Orient étralnoffial, lignifie le point de l’hor'ifon
où le l'olcil le lè v e , quand il eft dans leqiintein ,
c ’eft-à-dire, quand il entre en ânes ou en hbra. Voyet
Pk ikt em s & Au tom n e . , , . ,
O fient crêté , eft le point ou le foletl le leve. au
commencement de l'été, dans le tems des plus longs
,0 Otijni d’hiver, eft le point: oitle foleil f t leve au
folftice d’hiver , dans le.s tems dés, plus écarts joqrs.
Charniers. ( O ) ,, ’ - '
S f P f f i B n f f l facrie.y les Hébreux defi-
gnoieot l’orient par kedetr. , qui lignifie le .4*
rentendoient louvcnt par rapport a la Judee ; rmigi
al, oriente vcncrnnt, Math. ij. ' • les mages vinrent
de l’Arabie ou de la Chaldéo , pays H i H ®-
rient de la Judée- Ils l’entendoient suffià.1, e g çw le
la ville de Jérulalem ; qui mens eft contra Jernjalem
ad orientent. Zach. .vie. 4. la montagne des oliviers
cil vis-à-vis de Jérufalem vers [’orient. Ils l enten-
doient encore par rapport au tabernacle I WSlBé
dieito feptïes ad. orientent, L evit .x r j. ’ 4- Ils preaoicnt
mêmè ce mot ablôlumcnt, ficutfuigur exil ab oriente
Marc, XXIV. rey Orient lignifie quelquefois en
général- un pays éloigné , qui Jufeitant SMSM g a i
flum, II. x lj. z. qui a fait fortir Uj.mfte de: l orient.
Enfin, il le prdîid pour J ,C . le fôleil_de ],uft,ice ,v i-
Jîtavit nos orïens ex alto , Luc , J. 7#. Jeius-Chnft
nous eft venu viliter d’en-haut. ( O . J .)
OaiENT »«SW*B M a B l Ç’eft. mnfi quon ap-
îiella l’empire romain, iorfqus Conftantiii par la
vanité de faire une viUe nouveUe , 8c de lui d?nWr
Ion nom , transporta le trône à l'ir.ance. Alors on
vit Rome prefque entière paffer en o r ien tles grands
y menèrent leurs efclaves, c’eft-à-dire prelque » u t
lé peuple, & l’Italie fut privée de les habitons, Par
cette divifion dufeeptre les richeffes allèrent a Con-
ftantinoplc, & t’empire d’occident le trouva ruine.
Toutes Tes nations barbares, y firent des învafcns
confécùtives; il ailade degré en degre de la deçà,
dençe à la' chine, jufqu’à ce qu’il s affama tout-a-
coup Ions Arcadius & fous Hononus.
Juftinien. reconquit à, la vérité l’Afrique & 1 Italie
par la valeur dé Bélifaire ; mais à peine turent-
elles fubjuguées, qu’il fallut les perdre. D ailleurs
Juftinien défola les fujets par des impôts exccllus ,
& finalement par un zele aveugle lur les matières
de religion. Animé de cette fureur, il dépeupla Ion
p a y s , rendit incultes les provinces, 8c B ,ayoT
augmenté le nombre i » . fidèles., ‘ lorlqu il n avort
fait que diminuer celui des hommes. Par la H g
deftruélion des Samaritains, la Paleftine devint dé-
ferte, 8c il affoiblit juftement l’empire par zele pour
la Religion, du côté par oit quelques régnés apres,
les Arabes pénétrèrent pour là détruire.
Bien-tôt toutes les. voies furent bonnes pour mon
ter fur le trône : un ccntcnier nommé K « > , y : a
élevé par le meurtre. On y alla par les preiages ,
par les foldats, par le clergé, par le fénat, parles
payfans, par le peuple de Conflantmople, par celui
des villes, des provinces, par le brigandage., par
l ’affaffinat : en un mot, par toutes fortes de. crimes.
Les malheurs de l’empire croiffant dcjourenjour,
on fut naturellement, porté à attr&uer les mauvais
fuccès dans la guerre, & les traites hontepx dans la
pa ix, à la. conduite dé ceux qui g°uy f,r" J ien!' Les
révolutions,firent les révolutions; 8c 1 effet devint
lui-même là caiife. Comme les Grecs avoient vu
paffer fucceffivemçnt tant de diverfes raunbes lur le
trône, ils n’étoient. attachés à aucune ; 8c laLortune
ayant pris des empereurs dans toutes les conditions,
il n’y avoit pas de naiffancé affez baffe, ni de mente
fi piince , qui pût ôter l’efpérance. .
