
 
        
         
		c l ,   dans  le  reïïort de  l’amirauté de Marennes  ,  fur  
 la   côte  du Ponant  ,  prennent  d’une maniéré particuliere  
 ;  ils  fe  fervent  des mêmes  chaloupes  qui  
 •chaTgent  les  paffagers  ;  ils ont  uh  filet  qu’on peut  
 regarder  comme une  efpece de  folle.  Il  en  a  le  calibre  
 ;  il  eft  de  trente-cinq  à  quarante  braffes  de  
 long  ,  fur  trois  braffes  de  chute  ou  environ.  Les  
 pêcheurs qui  font cette pêche fe  fuccédent 6c font la  
 'garde, ou  courent des bordées,  foit à  la v o ile ,  foit  
 à la nage, fuivantlestems ;  ils les continuent jufqu’à  
 ce qu’ils entendent  le chant  ,  le bruit,  le  bourdonnement  
 que  les  maigres  font.  Les  pêcheurs  ne  s’y  
 trompent point ;  le  poiffon  fût-il à, vingt  brafles  de  
 profondeur fous  l’eau,  pourvu que la chaloupe  foit  
 au-deffus  de  l’endroit  que  les  maigres  parcourent.  
 Quand  ils  l’ont entendu ;  ils  jettent leurs  rêts  à  l’aventure, 
   de maniéré  cependant  ,  qu’ils croifent  la  
 riviere en  coupant la marée : le bout qui  eff foutenu  
 d’une  bouée  ,  amarée  fur  un  cordage  de  plufieurs  
 braffes,  va  à  la dérivé ;  l’autre bout refte amaré au  
 bateau  par  une autre  corde que les  pêcheurs  nomment  
 mouvant.  Si  la  pêche  eft  bonne,  le  negre  ou  
 maigre s’engage  dans les mailles ,  qui  font affez larges  
 &  y  refte  pris  :  le  bas  du  filet  qu’il  faut  regarder  
 comme  un  ret  dérivant,  eft  chargé  de  plomb  
 qui  le  cale  bas  ;  les  pêcheurs  le  relevent  aufli-tôt  
 qu’il a coulé  à fond. 
 Cette  pêche  eft  très - fortuite  6c  très-ingrate  ,  
 quand on  dit  que  les maigres  chantent ou grondent,  
 •c’eft  pour fe  fervir de l’expreffion des  pêcheurs.  Ils  
 ont  obfervé  que  ce  poiffon  pris  failoit  encore  le  
 même  bruit, hors de  l’eau 6c dans la chaloupe ,  6c  
 iis affirment que fans ce fon extraordinaire qui les détermine  
 dans le jet du filet,  ils ne prendroient jamais  
 de maigres ou  ne gres. 
 Les rets  ou  filets à  negres  ont  les mailles  de  cinq  
 pouces  en  quarré  ;  ils  font faits  de  groffes cordes  
 formées de plufieurs fils. 
 NÈGRES- cartes , f.  f. plur.  (  Jouaillerie. )   c’eft  
 ce  qu’on  appelle  autrement  émeraudes  brutes  de  la  
 première couleur ;  elles font  fort eftimées  ,  & paf-  
 l'ent  pour  les plus  belles  de  ces  fortes  de  pierres. 
 ( " • • ' • )   I   I   ■ 
 Négrepelisse ,  ( Géog.)  petite ville  de France  
 dans  la  Querci  ,  à  4  lieues  N.  E.  de Montauban ,  
 fur  Vetveirou.  Les  calviniftes  l’avoient  fortifiée  ,  
 mais Louis XIII.  l’ayant prife d’affaut en  1 6 1 2   ,  la  
 livra  an  feu &   au  pillage  ;  de  forte  qu’il  n’y   refte  
 plus que des mafures. 
 NÉGREPONT ,  Isle de ,  (Géog.')  île de Grèce,  
 -appellée  par  les  anciens  Eubce  ,  6c  qui  eft  après  
 Candie ,  la  plus  belle  de toutes  les  îles de  l’Archipel. 
   Elle  a  360  milles  de tour ,  &  s’étend  le long  
 de  la Béotie  ,  dont elle n’eft  féparée que  par  le  fameux  
 canal  de  l’Euripe,  6c  l’on  croit  qu’elle  en  a  
 été  anciennement  détachée  par  un  coup  de  mer.  
