
font courtes dans les autres : ceux-ci ont quatre
doigts ou trois comme le pingouin. Lorfqu’il y a quatre
doigts à chaque pié , le doigt de derrière n’eft
pas engagé dans la membrane du pié , ou il tient à
cette membrane-de même que les autres doigts»
comme on le voit dans l’onocrotale, l’oie d’Ecofle »
le corbeau aquatique , &c.
Les palmipèdes dont la membrane du pié ne s’étend
pas juiqu’au doigt de derrière, ont le bec étroit ou
large ; les becs étroits font crochus à l’extrémite ou
pointus , & prefque droits ; les becs crochus font
dentelés ou lifles : lorfque le bec eft pointu & prefque
droit, les ailes font longues, & , étant pliees,
elles s’étendent aufli loin que la queue, ou elles font
courtes , & ne s’étendent pas aufli loin que la queue
lorfqu’elles font pliées. Les colymbes ont les ailes
courtes, mais ils ne font pas tous palmipèdes.
Les palmipèdes à jambes courtes qui ont à chaque
pié quatre doigts, dont le poftérieur n’eft engage
dans la membrane, & qui ont le bec large, compo-
fent deux genres, celui des oies & celui des canards ;
parmi ceux-ci, lesunscherchentleurnourrituredans
les eaux falées, & les autres dans les eaux douces.
Willughby , Ornith.
M. Klein, dans fa méthode des oifeaux, les a
diftribués en huit familles, dont la première ne comprend
que l’autruche , parce que c’eft le feul oiftaii
qui n'ait que'deux doigts à chaque pié.
La fécondé famille eft compofée des oifeaux qui
ont trois doigts; tels font l’autr-uche d’Amérique ,. le
cafoard, l’outarde, les vaneaux, les pluviers, la
pie de mer, &c.
M. Klein a réuni dans la troifieme famille lesor-
feaux qui ont quatre doigts , dont deux font dirigés
en-avant & les deux autres en-arriere ; comme les
perroquets, les pics, les coucous, &c,
La quatrième famille raffembleles oifeaux qui ont
quatre doigts, dont trois en-avant & le quatrième
en-arriere. Ce font les aigles, les vautours, les faucons
, les laniers, les oifeaux de nuit, les corbeaux ,
les corneilles , les pies, les oifeaux de paradis, les
étourneaux, les grives, les merles, les alouettes ,
les roflignols, les fauvettes, les becfigues, les roitelets
, les gorges-rouges, les hirondelles, les mé-
fanges, les moineaux, les fereins, les ortolans, les
linottes , les gros becs, les pinfons , les chardonnerets
, lès bécaffes , les bécaflines, les -chevaliers,
les râles, les colibris , les grimpereaux , les courlis
, les guêpiers, les hupes, les coqs & les poules,
le paon , les coqs d’Inde , les faifans, les perdrix ,
les cailles , les coqs de bruyères , les pigeons, les
tourterelles, les grues , les hérons , les cigognes ,
les palettes, le flammant , &c.
La cinquième famille comprend les oifeaux palmipèdes
qui ont à chaque pié quatre doigts, dont le poftérieur
n’eft pas engagé dans la membrane ; ces oifeaux
font divifés en deux genres : ceux du premier
ont le bec plat ou large , tels font les oies & les canards
; les oifeaux du fécond genre ont le bec en forme
de cône , ce font les mouettes, les plongeons ,
&c.L
a flxieme claffe réunit les oifeaux palmipèdes
qui ont à chaque pié quatre doigts , tenans tous les
quatre à la membrane du pié ; tels font l’onocrotale,
l’oie d’Ecoflë, le cormoran, &c.
Les palmipèdes qui n’ont que trois doigts, dirigés
tous les trois en-avant, font dans la feptieme
claffe.
Ceux qui ont quatre doigts bordés d’une mém^
brane , fans en excepter dans la plupart le doigt de
derrière , fe trouvent dans la huitième claffe ; ce
font les colymbes & les foulques.
