Cet os eft articulé avec les pariétaux, les temporaux,
le fphénoïde,& la première vertebre du
cou par ginglime, il eft compofé de quatre pièces
dans les enfans nouveaux nés ; mais ces pièces
s’unifient avec le tems, & n’en forment plus qu’une.
Le finus occipital poftérieur de la dure - mere eft
quelquefois double & fe trouve fitué fur les parties
latérales d’une efpece de petite faux formée par la
tente du cervelet tout le long de l’épine interne de
l’os occipital ; ce finus s’abouche avec les finus occipitaux
inférieurs.
Ces finus forment en partie un finus circulaire
îout-au-tour du rebord fupérieur du trou occipital;
ils s’appellent aufiî finus latéraux inférieurs.
L ’a r te r e occipitale v ie n t d e la c a ro t id e e x t e r n e ,
e l le p a ffe o b liq u em e n t fu r la ju g u la i r e in t e r n e , fe
g lifl'e e n t re le s ap op hil'e s fifto ïd e &c m a f to ïd e , & v a
f e d ift r ib u e r a u x té g um en s de l’ o c c ip u t . V?yei O c c
i p u t .
O c c i p i t a u x , le s m u f c le s occipitaux fo n t a u
n om b re d e d e u x , u n d e ch a q u e c ô t é , fitu é s o b l i q
u em e n t d e la p a r t ie e x t e r n e a l’ in t e r n e , d e b a s en
h a u t fu r l ’o c c ip i t a l ; i l s ’a t ta c h e p a r fe s fib r e s ch a r n
u e s à la c im e fu p é r ieu r e d em i -c ir c u la ir e d e l’o c c i p
i t a l , e n t re la t u b é r o f i t é & la p a r t ie fu p é r ie u r e de
l ’ a p o p h y fe m a fto ïd e ; e n fin lo r fq u ’ i l e f t p a r v e n u
v e r s la fu tu re lam b d o ïd e , fe s fib re s fo n t ten d in e u -
f e s , & v o n t s’ e n t r e la c e r a v e c c e l le s d u c ô t é o p -
p o f é , c e lle s d e s m u f c le s fro n t a u x d e s e le v e u r s de
l ’o r e i l l e , & fe p e rd e n t en p a r t ie à la p e a u , q u ’ils
t ir e n t en h a u t lo r fq u ’ils a g if fen t . Voye^ nos PI. anat.
& leur explication.
O C C IPU T , en Anatomie , la p a r t ie p o f té r ie u r e
d e la t ê te . V o y e^ T ê t e .
OCCITAN!A , ( Géog. anc.) c’eft le nom que
quelque auteurs du moyen âge ont donné à la province
du Languedoc ; mais ce nom étoit commun
à tous les peuples qui difoient oc pour oui, c’eft-à-
dire , aux habitans de la Gafcogne, delà Provence,
du Dauphiné , ainfi que du Languedoc , dont le nom
moderne a été formé. (JD. J.)
OCCLIS, (Géog. anc.') ancienne ville de l’Arabie
heureufe , autrefois marchande , & port de mer
fameux par le commerce des Indes ; mais ce n’eft
aujourd’hui qu’une aigade. Ptolomée la met à y jd.
de long. & à 12d. 3 o1. de lat. ( D .J .)
O C C R E , l ’ (Géog.) petite riviere de France en
Berry. Elle vient d’auprès de Cernoi, & tombe
dans la Loire entre Gien & le canal de Briare.
CD .J .)
O CE LLI PROMONTORIUM, (Géog. anc.) cap
dans l’île d’Albion, dont parle Ptolomée, liv. I I .
ch. iij. Cambden croit que c ’eft Kellenfcy. (D. J.)
O C CUL TA T ION , f. f . (Afiron.) fe d it du tem s
p en d an t le q u e l u n e é to i le o u u n e p la n e te e ft c a c h é e
à n o t r e v u e p a r l’ in te rp o fit io n d u co rp s d e la lu n e ,
o u d e q u e lq u ’ a u t r e p la n e te . Voye^ E c l i p s e .
Cercle d'occulation perpétuelle eft dans la fphere
oblique, un parallèle aufii éloigné du pôle abaifle,
que le pôle élevé eft diftant de l’horifon.
