
P a r à p h im o s t s , 1'. in. en Chirurgie-, e ft u n e ma la-
t llc du p é n i s , dans la q u e lle le p r e p u c e e lt r e n v e r fé
&: o on fié a u -d e ffo u s du g lan d ,en l’o r te q u ’il n’ e ft plus
en é ta t de le c ô t iv r ir . Vàyt{ P r é p u c e & G l â ND.
C e m o t e lt g r e c , c om p o te d u wap«', multum, b e a u c
o u p , 6c de ç/juo«, obligo, conjlringo, je l e n e , j e t ie -
c i s , p a r c e q u e ,1eparaphitnojîs t e r r e la v e r g e com m e
un lien. ,, * , i . . j
Cette incommodité ett touvent un (ymptome de
maladie vénérienne. Elle peut arriver accidentellement
, lortque le prépuce ett naturellement étroit,
& qu’on l’a fait remonter avec violence par-defl'us
la couronne du gland, dont la largeur empêche le
prépuce de defeendre 6c de recouvrir l’extrémité de
la verge : cela arrive touvent à des enfans dont le
oiand n’a point encore été découvert , 6c q u ip a r
tantaifie & par curiofité , font remonter le prépuce
par force : cela arrive aufli aux nouveaux maries,
qui fbnt des efforts pour dépuceler de jeunes filles
qu’ils auront époufées. Diohis dit qu’il a réduit un
paraphimojîs à un jeune homme à qui cela arriva le
jour de fon mariage, Si qui accufoit fa femme de
lui avoir donné du mal vénérien. L’auteur confola
beaucoup ce jeune homme , en lui difant tout ce qui
ctoit capable de lui faire fupporter avec fatisfariion
la douleur que fa femme lui auroit épargnée, fi elle
eût été moins fage. , . ,■ ,
La rédu&ion de prépuce s’obtient différemment,
fuivant les circonflances. S’il n’y a pas long-tems
que le prépuce étrangle le gland, 6c que l’inflammation
de cette partie ne foit pas confidérablc , la re-
duriion fe fait aifément : ôn jette d’abord de l’eau
froide fur la verge & fur les bourfes, ou l’on fait tremper
ces parties dans un vaifleaii qui en contienne. La
fraîcheur de l’eau répercute le fang 6c lés efprits ,
voye: Répercùssifs , 6c la verge le dégonflant ; par
ce moyen le malade peut réduire lui-meme fon prépuce.
Si l’ inflammation avoit été portée à un certain
point, la verge ne fe flétriroit point aflez pour que
le malade put parvenir à fe recouvrir le gland ; il a
alors befoin de la main dit chirurgien ,.qui peut réuf-
fir par la méthode fuivante. Il prend la verge entre
les deux doigts indices 6c du milieu des deux mains,
dont les dos regardent Iç ventre du malade , 6c il
amene le prépucë fur le gland qu on comprime latéralement
avec les deux pouces pour l’alonger. Dio-
ziridit que les deux pouces doivent repouffer le gland
pour le faire rentrer dans fa bourfe ; mais on fent
que par cette maniéré ôn rendroit la bafe du gland
plus large, 6c l’on s’oppoferoit à la réduction du prépuce.,
... . , ..jg -, '• ■ . • , . ; ; . _
Si l’inflammation eft grande , il faudra faire des
fcarifications à la membrane interne du prépuce poiy:
détruire l’étranglement : cette membrane forme des
bourrelets féparés par des brides , qui font des efpe-
ces de ligatures circulaires ; ce font ces brides qu’il
faut principalement couper ; on paffe à cet effet fous
chacune d’ elles une fonde cannelée très-déliée ;, elle
fert à conduire la pointe d’un biftouri courbe. Lorf-
qu’on a détruit toutes les brides , on peut faire des
fcarifications avec la lancette ou le biftouri fur le
bourrelet pour le fendre tranfverfalement, c’eff-à-
dire fuivant la longueur dè la verge ; ces incifions
donnentiffue à ime lymphe gangréneufe infiltrée dans
le tifl'u cellulaire qui joint la peau du prépuce à la
membrane interne : il n’eff pas néceffaire de réduire
le prépuce après l’opération ; j’en ai même vu des
ïnconvéniens par la réunion qui fe fait au prepuce ,
6c qui a mis des malades dans le cas de l’opération
dwphymofis bien plus douloureux. V oye^PHYMOSlS.
Après l’opération , on peut fe contenter d’envelopper
la verge avec des. compreffes trempées dans de
l’eau-de-vie camphrée tempérée par un peu d’eau;
on ne rifque rien de f hémorrhagie , il eft à propos
de laifîer dégorger un peu les vaifleaux qui ont été
coupés par les incifions ; le fang s’arrête de lui-même
au bout d’une demi - heure, ou d’une heure au plus.