M. Barrere ( Ornith. fpecin. nov. ) diftribue les oifeaux
en quatre claffes, dont la première comprend
les palmipèdes ; la fécondé , les femipalmipedes ,
c’eft-àdire, ceux dont les doigts ne font que'bordéx
par une membrane ; il raffcinble dans la troifieme
claffe les fifîipedes, & dans la quatrième, les femi-
fifîipedes, c’eft-à-dire, les oifeaux dont les doigts
ne font pas féparés les uns des autres jufqu’à leur
origine, mais au contraire tiennent les uns aux autres
par une membrane courte, qui ne s’étend pas
jufqu’à la moitié de la longueur de tous les doigts-
Les genres compris dans chaque claffe font défignés
par les noms fuivans. Le canard , l’o ie , le plongeon,
la mouette, l’avocete , le pingouin , le bec-
à-cifeaux & le flamant font dans la première claffe ;
la foulque & le lamprid , dans la fécondé ; le bu-
fard, le perroquet, le faucon , l ’aigle , l’ulote , le
hibou-cornu , le crapaud-volant, l’hirondelle, l’outarde
, le bruant, le grand-gofier, la bécaffe, le pic ,
le pigeon, l’étourneau, l’alouette, le geai, le bec-
figue , la lavandière , la pie , la hupe , le guêpier ,
le roitelet, la méfange, le toucan, le corbeau d’eau ,
le bec-croifé > la palette, le moineau , le chardonneret,
la grive, le coucou, la poule d’eau, le râle ,
la petteufe, la demoifelle de Numidie, le cafoard ,
Yoifeau de paradis & l’autruche , fe trouvent dans
la troifieme claffe ; le héron , la bécaffe de mer, le
martin-pêcheur, le long-bec, le crabier, le vaneau ,
le pluvier, la frégate, le courlieu , le chevalier, le
coq d’Inde, le paon , le coq, la caille, la perdrix
& le coq indien, font dans la quatrième claffe. .
M. Barrere a défigné les cara&eres des claffes de
fa méthode qui viennent de la conformation des piés
des oifeaux , & les carafteres des genres qui font tirés
de la conformation du bec, par les dénominations
fuivantes. Pié dont les doigts tiennent les uns
aux autres par une membrane , palmipes;fig. 19. PI.
des oif hiß. nat. pié dont les doigts ne lont que bordés
par une membrane, femipalmipes ;fig. 20. pié dont les
doigts font féparés les uns des autres ffß p ts \fig. o.t.
pié donqles doigts ne font pas entièrement féparés les
uns des autres , femififfipes \fig. 22. bec en toit, rof
trum umbricatum \fig. 23. en hameçon , humât um -
fig. 24. en faux , falcatum ; fig. 26. partie en faux ,
partie en hameçon , hamatofalcatum ; fig. 26. bec
cqnrbe, arcuatum ; fig. 2%'. face en lautoir, deeußa-
tum ;fig. 28. bec en forme d’alêne , fubulatum ; fig.
20. bec en forme de couteau , cultratum ; fig. J o .
en forme de couteau & voûté , cultrato-gibberum ;
fig. 3/. en forme de fpatule , fpathulatum \ fig. J 2.
conique, conicum\fig. 3 3 . conique &. courbé, coni-
co-incurvum ; fig. 34.
Il y a mille chofesà confidérer fur la ftru&ure du
corps des oifeaux ; leur tête eft faite pourfe frayer
un chemin au travers de l’air. Au lieu de lèvres, les
oifeaux font garnis d’un bec aigu fait de corne , crochu
dans ceux qui vivent de proie, droit dans ceux
qui amaffent leur nourriture , & toujours diverfifié,
félon leurs claffes.
De plus, il eft fait pour percer l’air, fuppléer au
défaut de dents, & peut en quelque maniéré leur
tenir lieu de main. Sa figure crochue fert aux oifeaux
de proie pour faifir St dépecer leur capture.
Cette figure n’eft pas moins propre à d’autres oifeaux
pour grimper, St brifer ce qu’ils mangent. Les
perroquets , par exemple , grimpent fur tout ce
à quoi ils peuvent atteindre avec leur bec : la mâchoire
inférieure s’ajufte exactement avec cette figure
crochue de la fupérieure, & par-là ils peuvent
brifer leurs alimens en très-petits morceaux.
