
 
        
         
		gu e ,  il Fait effervefcence avec tous les acides,  comme  
 les  tels  alkalis tirés  des végétaux  ;  il  fait du layon  
 avec  les huiles  ,  6c  mêlé  avec du  fable,  il  entre  
 en fufion  8c  fait du verre,  d’où Ton  voit que  ce  
 fel  a  tous  les  caraéleres  des  Tels  alkalis  fixes,  tirés  
 des  cendres  des  végétaux.  Cependant  il  en  différé  
 à  d’autres égards  ;  quand il  a  été  purifié  par la  dif-  
 folution ,  l ’évaporation  8c  la  cryftallifation ,  il  forme  
 des  cryftaux  en  paralélépipédes  quadrangulài-  
 res  oblongs ,  applatis  par  les  extrémités ;  cette  figure  
 peut  venir  du  fel  marin  avec qui  il  eft  très-  
 communément  mêlé.  Un  autre  phénomène  fingu-  
 lier du  natrum ,  c’eft  que  lorfqu’il  eft  fous  une forme  
 lèche &  concrète,   il fait  une  effervefcence très-  
 forte avec tous  les acides,  au lieu qu’il  n’en  fait aucune  
 même  avec  les acides  les plus  concentrés, lorf-  
 ou’il a été mis parfaitement en difl’olution dans l’eau,  
 &.  lorfque la diffolution  eft devenue  claire. 
 Quelques  auteurs difent,  que  le  natrum  contient  
 une  portion  d’alkali  (volatil  ,  cela  peut  venir  des  
 végétaux  pourris  dont  quelques  particules  le  joignent  
 à  lui  accidentellement,  mais  l’alkali  volatil  
 ne  doit point  être  regardé  comme  failant une  des  
 parties conftituantes  de ce fel. 
 M.  Rouelle  ayant  reçu  des  échantillons  du  na-  
 trum d’Egypte,  a eu occafion d’en faire l’examen.  Il  
 a  trouvé  qu’il  y   en  a  de  deux  efpeces,  l’un  eft  le  
 plus  parfait 8c  le  plus  pur ,  c’eft  un  alkali  fixe que  
 ce  favant  chimifte  regarde  comme  précifément  de  
 la  même  nature  que  le  fel  de  fonde,  qui  lui même  
 eft l’alkali  qui fert de  baie au  fel marin,  voye^ Soude. 
   Le  natrum  de la  fécondé  efpece  eft mêlé  de  fel  
 marin  8c de  fel de Glauber; 8c par conféquent eft un  
 alkali  fixe  impur.  Suivant  Hérodote  ,  les  anciens  
 Egyptiens fe fervoient de natrum  dans  leurs  embau-  
 memens,  ils  y   laiffoient  fëjourner  les  corps  morts  
 • pendant  longtems,  afin  de  les  deffécher  avant que  
 de  les  embaumer.  Voyt{  les mémoires  de  l'académie  
 des  Sciences année  t y S o . 
 Le natrum ou fel alkali minéral dont nous parlons,  
 diffère des autres fels  alkalis fixes,  tirés  des cendres  
 des  végétaux  par  les  mêmes  côtés  que  la  foude  ;  
 combiné  avec  l’acide  vitriolique  il  fait  du  vrai  fel  
 de Glauber ;  il fe  diffout plus difficilement dans l’eau  
 que  les  autres  alkalis  fixes;  il  n’attire point  l’humidité  
 de  l’air  comme  eux ,  8c  il  eft beaucoup  moins  
 cauftique.  Voye\ Soude. 
 Il  paroît indubitable  que  le natrum  qui vient d’être  
 décrit  ,  eft  le  fel  que  Diofcoride  ,  Pline  8c  les  
 anciens connoiffoient  fous le nom  de nitrum.  La def-  
 cription qu’ils en donnent ne.convient nullement au  
 fel que nous appelions nitre aujourd’hui,   8c  fes  propriétés  
 annoncent un vrai fel alkali fixe.  L’Ecriture-  
 Sainte  fert  à  prouver  cette  vérité  ;  Salomon  compare  
 la  gaieté d’un  homme  trifte  à  l’aélion  du  nitre  
 avec  le vinaigre  :  &  Jérémie d i t ,  que quand le pécheur  
 fe  laveroit  avec  du  nitre,  il  ne  feroit  point  
 purifié  de  fes  fouillurcs.  On  voit  que  ces  effets ne  
 peuvent  s ’appliquer qu’à un fel alkali  fixe ,  8cnonà  
 un fel neutre  ,  connu des modernes  fous le nom de  
 nitre.  Voyc{ NlTRE. 
