be , ou bien la pénultième avec un t muet à la dernière
; comme je connais, tu reconnois, il reçonnoît ;
je comparons, tu dijparois , il reparaît ; connaître , )ne-
xonnoître , que je reconnoiffe ; comparaître , que je dif-
paroiffe , que tu reparoijfes , qu’ils apparoijfent. Oi
vaut è : i° . dans les troifiemes perfonnes fingulieres
du préfent antérieur (impie de l’indicatif, & du pré-
fent du fuppolitif ; comme il lifoit, il Liroit : z ° . dans
les dérivés des verbes connaître & paraître o îil’oi radical
eft fuivi d’une fyllabe qui n’a point d’«î muet ;
comme connoijfeur , reconnoijjance, je méconnaîtrai ;
VOUS comparoitrei, nous reparaîtrions , difparoiffant.
- La lettre 0 eft quelquefois muette: i°.daTns les trois
mots paon , faon, Laon ( ville ) , que l’on prononce
pan, fa n , Lan ; & dans les dérivés , comme paonneau
( petit paon ) qui différé ainfi de panneau ( terme
de Menuiferie ) , laonno'ts ( qui eft de la ville ou du
pays de Laon) : z°. dans les fept mots oeuf, boeuf,
moeuf, choeur, coeur , moeurs & foeur , que l’on prononce
euf, beuf , meuf, keur , keur , meurs & ftur :
30. dans les trois mots oeil, oeillet & oeillade , foit que
l ’on prononce paré comme à la fin de J'oleil, ou par
«/comme à la fin de cercueil. On écrit aujourd’hui économe,
économie, ècuménique, fans t); & le nom (Edip-
pe eft étranger dans notre langue.
0 ’ apoftrophé devant les noms de famille, eft en
Irlande un figne de grande diftin&ion , & 'il n’y a
en effet que les maifons les plus qualifiées qui le
prennent : 0’ Brient , 0’ Carrol, 0’ Cannor, 0' Néal.
En termes de Marine , O veut dire ouejl ; S. O.
fad-ouefl; S. S. O . jud-fud-ouejl ; O. S. O. ouejl-fud-
ouefi. Foyei N & R h um b .
Sur nos monnoies, la lettre o défigne celles qui
font fabriquées à Riom.
Chez les anciens , c’étoit une lettre numérale qui
valoit 11 ; & furmontée d’une barre, ü valoit 11000,
félon la réglé ordinaire :
O numerum gejlat qui nunc undecimus extat.
( B .E .R .M .)
O , f. m. ( Thèol.) nom qu’on a donné aux fept ou
neuf antiennes qu’on chante dans l’Avent pendant
fept ou neuf jours auparavant la fête de N oël, &
qui précèdent le cantique Magnificat. On les appelle
encore ainfi parce que chacune d’elles commence par
cette exclamation : comme O rex gentium. O Emmanuel,
& c . Foye{ A n t i e n n e .
O , o , o , ( Ecriture. ) confidéré dans fa forme ,
c ’eft une ligne courbe continue, dont tous les points
fupérieurs & inférieurs font plus éloignés du centre
que ceux des flancs ; elle eft prefque racine de toutes
les mineures ; elle fe forme fans interruption du
mouvement mixte des doigts & du poignet : dans
l ’italienne les angles de l’o font beaucoup plus obtus
que ceux de l’o coulé ; ce qui fait que celui-ci eft
moins ouvert que celui-là. A l’égard de l’o rond, il
eft ainfi appelié , parce qu’il approche du cercle,
que fes points fupérieurs Si inférieurs font à un point
près auffi proche du centre que ceux des flancs. Foyer
le volume des Planches à la table de VEcriture des figures
radicales mineures.
O , ( Comm. ) dans les livres des marchands, banquiers
, ou négocians, joint à quelques autres lettres
, marque différentes abréviations : ainfi C. O.
eft l’abbréviation de compte ouvert ; O N C. ou O N.
lignifient onces. Diclionn. de Comm. ( G )
O , majufcule ( Mufique. ) qui eft proprement un
cercle, ou double C , eft dans nos mufiques anciennes
; la marque de ce qu’ils appelloient temsparfait,
c’eft-à-dire , de la mefure triple ou à trois, à la différence
du tems imparfait ou de la mefure double,
qu’ils marquoient par un C fimple , ou par un O
tronqué à droite Ou à gauche C , ou 3 .