Toutes les étoiles renfermées entre ce cercle & le
pôle abaifle , ne fe lèvent jamais fur l’horifon ; mais
demeurent toujours au-deflous, &c. Ainfi, dans nos
climats, toutes les étoiles qui font à moins de 48°.
k o ’ , de diftance du pôle auftral ou méridional, ne
peuvent jamais être vues fur notre horifon. C ’eft ce
qui obligea M. Halley de fe tranfporter , en 1677,
à i’île de Sainte Helene, pour donner un catalogue
de ces étoiles, Poyt{É t o i l e s , C i r c u m p o l a i r e ,
& C e r c l e . ( O ) ' r • ‘ ’ i(l '•
O C CU L TE , fe dit de quelque chofe de fecret,
de caché, ou d’invifible. Les lciences occultes font
la Magie , la Nécromancie, la Cabale, &c. feien-
ces toutes frivoles, & fans objets réels. Voye{ Mag
î e , C a b a l e , N é c r o m a n c i e , &c.
Aggrippa a fait plusieurs livres de philofophie oc-*
culte, remplis de folies &C de rêveries ; & Fuldd a fait
neuf volumes de cabale, où fcience occulte, où pref-
que tout eft entortillé de figures & de carafteres hébreux.
Foye^ ROSECROIX.
Les anciens Philolophes attribuoient à des vertus*
à des caufes, à des qualités occultes les phénome*
nés dont ils ne font pas capables de trouver la
raifon.
Si par ce mot de qualité occulte ces philofophes
n’entendent autre chofe, finon une caufe dont la nature
& la maniéré d'agir efi inconnue ; il faut avouer
que leur philofophie eft , à plufieurs égards, plusfa-
ge que la nôtre. Voye^ A t t r a c t i o n & N e w t o -
NIANISME.
O c c u l t e , f e d it en Géométrie d ’ u n e l ig n e q u i
s’ a p p e r ç o it à p e in e , & q u i a é té t i r é e o u a v e c la
p o in te d u c om p a s , o u a u c r a y o n .
Les lignes occultes font fort en ufage dans differentes
opérations, comme quand 011 leve des plans ,
qu’on defline un bâtiment, un morceau de perfpec-
tive ; on efface c es lignes quand l’ouvrage eft fini.
Chambers. (E )
O c c u l t e , couvé, fe dit des maladies qui ne font
annoncées par aucun fymptome avant de fe mani-
fefter ; qui font fentir toute leur violence dès le premier
abord, & dont le malade eft accablé brufque-
ment, & fans qu’on puiffe lui reprocher d’y avoir
donné lieu. Ces fortes de maladies font caufées,
pour l’ordinaire, par la difpofition pléthorique &
cacochyme du malade, quioccafionne l ’attaque fu-
bite par l’irruption de la matière morbifique qui fe
fait tout-à-coup, foit fur un v ifeere, foit lur un nombre
confidérable de vaiffeaux.
O C CU PAN T , (Jurifprud.) fe dit d’un procureur
conftitué fur une caufe, inftance ou procès. Il ne peut
pas y avoir deux procureurs occupans en même tems
pour une même partie.
Premier occupant fe dit de celui qui fe faifit le premier
d’une chofe & qui s’en rend le maître. Les cho-
fes abandonnées font au premier occupant. Voye^les
inftitutes, liv. I I. tit.premier , & ci-après OCCUPATION.
(A )
OC CUPA TIO N , f. f. figure de Rhétorique , qui
confifte à prévenir une objeâion que l’on prévoit,
en fc la faifant à foi-même & en y répondant. M. Fie*
chier a mis cette figure en ufage dans cet endroit de
l’oraifon funebre de M. deTurenne. « Quoi donc
» n’y a-t-il point de valeur & de générofité chrétien-
» ne ? L’Ecriture qui commande de fe fan&ifier, ne
» nous apprend-elle pas que la piété n’eft point in-
» compatible avec les armes ? . . . Je f a i , meilleurs,
» que ce n’eft pas en vain que les princes portent l’é-
» pée , que la force peut agir quand elle fe trouve
» jointe avec l’équité , que le Dieu des armées pré-
» fide à cette redoutable juftice, que les fouverains
» fe font à eux-mêmes, que le droit des armes eft né-
» ceffaire pour la confervation de la fociété, & que
» les guerres font permifes pour aflùrer la paix, pour
»protéger l’innocence, pour arrêter la malice qui
» fe déborde, & pour retenir la cupidité dans les bor-
» nés de la juftice. »
On nomme ainfi cette figure du mot latin occupa-
re, occuper, s’emparer, parce qu’elle fert à s’emparer
, pour ainfi dire, de l’efprit de l’auditeur. On l ’appelle
autrement préoccupation, Voye^ P r é o c c u p a t
i o n .
