
te tte defcription, qui eft la feule est. rie jgBBl
encore donnée de ce monument de 1 antiquité. Tous
les favans ont tâché de l’entendre , & croient y être
uarvenus. t e s uns ont rapporte lare de triomphe
dont nous parlons à C.Marius ScàLutatius Catulus,
confuls romains ; mais il régné une elegance dans la
fciilpture de cet édifice , qui n’étrat pas encore connue
fous le fieclé de C . Marins.
Gronovius ( Jaq. ) Vadiatüs , Ifaac Pontanus ,
Jean Frédéric Guib & M. de Mandajors, rapportent
ce monument à Gn. Doroitius Ænobarbus & à Q. Fabius
Maximus; mais ce fentiment peche contre la
Chronologie & les notions géographiques,
M. le baron de la Baftie l’attribue a 1 empereur
A u g u f te Journ. de Trévoux , Août / 73 0 ; mais il
n’e l point dit dans l'Hilloire que ce prince ait fonde
la colonie à'Omnge ; & l’on ne voit rien dans les fa-
sures & les ornemens de cet arc qui caracterile Aug
u f te d ’une maniéré particulière. I
Le marquis Maffée croit que l’arc & les antiquités
YY Orange reffentent la maniéré du tems d Adrien ;
mais en tout cas on ne connoît dans la vie de cet empereur
aucune bataille navale ni par lu i, ni par les
généraux, à laquelle on puiffe rapporter ces figures
de firènes, de tridents , de navires. v ■. . ,
M. Ménard a fait enfin revivre 1 ancienne opinion
de ceux qui ont penfé que Y arc d’Orange avoit
été érigé en l’honneur de Jules-Cefar ; mais cette
opinion ne concilie point toutes les figures & tous les
ornemens, elle ne- s’y rapporte qu’en partie. Les
noms de Marins , de Jugurtha & de Sacrovir, n ont
point de relation à Jules-Céfar; & fi Ion fuppofe
que cet arc fût élevé fous fa diftature il faut en
même tems ajouter que ce fut à la gloire de la nation
romaine en général qu’on l’erigea. .
Les le&eurs curieux de s’inftruire de 1 hiltoire &
des antiquités d'Orange, peuvent confulter les trois
ouvrages fuivans : Tableau de l hifloire des princes o*
principauté ^’Orange, par Jofeph de la Pife : Defcrip-
tion des antiquités ^Orange, par Charles Efcoffier ;
cette defcription a paru en 1700 : Hifloire nouvelle de
la ville & principauté «^’Orange , par le pere Bonaven-
tu re , deSifteron, capucin; Paris, 1741.
Cette ville abondante autrefois en monumens
antiques, n’a jamais été féconde en homme* de lettres
; mais du-moins il ne faut pas oublier de dire à
fa gloire qu’elle a été la patrie de la mere de U ce-
Orange , le cap d ', ( Géog. ) cap de 1 Amérique
méridionale dans la mer du nord , affez près de
Cayenne , & environ à cinq lieues de Comaribo.
Les vaiffeaux qui vont d’Europe à Cayenne, font
obligés d’aller reconnoîtrece cap pour redreffer leur
route, fans quoi ils courent rifque de s’en ecarter.
^ O r a n g e , le fort d' , ( Géog.') fort que les Hollan-
dois ont élevé dans l’Amérique feptentrionale , au
pays qu’ils ont nommé les nouveaux-Pays-Bas. Les
Anglois qui poffedent aujourd’hui ce pays-là, l’ont
nommé la nouvelle-Yorck, & le fort s’appelle Albanie.
Il eit avant dans les terres fur le bord occidental
de l’Ile-Longue. (Z> ./..)■ •
O r a n g e , en termes de Blafon, fe dit de toute
pièce ronde qui eft jaune ou tannee.
Orange , couleur d ', eft une couleur ou teinture
qui tient le milieu entre le rouge & le jaune. V oy e {
C ouleur & T einture.
ORANGÉ, terme de Teinturier, ce qui eft de couleur
d’orange \ & qui tient prefque également du
jaune & du rouge. Un taffetas orangé, un ruban
orange. ■
parce qu’outre "qu’il eft plus cher, la couleur ne fe
fait pas fi commodément.