L e t em s p a r f a i t f e m a r q u o i t p a r u n O f im p l e , o u
pointé en-dedans, ou barré. " 1“ Voye^ T eMS.’
I S ) - f -
OA , (Géog. anc. ) village de Grece en Attique ,
fous la tribu Pandionide , comme le prouve une inf-
cription rapportée par Sport. Il ne faut pas confondre
ce village avec Oc qui étoitde la tribu Oénéide.
O AGCO ,"( Géog. ) province d’Afrique dans l’Ethiopie
au.royaume d’Angola. C ’eft une efpece de
défert habité , dont les peuples n’ont pas l’induftrie
de cultiver les terres avec art : & pourquoi l’auroient-
ils , ils n’ont point de terres en propriété ? Tout ce
qu’en dit le pere Labat ne mérite aucune créance.
OAKHAM, ( Géog. ) ville d’Angleterre dans le
Rutland , au diocèfe de Péterberoug. Elle eft dans
la.belle & riche vallée de Cathmofs , à 74 milles de
Londres. Long. 16". 46. Iat.5z . g 8 .
OANNÈS , f. m. ( Mythol. ) les Babyloniens rendirent
leurs hommages à l’eau en général, comme
élément, fous le nom âi’Oanncs , moitié femme ôc
moitié pdiffon , telle qu’étoit la figure que Lucien
en avoit vue en Phénicie. Les Syriens repréfentoient
de même leur Atergatis, & les Scythes leur Thamyfades
; c’étoient des fymboles de la lune & de la mer.
S h I )
QANUS , (Géog. anc.) fleuve de Sicile félon Pin-
dare ; Fazell croit que le nom moderne eft Frafcola-
r i , riviere qui coule fur la côte méridionale.
OARII, ( Géog.) province de l’Ethiopie occidentale
au royaume d’Angola, fur le bord feptentrional
de la Coànza. (D . J.)
OARISSE, 1. m. (Belles lettres.) terme en ufage
dans la poéfie grecque , qui fignifie un dialogue entre
un mari & une femme ; tel par exemple que celui
qu’on trouve au fixieme livre de l’Iliade, entre
Heftor & Andromaque. Foye^D i a l o g u e .
Scaliger remarque que Voariflus n’eft point à proprement
parler, un petit poëme particulier, ni une
piece de vers détachée ; mais qu’il fait toujours partie
de quelque grand poëme. Il ajoute que l’endroit
d’Homere dont nous venons de parler, eft proprement
le feul oarifie qui fe trouve dans les anciens
poëtes grecs.
OASIS, (Géog. anc. ) ville & defert de l ’Egypte ,
aux confins de la Lybie. II y avoit deux villes nommées
Oafis, & que l’on diftinguoit par les furnoms
de grande & de petite. Auprès de la plus grande de
ces deux villes, étoit l’affreux defert d'Oafis. Chacune
de ces villes avoit un nom. Pline, Strabon,
Ptolomée, Hérodote & les autres hiftoriens en parlent
; mais ils ne s’accordent point entr’eu x , tant les
pays de l’Egypte étoient peu connus des étrangers.
O A X A C A , (Géog.') vallée de l’Amérique, & province
de la nouvelle Efpagne , c’eft la même que
Guaxaca. Foye^GvkXkCk..
O A X IS , (Géog. anc.) ville de Pile de Crete dans
la côte feptentrionale félon Hérodote, /. IF . ch«
cliv. Varron dit qu’Oaxe, fils d’Apollon & d’Anchia-
l e , bâtit en Crete une ville qu’il appella de fon nom.
Servius affure la même choie, en expliquant la première
égloque de Virgile oii eft ce vers :
Et rapidum Cretoe veniemus Oaxem,
( c . / . )
O B , (Art. numifmat.) M. Patin rapporte une médaille
frappée à l’honneur de l’empereur Adrien
( peut-être à caufe de la connoiflance qu’il avoit de
la Médecine ) , où l’on voit d’un côté Efculape avec
Hygéia, & de l’autre Télelphore, avec cette infi*
cription autour : Utpya an Kupahaiovoc. Auprès du
Télefphore il y a ces lettres ob. Cet antiquaire explique
les premiers mots de cette maniéré , perga-
menorum fub cephalione, ajoutant en caraâeres italiques
Telefphorus, Il dit enfuite, après Paufanias ,
que Télefphore étoit une divinité des Pergaméniens,
qui avoit été ainfi nommée par le commandement de
l’oracle, & que quelques-uns traduifoient ce mot par
celui de devin ou de ventriloque.
