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fait tout, q u i, quoique invifible, eft préfent partout
, qui eft le créateur & le confevvateur de l’univers.
Ils ne le repréfentent point fous une forme
•corporelle ; mais comme ils difent que D ieu eft infiniment
bon, ils fe croient difpenfés de lui rendre
leurs hommages qu’ils réfervent pour les mauvais
cfprits ou démons qui font les auteurs de tous les
snaux , & à qui ils font des facrifices pour les empêcher
de leur nuire. Ces idolâtres font d ailleurs
fort fuperftitieux , ils croient aux efprits & aux apparitions
, & font perfuadés que les ombres de leurs
ancêtres font occupées à parcourir l’univers, &
viennent les avertir en fonge des dangers qui les
menacent ; iis ne manquent point à fuivre les infpi-
rations qu’ils ont reçues, & en conféquence ils offrent
des facrifices à leurs fétiches ou démons. Les
habitans de Bénin placent dans la mer leur féjour à
venir de bonheur ou de mifere. Ils croient que l’om-
bre d’un homme eft un corps exiftant réellement,
qui rendra un jour témoignage de leurs bonnes &
de leurs mauvaifes avions ils nomment paffador
cet être chimérique, qu’ils tachent de fe rendre favorable
par des facrifices, perfuadés que fon témoignage
peut décider de leur bonheur ou de leur malheur
éternel. Les prêtres de Bénin prétendent découvrir
l’avenir, ce qu’ils font au moyen d’un pot percé
par le fond en trois endroits , dont ils tirent un fon .
qu’ils font paffer pour des oracles , & qu’ils expliquent
comme ils veulent ; mais ces prêtres font punis
de mort lorfqu’ils fe mêlent de rendre des oracles
qui concernent l’état ou le gouvernement. De plus
il eft défendu fous des peines très-grieves aux prê-
très des provinces d’entrer dans la capitale. Maigre
ces rigueurs contre les miniftres des autels, le gouvernement
a dans de certaines occafions des conv?
plaifances pour eux qui font tres-choquantes pour
l’humanité ; c’eft un ufage établi a Bénin de facri-
fier aux idoles les criminels que l’on réferve dans
cette vue ; il faut toujours qu’ils foient au nombre
de vingt-cinq ; lorfque ce nombre n’eft point complet
, les officiers du roi ont ordre de fe répandre
pendant l’obfcuriré de la nuit, & de faifir indiftinc-
tement tous ceux qu’ils rencontrent j mais il ne faut
point qu’ils foient éclairés par le moindre rayon de
lumière ; les viélimes qui ont été failles font remifes
entre les mains des prêtres , qui font maîtres de leur
fort : les riches ont la liberté de fe racheter , ainfi.
que leurs efclaves, tandis que les pauvres font impitoyablement
facrifiés.
OVISTES, f. m. ( Hijl. nat. ) feôe de philofo-
phes , qui foutiennent que les femelles de tous les
animaux contiennent des ovaires , qui font comme
autant de pépinières de leurs diverfes efpeces , &
dont chaque oeuf fertilité par le mâle rend un petit
animal. Voye^ Ovaires 6* (Eue.
O U K C K , ( Géog.) ville d’Afie enTartarie dans
le Capfchac , fur le Volga , à 1 5 lieues de Bulgares.
Long. 84. lat.5y.
OULANS, f. m. plur. (Milice polon.') nom d’une
troupe de cavalerie légère, compofée de Polonois
& de Tartares, montés fur des chevaux de ces deux
nations ; ils font un fervice pareil à celui des huffarts
qu’ils furpaffent en bonté , foit par l’armure, foit
par la vîteffe de leurs chevaux, q u i, quoiqu’à-peu-
près de la même taille , leur font fupérieurs en légèreté
, 6c beaucoup plus durs à la fatigue.
OULICES, tenons À., ( Charpenter. ) ce font
des tenons coupés en quarré, & en à bout auprès
des paremens de bois pour les revêtir enfuite ; &c
quand l’ouvrage eft fini, les tenons faits de cette
maniéré font auffi appellés tenons à tournices.
