Mö N I G N I G
ïôoo par le prince Maurice de Naffaü. Ëlle eft fur la
riviere d’Yperlée qui la traverfe à un quart de lieue
«le la mer, 2 lieues de Fûmes, 3 d’Oftende, 5 de
Dunkerque,65 de Paris. Long, félon Caffini 20. H51
30. lut. 5 1. y. 58.
C’eft en 1168 qu’on nomma cette ville Nieuport,
à caufe d’un port que Philippe d’Alface y fit. Foye{
Longuerue, Defcription de la. France.
C’eft la patrie de Cliâhone ( Jojfe) dofteur de
Sorbonne au xvj. fiecle, mort en 1543 : Tes ouvrages
de controverfe, en grand nombre, font tous
tombés dans l’oubli.
NIEURE, (Géog. ) petite ville de France en Ni-
vernois ; elle entre dans la Loire fous le pont de
Nevers, 6c a , dit-on, donné fon nom à cette ville. nHi , N 1 F, f. m. ternie a l'ufage de ceux qui travaillent
•Cardoife. Voyeç ARDOISE.
N1FLHEIM, f. m. ( Mythologie. ) c’eft le nom que
les anciens Scandinaves ou Goths donnoient à leur
enfer fabuleux. Ce mot lignifie dans la langue gothi-
que fêjourdefcélêrats. Ils difoient qu’au milieu de ce
lieu terrible étoit une fontaine nommée ffuergelmer,
d’où découloient les fleuves fuivans, l’Angoiffe,
l’Ennemi de la jqie, le Séjour de la mort, la Perdition
, le Gouffre, la Tempête, le Tourbillon, le
Rugiffement, 6c le Hurleménr, le Vafte ; celui qui
s’appelle Bruyant coule près des grilles du Séjour
de la mort. Foye^ VEdda des IJlandois.
N I G É B O L I , ( Géog. ) ville de T urquie dans la
Bulgarie, capitale d’un fangiack, fameufe par la
bataille de 1396, entre Bajazeth qui la gagna, &
Sigifmond qui devint enfuite empereur d’Allemagne.
Les Grecs y ont un archevêque. Nigéboli eft fur le
Danube, à 14 lieues S. O. de Rorzig, 60 N. O. d’An-
drinople. Long. 43. 18. lut. 43. 46. (D . ƒ .)
N IGE LLA T E R R A , ( Hijl. nat.) nom donné
par quelques auteurs au terreau ou à la terre noire
dés jardins, humus atra commuais.
NIGER, (Géog.) c’eft le Nigir de Ptolomée, liv.
1F. chap. vj. & le Nigris de Pline, liv. F . chap. iv.
grand fleuve d’Afrique qui arrofe la Nigritie: les
François le nomment autrement, la riviere du Sénégal.
Quoique le cours de ce fleuve nous foit un peu
mieux connu qu’il ne l’étoit des anciens, cependant
il s’en faut beaucoup que nous en foyons affufés.
On croit qu’il tire fa fource d’un lac nommé Mabe-
ria par les Sauvages, 6c qu’on place au cinquième
degré de latitude feptentrionale. Les anciens ont
imaginé qu’il venoit du Nil par un paffage fouter-
rein, parce qu’il fe déborde tous les ans en même
tems que le N il, mais nous en dirons plus bas les
raifons. On prétend qu’il fe partage en deux branches,
dont celle qui coule au fud s’appelle Gambie,
on lui donne une de fes embouchures au onzième
degré de latitude, & la plus éloignée à quinze degrés
de diftance de l’équateur.
Suivant les cartes de M. de Lille, le Niger perd fon
nom dans le lac deGu ard e,& de là à la mer, ce
qui fait 700 milles anglois en ligne droite ; mais
M. $uow qui a été gouverneur de James-Fort, fur
la riviere Gambie, nous affure que le Niger n’a
point un cours auffi étendu qu’on nous le repréfente
dans les cartes géographiques. Il nous apprend encore
que c’eft une riviere barrée, qui ne peut recevoir
de batiment plus gros que des barques jufqu’à
l’endroit où fe trouve l’établiffement des François,
au'deffus duquel il n’y a que des bâtimens plats
qui puiffent naviguer jufqu’à Galam ; au-lieu que
la Gambie eft navigable pour des vaiffeatix, fi chargés
qu’ils puiffent être, environ cinquante lieues
au-deffus de l’établiffement des Anglois, 6c qu’il
porte des vaiffeaux de cent tonneaux jufqu’à Bar-
iraconda, 6c uo peu plus haut ( car la marée monte
jufques-là) c’eft-à-dire à près de 150 lieues aü-defi
fus du fort James.