O c c u p a t i o n , (Jurifprud.) fignifie quelquefois
habitation, c’eft-à-dire, ce qu’un locataire occupe,
& l e tems qu’il a à garder les lieux.C’eft ainfi que l’article
162 d e là coutume de Paris porte : que-sul y a
des fous-locatifs , leurs biens peuvent être pris pour
le loyer & charge de b a il, & néanmoins qu’ils leur
O C E
feront rendus en payant le loyer pour leur occupation.
(A ) >
Occupation eft aufii un moyen d’acquérir du droit
des oens , fuivant lequel les cnofes appelléesnulliusf
c’eft-à-dire, qui n’ont point de maîtres, & les choses
appartenantes aux ennemis font au premier occupant.
Il y a , fuivant le droit romain, cinq maniérés d’acquérir
ainfi par occupation ; favoir, venants, la chafle
aux bêtes fauvesm,aucupium,qui eft la chafle à l’oifeau;
pifeatio, la pêche ; inventio , comme quand on trouv
e des perles fur le bord de la m er, des chofes abandonnées
, ou un tréfor ; enfin, preeda bdlica, c’eft-
à-dire , le butin que l’on fait fur les ennemis. Voye£
les inftit. liv. I I . tit„ 1.
Ces m a n ié r é s d ’a c q u é r ir n’o n t p a s to u te s - é g a le -
ment l ie u dan s n o t r e u fa g e . f^oye^ C h a s s e , Pêc
h e , In v e n t i o n , T r é s o r , E n n e m i s , B u t i n .
{ 4). . mâÆMÊÊKÊÊÊÊÊKÊÊÊ OCCURRENCE, f. f. (Gram.) il eft fynonyme
à conjoncture ; il marque feulement un peu plus de
hafard. S’il eft prudent, il n’eft pas toujours honnête
de changer de conduite félon les occurences.
OCÉAN , f. m. (Géog.) c’eft cette immenféétendue
de mer qui embrâffe les grands continens du
globe que nous habitons. Les Grecs nous ont donné
le mot Océan, 'ciy.ia.voi, formé d''û.y.iui , rapidement,
& de venu, couler.
On dit la mtr Amplement pour lignifier la vafte
étendue d’eaux qui occupent une grande partie du
globe. L ’ Océan a quelque chofe de plus particulier,
& fe dit de la' mer en général par oppofition aux
mers qui font enfermées dans les terres. L'Océan
n’environne pas moins le nouveau monde que l ’ancien
; mais dans les mers refferrées dans de certains
efpaces de terre , le nom d'Océan ne convient plus.
L'Océan lui-même fe partage en diverfes mers,
non qu’il foit divifé par aucune borne , comme les
mers enfermées entre des rivages , & où l’on entre
par quelques détroits , mais parce qu’une aufii grande
étendue de mer que l’ Océan eft parcourue par des
navigateurs qui ont befoin dediftinguer en quel lieu
ils fe font trouvés, on a imaginé des parties que l’on
diftingue par des noms plus particuliers.
Mais en général plufieurs géographes ont divifé
T Océan principal^ en quatre grandes parties, dont
' chacune eft appellée aufii Océan , & qui répondent
aux quatre continens ou grandes îles de la terre ,
telles font :
i° . L'Océan atlantique , qui eft fitué entre la
côte occidentale du vieux monde, & la côte orientale
du nouveau. On l’appelle aufli Océan occidenta
l, parce qu’il efi à l’occident de l’Europe. L’équateur
le divifé en deux parties, dont l’une eft contiguë
à l’Océan hyperboréen, & l’autre à la mer Glacée
ou mer Méridionale.
2°. L’Océan pacifique., ou grande mer du fud, qui
eft fituée entre la côte occidentale d’Afie & d’Améri-
q o e , & s’étend jufqu’à la Chine, & aux îles Philippines.
30. L'Océan hyperboréen ou fepttntrional, qui environne
le continent ar&ique.
40. L'Océan méridional, qui régné au-tour du continent
méridional, & dont l'Océan indien fait partie.
