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Les plus confidérablcs comptoirs y après celui
d'Anvers , étoient ceux tic Londres , de Novogorod
en Ruine,& de Berghen en Norwege.On voit encore
dans cette dernière ville une pareille mailonde celle
des ofiterlins d’Anvers , qui fert de demeure à des
marchands qui y vivent ious de certaines lois, dont
une des principales eft de ne le point marier tant
qu'on y veut avoir Ion habitation , ce qui lui a tait
-donner le nom de eloitre. Savary. (A). J .)
(XSTÉRODE, ( Géog. ) petite ville d'Allemagne
de lelcâorat d’Hanovre , dans la principauté de
'Grubenhagen. Long. 2 7 .3 2 . lat. Si. So.
OSTIÀKS , ( Hijloirt m&d. & Géographie. ) au-
dclTous de la contrée des Samoyédcs cil celle des Oj-
tiaks kfong du fleuve O by. Ils ne tiennent en rien
des Samovédes , linon qu'ils font comme eux 6c
comme tous les premiers hommes, challeurs, pal-
teurs St pêcheurs; les uns fans religion, parce qu’ils
ne font pas raffemblés ; les autres qui compofent des
hmdes, ayant une clpece de culte , faifant des voeux
au principal objet de leurs befoinS'j ils adorent une
peau de mouton , parce que rien ne leur eft plus né-
celîaire que ce bétail ; de même que les anciens
Egyptiens agriculteurs choifilloient un boeut, pour
adorer dansl’embiême de cet animal la divinité qui
l’a fait naître pour l’homme.
Les Oftiaks ont aulîi d’autres idoles, dont ni l ’origine
, ni le culte ne méritent pas plus notre attention
que leurs adorateurs. On a fait chez eux quelques
chrétiens vers l’an 1712. Ceux-là font chrétiens
comme nos payfans les plus greffiers, fans lavoir
ce qu’ils font. Plufieurs auteurs prétendent que
ce peuple eft originaire de la grande Permie : mais
cette grande Permie ell prelque déferte ! Pourquoi
fes habitans le feroient ils établis fi loin 6c fi mal ?
Ces abfurdités ne valent pas nos recherches. Tout
peuple qui n’a point cultivé les arts doit être condamné
à être inconnu.
C ’eft fur-tout chez ces Ofliaks, chez les Burates 6c
les Jakutes leurs voilins , qu’on trouve fouvent dans
la terre de cet ivoire dont on on n’a pu jamais lavoir
l’origine : les uns le croient un ivoire folîile, les
autres les dents d’une efpece d’eléphant dont la race
cil détruite. Dans quel pays ne trouve-t-on pas des
productions de la nature qui étonnent, -qui confondent
la Philolophie ? defeript. de Rujjîi, p. 42.(D . J .)
OSTFALES, LES ( Géog.) partie conlidérable des
anciens Saxons établie entre l’Elbe 6c le Weler. Les
Ojlfales confinoient aux Slaves , peuples litués au-
delà de l’Elbe. Les Wefttaless’étendoient prelque juf-
qu’ au Rhin ; entre eux 6c les Ojlfales étoient les An
gariens , dont Engeru qui lublifte encore, étoit la
capitale. Ces Ojlfales ou OJlfaliens, font nommés
ailleurs OJlerlings , Aulhclings, Aujlrelins & Aujlra-
Jitns. On peut dériver le mot à.'Ojlfales 6c (VOjfel-
ders, des mots fe ld , campagne, 6c ojl orientale.
Dans le fixieme fiecle les Ojlfales s’étendirent aux
parties feptentrionales de laThuringe; enluite avec
Je tems ils fe reculèrent, & ce qui avoit été la Saxe
Tut abandonné aux Fales occidentaux , qui donnèrent
à ce pays le nom de Wejlphalie qu’il porte encore.
(D . J, )
OSTFRiSE ou OOSTFRISE, (Géog.') ce mot ell
•équivoque , & a fignifié en divers tems des pays fort
diîférens. Quelquefois il s’eft dit par oppolition au
mot de Weftfriié, & alors, il nefignifioit que le pays
litue entre le Flevus & le Lauwers. C ’eft de ce çaiï-
ton qu’étoit fouverain Guillaume, comte GOJlfrfe,
dont parle Beka, ’niftorien de l’églife d’Utrechtj in
Balduïno I I. Dans l’ufage prélent ce canton ell compris
dans la Frile proprement dite, qui ell une des
sept Provinces - Unies. Il ell borné au nord par la
mer d’Allemagne , à l’orient par le comté d’Oldenbourg,
au midi par l’évêché de Munller, au cou-
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chant par la province de Groningue , ou par l’em~
bouchure de l’Embs. On le nomme aulîi quelque
fois le comté d'Ernbden, du nom de la capitale.