Phocas dans la confufion étant mal affermi, He-
raclius vint d’Afrique, & le fit mourir ; il trouva
les provinces envahies, & les légions détruites,;
A peiné a vo it-if donné quelque rçmede. â ces
— I que les Arabes fortiiént de leurs, pays pour
étendre la religion &Témpire que Mahomet avoit
fondés d’une même main. Apôtres conquéf ans, comme
ayoit été leur chef , animés d’un zele ambitieux
popr leur nouvelle doSi-me,, endurcis, aux fatigues
de là guerre, fôbres par habitude, par fuperftiuon ,
t f par politique, ils condiii-foient fqus l’étendart de
'iiir prophète des, troupes Te,nthqtîftaftes, avides
ne carnage St de butin, contre des peuples mal gou-
vctr.és, amollis par le luxe, livrés à tous les vices
uveïïframe l’oputèifce, & depuis long-tetris épuifeq
les guerres continuelles de leurs fouveraiUSj. ",
A,uffi jamais progrès né fuirent plus rapides que. ceux
des premiers fiiceeffeurs dé Mahomet.
Enfin on v it s’élever en 1 300. une, nouvelle tenu'
pgte imprévue qui accabla la Grcce entière. Semblables
ä cette nuée que vit le prophète, qui petite
dans, fâ naiffancé, vint bien-tôt à couvrir le c iel, les
Turcs méprifables en apparence dans leur origine ,
fondirent comme Un tourbillon fur les états des empereurs
grées , pafférent le Bofpborc, fe rendirent
maîtres de l’Afie, & pouffèrent encore leurs .conquêtes
juiques dans les plus belles parties de 1 Europe
; mais ilfmïitne dire ici , que Mahomet II. prit
Coriffaritinople en 1453, fit fa mofqitée de i’églife
de fainte Sophie, & mit fin à l’empire d’orient, qu«
àyôit"diiré. it'ixj années. Telle eft la révolution des
éTatsi (Ö . T.)
Oki ent , ( Commerce. ) -ce terme s entend de toutes
les parties du monde, qui font binées, à notre
égard vers les lieux oft nous voyons lever le foleil.
Il ne fé dit néanmoins communément que dé celles
qùi font lès plus éloignées de nous, comme, la Chi-
fié , le Japon, leM o g ol, & le refte de JTnde , l’Arabie
, 8t ia Perlé. Les aufres dont nous, femmes
plus yôifins, comme les .îles de 1 Archipel , ôc les
Côtes d;é la.Méditerianée, 0Î1 font Çonftantinople ,
Smirne, AÏep:, S eyde, &c. même te C a ire , ne font;'
çonntiés 4ans le Commerce que fous le nom du Le.
vont. { O . J . ) , .
Orient ,port de V (Géog.'}.ou fimplement Orient;
port de France en Bretagne , au fond de la baie du
Port-Louis , à l'embouchure de la rivière de Scorf,
qui vient du pont Scorfl On y a bâti depqis environ
3,5 ans une v ille ,-o h la compagnie, des Indes'
tient ordinairementfes grb^,magafins. Long, fuivant
Caffini, '14*. WÏ4 °"- 47d- 44,;Â l ( T > ./ .)
ORIENTAL , adj. ( 4 /î. & G erg.) fe dit proprement
de quelque chofe qui eft fituée à left ou au
levant par rapport à nous il eft oppofé à occidental
; niais on dit plps. généralement oriental de tout
ce qui à rapport aux pays finies à l’orient par rapport
à nous, l oye; Est , Levant 6 Occidental.'
(Teil dans ce feus qu’on dit, perles orientales;
lorfqu’on'parle des perles qui fe trouvent dans les
Indps orientales. r ^ P E tU E . On dit encore,langues
orientales , en parlant de l’hébreu , du fyriaque , du
dialdéen, & du cophte. .Poyei Langue.
D a n s l’Aftrpnomie on dit,qu’une planete eft orient
taie lorfqu’ciie paroît précéder lé foleil vers le levant.
Voye; Levant, voye^ LuciïER. Ch»mb‘ersl
^ O rientale , Philofophie, ( Hiß. de la Philofoph.y
peu de tems après la naiffancé de Jefus-Chrift, il lu
forma une feBe de .philofophes affez finguliere dans
les, contrées les plus connues de l’Afie 8c de l ’Afrique,
Ils fe ptquoient d’une intelligence extraordi-
naire dans les chofes divines, ou celles fur lefquel-,
lésion croit le plus parce qu’on y entend le moins ;
& où. il ne faut pas raifonrter , mais foumettre fa
raifon, faire des afres de. foi & non des fyftèmes
on d e s fyllogifmes, Ils donnoient leur daêtrine pou?
