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 ravant,  &   à qui ils donnoient  aulii le nom  d’Odin.  
 En  effet  ils  femblent  avoir  confondu  les  attributs  
 d’un  guerrier terrible 6c fanguinaire  &   d’un magicien  
 ,   avec  ceux  d’un Dieu  tout puiffant,  créateur  
 &   conservateur deJl’univers.On  prétend que le véritable  
 nom de  ce  fcythe  étoit  &iggç>  fils  de  Tri-  
 duiphe,  6c  qu’il prit  le  nom  d’Odiny  qui  étoit  le  
 nom  du  Dieu  fuprême  des  Scythes,  dont  il  étoit  
 peut  être  le  pontife.  Par-là  il  voulut  peut-etre  fe  
 rendre  plus refpeftable  aux yeux  des  peuples qu il  
 a  voit  envie  de  foumettre  à  la  puiffance.  On  con-  
 jeaure  que  Sigge ou  Odin  quitta  la  Scythie ou  les  
 Palus  méotides  au  tems  où Mithridate  fut  vaincu  
 par Pompée ,  à caufe  de  la  crainte  que  cette  victoire  
 infpira  à  tous  les  alliés  du  roi  de Pont.  Ce  
 prêtre  conquérant  quitta  fa patrie ;  il  fournit  une  
 partie des peuples de  la  Ruflie ; &   voulant  fe  faire  
 un  établiffement  au  feptentrion  de  l’Europe,  il  fe  
 rendit  maître  de  la  Saxe,  de  la Weftphalie  6c  de  
 la  Franconie, 6c  par  conféquent d’une grande  portion  
 de  l’Allemagne,  où l’on prétend  que  plufieurs  
 maifons fouveraines defcendent encore de lui. Après  
 avoir affermi  fes  conquêtes,  Odin marcha  vers  la  
 Scandinavie  par  la  Cimbrie,  le pays  de Holftein.  
 Il bâtit dans l’île  de  Fionie la  ville d’Odenfée, qui  
 porte encore fon  nom :  de-là  il  étendit  fes conquêtes  
 dans tout le nord.  Il donna  le royaume  de Danemark  
 à  un  de  fes fils. Le  roi  de  Suede  Gulfe fe  
 ■ fournit  volontairement à lu i,   le  regardant  comme  
 un dieu.  Odin  profita  de  fa  fimplicité,  6c  s’étant  
 emparé  de  fon  royaume,  il  y   exerça  un, pouvoir  
 abfolu,  &  comme  fouverain,  6c  comme  pontife.  
 Non  content  de  toutes  ces  conquêtes,  il  alla encore  
 foumettre  la  Norwege.  Il  partagea  tous  fes  
 royaumes à fes fils, qui  étoient, dit-on,  au nombre  
 de vinot-huit, &  de  trente-deux, félon d’autres. Enfin  
 ,  après  avoir terminé  ces  exploits,  il fentit  approcher  
 fa fin  :  alors ayant fait affembler  fes amis,  
 il  fe  fit neuf grandes  bleffures  avec  une  lance,  6c  
 dit  qu’il  alloit  en  Scythie  prendre  place  avec  les  
 dieux à un feftin éternel, où il recevroit honorablement  
 tous ceux qui mourroient les armes à  la main.  
 Telle fut la fin de  ce Iégiflateur  étonnant,  qui, par  
 1a  valeur, fon  éloquence &  fon enthoufiafme,  parvint  
 à foumettre tant de nations ,   &   à fe faire adorer  
 comme un dieu. 
 Dans  la  mythologie  qui  nous  a  été  confervée  
 par les Iflandois,  Odin  eft appellé  le dieu  terrible  &  
 févcre,  le  pere  du  carnage,   le  dépopulateur,  l'incendiaire  
 , l’a°ile y le bruyant,  celui qui donne la victoire ,  
 qui  ranime  le  courage  dans  les  combats ,  qui  nomme  
 ceux qui doivent  être tues,  &c. tantôt il eft dit de lui,  
 qu il vit  &  gouverne pendant  les Jîecles ;  qu’il dirige  
 tout  ce qui  eji haut  &  tout  ce  qui  eji  bas,  ce  qui  eft  
 grand & ce qui eji petit : il a fait le ciel & l ’air & L'homme  
 y qui doit  toujours  vivre ;  & avant que le ciel &  la  
 ■ terre juffent,  ce  dieu  étoit déjà avec les géans,  & c . 