 Ce qui  vient d’être dit dans cet  article fulfit pour  
 faire  connoître  la nature  du  natrum,  6c  pour  faire  
 fentir le peu de fondement de  ce que des voyageurs  
 peu  inftruits  nous  ont  rapporté  de  fa  formation.  
 Quelques-uns  ont voulu  nous perfuader que  ce  fel  
 étoit produit par une rofée qui caufoit une efpece de  
 fermentation &  de  gonflement  dans  la  terre  8c  qui  
 en  faifoit  fortir  le natrum ;  on  fentira aufli  l’erreur  
 dans laquelle font tombés plufieurs Naturaliftes modernes  
 , qui  ont  pris pour  du natrum du vrai fel marin  
 ou  fel  gemme ,  8c d’autres fels qu’ils  ont  trouvé  
 dans  quelques  fontaines  &  dans  quelques  terreins.  
 La  delcription qui  vient d’être  donnée  fuffir* pour 
 faire  reconnoître  le  vrai  natrum  partout  oîi  on  en  
 pourra  trouver. 
 Quant  à  la  formation de ce f e l,  on pourroit conjecturer  
 avec  afl'ez de vraiffemblance ,  quM doit  fon  
 origine  au fel  marin dont  le  terrein de  l’Egypte  eft  
 fur-tout rempli,  la chaleur  du  climat  a  pû  dégager  
 une  portion  de  l’acide  de  ce  fel  ;  enlorte qu'il  ne  
 refte  plus que  fa  baie alkaline ,  qui  eft  encore  mêlée  
 d’une  partie  de  lel  marin  qui  n’a point  été déco  
 mpolêe.  (—) 
 NATTA  ,  terme de Chirurgie,  excroiffance  charnue  
 ou grotte tumeur ,  qui  vient en  différentes parties  
 du corps ;  on  dit aufli naja,  nafda 6c napta. 
 Blancard la définit,  une groffe  tumeur mollaffe  ,  
 fans douleur & fans  couleur,  qui vient le plus ordi-  
 rement  au  dos  ,  8c  quelquefois  aux  épaules  8c  en  
 plufieurs antres parties. Laracinedu natta eft  fort petite, 
  cependant il augmente quelquefois  fi piodigieu-  
 fement, qu’il égale la  grofleur  d’un  melon  ou  d’une  
 gourde  ,  il  fe  forme  louvent  des  nattes au  col  qui  
 rcffemblent à des  taupes.  Voye[ Taupes.  Cette tumeur  
 eft  de l’efpece  des  enkiftées. 
 Bartholin  dit  qu’une  dame fe  fit  mordre  un natta  
 qui commençoit, 8c qu’elle en  fut guérie par ce  
 moyen.  Voye^ Loupe. 
 N A T T E  ,  f. f.  ( Ouvrage de Nattier. )   efpece  de  
 tiffu  fait  de  paille,  de  jonc  ,  de rofeau  ou  de  quelques  
 autres plantes, écorces,  ou femblables productions  
 faciles à fe plier 6c à  s’entre  lacer. 
 Les nattes de paille  font  compofées de divers cordons  
 ',  de diverfes branches, ordinairement de trois.  
 On  met  aux  branches  depuis  quatre  brins  jufqu’à  
 douze  ,  8c  plus  fouvent  l’épaiffeur qu’on  veut donner  
 à  la natte ou  l’ufage auquel elle  eft deftinée. 
 Chaque  cordon  fe natte, ou comme  on dit en terme  
 de  nattiers ,  fe trace  féparément  6c fe  travaille  
 au  clou.  On  appelle  travailler  au  clou,  attacher  la  
 tête de chaque cordon à un clou à crochet,  enfoncé  
 dans la barre  d’en  haut d’un  fort traiteau de bois qui  
 eft  le  principal  inftrument  dont  fe  fervent  ces  ouvriers. 