L'orangé de garance veut le jaune de gaude avec
un peu de terra-mérita dans le garançage.
L’orangé nacarat des étoffes fe fait en France avec
le jaune & le rouge de garance , ou avec celui de
fourre. On y emploie rarement le rouge écarlate,
Les foies orangées fe doivent teindre fur un feu de
pur raucour , après avoir été alunees & gaudees
fortement ; fi la couleur en eft brune , elles font de
nouveau alunées, & même, s’il en eft befoin, on
leur donne un petit bain de bréfil. »
Les laines couleur de feu , orangées & nacarats, le
teignent de bourre teinte en garance ; Si les fils orangés
, ifabelle couvert, ifabelle pâle jufqu’au clair,
aufîi-bien que l’aurore, fe teignent avec le fuftel, le
raucour Si le gaude. Savary. ( D . J . )
ORANGEADE , f.jf. (Cuiflne & Diete.) eft une
boiffon qui fe fait de jus d’orange, d’eau Si de lucre
, voye{ O range £ Limo nad e. Lémery dit
qu’on en peut donner à boire dans le plus fort de la
fievre. . . .
ORANGEAZ, f. m. en terme de Conjifene , ce lont
des dragées faites de tailladins'd’oranges aigres ,
qui font fort agréables lorfqidon y a employé de bon
lucre. . . „
ORANGEBOURG, (Géog.) ou pour fuivre 1 or-
tographe allemande, Oranienbourg, chateau Si petite
ville d’Allemagne dans 1 eleâorat de Brandebourg
, fur la riviere’d e jfa v e l, à 4 milles de Berlin.
Le château eft une maifon de plailànce des rois de
Pruffe, fituée dans un pays qui reffemble fort à la
Hollande. (D . J .)
ORANGER, aurantium, f. m. (Hifl. nat. Bot.}
genre de plante à fleur en rofe’, eompofée de plu-
fieurs pétales difpofés en rond. Le piftil fort du calic
e , il eft entouré de petites feuilles terminées par
des étamines, .Si il devient dans la fuite un fruit
prefque rond , & couvert d’une écorce charnue. C e
fruit fe divife en plufieurs loges remplies d une iubi-
tance véficulaire Si charnue, Si qui renferme des
femences calleufes. Ajoutez aux caractères de ce
genre, que les feuilles ont à leur origine la forme
d’un coeur. Tournefort, inft. rei herb, Voye{ Plant
e . . ,
Oranger , (Jardinage.) arbre toujours verd ,
qui vient naturellement dans les climats les plus
chauds de l’Afie Si de l’Europe, même dans 1 Amérique
méridional* Mais cet arhre, outre } Utilité
de fon fruit, a tant d’agrément S i de beaute, qu’on
le cultive encore bien avant dans les pays fepten—
trionaux , oii malgré qu’il foit trop délicat pour y
pafler les hivers en pleine terre, on a trouve moyen
de lui fuppléer une température convenable, à force
de foins Si d’abris, C ’eft ce qui a donné lieu à l a
conftruftion des orangeries qui font à-prefent mfe-
parables des maifons de campagne oîi régné 1 ai-
fance. . .
\Joranger dans les pays chauds, devient un grand
arbre Si s’élève fouvent à 60 piés fur 6 ou 8 de cir-
conféVence. Mais comme dans la plus grande partie
du royaume on ne le voit que fous la forme d unar-
briffeau, parcerqu’on eft obligé de .le tenir en came ,
je ne traiterai ici de cet arbre que relativement à
fon état de contrainte. Quand Yoranger a été bien
conduit de jeuneffe,il fait une tige droite dune
belle hauteur, & une tête aufli régulière que bien
fournie de rameaux. Sa feuille eft grande, longue
ôi pointue, ferme, lifte Si unie, d’un verd tendre,
jaunâtre & très-brillant : cette feuille eft finguhe-
rement caraâérifée par un petit appendice anterieur
en maniéré de coeur, qui fert à diftinguer cet arbre
du citronier & du limonier, dont les feuilles lont
fimples. L'oranger donne pendant tout 1 ete une
grande quantité de fleurs blanches d’une odeur de-
licieufe, qui parfume l’air & fe répand au loin. El es
lont remplacées par un fruit rond, charnu, lucculent
dont la couleur, le goût & Codeur font admirables.
