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tioines dans quelques églifes. I l étoit autrefois fi.excellent
, qu’on appelloit pain de chapitre les meilleures
chofes. « S’il eft queftion, dit Henri Etienne ,
» de parler d’un pain ayant toutes les qualités d’un
» bon 6c friand pain, (voire tel que celui de la ville ■
» Erefias, pour lequ el Mercure prenoit bien la peine ,
„ de defcendre du c ie l, 6c en venir faire provifion
»> pour les dieux, fi nous en croyons le poëte Ar-
» chëftrate ) , ne faut-il pas venir au pain de chapi- :
» tre, je dis au vrai pain de chapitre, dont celui que ;
» vendent à Paris les boulangers, a retenu le nom , ;
» mais non la bonté, finon qu’en partie ». Ainfi i’au- j
teur de la fatyre a entendu , fous le nom de pain de
chapitre, les grands biens dont les eccléfiaftiques font
en pofleflion. Richelet. {D . /. )
Pain conjuré , étoit un pain d’épreuve fait de
farine d’orge, que les Anglois, Saxons donnoient à
manger à un criminel non convaincu , après que le
prêtre avoit proféré des imprécations fur ce pain ;
perfuadés que S’il étoit innocent, le pain ne fui feroit
point de mal ; mais que s’il étoit coupable , il ne
pourroit l’avaler, ou qu’après l’avoir avalé il étouf-
feroit. Voye{ Pu rg at io n, Epreuve, & c.
Le prêtre quifaifoit cette cérémonie, demandoit à
Dieu dans une priere faite exprès, « que les mâchoi-
» res du criminel râftaffent roi.des, quefon gofier s’é-
» trecît, qu’il ne pût avaler, 6c qu’il rejettâtle
» de fa bouche ». F o y e { Jugement de D ieu , O rdalie,
&c.
Pain a coucou ( Botan.) voye^ Alléluia.
Pain a co ucou , ou Alléluia , ( Mat. mèdic. )
plante. Voye^ A lléluia , Médec. cette plante a les
mêmes qualités extérieures 6c les mêmes vertus que
l’ofeille. Foye{ Oseille , Mat. mèd. & Dicte.
Pain de cr a ie , (Amidonnier.) c’eft un morceau
de craie de forme quarrée , arrondie , long de fix
pouces , & épais de trois à quatre.
Pain d’épice ,, eft un pain de miel 6c de ferme
de feigle. Avant d’employ er le miel dans le pain d’épice
, il faut qu’il ait bouilli long-tems, 6c qu’on l’ait
bien écumé. On y détrempe la farine de feigle pendant
qu’il eft encore chaud, avec une efpece de gâche
exprès.
Le pain d'épice peut fervir utilement en Chirurgie ;
il tient lieu de cataplafme maturatif dans la formation
des abfcès qui furviennent dans la bouche,à la racine
des dents , 6c aux gencives entre les mâchoires 6c
les joues. On coupe une tranche de pain d'épice, de
l’épaifleur d’un écu de ftx livres, & de la grandeur
convenable: on la trempe dans du lait chaud, 6c on
l’applique fur les tumeurs inflammatoires difpofées à
fuppuration. Ce topique n’a aucun défagrément ; il
tient fans aucun moyen fur le lieu malade, 6c il remplit
parfaitement les intentions de l’art en favorifant
celles de la nature. Voye^ Maturatif & Matu ration
, Suppuratif & Suppuration. Foye^pour
le cas particulier, l’article maladies des gencives , à la
fuite du mot Gencives. ( T -)
Pain-d’épicier , qui fait 6c vend du pain d’épice.
Les pains-d’épiciers çompofent une communauté fort
ancienne à Paris. Leurs ouvrages étoient fort à la
mode avant que les Pâtiftiers fuffent érigés en corps
de jurande : mais là pâtifierie d’invention plus moderne
, 6c plus variée dans fes ouvrages , a prévalu
fur le pain d’épice, quoiqu’il foit beaucoup plus fain
que la pâtifferie qui eft lourde 6c pefante.
Pain FOSSILE, ( Hijl. nat. ) artolithus , panis dot-
monum ; quelques auteurs ont donné ce nom à des
pierres à qui la nature a donné la forme d’un pain. Il
$’en trouve de fort grands enfemble dans le voifinage
de la ville de Rothweil : on dit qu’il s’en trouve aufli
dans les montagnes des environs de Boulogne en Italie.