   Il y   a  trois clous à  chaque traiteau  pour occuper  
 autant  de  compagnons,  qui  à  mefure  qu’ils  
 avancent  la  trace  ,  remontent  leur  cordon  fur  le  
 clou ,  8c  jettent  par-deffus  le  traiteau  la  partie  qui  
 eft nattée ;  lorfqu’un  cordon eft  fini,  on  le met  lécher  
 à la gaule avant de l’ourdir à la tringle. 
 Pour joindre ces cordons 8c  en faire une natte, on  
 les  coud l’un à l’autre avec une groffe  aiguille de  fer  
 longue de  dix à douze pouces.  La ficelle dont on fe  
 fert  eft menue  ,  8c  pour  la  diftinguer  des  autres ficelles  
 que  font 6c  vendent  les cordiers ,  fe nomme  
 ficelle a natte. t 
 Deux groffes  tringles longues  à  volonté 8c qu’on  
 éloigne plus  ou moins,  fuivant  l’ouvrage,  fervent  
 à  cette couture, qui fe  fait en attachant alternativement  
 le  cordon au  clou à  crochet,  dont ces tringles  
 font comme hériflëes d’un cô té , à un pouce ou dix-  
 huit lignes dé diftance.  On appelle cette façon,   oui«  
 dir ou  bâtir à la tringle. 
 La  paille  dont  on  fait  ces  fortes  de  nattes,  doit  
 être longue 8c  fraîche ;  on la mouille,  6c enfuitç  on  
 la  bat fur  une pierre  avec  un  pefant maillet  de bois  
 à long manche,  pour l’écrafer &  l’applatir. 
 La  natte  de  paille  fe  vend  au  pié  ou  à  la  toifç  
 quarrée  plus ou moins ,  fuivant  la  récolte  des blés.  
 Elle fert à  couvrir  les murailles 6c  les planchers des  
 maifons ;  on en  fait  aufli  des  chaifes  & des  pailiaf-  
 fons,  &c. 
 Les nattes de  palmiers  fervent  à  faire  les  grands  
 6c  les  petits  cabats,  dans  lefquels  s’emballent plu-  
 fieurs  fortes  de marchandjfes. 
 Natte, tracer la,  terme de Natitr  en paille y  
 c’eft en  faire les cordons au clou, c’eft-à*dire palTcr  
 alternativement les UUCS furies autres les trois branthés  
 de paille  dont le  cordon eft compofe.  H   
 NATTER H  crins, (  Maréchallene. j  e eft  en faire 
 des  trefles.  . 
 NATTIER, f.  m.  ( Corps d'artifans.)   Ouvrier qui  
 fait  des nattes.  Le  peu  d'outils &  d’inftramens  qui  
 fuffifent  aiix Nattiers  en  paille, font la  pierre  &  le  
 maillet  pour battre leur  paille  apres  qu elle  a  ete  
 mouillée,  afin  de  la  rendre  plus  pliante &  moins  
 caftante;  le traiteau  avec fes  clous pour  tracer  la  
 natte,  c’eft-à-dire  pour  en  faire  les  cordons  ;  les  
 tringles  aufli avec  leurs  clous pour bâtir  &  ourdir  
 les cordons,  6c l’aiguille pour les coudre 6c les join- 
 ^N A TU R A LISA T IO N , f.  f.  (Jurisprudence. ’) e f t   
 i’afle  par lequel un  étranger eft naturalifé ,   c’eft-à-  
 dire qu’au moyen de  cet aefte,  il  eft repute &  confin 
 é   de  même  que  s’il  étoit  naturel  du  p a y s ,  &   
 WM  jouit  de  tous  les'mêmcs  privilèges ;  ce  droit  
 s’acquiert  par  des  lettres  de  naturalité.  yel   c -  
 avrls  Na TÜRAUTÉ.  „ s   i  x   o 
 N a t u r a l i s a t i o n ,  (N,fi.  i  Angle  afle  
 du  parlement  qui  donne  à  un  étranger ,  apres  un  
 certain  féjour  en  Angleterre,  les  privilèges  &  les  
 droits des naturels du pays. 