 On  y   voyoit  autrefois  clans  les  beaux  jours  de  la  
 Grè ce, trois villes confidérables, célébrés dans l’hif-  
 toire ;  Caryfthe  ,  Chalcis 6c Eretrie.  Les jeux  qui  
 s’y   célébroient  appelles gérejiiens,  avoient été inf-  
 îitués  par  Gérefte  ,  en l’honneur  de Neptune,  qui  
 l’avoit fauve d’une  tempête. 
 Le  nom moderne  de Négrepont,  Négroponte,  ou  
 comme  difent les  Italiens Nigroponte ,  vient  de  celui  
 d'Egripos  que  les  grecs  lui  donnent.  Les  premiers  
 françois qui  pafferent dans  cette île  ,  entendant  
 dire .aux gens du pays  eis ton Egripont,  ce  qui  
 lignifie  à  Egripos ,  crurent  qu’on  appelloit  ce  lieu  
 Négripont,  confondant la derniere  lettre de l’article  
 ton avec Egripont.  Cette  origine du  nom nous  ref-  
 femble  fi  fo r t ,  qu’il n’en  faut  point  aller chercher  
 d ’autre  ,  ni  l’attribuer  à  l’erreur  des  Italiens  ,  qui  
 rappellent Nigroponte ,  comme  s’il y  avoit quelque  
 p oui de pierre noire qui paflà de la Béotie dans l’îie. 
 Quoi qu’il en foit,  le nom de Négrepont eft commun  
 à l’île ,  à la  ville 6c au détroit. 
 On compte dans cette île, quatre principaux promontoires, 
   dont  l’un fe  nomme le  cap d'Oro;  c’eft  
 fur la  croupe de ce promontoire,  que Nauplius  ,  roi  
 de  Négrepont,  fit  allumer des  feux ,  afin qu’à  la  faveur  
 de cette  lumière ,  l’armée des  grecs qui  reve-  
 noit de Troie put arriver à  bon  port.  C ’eft dans  le  
 voifinage  du  cap  Zittar ,  autre promontoire de  l’île  
 du côté du nord,  qu’étoit la côte d’Artémifia ,  ainfi  
 nommée  du temple  qui  y   avoit  été élevé ;  6c  c’eft-  
 là que  les grecs mirent leur  armée  navale à  l’abri  ,   
 durant les guerres que  leur firent  les Perfes. 
 Après la  prife de Conftantinople par  les Croifés  
 les  François  6c  les  Vénitiens  s’emparèrent  de  l’île  
 de  Négrepont.  On vit  naître  alors  des  feigneurs  de  
 Négrepont, des ducs de Naxie,  des marquis de Mon-  
 ferrat,  rois de Theffalie,  &c. enfin les Vénitiens devinrent  
 peu-à-peu maîtres  de  l’ile  ,  qu’ils gouvernèrent  
 par  un  baile  jufqu’à  l’année  1469 ,  que  les  
 Turcs la  leur enlevèrent. 
 La terre  de Négrepont eft  très - fertile  en  pâturages  
 ,  en  b lé ,  en  vin ,   en  coton  6c  en  huile.  Il  y   
 avoit  autrefois  plufieurs  villes peuplées  ,  &  grand  
 nombre  de  gros bourgs  & de  villages ;  mais depuis  
 que  cette  île eft paffée fous  la domination  du  grand  
 leigneur ,  tout  y   eft  tombé dans  un  dépériffement  
 incroyable.  Long.  4/. 3 2 -4 2 . J i .   lat.  *8.  30. R mBB Négrepont ,  ( Géogr.  )  forte  ville  de  G rece,  
 capitale de l’île  de même  nom.  Elle eft habitée par  
 des  turcs  6c  des juifs;  &   les  Chrétiens  demeurent  
 dans les fauxbourgs, qui font plus grands que la ville.  
 Il  y  a un capitan pacha qui commande  à  toute l’île ;  
 Mahomet  IL  la prit en  1469 ,  après  fix mois  defié-  
 g e ,  6c  une  perte  de plus  de  40  mille hommes.  Les  
 Vénitiens l’affiégerent  inutilement en  1688. Elle eft  
 à  i z   lieues  N.  E.  d’Athènes,  45  S.  E.  de  Lariffe,  
 104  S.  O.  de Conftantinople.  Longit.  42. g .  Latit.  
 38 .30 . 
 La ville de Négrepont  eft  l’ancienne  Chaleis ;  elle  
 eftlu rla   côte occidentale  de l’île ,  dans  le  fameux  
 détroit de l'Euripe,  aujourd’hui  le détroit de Négrepont. 