On ne peut en effet, refufer fon admiration
à un arbre quiconferve pendant toutes les faifbns.,
une verdure des plus brillantes ; qui réunit les agré-
mens divers d’être en même tems chargé de fleurs
& d e fruits, dont les uns font naiffans & les autres
en maturité ; & dont toutes les parties, telles que le
jeune bois, la feuille, la fleur & le fruit, ont une
odeur fuave & aromatique des plus agréables. L’oranger
a encore le mérite d’être de très-longue durée
; & quoiqu’il foit fouvent renfermé, & toujours
retenu dans d’étroites limites, on a vu de ces arbres
fubfifter en caiffe pendant deux fiecles & au-delà.
L ’oranger eA plus aifé à multiplier, à élever & à
cultiver qu’on ne fe l’imagine communément. Tous
les Jardiniers y mettent beaucoup de myftere, fup-
pofent qu’ii y faut un grand art, & prétendent que
cet arbre exige une infinité de préparations, de
foins & de précautions. Cependant voici à quoi fe
réduit cet art fi myftérieux de la culture des orangers.
i° . Leur faire une bonne préparation de terre ,
qui eft fort fimple ; z°. leur donner des cailles proportionnées
à leur grofîeur ; 30. leur former une tête
régulière ; 40. les placer dans la belle faifon à une
expofition favorable ; 50. les mettre pendant l’hiver
dans une orangerie fuffifamment aérée, mais oit la
gelée ne puifle pénétrer ; 6°. les arrofer avec ménagement
; 70. les r’encaifler au befoin ; 8°. les rétablir
des maladies ou accidens qui leur furvien-
nént ; 90. enfin les garantir des infeûes qui leur font
nuifiblés. Avant d’entrer dans le détail de ces diffé-
rens articles, il faut indique»- 1« nivyci» Je fc procurer
des plants d"oranger. On y parvient de deux
façons , ou en femant des pépins que l’on greffe en-
fuite, ou en achetant des plants greffés, que les
marchands génois viennent vendre tous les ans',
dans la plupart des grandes villes du royaume.'
Pour élever de graine & greffer les orangers, je ‘
vais donner la pratique que confeille M. M iller, auteur
anglois, très-verfé dans la culture des plantes.
Comme fes ouvrages n’ont point encore été traduits
en notre langue, il fera avantageux de faire connoître
fa méthode de cultiver les orangers. On pourra même
s’en relâcher à quelques égards fans inconvénient
, en raifon dela différence du climat qui eft un
peu plus favorable dans ce royaume qu’en Angle-
terre.
Pour fe procurer des fujéts propres à greffer les
différentes efpeces d'orangers, il faut, dit M. Miller ,
femer les pépins que l’on tire des citrons qui fe trouvent
pourris an printems. Les plants qui en viennent
valent mieux que ceux des oranges, ni des limons
pour fervir de fujet; parce que le citronier
croît le plus promptement, & qu’il eft propre à greffer
toutes les différentes efpeces de ces arbres. Il
faut donc femer au printems des pépins de citron
dans des pots remplis de bonne terre, que l’on plongera
dans une couche de fumier à l’ordinaire, ou de
tannée qui fera encore plus "convenable. On les ar7
ïofera fouvent, on les couvrira de cloches un peu
relevées pour laiffer pafler l’air, & on les garantira
de la grande chaleur du jour avec des paillaffons.
Les graines lèveront au Bout de 3 femaines; & fi
le femis à été bien conduit, les jeunes plants feront
en état d’être tranfplantés un mois après dans des
petits pots d’environ 5 pouces de'diametre.
La terre dont on fe fervira pour cette plantation,
& pour tout ce qui concernera les orangers, fera
eompofée de 2 tiers de terre de pré la moins légère,
& cependant la moins dure mais qui foit graffe &
limonneufe,qu’il faudra faire enlever avec le gazon
de 10 pouces d’épaiffeurjon y ajoutera une troifieme
partie de fumier de vache bien pourri ; on mêlera le
Lout enfemble, même ayec le gazon , pour le faire
pourrir, & on Iaiffera repofer ce mélange pendant
un an avant dé s’en fervir. Mais on aura foin de remuer
le tout une fois le mois pour compléter le
mélange , pour faire pourrir lés racines, pour bien
rompre les mottes & rendre cetté terre bien meuble.