' Quant aux inondations du Niger, il n’en faut pas
• chercher la caufe bien loin; ce font les pluies qui
tombent entre la ligne & le tropique qui produifent
les accroiffemens de cette riviere : ces pluies commencent
les premiers jours de Juin, 6c continuent
trois à quatre mois. Elles gagnent toujours pa ys , 6c
avancent de l’eft à l’oueft. La riviere fe débordant
par la crue de fes eaux, inonde les pays plats, en-
graifle les terres 6c les fertilife par le limon qu’elle
ylaiffe. (D . ƒ..)
NIGOTEAUZ, ( A r c h F o y e i Pièces de tuile.
NIGRICA F A B R IL IS , (Hijl. nat.) nom donné
par quelques auteurs au crayon npir, appellé vulgairement
mine de plomb, ou plombagine. Ou peut-
être défigne-t-on tous ce nom la pierre noire dont
certains ouvriers fe fervent pour tracer leurs def-
feins. Voye^ NoiRE PIERRE,.
NIGRITIE, (Géog. ) grand pays d’Afrique, qui
s’étend de l’eft à l’oueft des deux côtés du Niger.
Il eft borné N. par les déferts de la Barbarie, E. par
la Nubie & l’Abyfîinie, S. par la Guinée* O. par
1 Océan occidental. Ce pays comprend plufieurs
petits royaumes , tant au nord du Niger qu’au midi*
Ôc des deux côtés de ce grand fleuve.
N IG R O I T , 1. m. ( Hifl. nat. Icliolog. ) oblado ,
oculata, melanurus, poiflon de mer, quia comme
le fargo 6c le fparaillon, une tache noire fur la
queue ; il reffemble à la daurade, voyeç Daurade,
par le nombre 6c la pofition des nageoires, & par
la figure de la queue. Il a la bouche 6c les dents
petites, les écaillés larges 6c peu adhérentes au
corps. Les yeux font très-grands proportionnellement
à la groffeur de ce poiffon. Il y a fur les côtés
du corps des écailles beaucoup plus larges que les
autres , ÔC difpofées de façon qu’elles forment une
large bande qui s’étend depuis les ouies jufqu’à la
queue, 6c qui peut faire diftinguer le nigroit du farao
ôc du fparaillon. Les écailles ont chacune de petits
traits noirs. Le corps a une couleur bleue mêlée de
noir, excepté l’extrémité poftérieure qui eft rougeâtre;
c’eft fur cette partie que fe trouve la tache
noire dont nous avons parlé. Le nigroit mange de
l’algue ; il fe nourrit auffi de petits poiffons ; il a la
chair molle, prefque aufii brune que celle du fargo,
mais, moins nourriffante. Rondelet, Hiß. des poijjons
première part. liv. F . chap. vj. Foye{ SARGO , Spa-
RAILLON, poißon. (ƒ)
NIGRO-MANT1E , ( Art divinat. ) ce mot lignifie
à la lettre divination noire. Heft compofé de deux
mots , l’un latin nigra, noire , &c l’autre grec pav™*’
divination. On donnoit autrefois ce nom à l’art de
connoître les chofes cachées dans la terre , & placées
à 1 obfcurite dans des éndroits noirs, ténébreux,
comme des mines , des métaux, des pétrifications ,
&c. & c’eft dans ce fens que ce mot eft employé par
Paracelle. Rulan 6c Dornæus fes commentateurs ,
ont prétendu que cette connoiffance d’abord naturelle,
étoit devenue par l’inftinêl du diable & la méchanceté
des hommes, un art exécrable 6c diabolique
, & que ceux qui en faifoient profeflion invo-
quoient les démons & les mauvais efprits , 6c leur
commandoient de porter certaines chofes dans des
pays fort éloignés , ou d’en rapporter ce dont ils
avoient envie. La nuit étoit particulièrement defti-
née à ces invocations ; 6c c’eft auffi pendant ce tems
que les démons exécutoient les commiflïons dont ils
étoient chargés, p^arce que les mauvais efprits craignent
la lumière, 6c font amis 6c miniftres des ténèbres.
