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La condition de ces débiteurs, appelles aufli ad-
dicii y éroit d’autant plus miférable, que leurs travaux
& leurs peines n’entroient point en déduction
de leurs dettes ; mais lorfqu’ils avoient payé, ils
recouvroient ayec la liberté tous leurs droits : car
cette efpece d’efclavage étoit différente du véritable
efclavage, en ce que \esnexi pouvoient malgré leur
•maître fe délivrer de la fervitude, en payant leur
dette, & en ce qu’ils n’étoient point regardes comme
affranchis après être fortis de fervitude, mais comme
citoyens libres, ingenui, puilqu’ils ne perdoienf pas
la qualité de citoyen romain, pouvant même fervir
dans les légions romaines. Servus ciim manumitùturjit
libertinus ; addiclus, recep talibertatt, eft ingenuus. Servus
inv'uo domino libertatem non confequitur ; addiclus
folvtndo y citra voluntatem domini confequitur; ad fer-
vum nulla lex pertinet. Addiclus legem habet; propria
liberiy qua nemo habet niji liber, pranomen , nomen ,
cognomen, tribuni habet hoec addiclus. Ce font les termes
de Quintilien.
Cette coutume fut en ufage à Rome jufqu’à l’an
4 19 , & elle donna occafion à bien des tumultes de
la part des plebeiens : ils la regardoient comme une
véritable tyrannie , qui obligeoient les enfans mêmes
à le rendre efclaves pour les dettes de leurs pe- .
res. Un jeune homme nommé Caïus Publilius ayant
été maltraité cruellement, pour n’avoir pas voulu
condeicendre aux defirs infâmes de Lucius Papirius
ion maître, à qui il s’étoit donné comme efclave-
pour les dettes de fon pere : cui quurn fe C. Publilius
ob as alienum paternum nexum dedijfet, il excita la
commilération des citoyens , & fut caufe de la loi
qui ordonnoit que les biens des débiteurs répon-
droient à l’avenir de l’argent prêté; mais que les
perfonnes feroient libres. Pecunia crédita bona débitons
, non corpus obnoxium effet. Ita nexi foiuti
cautumque in poferùm ne neclerentur dit Tite-Live '
lib. VIII. c. xxviij. ( D. J. )
NEYN, ( Géog. ) ou Néane, Ou Nyn, riviere
d ’Angleterre. Elle a fa fource dans le Northamp-
tonlhire , qu’elle traverfe ; & après avoir baigné
les villes de Northampton & de Pétcrboroug, elle
va fe jetter dans le golfe de Bofton. ( D . J .)
NEYTRACHT , ( Géog. ) ou Neytra, ville de la
haute Hongrie, fur la riviere de Neytra, avec un
évêché fuffragant de Grau, à 16 lieues N. E. de
Presbourg. Long. 3 G. 3 J. Ut. 48. 28.
N E Y V A , (Géog.) baie de l’Amérique fepten-
trionale, fur la côte méridionale de l’île Hifpaniola
ou de Saint-Domingue, environ à 30 lieues delà
ville de San-Domingo vers l’oueft. Elle tire fon
nom de la riviere Neyva qui s’y décharge. (Z>. J . )
N E Z, f. m. ( Anatomie. ) Les auteurs défignent
par des noms différeras les parties extérieures du
nomment la fupérieure la racine du ne{\
l’inférieure, le globe du ne^ celle qui eft entre deux,
le dos du nei'y celles qui font fur les bords des narines,
les aîles du ; 6c celle qui les fépare, la colonne
du ne[.
Les parties qui compofent la voûte du 7^ ne font
pas feulement la peau, & une très petite partie de
graiffe, il y a encore des o s , des mufcles 6c des
cartilages.
Les os propres du ne[ forment la partie fupérieure
de la voûte du ne^ \ leur figure approche de la quar-
ree ; leur face externe eft un peu convexe & affez
unie, 6c l’interne concave & inégale : la partie fu-
peneure de ces os fe trouve beaucoup plus épaiffe
que 1 inférieure ; celle-ci fe trouve comme découpée
inégalement pour favorifer l’attache des cartilages
du neir.