On en a rencontré qui pefoient plufieurs quintaux
dans le voiimage d’Ilefeld, près de NordhaUlen,
a a i
dans le Hartz. On affure que dans la grotte de Hartmann
au Hartz , on voit une* cavité femblable à un
four , dans laquelle font plufieurs pains ou .gâteaux.
Il y a encore plufieurs autres endroits où l’on a trouve
de ces prétendus pains, 6c même des bifcuits
fofîiles, que quelques perfonnes ont eu la fimplicité
de regarder comme des pains pétrifiés ; qui n’ont
pris cette forme que par haferd, 6c qui font de vrais
jeux de la nature propre à amufer ceux qui ne cherchent
que le fingulier 6c non l’inftruftion dans l’iiift
toire naturelle. Foye^ Bnickmanni epijlol. itinerariat
Centuria 1. epifl. 66.
Pain de lie , ( FitiaigrUrs. ) c’ eft la lie feche que
les Vinaigriers tirent de leurs preffes, après en avoir
exprimé tout le vin pour faire leur vinaigre. Les Chapeliers
fe fervent aufli du p a in de lie pour la fabrique
de leurs chapeaux. Savary.
Pains de liquat ion , ( Métallurgie. ) ce font
les gâteaux de cuivre qui reftent fur le fourneau de
liquation, après que le plomb 6c l’argent en ont été
dégagés. On les nomme aufli pièces de liquation.
Voyez les articles Liquation & Cuivre.
Pain de munition , eft à la guerre, le pain qu’on
diftribue aux troupes en campagne , -6c qui contient
deux rations. Foye[ R ation & Munitions. (Q )
Pain de pourceau, ( Botan. ) cyclamen ; genre
de plante à fleur monopétale , ronde, en forme de
rolëtte , 6c découpée ordinairement en cinq parties
recourbées en haut. Le piftil fort du calice ; il eft attaché
comme un clou à la partie poftérieure de la
fleur, 6c il devient dans la fuite un fruit prefque rond
6c membraneux, qui s’ouvre de plufieurs; façons, 6c
qui renferme des femençes le plus fouvent oblon-
gues, anguleüfes 6c attachées à un placenta. Tourne-
fort, In j t . rei herb, F?ye% PLANTEIl
contient trente efpeces, dont la plus commune
eft nommée cyclamen orbiculato folio , infernï purpu-
rafcentey dans les /. B. H. 164.
Sa racine eft fphérique, épaiffe, charnue, un peu
applatie, noirâtre en dehors, blanchâtre en dedans ,
6c garnie, de fibres noirâtres. Sa faveur eft âcre, piquante
, brûlante , défagréable , fans odeur ; fes
feuilles nombreufes, prefque rondes, portées fur des
queues longues d’environ une palme, font a fiez fem-
blables aux feuilles de cabaret ; cependant moins
épaiffes, d’un verd foncé en defliis, parfémé de quelques
taches blanches, de c.ouleur de pourpre endeflous,
un peu fumées à leur bord.
Ses fleurs panchées vers la terre, font portées fur
des pédicules longs 6c tendres; elles font d’une feule
pièce en rofette, taillées en maniéré de godet, de
Couleur pourpre clair ou foncé, 6c d’une odeur fua»
ve. Leur calice eft partagé en cinq quartiers ; il en
fort un piftil attache à la partie poftérieure en maniéré
de clou ; ce piftil eft jjorté fur un pédicule
faifent plufieurs fpirales. Après que la fleur eft tombée
, il fe replie jufqu’à ce qu’il touche la terre fur laquelle
il 1croît,6c devient un fruit prefque fphérique,
membraneux, 6c qui s’ouvre en plufieurs partiés. II
renferme de graines oblongues, anguleufes , d’un
brun jaunâtre, attachées à un placenta.
Cette graine femée dans la terre ne germe pas,
mais elle fe change en un tubercule , ou en une racine
qui pouffe des feuilles. Dans la fuite fes fleurs
paroiuent fur la fin de l’été , ou au commencement
de l’automne ; enfuite fes feuilles ayant durétout l’hiver
j fe perdent en Avril ou en Mai. On cultive cette
plante dans nos jardins. Ses racines font d’ufage.
(£ > ,/ .) \V / " • : - 1"
Pain de pourceau , ( Mat. mèdic. ) la racine
de cette plante, qui eft.fa feule partie ufuelle, eft
.d’une faveur âcre, brûlante, défagréablelqrfqu’elle
eft fraîche. Cette faveur difparoit prefqu’entieremeüt
par la déification, Cette racine eft inodore.