D ’autres géographes divifent aufii l'Océan principal
en quatre parties de la maniéré fuivante : l’O-
céan atlantique, félon eu x, en fait une partie ; mais
ils ne l’étendent pas au-delà de -l’équateur , où ils
font commencer l'Océan éthiopique. Ils comptent
aufii avec nous l’Océan pacifique , & ils y ajoutent
VOcéan indien. Mais nous avons plus d’égards dans
notre divifion aux quatre grands continens. Quel^
ques-uns ne le divifent qu’en trois parties ; favoir *
l ’atlantique, le pacifique & l’indien ; mais alors ils
O C Ë 535
donnent plus d’étendiie k i’ Océàn pacifique. Chacun
peut s’attacher à la divifion qui lui femblera la meilleure
; cela n’eft pas fort important; car cette divifion
n’eft point faite par la nature même:, e’eft l’ouvrage
de l’imagination feule.
L Océan dans fon etendue continuée environne
toute la terre & toutes fes parties. Sa furface n’eft
interrompue nulle part par l’interpofition de la terre
; il y a feulement des endroits où la communication
ne fe fait que par dis trajets plus étroits.
La vérité de cette propofition ne peut fe prouver
que par l’expérience qu’on a acquife principalement
en nâvigeant au-tour de la terre ; ce qui a été plufieurs
fois entrepris & exécuté heureufement ; premièrement
par les Efpagnols fous le capitaine Magellan
, qui a découvert le premier lé détroit auquel
il a donné.fon nom ; enfuite par les Anglois , favoir,
par François Drak , Thomas Cavendish & autres ;
& poftérieurement par les Holiandois , &c.
Les anciens n’ont jamais douté que l'Océan ne fût
ainfi continué ; car ils fuppofoient que l’ancien monde
étoit élevé au-deffusdes-eaux quil’environnoient
de toutes parts ; quelques uns même ont cru qu’il
étoit flottant. Mais quand on eut découvert l’Amérique
, qui a beaucoup d’étendue du nord au fud &:
qui fernble interrompre la continuité de l'Océan, ÔC
que l’on eût trouvé les continens arélique & anrarc-
rique ; alors on commença à changer de fentiment;
car on s’imagina que l’Amérique étoit jointe à quelque
partie du continent méridional ; ce qui n’étoit
pas fans vraiffemblance, de même que la plupart dé
nos,géographes modernesfuppofent que l’Amérique
méridionale eft jointe au Groenland. Si ces deux
conjeâures euffent été juftes , il s’en feroit fuivi à
la vérité que l'Océan n’environnoit pas toute la terre
; mais Magellan a levé tous les fcrupules, & écarté
. tous les doutes à cet égard, en découvrant, en 1520,
les détroits qui féparent l ’Amérique d’avec le continent
du fud, & qui joignent l'Océan atlantique avec
la mer pacifique. Ainli, ce que les anciens avoient
fuppofé par une mauvaife forme de raifonner, l’expérience
nous a démontré que c’eft une vérité certaine.
On en peut dire autant de l’Afrique ; car les
Anciens fuppofoient fans héfiter qu’elle étoit bornée
au fud par l'Océan, & qu’elle ne s’étendoit pas fi
loin au-delà de l’équateur , ce qui s’eft trouvé exactement
vrai; mais quand les Portugais eurent navi-
gé le long de la côte occidentale d'Afrique , & découvert
qu’elle s’étendoit bien au-delà de l’équateur
, on douta alors fi on pourroit en faire le touf
de maniéré à pouvoir y trouver un paftagë pour
aller aux Indes ; c’eft-à-dire , fi l’Afrique s’étendoit
bien loin au midi, & fi elle étoit entourée de l’O-
céan. Mais Vafco de Gama leva encore ce doute ;
car, en 1497, il côtoya d’abord la partie la plus
méridionale du promontoire d’Afrique , appelle le
Cap de bonne efpérance ; nom qui lui fut donné par
Jean II. roi de Portugal, en 1494 , Iorfque Barthe-
lemi D ia z, qui d’abord en re v in t, quoiqu’il n’eût
pas doublé ce cap faute de provifion , & à caufe des
temps orageux, lui eût donné une defeription détaillée
de l’état tempeftueux & orageux de la mer
auprès de ce promontoire.
On fait bien des queftions curieufes fur l'Océan ;
nous n’en toucherons que quelques-unes d’entre celles
que Varenius n’a pas dédaigné de réfoudre. Les
voici.
I. On recherche pourquoi l’Océan apperçu du
rivage paroît s’élever à une grande hauteur , à me-
fure qu’il s’éloigne ?
Je réponds que c’eft une erreur de la v u e , ou pour
parler plus exactement, une faute de calcul, qui a
jetté bien des gens dans l’erreur, & leur a fait croire
qu’en beaucoup d’endroits la mer eft plus élevée d%