Ces deux os étant joints enfemble, forment au-
dedans du ne^r le long de leur union, une rainure
longitudinale qui reçoit la lameoffeufe de l’etmoïde,,
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fur laquelle ces 0$ font appuyés, de même que fur
la partie inferieure & moyenne du coronal, & fe
trouvent auflî joints à une avance des os maxil-
! laires. On remarque pour l’ordinaire aux os du net
un ou deux petits trous. x
On compte pour l’ordinaire quatre mufcles au
nc[, deux de chaque côté ; favoir le pyramidale 6c
e myrtiforme. Le pyramidal a fon attache fixe dans
la jonction du coronal avec le frontal ; & defeen-
cendant le long du ne^y vient fe terminer au cartilage
qui forme l’entrée de la narine du même côté.
Le myrtiforme a fon attache fixe à l’os maxillaire
vis-à-vis le fond de l’alvéole de la dent canine,
& va fe terminer au même cartilage que le premier *
ces deux mufcles en agiffant, dilatent les narines.
On donne pour conftrifteur des narines un petit
mufcle qui a fes attaches fixes extérieurement
au fond des alvéoles des premières dents incifives,
6c fe terminent aux aîles du ne^.
Le mufcle orbiculaire des levres paroîtauffi avoif
quelque part à cette action.
Les cartilages du «eç font au nombre de cinq : il
f y cn 3 quatre qui forment la partie inférieure du
ncX deux fupérieurs & deux inférieurs. Ces derniers
compofent principalement les narines ; le cin-i
quieme fait la parties antérieure & moyenne de
la cloifon qui fépare: l’intérieur du écp en deux cavités
, dont les: narines font l’entrée. Ces deux cavités
ne font pas.feulement formées parla difpésfiii
lion particulière deiséieux os fuperieurs du na 8c
des cartilages dont je viens de parler > les os mavil-
laires unis enfemble & ceux du palais en font aufli'
une portion confidérable.;'gfâ fphéhoïde & l’etmoïde
concourent aufli avec le vomer à la formation
des parois des cavités du ; & la jonaion de i’et-
moïde avec le vomer fait la pcirtion offeufe de la
cloifon des narines.
On confidere plufieurs chofes dans chaque cavité
du On voit dans la partie f.ipérieure ia ipor-i
tion cellulaire de Los etmoïde , & dan'si’inférieure - -
les os fpongieux. On y découvre aufli les: emhoiiK
Chines des finus frontaux dans, les celluleÜle l’bs
etmoïde; celle des finus maxillaires de chaque côté.?
entre la portion cellulaire de 1 os. etnioicïc & lèse
lamefjîinférieures du lésSnbouchuiesjdEî
finus fphénôïdaux, s’apperçoivent dans la partie •
poftérieure & inférieure dmwp. Onidécouvre outre
cela dans len^ le s orifices des conduits lacrymaux >
& des incififs, 6c enfin la communication des ca-
; vités du nep avec le gofier.
Il faut remarquer: que chaque cavité du .nrj fe
trouve tapiffée. d'une membrane fpongiëufe , nommée
piiuiférs.! Cette membrane recouvre aufli les
cellules de l’os eïmoïde, les os fpongieux ou lames'
inférieures du n '1 , & les parois intérieures dés finus •
& d e s conduits lacrymaux de.incififs, & elle eft-
parfemée dans toute l|j|étendue de plufieurs grains,
glanduleux-,,qui foùrniffent l’humeur mucilaginenfe
dont elle eft continuellement abreuvée. C ’eft prin-
(Spalement.fiir la portion de cette membrane qui re-:
couvre les cellules de l’os:etmoïde, que viennent:
s cjianouir les ifieis de la première paire des r.erfs,
6t quelques rameaux delà cinquième, qui reçoivent
: lis impreftions des corps odorans, & les tranfmet-
tent jufqu’à l’amé pour la fe.nfa.tion de l’odorat.
Les arteres qui fe diftnbuent: au ncç, lut viennent
des carotides, & les veines vont fe décharger
dans les jugulaires, a
Le ne{ n’eû pas feulement l’organe de l’odorat
fi fert encore à la refpiratjon, à donner plus ;de
force au fon , à modifier la vojx & à laxendre plus
agréable,, tant par fa cavité, que par celle des finus
qui y répondent.