  Leférail du capitan-pacha qui commande toute  
 l’île ,  6c une partie de la  Béotie,  eft  bâti  fur  ce  détroit. 
   Dans  l’endroit où le détroit eft le plusrefferré,  
 on traverfe de Béotie dans l’île par  un  pont  de pierres  
 de  cinq  petires  arcades,  6c  qui  n’a  guere  que  
 trente pas  de long.  Voye^ de plus grands détails dans  
 Spon , voyage de Négrepont,   6c dans Corneille ,   description  
 de la Morée. 
 Négrepont , détroit de , ( Géog. ) petit bras  
 de mer qui  fépare  l’île de Négrepont de la Livadie en  
 terre ferme.  Voye{ Euripe. , (  L).  J. ) 
 NEGIIERIE ,  f.  f.  ( Commerce £  Afrique. ) lieu où  
 ceux qui font le commerce des Negres, ont coutume  
 d’enfermer  leurs efçlaves,  foit  fur les côtes d’Afrique  
 ,  jufqu’à  ce  qu’ils  puiffent  les embarquer,  foit  
 dans les îles Antilles 6c autres endroits où ils  les débarquent  
 ,  jufqu’à ce qu’ils ayent trouvé marchand ;  
 d’autres difent captiverie. 
 NEGRIER,  f.  m.  ( Commerce. )  on  appelle  navires  
 négriers  ,  vaijfeaux  négriers  ,   bâtimens  négriers,  
 ceux qui fervent au commerce des Negres,  6c avec  
 lefquels  les nations européennes  qui font ce négoce  
 fur les côtes d’Afrique, font la traite de ces efçlaves  
 pour  les tranfporter & les aller vendre  aux  îles Antilles, 
   &  dans  quelques  endroits  du  continent  de  
 l’Amérique efpagnole,  Voye{ Negres  , Dictionnaire  
 de Commerce.  ( G ) 
 NEGRILLO,  1. m. ( Minéralogie. )   c’eft ainfi que  
 les Efpagnols de l’Amérique nomment une fubftance  
 minérale  que  l’on  tire  de  quelques  mines  d’argent  
 du Chily ;  il eft noir & affez fenfolable  à du mâche^ 
 fer ;  quand il eft mêlé de  plomb,  on le nomme plomoronco. 
 NEGRILLON,  f.  m.  ( Commerce  d'Afrique.  )  on  
 nomme  négrillons  dans le  commerce  des  elclaves,  
 les petits negres  de l’un ou de  l’autre  fexe qui n’ont  
 pas encore paffé dix ans : trois enfans de dix ans font  
 deux pièces  d’Inde,  & l’on  compte deux enfans  de  
 cinq ans pour une  piece. 
 NEGRO,  (  Géog, )  en latin Niger,  ou  Tanager ,  
 riviere du royaume  de Naples,  dans la principauté  
 citérieure.  Elle a  fa  fource  aux frontières de la Ba-  
 filicate, à quelques villes de  Policaftro,  &  finit par.  
 la jetter  dans  la riviere de Selo.  ( D .  J. ) 
 N EGUNDO,  fub.  m.  ( Hifl..nat. Botan.  exot.  )  
 arbre des Indes  orientales,  dont  on  diftingue  deux  
 efpeces ;  l’une  eft appellée  mâle,  6c  l’autre femelle.  
 Le mâle eft de la hauteur d’un amandier ;  fes  feuilles  
 font  faites  comme  celles  du  fureau,  dentelées  
 fur  les bords,  & fort  velues.  La femelle  croît à  la  
 même hauteur que le mâle ; mais fes feuilles font plus  
 rondes,  fans dentelure,  femblables à celles du peuplier  
 blanc :  les feuilles des deux efpeces ont l’odeur  
 &  le goût de la fauge, avec plus d’âcreté 6c d’amertume. 
   Il fuinte  pendant  la  nuit  fur ces feuilles  une  
 feve'ou fuc blanc,  qui s’évapore au lever du foleil.  
 Leurs fleurs reffemblent à celles du romarin ;  &   les  
 fruits qui leur fuccedent,  reffemblent au poivre noir,  
 excepté  que  leur goût n’eft point  fi  âcre , ni fi brûlant. 