Voici comme en parle Selden. « On traduit ordi-
» nairement le mot ob, par celui de pithon ou de ma-
» gicien ; mais Ob étoit un efprit ou un démon, qui
» donnoit fes réponfes comme fi les paroles étoient
» forties des parties que l’honnêteté ne permet pas
» de nommer, ou quelquefois de la tête, & quel-
» quefois des aiffelles ; mais d’une voix fi baffe, qu’il
» fembloit qu’elle vînt de quelque cavité profonde,
» comme fi un mort avoit parlé dans le tombeau ;
>» en forte que celui qui le confultoit, ne l’entendoit
» fouvent point du tout, ou plutôt entendoit tout ce
« qu’il vouloit ». Selden ajoute peu après ce qui fuit.
» Voyez l’hiftoire de Samuel,dont la figure fut mon*
» tree à Saiil par une femme, des parties honteufes
» de laquelle Ob parloit,ou étoit cenfé parler. L’Ecri-
» ture, dans le premier livre de Samuel, ch. xxxviij.
n appelle cette femmepithoniffeou ventriloque, com-
» me traduifent les feptante, une femme qui avoit
» Ob. De-là vient que Saiil lui parle ainfi : Prophè-
» tife-rnoi, je te prie, par O b , ce que les feptante
» ont traduit, prophétife-.moi par lé ventriloque. Ob
» étoit donc un efprit qui parloir du ventre. Nos tra-
» duéleurs ont rendu le mot des feptante, ivya.OTfi</j.u-
» ûoç , par efprit familier ».
Buxtorf interprète le mot hébreu ob, par celui de
pithon, oud’efprit qui rend des réponfes par quelque
puiffance diabolique, & qui travaille à éloigner les
hommes de Dieu. Levit. xix. 31. & x x . zy . Il
remarque que ob', fignifie encore en hébreu , bouteil-
le , Job, xxxij. ic). Ce qui a fait dire à Aben-Efra,
qu’on l’a voit tranfporté par métaphore à un efprit
qui enfloit îe ventre de celui qui en étoit poffedé ,
comme une boutéille, & rendoit fes oracles par cet-
tëpartie, d’où le poffédé étoit appelié ivya.<rrpîp.v6oç.
On a vu de nos jours des gens qui favoient ménager
leur v o ix , de façon qu’elle fembloit fortir de
quelque endroit hors d’eux, foit éloigné de leur
corps, foit voifin , & cela .d’un ton tel que celui de
1*0 ^, décrit pâr Selden. Il y avoit aux environs de
Londres un garçon âgé de 25 ans, qu’on appelloit
en anglois The Jpeaking-fmith (cequi revient à voci-
fuber, qu’on ne peut rendre en françois) , qui poffé-
doit ce talent dans une grande perfection. Il ne lui
eût pas été difficile de 1e faire paffer pour forcier
parmi la populace ; mais il fe contentoit d’effrayer
des portiers, des charretiers, & d’autres gens de cette
efpece , qui ne connoifloient point fon art.
J ai entendu parler d’une femme qui parcouroit
l’Angleterre en mendiant, & qui favoit fi bien ménager
fa voix qu’elle paroiffoit s’entretenir avecplu-
fieurs perfonnes à la fois ; elle difoit, pour émouvoir
la compaffion, que les interlocuteurs étoient fon
mari & fes en fans, qu’elle avoit perdus il y avoit
plufieurs années, & qui pendant leur v ie , avoient
mangé tout fon bien. (D . J.)
OBACATIARAS l e s , (Géog.) peuples de l ’Amérique
méridionale dans le Brélil. Ils habitent les
îles de la riviere de S. François. De Laët les donne ,
pour anthropophages, & vraiffemblablement fans
en avoir de preuves.
OBAI ou ROBAI, (Hifi. nat. Botan.) c’eft une
forte de jafmin du Japon qui a des fleurs doubles.
Son écorce eft brune ; fon bois foible & rempli de
moëlle ; fes feuilles alternativement oppofées & terminées
par une pointe un peu recourbée ; fes fleurs,
qui paroiffent au mois de Février avant fes feuilles,
3rtent d!“ n cafice écailleux, font d’un jaune
pale, & compofées de deux fortes de pétales, dont les
exteneurs font d’ordinaire au nombre de huit, longs
d un demi pouce en o valide les intérieurs, pluspetits,
de grandeur inégale, au nombre de huit & plus,
marqueté de points couleur de lang ; l’odeur de la
fleur tire fur celle de la violette, mais devient dégoûtante
à la longue, & le goût eft très-dëfagréable.