D ’autres oifeaux ont le bec extraordinairement
long 8t grêle, ce qui leur eft d’un grand fecours pour
chercher leur nourriture dans les lieux marécageuxj
c’eft ce qu’on voit dans les bécaffes, les bécaflines,
&c. qui au rapport de Willughby , vivent auflï
d’une humeur on&ueufe qu’elles fucentde la terre.Lç,
corlieu St plufieurs oifeaux de mer ont un bec fort
long , qui leur procure le moyen de chercher les
vers St autres infeCtes dans les; fables des Dunes ,
qu’ils fréquentent.
Les cannes, les oies & plufieurs autres oifeaux,
n’ont le bec fi long & fi large , qu’afin de pouvoir
boire à grands traits, & prendre leur nourriture dans
l’eau & dans le limon. Le bec court & gros avec
des bords aigus , n’eft pas moins néceffaire à d’autres
oifeaux pour peler les grainis qu’ils avalent. Le bec
eft fort St aigu dans les oifeaux qui percent le bois
& les écorces, comme dans le pic-vert St tous les
grimpereaux ; il eft menu St délicat dans ceux qui
vivent d’infçéles ; il eft en forme de croix dans ceux
qui ouvrent les fruits ; il fe croife dans Yoifeau nomme
Loxia, lequel ouvre avec beaucoup de facilité
les pommes ordinaires, celles des fapins, St les autres
fruits pour en tirer les pépins. La pie de mer
a le bec long, étroit, aigu, applati par les côtés ,
& dilpofés à tous égards , pour enlever de deffus
les rochers les coquillages qu’on nomme patelles. Les
autres formes de bec G oifeau, toutes ajuftées à la
maniéré de vivre de chaque genre, font repréfen-
tées dans les planches de cet ouvrage.
Mais ce qu’il y a de plus digne d’être obfervé
dans les oifeaux à bec plat St large, & qui cherchent
leur nourriture en tâtonnant ou en fouillant dans la
terre , ce font trois paires de nerfs qui aboutiffent
au bout de leur bec ; c ’eft par ces nerfs qu’ils diftin-
guent avec tant de fagaeité St d’exaélitude , ce qui
eft propre à leur fervir de nourriture, d’avec ce
qu’ils doivent rejetter ; ce qu’ils font uniquement
Par le goût, fans qu’ils voient les alimens. Ces nerfs
paroiffent avec le plus d’évidence dans le bec St
dans la tête du canard, qui les a plus gros que l’oie,
ou qu’aucun autre oifeau.
M. Clayton n’a rencontré aucun de ces nerfs dans
les oifeaux qui ont le bec rond : mais depuis, faifant
plufieurs différions à la campagne , il vit dans une
grôle deux de ces nerfs , qui defeendoient entre les
deux yeux jufqu’à la partie fupérieure du bec ; ils ‘
etoient pourtant beaucoup plus menus qu’aucune
des trois paires de nerfs qui font dans le bec du canard
, quoiqu’à la vérité plus gros que les nerfs
d’aucun autre oifeàu à bec rond ; & ce qu’il y a de
remarquable , c’eft que les grôles paroiffent cher-«
cher leur nourriture en remuant la boufe de vache,
& en fouillant plus qu’aucun autre oifeau à bec
rond , &c. tranf. philofoph. n°. 20 G, chez d’autres
oifeaux à bec large , le doéteur Moulen n’a remarqué
que deux paires de nerfs , qui paffoient au travers
de l’os dans la membrane qui couvre le dedans
du bec.
rentes ne celui des quadrupèdes : on peut voir dan
Willis ces différences & leur conformité ; en géné
. r a l , il paroît moins adapté à l’imagination St à 1;
mémoire, que ne l’eft le cerveau de l ’homme.
L’oreille des oifeaux n’a qu’un feul offelet & ui
cartilage qui fait une jointure mobile avec l’offelet
lequel d ailleurs eft très-dur St très-menu , appui«
fur une bafe plus large St ronde. M. Derham a fai
quelques obfervations nouvelles fur la membrane
du tambour des oifeaux, la petite colonne St ce qu’i
appelle la chambre de Youie. Voye^fa Théologiephy
fique< ■
La ftruélure de la langue des oifeaux mérite aufli
notre attention, par fes variétés * la forme, là longueur
, les attaches & les mufcles. On indi quéra
au mot pic-vert pour exemple , la ftruaure particulière
de la langue de cet oifeau.