 Comme  cet  aûc coûte une  fomme  conficlerable  
 que  plufieurs  étrangers  ne  feroient  pas  en  état  de  
 pa yer,  on  agite depuis  long-tems  dans  la Grande-  
 Bretagne  là queftion importante, s’il feroit avantageux  
 ou  defavantageux  à  la  nation ,  de  paner  un  
 aà e en parlement qui naturalifât généralement tous  
 les  étrangers,  c’eft-à-dire  qui  exemptât dés  formalités  
 &  de la dépenfe d’un  bit particulier, ou  de  lettres 
 patentes  de  ndtumlifiation,  tout  étranger WM  
 viendrait s’établir dans le pays, & les proteftans par 
 préférence.  •  • .  ,  ,  ........  .... 
 Les perfonnes qui font pour la négative craignent  
 que  cette naturalifation générale  n’attirât d’un  côté  
 en  Angleterre  un  grand  nombre  d’étrangers,  qui  
 par  leur  commerce ou  leur induftrie,  ôteroient  les  
 moyens  de  fubfifter  aux  propres  citoyens,  8c  de  
 l’autre côté quantité de pauvres familles qui feroient  
 à charge à  l’état, au-lieu de lui être utiles. 
 Les perfonnes qui  tiennent pour l’affirmative (6c  
 ce font les gens les plus éclairés de la nation ) répondent, 
   i°. que de nouveaux fujets induftrieux  acquis  
 à l’Angleterre,  loin  de  lui  être  à charge,  augmen-  
 teroient fes  richeffes, en lui apportant de nouvelles  
 connoiffances,   de  manufacture  ou  de  commerce  ,  
 6c en  ajoutant  leur  induftrie  à  celle  de  la  nation.  
 z°.  Qu’il eft  vraiffemblable que parmi les étrangers  
 ceux-là principalement viendroient profiter du bienfait  
 de  la  loi,  qui  auroient  déjà  dans  leur  fortune  
 ou  dans leur induftrie  des  moyens  de  lubfifter.  3°.  
 Que  quand même dix ou  vingt  mille  autres  étrangers  
 pauvres,  qu’on  naturaliferoit,   ne  retireroient  
 de leur travail  que  la  dépenfe  de  leur  confomma-  
 tion fans aucun profit,  l’état en  feroit toujours  plus  
 fort  de  douze ou  vingt mille  hommes.  40. Que  le  
 produit  des taxes fur la confommation  en  augmen-  
 teroit,  en  diminution des autres charges  de  l’état,  
 qui n’augmenteroient aucunement par ces npuveaux  
 habitans. ^°. Que l’Angleterre peut aifément nourrir  
 une moitié  en fus  de la  population  a&uellc,  fi l’on  
 en juge par  fes exportations  de blé, 8c l’etendue  de  
 fes  terres incultes;  que  ce royaume eft un  des  plus  
 propres de  l’Europe à une grande population  par fa  
 fertilité, 6e par la facilité des  communications entre  
 fes  différentes provinces,  au moyen  des  trajets de  
 terre ou de  mer  affez  courts qui  les produifent.  6°.  
 Que  les avantages immenfes de  la population  jufti-  
 fient la nécefîité d’inviter les étrangers à venir l’augmenter. 
 Enfin, on  cite aux Anglois jaloux, ou trop réfer- 
 {âge de Tacite, liv. X I I .  de fes Annales : « Nous re* 
 » pentons-nous d’avoir été chercher les  familles des  
 » Balbes  en Efpagne,  8c d’autres  non  moins  illuf-  
 » ftres  dans  la  Gaule  narbonnoifé ?  leur  poftérité  
 » fleurit encore parmi nous, 6c ne nous cede en rien  
 » dans  leur amour pour  la patrie.  Qu’eft - ce qui  a  
 » caufé  la  ruine  de Sparte 6c d’Athènes  qui étoient  
 »  fi  floriffantes, que d’avoir  fermé  l’entrée  de  leuf  
 .-»république  aux  peuples  qu’ils  âvoient  vaincus? 