Ce pays marécageux ell divifé en clix quartiers,'
dont les uns font fur les côtes de la mer, & les autres
dans les terres. Il a eu depuis 1654 Ion fouverain
particulier , lous la protection des Provinces-
Unies. Enfin en 1744, il ell tombé entre les mains
du roi de P mile. (/X J .)
O S T IA , (Géog.) ce mot dans les cartes géographiques
dreflées en latin, veut dire les embouchures
d’un fleuve qui entre dans la mer par plufieurs ouvertures.
Ofliiim au fingulier , veut dire l’entrée, la
porte d’un pays , d’un lieu ; 6c à l’égard des détroits
& des rivières, il fignifié leur embouchure. Les an*
ciens ont nommé le bofphore deThrace Ojliurn cya-
neum , à caule des îles cyanées qui font voifinesde
l’entrée de ce détroit»
OSTIAQUES, (Géog.) peuple d’Afie dans la Sibérie
, aux environs de l’O b y , d’où il s’étend juf*
qu’au Jénifca qui le termine à l’E. 11 ell borné au N.
par le cercle polaire, 6c au S. par les Calmoucks. II
fait partie delà Tartarierullienne.
Les Ofliaques habitent fous le 60 degré de latitude.
Ils font petits 6c mal faits ; ils vivent de poif-
fon ou de viande crue ; ils mangent la chair de tour
tes les efpeces d’animaux fans aucun apprêt ; ils boivent
plus volontiers du fang que de l’eau ; ils font
idolâtres, &errans comme lesLapons & les Samoyé-
des. Ils ne veulent pour femmes que des filles qui
ont eu commerce avec d’autres hommes, &c.
Cet expolê n’ell qu’un échantillon des ufages &
de la llupidité de ce peuple. On trouvera de plu9
grands détails dans les mémoires fur l’état delà Ruf-
lie , imprimés à Amllerdam en 1725. On dit qu’on a
amené plufieurs de ces idolâtres à laconnoilfance de
l'Evangile fur la fin du régné de Pierre le grand.
( D . J . ) Foye{ Ostia ques.
OSTIARIUM , f. m. ( Hijt. anc. ) tribut qu’on
faifoit payer de porte en porte. Il étoit très-injulle .
puifqu’il étoit égal pour le pauvre & pour le riche.
OSTIE , (Géogr.) ancienne ville d’Italie dans la
campagne de Rome , avec un évêché qui eft uni à
celui de Vélétri. Cette ville fi fameufe du tems des
Romains, eft entièrement détruite & ne confifte que
dans une églife, au-tour de laquelle il y a quelques
miférables maifons en partie ruinées. Cet endroit eft
au milieu de l’illhme , borné au couchant par l’ancienne
branche du Tibre, & à l’orient par un marais ,
à 5 lieues S. O . de Rome. Long. 23). 68. lat. 4/. 47.
Denys d’Halicarnaffe , l, I II. ch. xlij. donne une
longue del'cription de la fondation d'OJlie, 6c Tite-
L iv e , liv. I.ch. x xxiij. l’ a faite en deux mots: Anco
Martio régnante , in ore Tiberis Oftia urbs cqndita ,Ja-
linoe circa faclce. Elle fut faccagée par Marius , mais
ellefe rétablit promptement. L’empereur Claude en
fit un port fermé avec une haute tour, fur le modela
de celle d’Alexandrie , pour fervir de phare aux
vaiffeaux.
Une feule chofe contribua à ruiner la grandeur de
cette v ille , Ion ancien canal fe combla peu-à-peu,&
rendit fon port inutile. Malgré le nouveau port qu’y
fit Trajan , OJhe tomba dans le dépériflement, à la
chute de l’empire romain. Les barbares achevèrent
de la ruiner, & les Sarrazins n’y laifferent pierre fur
pierre. Les habitans furent amenés en efclavage, 6c
ceux qui échaperent au fer ou à la fervitude , fe retirèrent
bien loin de ce funefte lieu. En vain le pape
Grégoire IV. voulut rétablir en 830 cette ancienne
ville , les Corfes qu’il y envoya périrent par le mauvais
air de cet endroit inculte. Enfin le nom même
de cette ville feroit perdu, fi elle n’avoitété le titre
du premier fuffragant de Rome. ( D . J . )
OSTIENNE y porte ( Topographie de Rome y Of-
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mnfls porta, porte de la ville dé Rome du côté d’Of-
tie : on la nommoit auffi porta trigencina; c’eft aujourd’hui
la porte de S. Paul.