 Tel étoit le mélange monftrueux  de  qualités  que  
 ces  peuples  guerriers  attribuoient  à  Odin. Us  pré-  
 tendoient  que  ce  dieu  avoit  une  femme  appellée  
 Frigga ou Frèa,  que l’on croit être  la même  que  la  
 déelfe Hertus ou Hertha, adorée par des Germains,  
 &  qui étoit la terre.  Il  ne  faut  point  la  confondre  
 avec Frey ou Freya, déeffe de  l’amour. V. Fr i g g a .  
 De  cette femme  Odin avoit  eu le  dieu Thor. Voyeç  
 T h o r . 
 Selon  ces mêmes  peuples,  Odin habitoit un  palais  
 célefte  appellé  Valhalla ,   où  il  admettoit  à  fa  
 table ceux qui  étoient  morts  courageufement  dans  
 les  combats.  Voyez  V a l h a l l a . Malgré cela , Odin  
 venoit  dans  les batailles  fe  joindre  à la  mélée,  6c  
 exciter à  la  gloire  les guerriers  qui  combattoient.  
 Ceux qui  alloient à  la  guerre,  faifoient  voeu de lui  
 envoyer un  certain nombre de  viérimes. 
 O  D  O 
 Odin étoit repréfenté  une épée à la filain ; le dieu  
 Thor étoit  à  fa  gauche  , &  Frigga étoit  à la  gauche  
 de ce  dernier.  On  lui  offroit  en  facrifice  des  chevaux  
 , des  chiens &  des faucons;  & par  la fuite des  
 tems,  on  lui  offrit  même  des  viûimes  humaines.  
 Le temple  le  plus fameux du nord étoit  celui d’Up-  
 fal  en Suede;  les peuples de  la  Scandinavie  s’y   a1-  
 fembloient  pour  faire  faire  des  facrifices  folemnels  
 tous  les  neuf ans. 
 On voit  encore des traces du  culte rendu à Odin  
 par les peuples du nord  , le quatrième jour de la  fe-  
 naaine,  ou  le  mercredi  ,  appellé  encoré  onfdag 9  
 vonfdog,  vodenfdag,  le  jour  (Y Odin.  Les  Anglois  
 l’appellent wednes-day. Voyez  l ’introduction à  l’hif-  
 toirt  de  Danemark par M.  Mallet,  & l ’art.  E d d a   
 des JJldndoiSx 
 ODOMANTICA,  ( Géog.  anc.')  contrée  de  la  
 Thrace,  dqnt parle Tite-L ive,  l. XLV. d   iv. ainfi  
 qu’Hérodote & Thucydide. Elle étoit prefque toute  
 à l’orient  du  Strymon,  au  nord  de  la  Bilahie  6c  
 de  l’Edonide.  ( D . J. ) 
 ODOMETRE ,  en  Arpentage, eft un  inftrument  
 pour  melurer  les  diftances  pâr  le chemin  qu’on  a  
 fait.  On l’appelle aufli pédometre  ou  compte-pas y  6c  
 roue  d’arpenteur. Voyez  P ÉD OM E TR E ,  &c.  Ce  mot  
 vient  des  deux  mots grecs ôS'èç,  chemin, &  pirpov ,  
 mefure. 
 L’avantage de  cet  inftrument  confifte en ce qu’il  
 eft d’un ufage  fort  facile  6c  fort  expéditif.  Sa  conf-  
 truûion  eft  telle  qu’on  peut  l’attacher  à  une  roue  
 de  carroffe. Dans cet état,  il fait fon  office , 6c  mefure  
 le  chemin, fans caufer  aucun  embarras. 
 Il  y   a  quelques  différences  dans  la  maniéré  de  
 conftruire  cet  inftrument.  Voici  Yodometre  qui  eft  
 à  prêtent  le  plus  en  ufage,  6c  qui  paroît  le  plus  
 commode. 
