, parce qu’il em-
btâffe pour-ainfi-dire là (développée en la touchant
; car il la touche Si il la coupe tout-à-la-fois,
étant d’un côté à la partie concave de la courbe*
& à l’autre' à la partie convexe.
Dans le cercle tous les rayons ofculaieurs feint
égaux, & font ie rayon même du cercle ; la développée
dù cefcle n’étant qu’un point.
Lorfque la courbure eft finie , le rayon ofculateur
èft fini; lorfqu’elle eft infiniment petite', le rayon
ofculateur eft infini, & enfin lorfqu’elle eft infiniment
grande, le rayori^oftulatéur è f t = b . V. C o u r b u r e .
Nous avons promis au mot E n g e n d r e r , que nous
donnerions ici de nouvelles.remarques fur les courbes,
qui en fe développant s’engendrent en elleS-
memes ; mais ayant vû depuis que le {avant M. Euler
a traite profondément cè fujet dans Te tàm. X I I ;
des anciens Mémoires de Petersbourg, nous y renvoyons
le leûeur. (O)
OSCULATION, 1. f. ou baifèment, terme en
ùfage dans la théorie des développées. Soit P C la
develbppee d’une courbe ; un cercle décrit du Doint
C comme centre ( Pl. analyf fig. ,2. ) & du rayon
de la développée MC, eft;dit baifer, en M, la deye-
lOppee, & M. Huyghens, inventeur des devélbp-
pees, a appelle ce point M , point d'ofculation , ou
point baifant. Voye^ D EV E LO PP E E .
a l i g n e eft appellée rayon ofculateur, Si le
cercle deent au rayon M C ; èïreli MutaUurU
I orne X I i
, cercL baifant, V OS CULATEUR.
La développante P C F , eft le lieu des centres dé
tous les cercles qui baifeiit la développante A M ,
décrite par le développement de la courbe B C F.
Voyez DEVELOPPEMENT & DEVELOPPANTE.
L a ihéône de Vofçùlatioh eft due à M. Leibnitz,
qui a le premier enfeigné la maniéré de fe fervir
des développées de M. Huyghens, peur mefurer la
courbure des courbes,, Voyez C ourbure.
fl appelle auffi ofculàtion en Géométrie; le point
d attouchement de deüx branches d’une courbe qui
fe touchent. Par exemple , fi on a y = \ / x+ y/x3 '
il eft ailé de voir que la eburbe à deux branches
qui fe touchent au point où x = o , à caufe que les-
radicaux emportent chacun le figne -f- Si —. Voye^
Branche & Courbe.
Le point d'ofculation différé du point de rebrouf-
fèmenc (qui eft auffi ün point d’attouchement de
dêux branches); en ce que dans jcelui-ci lès deux
branches finiffent au point de rebrouftemeht, Si né'
paffent point Su - delà ,■ au - lieu que dans le point
d'ofculation les deux branches exiftent de part Sc
d ’autre de cé point. Dans la fig. 14: n°, 1. d’analyfe;
D eft tin point d'ofculation 5 & dans la fig. 6. G où
C eft un point de rebrouffement; Voyez E lbrous-
SEMENT. U ofculàtion s’appelle embrafjerhent quand
la concavité d’urté des branches embraffe la convexité
de i’aütre, c’eft-à-dire quand les deux branches
qui. fe touchent font concaves Ou convexes
du même côté. (O )
O S É , participe d’OsER.
OSER, v; a6f; ( Gram. ) avoir le cotirage d’entreprendre
une ehofe hardie , périllèufe, difficile. Q u’il
(fe*? Celui qui ofe a mefuré en lui-même fes forces
avec fon entreprife.
OSÉE, ( Théol. ) le premier des douze petits pro-,
phêtes : on regarde fes livres cômine les plus anciens,
les plus prophétiques que nous ayons. Quoi-
qu’Amos Si Haïe aient paru lotis le règne d’Olias
ainfi qu'Qfet ; celui - ci les a précédés de quelques
années. II eft pathétique, court, v if, & fententieux;
L é prophète, qubiqu’infpiré, a toujours le carac-.
tere de l’homme; en parlant par fa bouche, Dieu
lui làiffe fes préjugés, fes idées, fes pallions , les
exprëffionS, fon riiétier, s’il en a un.
OSEILLE, f; fi ( Hiji. nat. Bot. ) dcetôfà, genre
de plante à fleur fans perales, compofée de plufieurs
étamines foütenùes par un calice à fix feuilles. Le
piftil dévient dans la fuite une femence triangulaire,
enveloppée d’une capfule formée par trois
feuilles du éalicè, les trois autres fe flétriffent.
Tourhefott, In fl. rei herb. Voyez Plante.
Parmi les trènte-ùne efpeces d’ ôfeille que comptent
les Boraniftes , il y eh a deux principales qui font
en ùfage dans la Médecine & dans les cuifines, fa-
Voir Vdfeille ordinaire & la ronde.
L'ofeille ordinaire, acetofa vulgaris, àcetofà pra~
téhjis, oxalis pràtehfis, a la racine fibréufe, longue*
jaunâtre, amere, Si ftyptique ; fes feuilles font alternes
, grandes d’une palme Si plus; pointues*
échàncréès, Si à oreillès du côté qu’elles tiennent
à leur qùeuê, d’un vefd foncé, acides', & fuceulèn-
tes. Sa tige eft cannelée; longue d’ûfie coudée, &
branchue ; elle porte des fleurs fans pétales, chargées
d’étamines garnies de fommets jaunâtres* Sc
qui s’élèvent d’un calice compofé de fix feuilles.
Ray bbferve que dans cette èfpèce de plante il y
a des fleurs ftérilès ou incômplettes, & d’àufres fertiles
ou complèttës. Les fleurs ftérilès ne portent
point dé fruit, & le piftil de celles qui font fertiles
fe changent en une graihe triangulaire,'de couleur
dé châtaigne, luifante, enveloppée dans unë
R R r r ij