Os tienne , vo ie ( Topograph, de Rome ) via of-
tienfis , grande route qui menoit de Rome à Oftie.
Dans le tems que ce port étoit floriffant, toute cette
rouie longue de, douze mille pas, -étoit bôrdée de
maifons de pluifance 6c d’hôtelleries.
O ST1PPO , ( Gcog. anc.) ancienne ville d’Efpa-
gne dans la Bcfique: elle eft nommée Afluph paï Tite-
Live , liv. xxyiij, ch. xxij. c’eft préfentement Eflepa
en Andaloufie, à près de trois lieues d’Exija. (D . J.)
OSTfSE, ( Jurifprud.) fignifié demeure , 6c peut
venir du latin ojliurn, qui veut dire Ventrée de la
maifon;ou plutôt du latin hofpes , dont on a fait en
françoishoflc 6c hoflife, & par corruption ojltfe. Droit
<Vojlife eft le droit de demeurer quelque part : on entend
aufti par-là le devoir annuel que le fujet paye à
fon feigneurpour lefouage ou tenement. Voyez Gal-
Jand, trait, du Franc-alcu , 6c Lauriere en fon glof-
fairc , au mot OJlife. (A )
OSTRACINE ; ( Géog.anc. ) nom d’une ancienne
villed’Egypte, d’unemontagnedu Péloponnefe dans
l’Arcadie , 6c d’un quartier de la ville d’Antioche de
Syrie.
OSTRACISME, f. m. ( Polit. d'Athènes. ) loi
par laquelle le peuple athénien condamnoit fans flë-
triflure ni deshonneur, à dix ans d’exil , les citoyens
dont il craignoit la trop grande puiflance , &
qu’il foupçonnoit de vouloir afpirer à la tyrannie.
,Cette loi fut appellée ojîracifme, du mot.grec èV-
rpctKov 9 qui fignifié proprement une écaille, ou une
coquille; mais qui dans cette ocpafion, eft prispour
je bulletin , s’il m’eft permis de me fervir de ce terme,
lurlequel les Athéniens écrivoient le nom.du
citoyen qu'ils vonloienj bannir. Peut-être que oo-
-rpuKoy défignoit un-morceau de terre cuite faite en
forme d’écadle ou de coquille , du-moins les Latins
ont traduit le. mot gree par teflula.
Le ban de Vdjlracifme nia voit d’ufage que dans les
occafions oîi la liberté étoit en danger ; s ’il arrivoit
par exemple , que la jaloufie ou l’ambition mît la
difeorde parmi les chefs de la.république, & qu’il fc
formât difFérens partis, qui fiflent craindre quelque
révolution dans l’état, le peuple alors-.s’aflembloit,
6c délibéroit fur les moyens.qu’il y avoit à prendre
pour prévenir. les fuites d’une divifion qui pouvoit
devenir funefte à la liberté. L’ojîracifme étoit le re-
mede ordinaire auquel on avoit recours., dans ces
fortes d’occafions ; & les délibérations du peuple fe
terminoient le plus fouvent par un decret, qui indi-
quoit à- certain jou r, une. affemblée particulière
pour procéder au ban de Vojîracifme. Alors.ceux qui
étoient menacés du bannifîement, ne négligeoient
rien de ce qui pouvoit leur concilier la faveur du
peuple , 6c le perfuader de, l’injuftice qu’il y auroit
à les; bannir-.
Quelque tems. avant l’aflemblée, on formoit au
milieu de la place publique , un enclos de planches
dans lequel onpratiquoit dix portes, c’eft-à-dire autant
de portes qu’il y avoit de tribus dans.la repu*
blique; 6c lorfque le jour marqué étoit venu, les
citoyens de chaque tribu entroient par leur porte
particulière, & jetroient au milieu de cet enclos, la
petite coquille de terre fur laquelle étoit écrit le
nom du citoyen qu’ils voyloient bannir. Les archontes
& le iénat.préfidoient à cette affemblée, 6c
comptoient les bulletins. Celui qui étoit condamné
par fix mille de fes concitoyens, étoit obligé de
fortir de la ville dans l’cfpace de dix jours ; car il
falloir au moins fix mille'voix contre un athénien
pour qu’il, fût banni par Vojîracifme.
Quoique nous n’ayons point de lumières fur l’é- .