   ( D .  J.  ) 
 NEGUS ,  ( Hifl. )   c’eft  le  nom  que  les  Ethiopiens  
 &  les Abyffins donnent à leur louverain  :  ce  
 mot  lignifie  roi  dans  la  langue  de ces peuples.  Ce  
 prince  prend  lui-même le  titre de neguja nagaß {ai-  
 tiopia, c’eft-à-dire,  roi des rois d'Ethiopie. Les Abyf-  
 lins  croient que les rois qui les  gouvernent  defeen-  
 dent  de  la  reine  de Saba, qui  étant  allée  à  Jérufa-  
 Iem  pour  admirer la  fageffe de Salomon,  eu t,  dit-  
 on , de ce prince  un  fils appellé  Menilehech,  de qui  
 font venus  les negus, ou rois d’Ethiopie,  qui  occupent  
 aujourd’hui  le  trône.  Ce  prince  fut,  dit-on,  
 élevé  à  la  cour du  roi  Salomon  fon  pere,  d’où  il  
 amena  plufieurs  do&eurs juifs,  qui  apportèrent  la  
 loi de Moïfe  dans  fes états  :  les rois  d’Ethiopie  ont  
 depuis  embraffé  le  Chriftianifme.  Les  anciens  rois  
 d’Ethiopie fourniffent un exemple frappant de l’abus  
 du pouvoir  facerdotal ;  Diodore  de  Sicile  nous  apprend  
 que les prêtres  de Meroe, les plus révérés de  
 toute  l’Ethiopie ,   ordonnoient  quelquefois  à  leurs  
 rois de fe tuer  eux-mêmes;  &  que ces princes dociles  
 ne manquoient point de fe conformer à cet  ordre  
 qui  leur étoit fignifié  de  la part des dieux.  Le même  
 auteur dit que ce pouvoir exorbitant des prêtres dura  
 jufqu’au  regne  d'Ërgamenes,  qui  étant  un  prince  
 guerrier,   marcha à  la  tête d’une  armée  ,  pour  réduire  
 les  pontifes  impérieux  qui  avoient  fait  la loi  
 à  fes prédéceffeurs. 
 NEHALENNIA, f.  f.  ( Mythol.')cette déeffe adorée  
 dans le fond feptentrional de la G ermanie, étoit  
 tout à-fait  inconnue,  lorfque le 5 de  Janvier  1646,  
 un  vent d’eft foufllant avec violence  vers  la Zélande  
 ,  le rivage de la mer fe trouva à fec proche Does-  
 bourg ,  dans l’île de Valchren ; 6c on y  apperçut des  
 mafures  que  l’eau  couvroit  auparavant.  Parmi  ces  
 mafures étoient des autels,  des vafes, des urnes,  6c  
 des  ftatues  ;  &  entre  autres  plufieurs  qui  repréfen-  
 toient  là  déeffe  Nékalennia,  avec  des  infcriptions  
 qui apprenoient fon nom.  Ce tréfor d’antiquités  fut  
 bien-tôt  connu des Savans ;  6c  Urcé,  dans  fon hi-  
 ftoire  des  comtes  de  Flandres,  tome  I .  page  S i.  a  
 fait graver quatorze  de ces  ftatues,  qui  toutes  portent  
 le  nom  de  cette  déeffe,  à  l’exception  d’une  
 feule. Dom Bernard de Montfaucon ne  les a pas négligées  
 ; 6c on en trouve lept à  la fin du fécond tome  
 de fon  antiquité,  expliquées par les figures. 
 Dom  Jacques Martin,  dans fon hiftôîrc de  la religion  
 des Gaulois, tome II.  cap. xvij. s’eft donné la  
 peine de nous marquer toutes les attitudes qu’a cette  
 déefle fur ces différentes ftatues, tantôt affile, tantôt  
 debout ;  un  air  toûjours jeune,  6c  un  habillement  
 qui  la couvre depuis  les  piés  jufqu’à la  tête,  la  ca-  
 ra&érifent par tout :  6c  lesfymboles  qui  l’environnent, 
   font  ordinairement  une  corne  d’abondance,  
 des  fruits qu’elle porte fur fon  giron, un panier, un  
 chien, &c. 