P A i
Soit fraîche, foit feche, c’eft un très-violent purgatifs
hidragogue, que les payfans les plus robuftes
peuvent prendre cependant jufqu’à la dofe d’un gros
en fubftance , 6c juiqu’à celle de demi-once en dé-
coftion ; mais même dans ces fujets très-vigoureux,
elle excite fouvent des inflammations à l’oe fophage,
6c dans tout le trajet inteftinal. Foye^ Pu rgat if.
On fe fert aufli extérieurement de cette racine.
Elle eft comptée parmi les plus puiffans réfolutifs 6c
apéritifs. Elle poffede même ces vertus aufli-bien que
la qualité purgative à un degré qui les rend capables
déporter leur a&ion jufques fur les parties intérieures
, lorfqu’on l’applique fur les régions qui contiennent
ces parties. Etant appliquée, par exemple, en
forme de cataplafme fur les régions de la rate , elle
pafle pour en fondre les tumeurs. Si on frotte le Ven-
ire avec fe décoftion ou fon fuc, elle lâche le v entre,
tue les v er s , fait revenir les réglés , peut chafler le
foetus mort 6c l’arriere-feix, & a tous les effets propres
aux purgatifs violens.
C’eft a cette plante que doit fon nom l’onguent
appellé de arthunita , qui eft compofé d’ailleurs de
tous les purgatifs végétaux les plus violens ; favoir,
la colloquinte , le concombre làuvage, leglayeul,
la feammonée , le turbith, le garou, l’aloes , l’euphorbe
, la maroute ; de plufieurs gommes , réfines
& d’aromates exotiques les plus acres, tels que le
poivre long 6c le gingembre ; onguent qui étant applique
fur le creux de l’eftomac , fait vomir , qui
vuide puilfemment les eaux des hydropiques par les
felles 6c par les urines, fi on en frotte la région ombilicale
oc celle des reins ; qui excite les réglés, fi
on l’applique au pubis 6c à la région hypogaftrique,
qui eft un infigne fondant des tumeurs skirrheufes,
&c. & qui e f t , malgré toutes ces vertus, un fort
mauvais remede. ( b )
Pain de proposition , ( Critiq. foc. ) les pains
de propofition étoient des pains qu’on offroit tous les
femedis fur la table d’or pofée dans le feint : pones
fuper menjam panes propofitionis in confpectu meo,
Exod. z i . 30. Il devoit y en avoir douze, en mémoire
des douze tribus, au nom defquelles ils étoient
offerts. Ces pains fe faifoient fans levain; on les pré-
fentoit tout chauds chaque jour de febbat, & en même
tems on ôtoit les vieux, qui dévoient être mangés
par des prêtres , à l’exclufiondes laïcs, à qui il étoit
défendu d’en manger ; c’eft ce qui faifoit appeller le
pain de prôpoiition panis fan cl us , I. Reg. x x j. 4.
, Les anciens Hébreux cuifoient leur pain fous la
cendre , 6c quelquefois on le faifoit cuire avec de la
bouze de vache allumée. Foye[ encore Proposition
, pains de. -( D . J. )
Pain de R e im s , les pains d’épiciers donnent
ce nom à des pains qu’ils font félon la maniéré qu’on
en fait dans la ville de Reims , avec de la pâte d’af-
fortiment, que l’on affaifonne d’écorce-de-citron,
d’anis ,. d’épices, &c.
Pain DE RIVE , {terme de Boulanger.) c’eft du pain
qui n’a point de bifeau , ou qui en a très-peu. Il ne
. manquera pas, ditMoliere dans fon BourgeoisrGen-
tilhomme,cc?. I F , fcéne /. de vous parler d’un pain de
rive, relevé de çroûtes croquantes fous la dent.
Pain DE ROSES , en Pharmacie, remede comppfc
avec les rofès, ramafîees 6c comme pétries en forme
de pain, que l’on trempe dans le vin ou dans le
vinaigre.
On s’en fert dans la diÉrhée, dans la dyftente-
r ie , dans le yomiflement, 6c dans les épuifèmeiis
dLes humeurs après les remedes généraux.
On applique avec un heureux fuccès un pain de
rofes que l’on a fait tremper dans le vin rouge ; dans
^ le cas-d’une ‘ indifpofition chaude, on lé mettra
.trempe dans ime lqueur compofée d’oxiçr at 6c
d’une^ eap .calmante.