 Conjlruction de Vodometre.  Celui  qui  eft  répréfen-  
 té  ,  Planche  de  l'arpent,  fig.  23.  confifte  en  une  
 roue  de deux  piés  fept  pouces  6c  demi  de  diamètre, 
   6c  dont  la  circonférence  eft  par  conféquent  
 d’environ huit  piés trois pouces. A un des  bouts  de  
 l’axe eft un pignon de trois quarts de pouces  de diamètre, 
   divilé  en huit dents, qui  viennent quand la  
 roue tourne s’engrener dans  les  dents d’un autre pignon  
 c f  fixé  à l’extrémité  d’une  verge  de  fer,  de  
 maniéré  que  cette  verge  tourne  une  fois  ,  pendant  
 que la  roue  fait  une révolution.  Cette  verge  
 qui  eft  placée  le  long  d’une  rainure  pratiquée  fur  
 le  côté  de l’affût  B de cet  inftrument,   porte  à  fon  
 autre  bout  un  trou  quarré,  dans  lequel  eft  placé  
 le  bout b  du petit  cylindre  P.  Ce cylindre  eft  dif-  
 pofé  fous un  cadran  à  l’extrémité de  l’affût  B  y de  
 telle maniéré  qu’il  peut  fe  mouvoir  autour de  fon  
 axe.  Son  extrémité  a  eft  faite  en  vis fans fin y  6c  
 s’engrene  dans une  roue  de  trente^deux dents,  qui  
 lui  eft perpendiculaire. Quand rinftrument eft porté  
 en  avant,  la  roue  fait  une  révolution  à  chaque  
 fixieme perche.  Sur  l’axe de  cette  roue  eft  un  pignon  
 de  fix  dents  , qui  rencontre  une  autre  roue  
 de  foixante  dents,  & lui  fait faire un  tour fur cent  
 foixante  perches  ou un  demi mille. 
 Cette  derniere roue porte  un  index  ou  aiguille ,  
 qui  peut tourner fur la  furface  du  cadran  ,  dont  le  
 limbe  extérieur  eft  divifé  en  cent  foixante  parties  
 répondantes aux cent foixante perches, 6c  l’aiguille  
 indique  le nombre  de  perches que  l’on  a faites. 
   De  plus,  fur l’axe  de  cette  derniere  roue  eft  
 un  pignon  de  vingt  dents,  qui s’engrene  dans  une  
 troifieme  roue  dé  quarante  dents,  &  lui  fait  faire  
 un  tour  fur  trois  cens  vingt  perches  ou  un  mille.  
 Sur  l’axe  de cette  roue  eft  un  pignon,lequel s’engrenant  
 dans une  autre  roue, qui’ a foixante-doiîze  
 dents ,  lui fait taire un  tour  en  douze  milles. 
 Cette  quatrième  roue porte  un autre  index, qui  
 répond 
 O  D  O 
 frépôiid  au  limbe intérieur dit  cadran.  Ce limbe  eft  
 divifé  en  douze  parties  pour  les milles,  &   chaque  
 mille  eft fubdivifé en moitiés, en quarts,  &c. 6c 1er t  
 à marquer  les  révolutions  de  l’autre aiguille,  ainfi  
 qu’à  connoîtré les demi-milles ,  les milles f  &c.  juf-  
 qu’à douze  milles,  que  l’on  a parcourus. 
 Ufage de Codometre. La maniéré de fe  fervir de cet  
 inftrument  eft  facile  à  comprendre  par  fa  conftruc-  
 tion.  Il  fert  à  mefurer  les  diftances dans  lés cas  où  
 l’on  eft preffé ,   &   où  l’on  ne  demande pas  une  fi  
 grande exaûitude.' 
 Il  eft évident qu’en  faifant  agir  cet  inftrument,  
 &  obfervant les tours des aiguilles,  on a la longueur  
 de l’efpace qu’on  veut melurer,  comme  fi  on l’ar-  
 pentoit à  la  chaîne ou  à  la toi (c.  Chambers.  ( £ ) 
 L ’odometre  ci - deflùs  eft  celui  qui  eft  defliné  à  
 compter le  chemin  par  les  tours  de  roue  d’un carroffe  
 ou  d’une voiture. 
 L’odometre  à  compter les pas s’ajufte dans le gouf-  
 fe t,  où il  tient à un cadran  qu’on fait paffer  au-defi  
 fous  du  genou,  &  qui,  à  chaque  pas, fait avancer  
 l’aiguille.  Du  ref teces   deux  odornetres  different  
 peu  l’un de  l’autre. 
 C ’eft par  le moyen d’un  odometre que Fernel me-  
 fura les degrés de Paris à Amiens ; &  malgré la grof-  
 fiereté de  ce moyen,  il  le  trouva  très-approchant  
 du vrai.Voyez  F i g u r e   d e   l a   t e r r e   &  D e g r é . 