Les démons, difent-ils, feignoient d’être forces
par les hommes à faire ce qu’on leur demandoif,
tandis qu’ils s’y portoient avec plaifir 6c de leur propre
mouvement, fachant très-bien que cela tournoit
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au préjudice de leurs auteurs. Rien n’eft plus déplorable
continuent ces écrivains timorés , que de
voir un art auffi déteftable diabolique exercé 6c même
jiratiqué par des chrétiens. Foyeç le lexic. de
Johns 6c de Caftell. A préfent que l’on fait à quoi
s’en tenir fur les forciers , 6c qu’on a éclairé avec le
flambeau de la Philofophie tout ce qu’on appelle for-
tilege , on n’ajoute plus de foi à ces prétendues divinations
; on eft bien aflùré que ces invocations ,
ces apparitions du diable font tout auffi ridicules 6c
auffi peu réelles que celles de Jupiter, de Mars, de
Vénus, 6c de toutes les autres faillies divinités des
payens, dont fe mocquoient avec raifon les fages
& les philofophes de ces tems. On les évalue au jufte
quand on les regarde comme des rêveries , des produits
d’un imagination bouillante & quelquefois dérangée.
La Religion eft fur ce point d’acord avec la
Philofophie.
NIGUA , f. m. ( Infeclologie. ) terme efpagnol,
lequel défigne.une efpece de puce terreftre du Bréfil
qui fe fiche dans la peau , s’y multiplie , 6c y caufe
■ avec le tems deS ulceres.
Cet infefte , que l’on nomme chique aux Antilles,
étant vu au microfcope , a le dos rond , couvert d’un
poil brun ; la tache noire qui le fait remarquer eft
fa tête. Il a plufieurs petits piés garnis de poil fous
le ventre ; il eft ovipare , 6c fes oeufs étant éclos ,
paroiffent comme autant de petits grains noirs.
Le nigua paffe aifément au-travers des bas , & fe
loge ordinairement fous les ongles des piés, dans les
jointures, 6c dans les endroits de la peau qui font un
peu élevés. La douleur qu’il fait en perçant l’épiderme
n’eft pas plus grande que celle d’une médiocre
piquure de puce , auffi ne s’en apperçoit - on pas.
Après qu’il s’eft logé dans l’endroit qui lui eft le plus
commode , il ronge doucement la chair autour de
lui, 6c n’excite d’abord qu’une legere démangeaifon;
il groffit peu-à-peu, s’étend, 6c devient enfin comme
un petit pois : en cet état il fait des oeufs qui étant
éclos fe nichent autour de leur mere,croiffent comme
elle , rongent toute la chair aux environs , y caufent
des ulcérés malins , 6c quelquefois la gangrené.
Auffi lorfqu’on s’apperçoit du mal , il eft facile d’y
porter remede ou par loi-même, ou par le fecours
d’autrui. Comme la noirceur du nigua fe fait aifément
remarquer entre la chair 6c la peau , on prend
un ganif pointu, & on déchauffe doucement aux environs
du trou qu’a fait l ’in feâ e, afin de pouvoir le
tirer dehors tout entier avec une épingle auffi-tôt
qu’on le voit à découvert. On traite enluite la plaie
avec des plumaceaux imbibés de quelque digeftif ;
mais quand on néglige le mal, ou qu’on n’a pas foin
de tirer hors de la tumeur tous les niguas qui s’y font
nichés , on court rifque d’avoir des ulcérés qui demandent
pour leur guérifon le fecours de la Chirur-
gie. ( £ .ƒ . ) I
NIHIL A LBUM y f. m. ( Chimie.) ou Amplement
nil ; c’eft le nom que l ’on donne à une matière blanche
femblable à une farine légère, qui s’attache à la
partie la plus élevée des fourneaux dans lefquels on
traite des fubftances métalliques volatiles &calcina-
bles. On voit par-là que tous les demi-métaux , tels
que l’arfenic, l’antimoine, le plomb 6c l ’étain, peuvent
donner une pareille fubftance ; mais on donne
plus particulièrement le nom de nihil album à la partie
fubtile & légère qui s’attache.au haut des cheminées
des fourneaux dans lefquels on traite des mines
de zinc ou de cuivre jaune ; c’eft une efpece de tutie
ou de chaux de zinc. Foye{ Zinc & T utie. (—)
NIKOPING, ( Géogr. ) ville de Danemark fur la
cote occidentale de l’île de Falfter, vis-à-vis celle de
Laland, avec une bonne fortereffe. Elle eft à 19
lieues S. O. de Copenhague. Long, z g , 58. lat. 54.