Cette partie du vifage varie beaucoup en grqn-
N E Z
deur & en figure dans les. divers fujets dès le ftio-
inent de leur naiffance. Les negres, les Hottenrots
& quelques peuples de l’Afie bien diffère ns des
Juifs » ont prefque tous le ne^ camus, écaché. La
plupart des anatomiftes prétendent que cette ca-
mujité vient de l’art, &c non de la nature. Comme
les négreffes fulvant le récit des voyageurs, portent
leurs petits enfans fur le dos pendant qu’elles
travaillent, il arrive qu’en fe hauffant &c baiffant
par fccouffes , le neç de l’enfant doit donner contre
le dos de la mere, & s’applatir infenfiblement.
Indépendamment de cette rai I o n l e P. du Tertre
rapporte que les negres écrafent le ne^ à leurs enfans,
& leur preffent aufli les lèvres pour les rendre
plus groffe ; enforte que ceux à qui l’on n’a fait
ni l’une ni l’autre de ces opérations, ont le ne^ élevé
& les levres aufli minces que les Européens.
Cela peut être vrai des negres du Sénégal; mais
il paroît affez certain que dans prelque tous les
autres peuples negres, les groffes levres , de même
que le neç large & épaté font des traits donnés par
la nature , qu’on a fait fervir de modèle à l ’art qui
eft en ufage chez eux &c parmi d’autres peuples,
d’ecacher le «eç, & de grofîîr les levres à ceux
qui ont reçu la naiffance avec cette perfeélion de
moins. Comme c’ eft dans la forme plate qu’ils font
confifter la beau.te du neçt le premier foin des m î tes
après leur accouchement, eft d’applatir le ne^ de
leurs enfans, pour qu’ils ne foient pas difformes à
leurs y e u x , tant les idées de beauté font bifarres
chez les peuples de la terre.
Plufieurs ne fe contentent pas de préférer l ’appla^
tiffemept du ne^ à fon élévation , ils trouvent un
nouvel agrément à fe percer cette partie pour y
paffer toutes fortes d’ornemens de leur goût, &
cet ufage eft fort étendu en Afrique Sr en Orient.
Les negres de la nouvelle Guinée tfaverfent leurs
deux narines par une efpece de cheville longue de
trois ou quatre pouces. Les fauvages de la Guyane y
paflènt des os de poiflons, des plumes d oileaux &c
d autres chofes dé ce genre. Les habitans de Gufa-
rate , les femmes malabares & celles du golfe Perfi-
que y portent des anneaux , des bagues 6c d’autres
joyaux. C ’eft une galanterie chez quelques peuples
arabes, de baifer la bouche de leurs femmes à travers
ces anneaux, qui font quelquefois affez grands
pour enfermer toute la bouche dans leur rondeur.
Les Européens au contraire ne fe font percer que
les oreilles pour les orner d’anneaux & de bijoux;
ils trouvent avec raifon qu’il ne faut ni gêner ni
garer Ie/w{, & qu’il contribue beaucoup à la beau^
t é , quand il n’eft ni trop grand, ni trop petit, ni
trop écrafé , ni trop fortant au-dehors.
Sa forme & fa poiinon plus avancée qiie celle de
toutes les autres parties du vifage, font particulières
a 1 efpece humaine; car dans aucun animal le ne?
nC r j-Un tra' r ^es ^Hges mêmes n’ont, pour
ainli dire, que des narines, ou du moins leur ne? y
qui eft pofé comme celui de l’homme, eft fi plat &
li court, qu’on ne do:t pas le regarder comme une
partie temblable. Les oiîeaux n’ont point de narines
; ils ont feulement deux trous & deux conduits
pour la refpiration & l’odorat, au lieu que les quadrupèdes
ont des nazeaux ou des narines cartilaei-
neules comme les hommes.
Je ne fâche aucun exemple d’enfant venu au
monde avec la privation de la cloifon du nez ni
avec les narines bouchées par un vice de conformation
naturelle, & je faismême que l’accident d’un
f ? terme contre nature par quelque maladie, s’offre
tres_ra,-ement à l’art de la Chirurgie pour le percer.