 M.  Meynier  préfenta à l’académie  des  Sciences  
 en  1724 un odometre qui  parut  fort  bien  conftruit,  
 &   dans  lequel  chaque  pas  6c  chaque  tour de roue  
 donnoit  exa&ement  un  pas d’aiguille,  &  n’en don-  
 noit  qu’un :  cependant  cet odometre avoit un  inconvénient  
 , c’eft que  dans  le recul  il s’arrêtoit ;  &  reprenant  
 enfuite  fon mouvement,  donnoit fur  le  cadran  
 autant de  tours  de roue  ou  de pas  de  trop  en  
 avant qu’on  avoit eus en  arriéré. M.  l’abbé Outhier  
 a   remédié  à  cet inconvénient dans un odometre qu’il  
 a  préfenté  à  l'académie  en  1742,  &  dans  lequel  
 l ’aiguille recule quand le voy ageur recule ; en fwte  
 que  Yodometre décompte  de  lui-même  tous  les  pas  
 de  trop  que  l’on  a  fait  arriéré,  Voyez  Hift.  acad. 
 17qz  ,  pag.  14&  (O   ) 
 O D O N T A LG IE ,  f.  f.  terme  de Médecine  &  de  
 Chirurgie,   douleur  de  dents.  Ce  mot  eft  compofé  
 du grec  ôS'çc,  dent t 6c de d^yogy douleur.  Le mal  de  
 dents  eft  des plus  ordinaires  &   des  plus cruels.,  au  
 point cju’on a vu des  geqs  attenter  à  leur  vie  pour  
 s’en délivrer.  Les  violentes  douleurs  de  dents  font  
 prefque  toujours  occafionnées  par  la  carie,  q u i,  
 mettant  le nerf de  la  dent à découvert,  permet  fur  
 ce  nerf l’aélion  des  caufes  extérieures  qui  excitent  
 la  douleur.  Les  auteurs  admettent  une  odontalgie  
 idiopathique, qui  dépend d’une fluxion fur  les nerfs  
 6c  les  vaiffeaux  nourriciers de  la  dent. Mauquert  
 de la Motte,  dans  fon  traité  de  chirurgie,  affure  
 avoir  délivré des  perfonnes qui fouffroient violemment  
 de  la  douleur de dents,  en les  faifant faigner  
 du bras ;  ce  qui prouve  qu’une  fluxion  inflammatoire  
 étoit  la  caufe  formelle  de  cette  douleur.  
 Charles  le Pois,  dans  fon excellent traité de  rnorbis  
 ab  illuvie ferofâ, met l’engorgement féreux  au nombre  
 des caufes  de Yodontalgie, & il  rapporte  un cas  
 qui  s eft  paffe  fur lui-même.  Il prit un  remede purgatif  
 contre une douleur de dents,  qui  le  tourmen-  
 toit depuis plufieurs jours ; il vomit une affez grande  
 quantité  d’eaux ,  avec un  tel fuccès,  qu’il  nit plus  
 ce  dix ans fans être incommodé du même mal.On a  
 remarqué que les dents arrachées dans le tems de la  
 douleur ,  avoient  leurs  vaiffeaux  fort  engorgés  ,  
 61 le  tiffu  cellulaire qui  les foutient,  comme oedé-  
 mateux. O n  peut faire cette obfervation quand ces  
 vaiffeaux  fe  rompent dans le fond de  l’alvéole,  6c  
 non  pas  précifément  à  l’extrémité  des  racines  de  
 la  dent  dont  on  fait  l’extra&ion, 
 Tome X I , 
 O D O 
 P  ^a} ’ fes b e rn e s  de  là douleur de  dents  font»  
 la ir  froid  &   hunude,  la  trop  grande  chaleur  qui  
 raréfié le  faug  &   les  humeurs »  les  intempérances  
 dans  le boire &  dans  le  manger,  la négligence de  
 fe  chauffer  tout  en  fartant  du  lit  &c °   “ 
 S bU V a  aucune dent cariée,  il faut procéder  à ht 
 guehfondu mal de dents par les remèdes généraltx 4  
 qui confifte à diminuer le volume des humeurs  &  à  
 dilcmer cellèsqui font l’engorgement local. Dansles  
 fluxions  inflammatoires, la faignée, les boiffons délayantes, 
   la diète  humeéiante  &  rafràichiffante détruiront  
 la caufe de la douleur. La faignée fera moins  
 indiquée que la purgation, fi l’engorgement eft formé  