 Comme  une  découverte  eft  fouvent  favorable  
 pour en amener  d’autres,  M. Keifler  dans  fes antiquités  
 feptentrionales, dit qu’en examinant avec foin  
 les idoles  qu’on  voit  encore  dans  la  Zélande,  on  
 en  remarque  quelques-unes  qui  avoient  tout  l’air  
 de  Nékalennia,   quoiqu’on  ne  le fût  pas  avifé  de  le  
 foupçonner  :  du-moins  eft-il sûr  que ce  n’étoit  pas  
 dans  cette  province  feule,  qu’étoit  connue  6c  ho-,  
 norée cette déeffe, puifque Gruter rapporte une inf-.  
 cription  trouvée  ailleurs, qui  eft  conlacrée à  cette  
 divinité par  Eriattius  fils  de  Jucundus  :  deoe Nehalj  
 Eriattius  Jucundi pro fe  & fuis  votum folvit  libens  
 merito;  car il n’eft pas douteux que ce ne  foit  le nom  
 de Nehalennia  en  abrégé.  Mais  quand  on  voudroit  
 n’en  pas  convenir,  il  eft  sûr  du-moins  que  cette  
 déeffe  étoit honorée en  Angleterre,  puifqu’on  y   a  
 trouvé une infeription  où fon nom  eft tout  du long.  
 On  prétend  encore  qu’une  image  en  moiaï]ue  déterrée  
 à Nîmes,  la  repréfente ;  mais la  chofe  n’eft:  
 rien  moins  que certaine. 
 Comme Neptune fe trouve trois fois  joint aux figures  
 de Nékalennia, on penfe que cette déeffe étoit  
 auffi invoquée  pour la navigation;  6c cette opinion,  
 eft confirmée par une infeription d’Angleterre, dans  
 laquelle  Secundus Sylvanus déclare  qu’il  a accompli  
 le  voeu  qu’il  avoit  adreffé  à  cette  déefle  pour  
 l’heureux fuccès du  commerce de craie qu’il faifoit., 
 On  ignore  cependant ce  qu’étoit la déeffe Néha-  
 lennia; les uns la prennent  pour  la  lune  ou la  nouvelle  
 lune ; d’autres pour une des déeffes meres; du-  
 moins les fymbetfes dont nous avons parlé,  lui conviennent  
 affez  bien.  Comme  on  a  découvert  des  
 monumens  de ces déeffes champêtres en France,  en  
 Angleterre,  en Italie,   &  en Allemagne,  il ne feroit  
 pas étonnant  qu’on en  ait  trouvé  dans  la  Zélande  
 toutes ces réflexions font de M. l’abbé  Bannier. My-  
 tkol. tome I I.  ( D ,  J. ) 
 NEHAVEND ,  ( Géog. )  ancienne  ville  de Perfe  
 dans le Couheftan,  fur une montagne,  à  14 lieues  
 au midi de Hancédan, célébré par la vidoire que les  
 Arabes y  remportèrent fur les Perfans en 638. Long.  
 83.  48.  lat. 34.  iz .  ( D .   J .) 
 NEHÉMIE, Livre  de , ( Çritiq.facrée. )   ce livre  
 facré  eft nommé  plus  communément le fécond livre  
 d'Efdras,  quoiqu’il  commence  ainfi  ,  ce font  ici  les  
 paroles de Néhémie,  6c que  l’auteur  y   parle prefque  
 toûjours  en  première  perfonne  ;  mais  cet  auteur  
 n’eft point Nehémie,  parce qu’il  fe  trouve  dans  fon  
 livre bien des chofes qui ne peuvent être de fa main.’  
 Il eft vifible, par exemple, que ce n’eft point  Néké-  
 mie qui  a écrit le douzième  chapitre  depuis le vetfet  
 premier  jufqu’au vingt-feptieme :  c’eft une addition  
 qui a été faite  par ceux qui ont reçft  ce livre dans le  
 canon  de l’Ecriture.  Efdras en avoit montré l’exemple, 
   en mettant  çà  6c  là  dans fon recueil des  livres  
 facrés,  les  infertions  qui  lui  parurent  néceffaires.;  
 Ceux qui dans  la  fuite  continuèrent  le  recueil,  firent  
 la même chofe aux  livres qu’ils ajoutèrent, jufqu’à  
 ce  que  ce  recueil  parût  complet  à  Simon  le  
 Jufte, qui  travailla  le dernier à  former  le canon  de  
 l’ancien-Teftament.  O r ,  comme  le  livre  de  Néhémie  
 étoit le  dernier  écrit , .Simon  le mit au  nombre  
 des livres facrés.  Ce  fut alors fans doute,  que fe fit  
 l’addition du douzième chapitre » ou par Simon, ou