Le géfier des oifeaux eft très-robufte, & a une
taculte de trituration bien étonnante. Nous en fetricule"
arÜCk parl*cuiier> ainr' 9US! déleur P H
La ftruôure & la fituation du poumon, la difpo-
fition de la poitrine & de fes os rangés en forme de
quille , afin de procurer un paffage commode au
travers de l’air , font des parties fort remarquables
dans les oifeaux.
Il en faut dire de même des mufcles puiffans qui
meuvent leurs ailes pour contre-balancer , & pour
fupporter le corps dans le tems que Yoifeau eft juché.
Leurs poumons font attachés au thorax & n’ont
que peu de jeu ; au lieu qu’ils jouent librement dans
d’autres animaux. Cette ftruâure fert à fournir aux
oifeaux leur vol confiant. Ils n’ont point de diaphragmes,
mais à fa place ils ont plufieurs veflies,
compofées de membranes fines & tranfparentes
qui s’ouvrent les unes dans les autres. Vers la partie
fupérieure, chaque lobe des poumons eft percé
en deux endroits , par lefquels l’air paffe dans les
vefïies dont nous venons de parler ; de forte qu’en
fouillant dans la trachée-artere , on fait lever tant
foit peu les poumons , & tout le ventre eft gonflé
par l’air : e’eft par ce moyen fans doute, que les
oifeaux rendent leur corps plus ou moins léger dans
leur v o l, laiffant entrer plus ou moins d’a ir , à me-
fure qu’ils veulent monter ou defeendre, de la même
manière que les poiffons ont une vefîie remplie
d’air dans le corps, afin de nager plus légèrement,
& s’enfoncer plus ou moins dans ifeau. Tûfloire de
VAcad, des Sciences, année 1 Gcfjy .
Les mufcles de la poitrine des oifeaux , font les
plus forts-de tous pour fervir au mouvement des ailes,
qui requièrent cette force dans les vols prompts
& de longue haleine : dans l’homme , ce font les
mufcles de la jambe ; de forte que s’il vouloit voler
, ce feroit plutôt par l’aflion de fes jambes , que
par celle des bras qu’il y parviendroit. Tranfact.
philof. n°. 120. ■■
Le col des oifeaux eft exa&ement proportionné
à la longeur des jambes, & quelquefois plus long
pour pouvoir chercher la nourriture dans les eaux ;
comme, par exemple, dans les cygnes, auxquels
le long col fert . à pouvoir .atteindre jufqu’au fond
de la vafe des rivières. Le col fert encore à contre
balancer le corps dans le v o l , comme il paroît
par l’exemple des oies & des canards. Lorfqu’ils volent
, ils.étèndent la tête & lé c o l, formant de cette
maniéré une équilibre exaéle du corps qui pefe également
des deux côtés fur les aîles; cependant comme
le corps de ces oifeaux eft aufli fait pour nager,
leurs ailes fdnt attachées hors du centre de gravité,
& plus près de la tête. Dans le héron, la tête & le
long col quoique repliés fur le corps , lorfque l’oi-
feau vole , emportent l’équilibre fur la partie de derrière
du corps ; mais pour rétablir cet équilibre ,
& pour fuppléer à la brièveté de fa queue, il étend
les jambes en arrière dans le tems du vol.
Je pourrois encore décrire l’organe de la-voix des
oifeaux, ceux de leur trituration , de leur digeftion,
de leur génération, &c. mais il faut partager & porter
ailleurs ces détails anatomiques, pour leur fuppléer
ici le tableau charmant du peintre desfaifons,
que tout le monde s’empreffera de lire.
Dieu des arts, fais éclore au fiin de nia patrie
Un poète femblable à cet heureux génie l
» Prens ma mufe ( c ’eft lui qui parle) prens un
>» vol nouveau ; l’harmonie des bois t ’appelle , 6c
» t’invite à fortir dans les plus rians atours de la
•>> fimplicité & de là joie. Yous> roflignols , prêtez-
» moi vos chants , répandez dans mes vers l’ame
» touchante & variée de votre mélodie.
» Au tems où l ’amour, cette ame univerfelle t’é-
» veille peut être, échauffe l’air , & fouffle l’efprit
» de vie dans tous les refforts de la nature, la trou