Il faudra la cribler avant de s*en fervir pour en
ôter fur-tout les racines ; il né faut cependant pas
■ que cette'terre foit trop fine , car l’excès à cet égard
eft préjudiciable à la plupart dès plantes, & particulièrement
aux orangers.
En tirant les jeunes plants du pot ou ils Ont été
femés , il faudra conferver le plus qu’il fe pourra là
terre qui tiendra aux racines. On mettra ces petits
pots fous un chaflis, dans une couche qui aura été
renouvèllée ; on les arrofera fouvent & légèrement;
on leur fera de l’ombre dans la grande chaleur du
jd ur; & en y donnant les foins convenables , les
plants auront 2 piés de haut dans le mois de Juillet
de la même année. Alors on les Iaiffera fe fortifier
en élevant par degré les chaflis de la, couche. On
profitera enfuite d’un tems favorable pour les ôter
ôc les mettre à une expofition oii la grande chaleur
11e puiffe pas les endommager. Vers la fin de Septembre
, il faudra les mettre à l’orangerie, dans l’endroit
le plus aëré, & les arrofer fouvent, mais modérément.
Au printems fuivant, on les lavera pour ôter là
poufliere & la moififfure ; & on les mettra encore
dans une couche d’une chaleur mUderée , ce qui les
hâtera confidérablement. Mais au commencement
de Juin on ceflèra de les délicater, afin qu’ils foient
propres à être écuflbnnés au mois d’Août. Alors on
choifira fur' des arbres fertiles & vigoureux de l’ef-
pece qu’on voudra multiplier, des rameaux ronds ÔC
forts , dont lès boutons fe lèvent plus aifément que
ceux des branches foiblês, plates ou anguleufes ; Sc
on les écuffonriera à l’ordinaire. Ces greffes étant faites
on les mettrâ dans l’orangerie pour les défendre de
l’humidité ; on tournera les écuffons à l’oppofite du
foleil ; on leur donnera de l’air le plus qu’il fera pof-
fible, & on les arrofera légèrement & fouvent. On
pourra s’affurer un mois après des écuffons qui auront
réüfli ; alors il faudra couper la ligature.
On ne fortira ces arbres de l’orangerie qu’au printems
fuivant, & après avoir coupé les fujets à 5
pouces au-deffus de l’écuffon; on les plongera avec
leur pot dans une couche d’écorce d’une chaleur
temperée ; on leur donnera de l’air & de l’eau à proportion
de la chaleur: mais il faudra les garantir
avec foin de l’ardeur du foleil. En les conduifant ain-
f i , les greffes qu’ils poufferont vigoureufement auront
au mois de Juillet 3 piés d’élévation pour le
moins. Il faudra commencer à les accoutumer dans
ce tems à la fatigue, afin qu’ils puiffent mieux pafler
l’hiver dans l’orangerie. Comme la hauteur qu’ils
auront prife fera fuffifante pour la tige, on pourrà
arrêter le montant, afin de lui faire pouffer des branches
latérales. Il ne faudra pas manquer de les tenir
chaudement pendant l’hiver qui fuivra cette première
pouffe ; car la couche de tannée les rend délicats
en forçant leur accroiffement : mais on ne peut
guere fe difpenfer de les avancer ainfi, afin de leur
faire prendre une grande élévation en une feule fe-
ve ; car quand ces arbres font plufieurs années à
former leurs tiges, elles font rarement droites. On
conduira ces arbres enfuite de la même façon que les
orangers qui ont pris leur accroiffement, & dont il
fera parlé après avoir donné la maniéré de cultiver
ceux que l’on acheté des marchands génois.
Lé plus court moyen d’ avoir de beaux orangers,
c’eft de les acheter de ces marchands; car ceux què
l’on éleve de graine dans ce climat, ne deviennent
pas à beaucoup près fi gros en 18 ou 20 ans: &
quoique les têtes de ceux qu’on apporte d’Italie