Voici conime ofrVen fëri ;
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Prenez encens, maftic, rofes, corail rouge ; dé
chacun un gros : mettez - les en poudre ; faupoudrez5
en qn pain de rofeàiqui aura trempé dans l’eau-rofé
avec une troifieme partie dé vinaigre j ou daiis du
vinaigre rofat 2 appliquez-le chaudement fur le bas-
ventre.
On le laifTé pendant trois heures fur là partie,
que l’on frotte enfuite avec un. peu d’àuile de lin
ou d’amandes douces, ou d’huile röfat.
Pain de roses , ( Parfumeur. ) on:le nomme aufli
chapeau de rofes; c’eft le marc des rofes qui refte
dans les alembics après qu’on en a tiré l’eau l’huile
exaltée, 6c le fel volatil.
Pain , terme de Potier de terre, c’eft propremeiit la
terre en mottÂtélle qu’elle vient chez le potier,
qui ne lui a encore donné qu’une façon.
Pain de sa von , ( Savonnerie. ) on l’appelle plus
ordinairement table de favon ; e’eft du favon drefle
dans des moules d’un pié 6c demi en quarré , & d’en»
viron trois pouces cle hauteur ; il y a cependant
quelque différence entre la table & le pain de favon,
la table s’entendant du favon au fortir du moule 6t
le pain lorfque la table a été coupée en morceaux,
Savary-,
Pain de sucré, {Raffinerie. ) c’eft du lucre affiné
, que l’on drefle dans des moules de figure conique,
6c que l’on vend enveloppé de gros papier
bleu ou gris : les pains de fucre pefent 3 ,4 , 5 , juf-
qu’à i z livres;
PAINBCEUF, ( Géog. mod. ) bourgade de France ■
dans la Bretagne, fur la rive gauehe de la Loire, à
6 lieues au-deflous de Nantes ; c’eft-là que les plus
gros vaiffeaux demeurent à la rade, ne pouvant
pas aller jufqu’à Nantes : on n’y voit qu’hôtelleries
6c cabarets. ( D . J. )
P A IN E , f. m. {Hiß. mod.') fixieme mois des
Coptes, qui répond à notre mois de Juin ; ils l’ao-
pellent aufli bauna , 6c les Abyflins peuni 6Cpenni1
P AINES, ou PESNES, ou PEINES, f. f. {A n
mèchan.') morceaux de drap ou d’étoffe de laine
dont les Corroyeurs font leur gipon. Foye{ Gi-
PONS, Corroyeur.
PAJOMIRIOBA, f. f. { Botan. éxot. ) nom donné
par Pifon p un petit arbriflèau légumineux du Bréfil,
queTournefort appelle caffia americana feetida yfoliis
oblongis glabris, en françois le eaflter puant,fenna
occidentalis , odore opii v i r o fo , orobi pannonici foliis
mucronatis , glabra. Hort. Lugd. Bat.
Il pouffe de fa racine plufieurs tiges, longues d’environ
troispiés, ligneules, vertes, npueüfes, divi-
fées chacune en beaucoup de rameaux, 6c chaque
ramfcau portant huit à neuf feuilles rangées vis-à-vis
l’une de l’autre , par paires fur une cô te, aflez longues,
pointues; fes fleurs naiffent au fommet des
rameaux, petites, compofées chacune de cinq feuilles
femblables à celles de là 6affe, mais plus petites
6c tout-à-fait jaunes : à ces fleurs fuccedent des gouf-'
fes longues de cinq ou fix pouces, rondes, Un peu
applaties, courbées ; elles prennent en riiûriflant
une couleur brune ; la racine de la plante eft longue
, groffe de deux pouces, ligneufe, droite, de
-couleur jaunâtre en-dehors, blanche en-dedans,
fans odeur ni goût apparent : ce eaffier fleurit foute
l’année ; fes fouilles font purgatives & d’un goût
très-defegréable. {D . J .)
PAJONISTES, f. m. {Hiß. èeelef.) nom què les
Proteftans ont donné aux foftateurs de Pajon ; ce
Pajon parutiparmi les Calviniftes;il rafina mr l’Àr-'
minianifme. Ceux d’entre les miniftres que la diver-
fité des fentimens de Calvin fur la grâce efficace'
6c la prédeftination avoit révoltés, embraflèrent fes
fentimens, qui furent condamnés-à Rotterdam çn
1686, daitsim fynode appelle fynode Wallon.
PAIPAZÛGA m. {Botan, exoz. ) arbriffeau du