Cet arbnffeau, qu’on erpit apporté de la Chine, eft
aune beauté qui le fait cultiver foigneufement
dans les jardins. q
OBARÉN1ENS, le s , (Giog. anc.) m grec, « a -
ptmi; peuples qui habitoient une partie confidérable
de l’Arménie, aux environs du fleuve Cyrus.
OBBA, f. m. (Hifi. anc.) val’e tort creux dont
on fe fervoit aux repas funèbres.
Obba , (Géog.) ville d’Afrique dans la Mauritanie
Céfarienfe. Au cinquième concile général affifta
Valérien évêque d'Obba en Afrique. La conférence
de Carthage fournit auffi Féliciffime évêque ÜObba.
Obbenjîs.
OBDORA ou l’OBDORIE, (Géog.) autrefois
Lucomorie-, contrée de la Tartarie mofeovite, au
couchant du Jénifréa & à l’orient de l’O b y , qui la
féparede la Coudora. Ce pays eft coupé par le cercle
polaire en deux parties à-peu-près égales, f ms le
. Soixantième degré de latitude: il fait partie de la Sibér
rie. Pierre-le-Grand y avoir commencé quelques habitations
qui n’ont pas été continuées. (D .J .)
OBEANCIER, 1. m. (Jurifprud.) eft un titre ufité
dans 1 eghfe collégiale de S. Jul de Lyon ; le grand
obeancter eft la première dignité. Le premier chanoine
apres les dignitaires, a auffi le titre d'obéancier.
Ce terme paroît être venu par corruption d'obèdien-
cur; il y a apparence que ces obéanciers ont été
ainfi nommés parce que dans l’origine ils étoient
envoyés par l archevêque de Lyon pour deffervir
cette églil'e. Foye^ O bédienoier.
OBÉDIENCE, f. f. (Jurifprud.) ce terme dans
fon origine étoit toujours fynonyme A'obéiffance ;
dans la fuite on lui a attribué différentes fignifications
en matière eccléfiaftique.
En general obédience fignifie foumijjîon à un fupé-
rieur ecclefiaftique ; quelquefois ce terme fe prend
pour l’autorité même du fupérieur ; quelquefois enfin
on entend par obedience, la permiffion que le fupérieur
donne d’aller quelque part, ou de faire quelque
çhofe.
Pendant le grand fchifme d’Avignon on fe fervoit
du terme üobédience pour défigner le territoire dans
lequel chacun des deux papes étoit reconnu comme
légitimement élu. Prefque toutes les villes deTofcane
& de Lombardie, toute l’Allemagne, la Bohème, la
Hongrie, la Pologne, la Pruffe, le Danemark, la
Suede, la Norvège, l’Angleterre étoient de Y obédience
de Clément VIL qui s’étoit retiré à Avignon ;
la France, la Lorraine, l’Ecoffe , la Savoie & le
royaume de Naples, fe rangèrent fous Yobédience.
d Urbain : 1 Efpagne prit d’abord le même parti, en-
fuite elle fe mit fousl’obédience de Clément VII.
C eft en ce meme fens que l’on appelle ambafTa-f
deurs d obedience, ceux que des princes envoient au
pape, pour lui rendre hommage de quelques fiefs
qui relevent de lui : c’eft ainfi que le roi d’Efpagne
envoie un ambaffadeur d'obédience au pape, auquel
il préfente la haquenée que ce prince doit au pape à
caufe du royaume de Naples.
Les provinces dans lesquelles le concordat n’a pas
lieu, & qui font foumifes à toutes les réglés de chan-
celerie, que l’on obfervoit avant le concordat, telles
que la Bretagne, la Provence, la Lorraine, font
appellées communément pays d'obédience, ce qui eft
une expreffion très-impropre, vû que ces p^ys ne
font point fournis au pape plus particulièrement que
les autres ; toute la diffésence eft que là réglé de men-
fibus & alternativa y a lieu , c’eft-à-dire que le pape
y conféré les bénéfices pendant huit mois de l’année,
les autres collateurs n’ont que quatre mois, à.