 par dès fucs pituiteux. Onfait enfuite ufage extérieur  
 remen t des remedes odontalgiques, qui (Ont  en très-  
 grand  nombre.  Voyt^  O d o n t a l g i q u e .  On  peut  
 avoir recours  aux  narcotiques  pris  intérieurement  
 pour  calmer la vive  douleur,  Iorfqu’on  a fuffifam-  
 ;  ment diminué  le  volume  redondant du  fang 6c  des  
 humeurs  ,   fuivant  les diverfes  indications  
 ,  § UOJ^ e ,es  dents  ne  paroiffent  pas  cariées,  il  
 n eft pas  fur que la douleur des dents ne foitpas cau-  
 fee par la  carie occulte  de  la partie de  la  dent qui  
 elt  cachee  dans  l’alvéole.  Il  eft à  propos  de  frapper  
 les dents fur leur couronne  avec  un  inftrument  
 d acier,  tel que  féroit  un  poinçon  obtus,  ou  autre  
 corps  femblable.  Ce  contaél  a  fouvent découvert  
 le  mal, par la fenfation  douloureufe qu’il a exercée  
 fur  une  dent  faine  en  apparence.  Dans  ce  cas  il  
 faut faire  fans héfiter  le  facrifice  de  la  dent,  pour  
 pouvoir  faire  ceffer  efficacement  le  mal  préfent,  
 Ôc en prévenir de  plus  grands  ,  tels  que l’abfcès  du  
 finus maxillaire.  Voyc{  ce  que  nous  avons  dit  de  
 cette  maladie,  en  parlant  de  celles qui  attaquent  
 les gencives  à  la  fuite  du mot  G e n c i v e s .  
 i  Quand  la  carie  des  dents  eft  apparente  ,  fi elle  
 eft  difpofee  de  façon  que  l’on  puiffe  plomber  la  
 dent  avec  fucces  ,  on  peut  la  conferver  par  ce  
 moyen.  Voye{  P l o m b e r .  Lorlque  cela  n’eft  pas  
 poflible,  les  perfonnes  timides.,  qui  craignent  de  
 s expofer  à  la  douleur  de  l’exira&ion  de  la dent,  
 en  laiffent  détruire  le  nerf  par  le  cautere  aÔuel.  
 Voye^  G a u t e r e   &  C a u t é r i s a t i o n .  Mais  hors  
 le cas où le pliomb peut conferver la dent, les odontalgiques  
 ne font que des  fecoors  palliatifs dans  le  
 cas de carie ; 6c  le parti  le plus  fur  eft  de faire ôter  
 la  dent,  pour  s’épargner  les  douleurs  cruelles,  fi  
 fujettes à récidive,  pour  fe délivrer  de  la puanteur  
 de  la  bouche,  qui  eft caufeepar  une  dent  gâtée,  
 6c  empêcher  la  communication de  la carie  à  d'autres  
 dents. 
 La  carie eft une fuite  affez  ordinaire de leur ér.o-  
 fion  ,  maladie  nouvellement  découverte ,  &  dont  
 l’étiologie  eft  due  aux  obfervations  du  feu  fieur  
 Bunon,  dentifte  des  enfans  de France,  6c  expert  
 reçu  à  faint Corne.  Le  féjour  des  alimens  dans  le  
 creux de l’érofion, le chaud &  le froid alternatif des  
 boiffons,  la  qualité  des  liqueurs,  &c.  altèrent  l’émail  
 ,  &   caulent  la  carie  des dents. 
 Les académiciens  curieux de la  nature, decad.  xj.  
 parlent d’une  odontolgie qui  fut.guérie par  un fouf-  
 flet que reçut la  perfonne  fouffrante. Bien des  gens  
 font délivrés  de  la  douleur  d’une  façon  bien  plus  
 furprenante  :  ils  ceffent  de  fentir  leur  mal,  lorf-  
 qu’ils  voient  le  dentifte  qui  doit  leur  arracher  la  
 dent.  (T ) 
 ODONTALGIQUE ,  f.  m. &  adj.  terme  de Chirurgie  
 concernant la matière médicale externe, remede  
 propre pour calmer la douleur des dents. 
 Ces  remedes  font  en  très-grand  nombre  ,  &  îl  
 n’y   a  prefque  perfonne  qui  n’en  vante un  dont  il  
 affure l’efficacité. 
 On  applique  avec fuccès un  emplâtre jde maftic  
 ou de-gomme élemi à la région des tempes. L’emplâ- 
 Y   y. 
 !