0 R 1 celle des plus anciens philofophes, qu’ils préten-
doient leur avoir été tranfmife dans fa pureté ; &
plnfieurs d’entre eux ayant embraffé la religion chrétienne
, & travaillé à concilier leurs idées avec les
préceptes, on vit tout - à - coup éclore cet effàim
d’héréfies dont il ëff parlé dans l’hiftoire de l’Eglife
fous le noin^aftueux de Gnojliques, Ces Gnoftiques
corrompirent la limplicité de l’Evangile par" les
inepties les plus frivoles ; fe répandirent parmi les
JuTts'& lés Gentils, & défigurèrent de la maniéré
la plus ridicule leur philofophie, imaginèrent les
opinions les plus mônffrueufes,. fortifièrent le fa^
riatifme dominant, fuppoferent une foule de livres
fous les noms les plus refpeftables, & remplirent'
une partie du monde de leur miférable & déteflable
fcience".
Il feroit à fouhaiter qu’on approfondît l’origine &
les progrès des feéles: les découvertes qu’on feroit
fur ce point éçlaireroient I’hiftoire facrée & philo-
fophique des deux premiers fi'ecles de l’Eglife ; période
qui ne fera fans obfcurité, que quand quelque
homme d’une érudition & d’une pénétration
peu commune aura achevé ce travail.
Nous n’avons plus les livres de ces feélaires, il
ne nous en refte qu’un petit nombre de fragmens
peu confidérables. En fupprimant leurs ouvrages,
les premiers peres de l’Eglife, par un zele plus ardent
qu’éclairé, nous ont privé de la lumière dont
nous avons befoin, & prefque coupé le fil d‘e notre
hiftoire.
On ne peut révoquer en doute l’exiftence de ceS.
philofophes. Porphyre en fait mention, il dit dans la
Vie de Plotin : ytyôvavi JV %ÇLT optov tcov ‘X,fti?licLV(àv 770À-
?io/[Xiv v-cu ctXXoi aipiriicoi S't tu thç ‘æciXa.Tctç <pi\oro<pict(civny
fj.'eV0i}0i nnpi toi a-S'iXipicv v.cli ciKuXivûv , z. t. A. Il y avoit
alors plufieurS chrétiens, hérétiques, & autres pro-
feffant une doûrine émanée de l’ancienne philofophie,
& marchant à la fuite d’Adelphius & d’Aqui-
îinus, &c. Ils méprifoient Platon ; ils ne parloient
que de Zoioaftre, de Zoftrian, de Nicothée, & de
Melus, & ils fe regardoient comme lès reftaurateurs
de la fageffe orientale : nous pourrions ajouter au
témoignage de Porphyre , celui de Théodote 8c
d’Eunape.
Ces philofophes prirent le nom de Gnojliques, parce
qu’ils sîattribuoient une connoiffance plus fubli-
me 8c plus étendue de Dieu , & de fes puiffances ou
émanations, qui faifoient le fond de leur doélrine.
Ils avoient pris.ee nom long-tems avant que d’entrer
dans l’Eglife. Les Gnoftiques furent d’abord
certains philofophes fpéculatifs ; on, étendit enfuite
cette dénomination à une foule d’hérétiquesi dont
les fentimens avoient quelque affinité avec leur doctrine.
Irenée dit que Ménandre difciple de Simon, fut
un gnoftique; Bafilide fut un gnoftique félon Jerome;.
Epiphane met Saturnin 'au nombre des Gnoftiques ;
Philaftrius appelle Nicolas chef dès Gnoftiqqes. , .
Ce titre de gnoftique a donc paffé des écoles de
la philofophie des Gentils dans l’Eglife de J. C. 8c il
eft très-vraiffemblablé que c’eft de cette do&tinef
trompeufe que Paul a parlé dans fon épître à Timothée
, 8c qu’il défigne par les mots de ’VJJ.Ü yvs~
«oç; d’ou l ’on peut conclure que le gnofifme n’a
pas pris naiffancé parmi les Chrétiens.
Le terme de gnojîs eft grec ; il étoit en ufage dans
l’école dePithagore & de Platon, 8c il fe prenoit
pour la contemplation des chofes immatérielles 8c
àntelleéhielles.