'5 o. ( D . J. )
N I L M*
N iL , f. tfi. ( Bdtah. anc. ) nom donné par les me*
decins arabes à deux graines très-différentes, & qui
font fouvent prifes dans leurs écrits l’une pour l’autre.^
Avicenne dit dans un endroit que le nil eft la
graine d une plante rampante du genre des liferons ,
6c que cette plante porte des fleurs bleues comme
celle de la campanule ; dans un autre endroit décrit
que le nil eft le nom d’une plante qui eft d’ufage en
teinture, 6c qui femble être la même que notre paf-
tel ou guefde. Quelquefois les Arabes entendent une
plante fous le nom de n il, 6c quelquefois fous le mê*
me nom la teinture qu’on tire de cette plante. Les
anciens tradufteurs de Diofcoride en arabe, ont partout
traduit le mot ifatis par celui de n i l , ainfi que
la plante dont on tire l’indigo. Les interprètes des
Arabes ont tous été jettés dans la même erreur, par
le double fens du mot n il, qui défigne tantôt la
plante, 6c tantôt la teinture qu’on en retire. (D . J.')
Nil , f. m. ( Géogr. ) grand fleuve d’Afrique qui a
fa fource dans l’Abyffinie ; il coule du midi au nord ,
6c fe décharge dans la Méditerranée.
Ce fleuve s’appella d’abord Oceanus, (Etus,
Egyptus ; 6c à caufe de ces trois noms, on lui donna
celui de Triton. D ’autres le nommèrent S iris, AJla-
pus & AJlaporas. Plufieurs anciens écrivains témoignent
que fon ancien nom étoit Egyptus, 6c Diodore
de Sicile penfe qu’il ne prit le nom de Nilus que depuis
le régné d’un roi d’Egypte ainfi nommé. Les
Grecs l’appellent Mêlas , qui lignifie noir ou trouble.
Les Abyffins l’appellent Abari, pere des eaux ; 6c les
Ethiopiens le nomment Abaoi : enfin les Grecs ôc
les Latins ne le connoiffent aujourd’hui que fous le
nom de Nil.
Les plus grands conquérans de l’antiquité ont fou»
haité avec paffion de pouvoir découvrir fes four-
c e s , s’imaginant que cette découverte ajouteroit
beaucoup à leur gloire. Cambyfe en fit la tentative
inutile. Alexandre fe trouvant campé à la fource du
fleuve Indus , il crut que c ’étoit celle du N i l , 6c il
en eut une joie infinie. Ptolémée Philadelphe , un de
fes fucceffeurs , porta la guerre en Ethiopie , afin
de pouvoir remonter ce fleuve. Lucain fait dire à
Céfar qu’il feroit trop heureux de voir le lieu ou le
Nil prend fa fource.
Nihil efl quod nofeere malim
Quam jluvii caufas per foecula tanta latentis ,
Ignotum caput.
Néron plein du même defir, envoya des armées entières
pour cette découverte ; mais le rapport qu’on
lui fit détruifit toute efpérance de fuccès. La fource
du Nil demeura toujours inconnue jufqu’au milieu
du dernier fiecle : cette fource , fi long-tems & fi
inutilement cherchée par les anciens , paroît être ,
félon M. de Lille, à 1 i d. de latit. feptentrionale en
Abyffinie.
On attribue communément cette découverte aux
jéfuites portugais ; il eft certain qu’ils en envoyèrent
les premiers à Rome des relations vers le milieu du
dernier fiecle, 6c le P. Tellez les mit au jour dans
fon hijloire de la haute Ethiopie , imprimée à Conimbre
en 1661. Ce fleuve fort par deux fources du haut
d’une montagne de la province de Sabala , qui eft
dans le royaume de Goyau ; il defeend de l’Abyffinie
, traverfe les royaumes de Sennar, de Dangola,
toute la Nubie & l'Egypte , dans laquelle il porte la
fécondité, en l’inondant régulièrement au mois de
Juin ou d’Août.
Le cours de cette rivierre eft d’environ 15 cens
milles, prefque toujours du midi au feptenrrion ; il
fe partage un peu au-deffous du Caire en deux bras
qui vont l’un à l’eft 6c l’autre à l’oueft , & tombent
dans la Méditerranée à environ cent milles de diftance.
Il n’y a point d’autres branches du N il nayi