Vingt-quatre heures après l’opération, on peut lever
l’appareil 6c féduire le prépuce ; fi le gland n’a aucune
maladie qui exige qu’il toit découvert, comme
chancres , poireaux, &c. on termine la cure par des
injcriions déterfives, 6c enfuitc par des dèflicatives.
Dans le cas dè chancres , l’ inflammation ne te
diffipe pas fi facilement, on doit appliquer des ca-
plafràès anodins ivtr la partie , 6c panier avec le
même appareil que noiis avons décrit poiir lè panaris
, «\ l’exception de la croix de Malte , qui doit être
percée vis-à-vis de l’orifice de l’urethre. V■ >ye{ Pan
a r i s . Il faut mettre enfuite la verge en une fitua-
tion qui favorite le retour du fang : pour cet effet, il
ne faut pas la laifler pendante , mais la coucher fur
le ventre, 6c l’aflujettir par une petite bandelette à
une ceinture de linge qu’on aura mile autour du
corps. ( T )
PARAPHONIE ,*f. f. en Mufiquc, eft cette efpece
de confonnance qui ne réfulte pas des memes Ions
comme l’uniffon, qu’ôn appelle homophonie , ni de
la réplique des mêmes fons, comme l’oriave qu’on
appelle antiphonie, mais de fons réellement différais,
comme la quinte 6c la quarte. A l’égard de la fixte
6c de la tierce , les G recs ne les comptoient pas pour
des paraphonies, parce qu’ils les regardoient comme
des diffonnances. De paraphonie , ôn a fait para-
phone , fon paraphons, 6C paraphonijle , chântre exécutant
la paraphonie. (£ )
PARAPHONISTE, f. m.JHiJl. eccléf.) chantre,
enfant de choeur, félon l’ordre romain. Ünnù-para-
phonifte eft le grand-chantre.
PARAPHRASE * f. f. PARAPHRASER , v. ari.
PARAPHRASTE, f. m. ( Grarnm. & Théol. ) termes
relatifs à une interprétation qui eft félon le lens , ÔC
non félon les paroles.
C ’ e ft l’ in te rp r é ta t io n d e q u e lq u e t e x t e en t e rm e s
p lu s cla ir s 6c p lu s é t e n d u s , p a r le fq u e ls o n fu p p lé e à
c e q u e l ’a u te u r a u r o i t d it 6c p e n fé fu r la m a t iè re q u ’il
a t r a ité e . Poye{ T e x t e .
Colomiés regarde la paraphrafe d’Erafme fiir le
nouveau Teftament comme un ouvrage fi extraordinaire
, qu’il dit fans héfiter que, félon lui, cet auteur
étoit infpiré du ciel, quand il compofa fon ouvrage.
Paraphrafe chaldaïqiu ou chaldéenne, eft un terme
ufité parmi les Critiques Ôc les Théologiens, pour
lignifier une ancienne verfion de la Bible faite èri
chaldéen. On croit communément que l’ignorance
oh étoit le peuple juif de la langue hebraique depuis'
la captivité de Babylone, avoit donné lieu à cette
verfion. Elle n’eft ni d’un même auteur, ni du même
tems, ni fur tous les' livres de l’ancien Teftament.
La première, qui eft du Pentàteuque, a été faite
par Onkelos le proféïyte, contemporain de Jefus-
Chrift, félon quelques-Uns 6c que d’autres confondent,
ou avec le rabbin Akib’a , ou avec le juif Aquila,
6c que d’autres croient avoir été cét Onk,eloS que
les Talmudiftes dans le traité Gitan qualifient de ne-
! veu de l’empereitr Tite.
La fécondé paraphrafe du P entateuque eft, dit-on, de
Jonathan fils d’Uziel, mais les favans reconnoiffent
qu’elle eft fuppofée. Il eft vrai qu’on a du même Jona-
• than une paraphrafeiwx les livres que les Juifs nomment
I prophétiques. Quelques; critiques ont confondu ce Jonathan
avec Théodotien, auteur d’une verfion greque.
C’eft une erreur occasionnée par la reffemblance de
l’étymologie des noms. Car Théodotien^ en grec fieni-
fie la même chofe.que Jonathan en hébreu, c’eli-à-
dire don de Dieu.
Üç ixQifemêpafaphrafe ‘ fu r le P e n tà te u q u e e ft le
T a r g um d e J é ru fa lem . Foÿt{ T a Ii c u m . E lle e ft p lu s
r é c e n te q u e le s d e u x a u t r e s , 6 c S c h ik a r d là c r o i t du
m êm e ten is qUe le T a ln iu d , c ’ e ft-à -d ir e p o fté r iè it r e
d e p lu s d e 300 an s à J e fits -Ch rift'.