^On peut donc conjefturér que les philofophes
orientaux prirent le nom de Gnojliques, lorfq ue la
philofophie pithàgorico-platonicienne paffa de la
Orece dans leur contrée , ce qui arriva peu de tems
avant la naiffancé de Jefus - Chrift ; alors la Chal-
«ee, la Perfe, la Syrie, la Phénicie, 8c la Paleftine
étoient pleines de Gnoftiques. Cette fe&e pénétra
en Europe, L ’Egypte en fut infeâée ; mais elle s’enracina
particulièrement dans la Chaldée 8c dans la
Perfe. Ces contrées furent le centre du gnofifme ;
c ’eft-là que les idées des Gnoftiques fe mêlèrent
avec les yifions des peuples, 8c que leur doétrine
s’amalgama avec celle de Zôroaftre.
/ Les Perfes qui étoient imbus du platonifme, trompés
par I’affinïte qu’ils remarquèrent entre les dogmes
dç-cette école dont ils fortoient 8c la do&rine
des gnoftiques orientaux, qui n’étoit qu’un pithago-
rico-platpnifmè défigure par des chimères chaldéen-
nes 8c zôrôaftriques, fe méprirent fur l’origine de
çette feûe. Bien - loin dè fe .”dire Platoniciens les
gnoftiques orièntaux reprochoient à Platon de’n’a-
voir rien entendit à ce qu’il y a de fecret 8c de profond
fur la nature divine, Platonem inprofondita.-
tern ihteÙigibilis ejfenticç non penetrajfe. Porphïre En-
néad. II, l. IX . c. vj. Plotin indigné de ce jugement
des Gnoftiques, .leur dit : qiiajî ipfi quidem intelligi-
bilem naturam cognofcendo attingentes , Platoautem re-
liquique beati viri minimï? « Comme fi vous faviez
» de la nature intelligible ce que Platon & les autres
» hommes de fa trempe célefte ont ignoré »>, Plot.
ibid. Il revient encore aux Gnoftiques en d’autres endroits
, 8c toujours avec la même véhémence. «Vous
» vous faîtes un mérite, ajoute-t-il, de ce qui doit
» vous être reproché fans ceffe ; vous vous croyez
» plus inftruits, parce qu’en ajoutant vos extrava-
» gances aux chofes fenfées que vous avez emprun-
» tées, vous ayez tout corrompu».
D’oîi il s’enfuit qu’à-travers le fyftème de la philo
fophie 'orientale, quel qu’il fu t , on reconnoiffoit
des veftiges de pithagorico-platonifme. Ils avoient
changé les dénominations. Ils admettoient la tranf-
migration des âmes d’un corps dans un autre. Ils
profeffoient la Trinité de Platon, l’être, l’entendement
, 8c un troifieme architecte ; 8c ces conformités,
quoique moins marquées peut-être qu’elles ne
le paroiffoienf à Plotin, n’étoient pas les feules qu’il
y eût entre le gnofifme & .le platonico-pithago-
rifme.
Le platonico-pithagorifme paffa de la Grece à
Alexandrie. Les Egyptiens avides de tout ce qui
concernoit la divinité., accoururent dans cette ville
fameufè par fes philofophes. Ils brouillèrent leur
doftrine avec celle qu’ils y puiferent. Ce mélange
paffa dans la Chaldée, oîi il s’accrut encore des chimères
de Zoroaftre, 8c c’eft ce cahos d’opinions
qu’il faut regarder comme- la philofophie orientale-,
ou le gnofifme, qui introduit avec fes fèCtateurs dans
l’Eglifé de Jefus-Chrift, s’empara de fes dogmes, les
corrompit, & y produifit une multitude incroyable
d’hérêfiès qui retinrent le nom de gnofifme.
Leur fyftème de théologie’ confiftoit à fuppofer
des émanations, 8c à appliquer ces émanations aux
phénomènes du monde vifible.'C’étoit une efpece
d’échelle, où des puiffances moins parfaites placées
Tes unes au-deffôus des autres, formoient autant de
degrés depuis Dieu jufqu’à l’homme, où commen-
çoit le mal moral. Toute la portion de la chaîne
comprife entre le grand abyme incompréhenfible ou
Dieu jufqii’au monde étoit bonne, d’une bonté qui
alloit à la vérité en dégénérant ; le refte étoit mauvais
, d’une dépravation qui alloit toujours en augmentant.
D e Dieu au monde vifîble, la bonté étoit
en raifon inverfe de la diftance ; du monde au dernier.
degré de la chaîne, la méchanceté étoit en raifon
direCie de la diftance.
Il y avoit auffi beaucoup de rapport entre cette
théorie 8c pelle de la cabale judaïque.
Les principes de Zoroaftre ; les fephiroths des
Juifs ;!es éons.des Gnoftiques ne font qu’une même
doctrine d’émanations, fous des expreffions diffé