 » Romulus notre  fondateur  fut  bien  plus  fage,  dé  
 » faire de  fes  ennemis autant  de  citoyens  dans  uri  
 » même  jour ».  Le  chancelier  Bacon  ajoftteroit : 
 « On ne doit pas tant exiger de nous, mais on  peut  
 » nous dire : naturalifez vos amis,  puifque  les  avan-  
 » tages en font palpables ».  ( D.  J.') 
 NATURALISTE, f. m.fe dît  d’une  perfonnequi  
 a étudié la  nature, 6c qui eft verfée dans la connoif-  
 fance des chofés naturelles,  particulièrement  de cé  
 qui concerne les métaux, les minéraux, les pierres,  
 les  végétaux,  6c  les  animaux.  V6ye{ A n 1 m  a l ,  
 Plante,  Minéral,  &c. 
 Ariftote, Elien,  Pline,  Solin ,  8c  Théophrafte,  
 ont  été  les  plus  grands  naturalijhs  de  l’antiquité  ;  
 mais ils  font  tombés  dans beaucoup  d’erreurs , que  
 l’heureufe ihduftrie des modernes a re&ifiées. Aldro-  
 vandus  eft  le plus ample 6c le plus complet  des  na-  
 turalijles modernes ; fon ouvrage eft  en  13  volumes  
 ih-fol. 
 On donne  encore  le  nom  de  naturalises  à  ceux  
 qui  n’admettent  point  de D ieu,  mais  qui  croyent  
 qu’il  n’y  a qu’une fubftance matérielle,  revêtue  de  
 diverfes qualités qui  lui  font  aufli  effentielles  que  
 la  longueur, la largeur ,  la profondeur, &  en  con-  
 féquence  defquélles  toùt  s’exécute  néceffairement  
 dans  la nature comme nous  le  voyons ;  naturalise  
 en  ce fens eft fynonyme  à athée i  j'pinojifle, matérialise  
 ,  8cc. 
 NATURALITÉ,  f.  f.  (^Jurifprudence.')  eft  l’état  
 de  celui qui eft naturel d’un pays ;  les  droits  de  naturalité  
 ou de  regnicolat. font la  même' chofe.  Les  
 lettres de  naturalité font  des lettres  de chancellerie,  
 par lefquelles le, prince  déclare que  quelqu’un  fera  
 réputé  naturel du  pays, & jouira des mêmes  avantages  
 que  fes  fujets naturels. 
 Ceux qui ne font pas naturels  d’un  pa ys, ou qui  
 n’y  ont pas été  naturalifés > y  font étrangers Ou au-  
 bains, qüafi alibi nati. 
 La  diftinttion  des  naturels  du  pays  d’avec  les  
 étrangers, 6c l’ufage de naturalifer ces derniers, ont  
 été connus dans les anciennes républiques. 
 A  Athènes,  fuivant  la  première  inftitution,  un  
 étranger  ne  pouvoit  être fait  citoyen que  par  les  
 fuffrages  de  fix mille perfonnes,  8c pour de  grands  
 8c fignalés  fervices. 
 Ceux de Corinthe,  après  les  grandes  conquêtes  
 d’Alexandre, lui envoyèrent offrir le titre de citoyen  
 de Corinthe  qu’il méprifa d’abord; mais  les ambaf-  
 làdeurs lui  ayant remontré  qu’ils  n’avoient  jamais  
 accordé cet honneur qu’à  lui  8c  à Hercule, il  l'accepta. 
 On diftinguoit  aufli à Rome les citoyens ou ceux  
 qui  en  avoient  la qualité de ceux  qui  ne  l’avoient  
 pas. 
 Les vrais 6c parfaits citoyens,  qui  optimâ  lege  civesà  
 Romanis dicebantur,  étoient  les lngemes,  habitans  
 de Rome 8c du territoire circonvoifin ;  ceux-  
 ci  participoient  à  tous  les  privilèges  indiftin&e-  
 ment.  '  }/ 
 Il y  avoit des  citoyens  de  droit  feulement,  c e -  
 toient  ceux qui  demeuroient hors le territoire  particulier  
 de  la  ville de Rome,  6c qui  avoient  néanmoins  
 le  nom &  les  droits  des  citoyens  romains,  
 foit  que  ce  privilège  leur  eût  été  accordé  à  eux  
 perfonneftenjent^  ou qu’ils  demeuraffent  dans  une