Outre cés trois paraphrafes , il y en a une fiir les
Pfeaumes, fur Job, 6c lût- lès Proverbes que les Juifs
attribuent à r a b b ’i Jofé , furnommé l'Aveugle ou le
Louche. On en voit encore Une fur le Cantique clés
Cantiques » fur Ruth, fur les Lamentations, fur l’Ec-
cléliafte 6c.fur Efther; mais l’auteur de celie-ci eft
incertain. Plusieurs fàvans penfent que tout ce qu’avancent
les rabbins fur l’antiquité dé ces paraphrafes
eft fort fufperi , qu’elles font poftërieitrès à fairit Jérôme
qui n’en parle point , 6c cjui ayant eu grand
commerce avec les plus dories Juifs de ton tems, en
auroit fait mention fi elles èuffent exifté. Les Juifs
modernes les ont en grande vénération , fur-tout
celle d’Onkelôs qu’on lit dans leurs fynàgogties :
elles éclairciffent le texte hébreu en plulieurs endroits
, mais fouvent le fens qu’ellès donnent n’eft
pas le vrai fens, 6c d’ailleurs elles ne font pas auto-
rifées par l’Eglife. \Valton ,prcf. dit Polyglott. Du-
pini, dijfert. prclim.fur la Bible. De paraphrafe, on a
tait paraphrafer, paraphrafe.
PARAPHRÉNÈSIE, f . f . (Médec. prat.) e fj ie c e de
d é lir e p h r é n é t ic ju e , q u i a q u e lq u e fym p tom e s p a r tic
u lie r s , 6C d o n t o n c t o i t q u e la c a u fe e ft a u x environs
du diaphragme, ivaca çptvaç , d’o î i lu i e ft y e n ü
fo n n om . Voyei P h r Én e s i e . L ’a ffe r iio n d u dia ph rag m
e q q i p a fle p o u r o c c a f io n n e r le p lu s o rd in a ir e m
e n t la paraphrénéjîe , e ft l ’in flam m a t io n d e c e v i f -
c e r e ; au fli com p te -t-o n p a rm i le s fym p tom e s q u i
c a r a f té t ife n t c e t te p h té n é f ie f ym p a th iq u e , u n e ch a le
u r v iv è 6c u n e d o u le u r a igu ë , r a p p o r té e s au-b as de
la p o it r in e : à ce s l ig n e s , o h j o i n t , Outre u n d é lir e
v io le n t 6c continue f u n e re tp ir a t io n t rè s -d i f f ic ile , ia -
b o r ie u f e , p e t ite 6c f r é q u e n t e , u n r ir e in c o n fid é r é ,
t um u l tu e u x , c ô n v u l f i f , u n e t o u x Opiniâ tre , u n h o q
u e t p re fq iie co n t in u e l ; fin e p a lp ita t io n tré s - fen fib le
a u x h y p o c o n d r e s , q u i fo n t e n m êm e tem s r e n t r é s ,
6 c cônirrie r ep lié s en -d ed à fts ; la d o u le u r d e t ê te e ft
m o in s f o r t e , le s y e u x m o in s é t in c e la n s , m o in s h a g
a rd s , m o in s fu r ie u x , 6c le v ifa g e m o in s r o u g e q u e
danS la p h r é n é fie id io p à t iq u e , d o n t le fie g e e ft dans
la p a r t ie m êm e , o ù le fo n t a p p e r c e v o ir le s p r in c ip
a u x fym p tô rn é s .