» maJ-adies d“ , ( Médecine.) Les ufages du
c |L t’meurs qui y abordent méritent une at-
n ion mguliere dans la pratique de médecine.
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Le défaut de conformation de cette cavité peut oc-
cafionner des changemens dans la refpiration, dans
la voix, dans l’haleine; la mauvaife qualité .de l ’humeur
qui y coule peut déranger entièrement l’oeco-
nomie animale.
1 . Si les finus qui compofent l’étendue du net
lont trop refferres ou étranglés, leur cavité fe trouvant
diminuée, la membrane pituitaire aura moins
détendue, lorgane de l ’odorat fera plus borné,
1 humeur muqueule fe filtrera en moindre quantité
les mues feront moins libres & plus étroites elle
croupira plus long-tems, elle rendra punais ’ceux
qui (e trouveront attaqués de ces accidens : ce que
le defaut de conformation occailonne, peut fouvent
arriver par l ’inflammation de ces parties, par les
changemens de l’air environnant, par des tumeurs
quifurviendront dans cette cavité, des polypes, des
tumeurs fkirrheufes, des cancers & autres accidens
de cette nature.
Les remedes que l’on pourroit apporter dans ces
facheufes circonftances font différens , félon les
caufes & leurs accidens. On peut les voir & les
examiner tous en particulier ôc en leur lieu.
z°. La qualité vitiée de l'humeur du ne^ eft d’ une
grande conféquence dans l’oeconomie animale ; fon
épaiffiffement occafionne une refpiration difficile ,
leche 6c douloureufe, une toux feche, une difficulté
de fe moucher, un deffechement dans le ne?.
une chaleur, une fechereffe dans i’a i r , une acrimonie
dans fes particules qui irrite les folides, les
roidit & empêche les parois de la cavité de fe prêter
à l’aftion de l’air.
Sa trop grande fluidité rendant les parties trop
humides, les relâche & les empêche d’exercer leur
reffort; le trop d numidité de la membrane pituitaire
fait que la férofité y féjourne & y croupit, & que
la morve qui abonde, fait perdre aux nerfs leur
qualité & leur fenfibilité : l’enchifrenement eft
fouvent l’effet de cette qualité vicieule de l’humeur
pituitaire 6c muqueufedun^. Pour guérir cette maladie,
on doit évacuer la furabondance de férofité
parles purgatifs, les diaphorétiques, les expefto*
rans, les falivans & autres remedes particuliers éva-
cuans. Les infulions de lierre terreftre, d’hyfope,
de caraire font bonnes dans ces cas.
La grande abondance de l’humeur muqueufe du
ne[ oçcafionne une conftipation extraordinaire, parce
que la dérivation qui fe fait de la mucofité dans le
«<{, en tarit la fource dans les inteftins; & de cette
façon les excrémens reftent à fec 6c privés de leur
véhicule, 6c de cette glutinofité qui leur permet
de gliffer le long de la cavité du cylindre inteftinalt
de-là vient que les gens qui mouchent & expectorent
ou^ crachent beaucoup, font d’ordiniaire fort
conftipes : de là vient aufli que lorfque la morve
eft deffechée , le ventre eft aufli pareffeux, ce qui
eft ordinaire dans l’été ; au contraire lorfque la
morve eft delayée , les excrémens le font aufli, ce
qui arrive dans l’hiver, oii la tranfpirarion eft diminuée,
& où les fécrétions font plus abondantes
dans le ne1 & dans les inteftins que vers la fur face
externe du corps.
Nez coupé, Staphylodendron , f. m. (\Hifl. nat.
Bot.) genre déplanté à fleur en fofe , eompofée de
plufieurs pétales difpofés en rond. Le piftii fort du
calice qui eft profondément découpé, & devient
dans la fuite un fruit membraneux, renflé comme
une veflie 6c divifé en plufieurs loges. Ce fiuit renferme
des femences tort dures, & pour ainfi dire,
offeufes. Tournefort, Infl rei herb. Voyeç Plante.*
Nez cou pé, ou Faux Pistachier, Staphylodendron,
grand arbiffeau qui fe trouve dans quelques
contrées de l’Europe méridionale. 11 prend
quelquefois douze à quinze piés de hauteur fur un