O S T 6 9 1
p o q i i c p r c c i f e d e l ’in f t i in t i o n d e X'oUracirwe II
v m f f c m b l a b l c q u ’ i l Æ ® W , |{ , „ „ „ n i e d e s
P . f i t e m d e s , t em s o ù l e p e u p l e a t h é n i e n a y a n t e u
l e b o n h e u r d e f e c o u c r l e ,<>ua d e la t y r a n n i e , c o r n -
mençoit à goûter les doi_
mement jaloux de cette liberté ,^c’cfl
te qu’il dut redoubler fon attention pour pr-venir
oc éloigner tout ce qui pourroit y donner la moindre
atteinte. Quoique Pififfratc eût gouverné la république
avec beaucoup de douceur 6c d’ccuiiié
pendant la feule idée.d’un maître caufoit une telle
hor«"r à ce peuple, qu’il crut ne pouvoir prendre
daller fortes précautions, pour ne plus retomber
lous un jotig qui lit, paroifloit infupportable. Attache
par goût à la démocratie, il jugea que funioue
moyen d’affermir & de conferver. cette efpece de
gouvernement, étoit de maintenir tous les citoyens
dans une parfaite égalité; & c’eft for ectte égalité
qu il fondoit le honneur de l’état.
Ce fut fur de tels motifs que les Athéniens établirent
1 ojîracifme 7 au rapport d’Androtion cité par
Harpocration : «Hipparchus, dit-il, étoit parent
>» du tyran Pififtrate, & il fut le premier que l’on
» condamna au ban de Vojlracfme ; cette loi venoit
» d etre établie, a caufe du foupçon 6c de la crainte
» qu’on avoit, qu’il ne fe trouvât des gens qui vou-
» luffenumiter Pififtrate, qui ayant été à la tête des
» affaires de la république, 6c général d’armée, s’é-
» toit fait tyran de la patrie ».
Les Athéniens prévirent fans doute les inconve'-
niens de cette loi ; mais ils aimèrent mieux, comme
l a remarqué Cornélius Népos, s’expofer à punir
des innocens, que de vivre dans des alarmes continuelles;
cependant, comme ils Ternirent que l’in-
juftice auroit été trop criante, s’ils avoient condamne
le mérite aux mêmes peines dont on avoit coutume
de jaunir le crime, ils adoucirent autant qu’ils
pûrent, la rigueur de Vojlracfme ; ils en retranchèrent
ce que le banniffement ordinaire avoir d’odieux
6c de deshonorant par lui-même. On ne confifquoit-
pas les biens de ceux qui étoient mis au ban de Vo-
flrac fme ; ils en joiîiffoient dans le lieu où ils étoient
relégués; on ne les éloignoit que pour un tems limité
, au lieu que le banniffement ordinaire étoit
toujours fuivi de la confifcation des biens des exilés
& qu’on.leur ôtoit toute efpérance de retour. *
Maigre les adouciffemens que les Athéniens apportèrent
à la rigueur de leur lo i, ifeft aifé de voir
que fi d’un côté elle étoit favorable à la liberté, de
l’autre elle étoit odieufe, en ce qu’elle condamnoit
des citoyens fans entendre leur défenfe, & cui’clle
abandonnait le fort des grands hommes à la délation-
artifîcieufe, & au caprice d ’un peuple inconffant 6c
capricieux. II eft vrai que cette loi auroir éré avanta-
geufe à l’état, fi le même peuple qui l ’avoir établie
eût toujours eu affez de difcerncment & d’équité ’
pour n’en faire ufage que dans les occafions où la li!
berté auroit été réellement en danger ; mais l’hi-
ftoire de la.republique d’Athènes ne juffifia que par
trop d!ex;emples, l’abus.que le peuple fit de l'ojlra-
cjfme.
C e t abus ne fut jamais plus marqué que dans le
banniffement d’Ariftide. On en peut juger par l’aventure
qui lui arriva dans l’affemblce du peuple,
le jour même de fon banniffement. Un citoyen qui
ne lavoit pas écrire, s’adreffa à lui comme au premier
venu , pour le prier d’écrire le nom d’Ariftide.
Ariftide étonné, lui demanda quel mal cet homme
lui avoit fait, pour le bannir. Il ne m’a point fait
de mal, repondit-il ; je ne le connois même pas ,
mais je fuis las- de l’entendre par-tout nommer le
jujle. Ariftide écrivit fon nom fans lui répondre.
Ce. fage fut banni par les intrigues de Thémifto-
c le , qui debarraffé de ce vertueux r iv a l, demeura