Quoique l’inflammation du diaphragme foit regardée
comme la caufe la plus ordinaire de la pàra-
phrénéjie, il y a des obfervations qui démontrent que
le diaphragme a pu être enflammé fans produire la
paraphrénéjîe, 6c que cette maladie a exifté fans aucune
léfion du diaphragme. Willis dit avoir trouvé
dans le cadavre d’une jeune fille morte fubitement
un abfcès confidérable au diaphragme ; 6c cependant
il n’y avoit jamais eu la moindre marque de para-
phrenéjie ; le m:ême auteur raconte aufli avoir vu le
diaphragme corrodé 6c même percé par du pus extrêmement
âcre, qui s’étoit répandit d’un ablcès formé
entre la pleVre 6c lès mufcles intercoftaux, le
malade n’éprouva jamais la plus légère aliénation
d’efprit. Cet obfervateur prétend que l’inflammation1
avoit du néceffairement précéder dans le premier
cas la formation de l’abfcès, 6c accompagner dans le
fécond là corrofiori 6c l’ouverture du diaphragme ,
d’où il cpnclud que cette inflammation n’ayant excité
aucun délire , cette phrénéfie fympathique eft un
être de raifon, qui n’eft appuyé 6c fondé que fur
l’autorité & l’erreur de Galien. Les fauteurs du fendillent
contraire pourroient répondre qu’il faut pour
produire la paraphrénéjîe une forte inflammation du
diaphragme , 6c même qu’il faut qu’elle ait fon fiege
dans une partie déterminée ; par exemple, dans la
partie tendineufe, qui eft la plus fenfible 6c la plus
irritable, quoi qu’en dife M. de Haller fondé fur' des
expériences fautives ; ils pourroient ajouter que cet
effet luit plus finement une maladie inflammatoire
qu’une Ample inflammation produite par des agens
extérieurs. Voye{ In f l a m m a t i o n 6 -M a l a d i e s in f
l a m m a t o i r e s . Ils pourroient aufli foutenir que
parce qu’on ne voit aucune trace d’inflammation
dans une partie , on conclueroit trcs-inconfidéré-
rnetit qu’elle n’a pas été le fiege d’une maladie inflammatoire
; ils ne rifqueröieht rien ;! afiûrer que fur ces
maladies on n’a que dès connoiffances très-imparfaites
6c bien peu certaines. On ouvre tous les jours
de pleurétiques qui ont fuccombé à la violence d’un
point de côté, ou de la fievre aiguë , &c. 6c l’on ne
trouve dans la plevre, clans les mufcles intercoftaux,
dans les poumons aucun veftige d’inflammation. Né
feroit-On pas bien fondé à croire que les obfervations
cadavériques qu’on a fait fonner fi haut, n’apportent
pas de grandes lumières ? Hippocrate , qui
en étoit totalement p rivé, a-t-il moins été le premier
6c le plus grand des Médecins ? Voyez O b s e r v a t
i o n s c a d a v é r i q u e s . Mais en nous en rapportant
uniquement à l’obfervation exarie 6c réfléchie des
fymptomes qu’on obferve dans beaucoup de phre-
néfies, nous pouvons nous convaincre que fouvent
le délire eft la fuite d’une afferiion du diaphragme,
inflammatoire ou non , que les dérangemens de ce
vifeere , qui eft comme le pivot de la machine, jettent
beaucoup de trouble dans l’économie animale,
yoyc{ ce mot ; que fouvent des phrénéfies qu’on croit
idiopathiques, dépendent d’un vice de l’ariion des
eftomacs 6c des inteftins : une obfervation répétée
m’a appris qu’il y avoit peu de phrénéfies dépendantes
d’un vice effentiel 6c primaire du cerveau :
6c quoique notrè Médecine, aflez éclairée pour con-
noîtrè & dédaigner des explications vagues, mal fondées
6c ridicules , foit cependant trop peu avancée
pour pouvoir donnèr l’étiologie des délires en génér
a l, 6c fur -tout des délires fympathiques ( voye^
D é l i r e , M a n i e , M é l a n c o l i e & P h r ê n é s i e ) ;
on peut affûrer en général qu’il y a entre le cerveau
6cles vifeeres abdominaux une influence réciproque,
un rapport mutuel, très-confidérable, dont les effets,
à peine foupçonnés par le vulgaire médecin, frappent
l’obfervateur attentif; que le fameux duumvirat
du fublime Vanhelmont, fi peu compris 6c fi hardiment
rejetté, n’eft pas fans fondement; 6c enfin,que
les liaifons, les communications, les fympathies des
nerfs pourront fervir à des explications plàufibles
des phénomènes qu’elles produifent quand elles feront
mieux obfervées , plus approfondies 6c jufte-
ment évaluées.
Outre les fignes que nous ayons rapporté 6c qui
peuvent nous faire diftinguer la paraphrénéjîe de la
phrénéfie, je. fuis perfuade , d’après bien des obfervations
, qu’on pourroit tirer beaucoup de lumière
des différentes modifications du pouls ; fes cararier
res font très-différens dans les maladies qui attaquent
les parties fupérieures 6c dans celles qui fe portent
vers les parties inférieures : ce que M. de Bordeu a
le premier remarqué, 6c .dont il s’eft fervi pour établir
les deux cararieres généraux primitifs du pouls*
lavoir le Jupérieur&L Yinférieur. Voye£ les recherches fur
le pouls de cet auteur illuftre, 6c dans ce diriionnaire
Y article P o u l s . Lorfque dans une phrénéfie. çn trouve
le pouls grand , fort élevé., en un mot fiipërieur,
quoique non-critique ; la phrénéfie peut être regardée
comme idiopathique : lorfqu’au contraire le
pouls eft inférieur, petit, ferré, inégal, cônvulfif,
on peut aflïirer que c’eft une efpece de paraphrénéjîe,
c’eft-à-dire une phrénéfie fympathique 5j dont le fiege
eft dans le diaphragme, ou daps l’eftomac 6ç les jn-
teftins ; cette diftinriion eft ffës-ihiportante, 6c le
figne très-àflïiré ; j’ai eu très-foùvent occafion d’en
éprouver tes avantagés^ ~