OUPORUM, ( Géog. anc. ) ancienne ville de la
Liburnie dans fes terres, félon Ptolomée , /. II. c.
xvij. Quelques-uns conjeûurent que c’eft préfen-
O U R
tement Obroa^o enDalmatie. (D . J . j
OURAGAN, f. m. ( Rhyfiq. ) vent très-violent;
qui s’élève promptement Ôc. qui fe diffipe bientôt
après. V ent, ; - <
Il y a différentes fortes d’ouragans ou de tourbillons
, diftingués par les noms deprefier , typho , vor-
tex ou yorbex , exhydria & ecnephis.
Le prefter eft un vent violent qui lance des éclairs;
il s’obferve rarement, & ne va prefque jamais fans
ecnephis. Séneque dit que c’eft un typho ou trombe.
Voye^ T rom b e .
Vecnephis eft un vent impétueux qui s’élance d’un
nuage. Il eft fréquent dans la mer d’Etiopie, principalement
vers le cap de Bonne-Efpérance ; les
marins l’appellent travados.
U exhydria eft un vent qui fort avec violence d’un
nuage , & eft accompagné d’une grande pluie : il ne
paroît guere différer que par le degré de force de
Y ecnephis, qui ne va guere non plus fans ondée. .
Le typho ou vortex eft proprement le tourbillon
ou Y ouragan , c’eft un vent impétueux qui tourne
rapidement en tout fens, & femble balayer autour
de lui. Il fouffle fréquemment de haut en-bas; les
Indiens l’appellent orancan , les Turcs oliphant. II
eft fréquent dans les mers orientales, principalement
vers S iam, la Chine , &c. & rend la navigation
de ces mers très-dangereufe. Chambers.
» Les premiers navigateurs qui ont approché du
» cap de Bonne-Efpérance ignoroient les effets de
» ces nuages funeftes , qui femblent fe former tran-
» quillement, & qui tout-d’un-coup lancent la tem-
» pête. Près de la côte de Guinée, il fe fait quelque-
» fois trois ou quatre de ces orages en un jour , ils
» font caufés & annoncés par de petits nuages noirs,
» le refte du ciel eft ordinairement fort ferein , &
» la mer tranquille ; c’eft principalement aux mois
» d’A v ril, de'Mai & de Juin qu’on éprouve ces tem-
» pètes fur la mer de Guinée.
» Il y a d’autres efpeces de tempêtes , que l’on
» appelle proprement des ouragans , qui font en-
» core plus violentes que celles-ci, & dans lefquel-
» les les vents femblent venir de tous côtés ». Il y
a des endroits dans la mer où l’on ne peut pas abord
e r , parce qu’alternativement il y a toujours ou
des calmes , ou des ouragans de cette efpece ; les
plus confidérables font auprès de la Guinée à 2 ou
3 degrés latitude nord.
» Lorfque les vents contraires arrivent à-Ia-fois
» dans le même endroit comme à un centre, ils pro-
» duifent ces tourbillons ; mais lorfque ces vents
» trouvent en oppofition d’autres vents qui contre-
» balancent de loin leur aû ion, alors ils tournent
» autour d’un grand efpace , dans lequel il regne un
» calme perpétuel, & c’eft ce qui forme les calmes
» dont nous parlons , & defquels il eft fouvent im-
» poffible de fortir. Ces endroits de la mer font
» marqués fur les globes de fénex, auffi-bien que les
» direftions des différens vents qui régnent ordinai-
» rement dans toutes les mers ». Hiß. nat. gén. &.
partie, tome I.
OURAN ou URAN SOANGUR, (Hiß. mod.) eft
le nom d’une certaine fefte de magiciens de l’île
Grombocannofe dans les Indes orientales.
Ce nom renferme les mots d'homme & de diable ;
ces magiciens ayant la réputation de fe rendre in-
vifibles quand il leur plaît , & de fe tranfporter où
ils veulent pour faire du mal : auffi le peuple les
craint fort , & les hait mortellement, & quand il
peut en attraper quelqu’un , il le tue fans miséricorde.
Dans l’hiftoire de Portugal in-folio ; imprimée en
1581 , il eft parlé d’un roi de l’île Grombocannofe,
qui fit préfent à un officier portugais, nommé Brit*
tio, de douze de ces ourans ; cet officier s’en fervit
d a n s
u u K
dans fes courfes chez les peuples de Tidore , où il
fit périr beaucoup de monde par leur moyen, &c.
Pour s’aflurer fi en effet ces magiciens avoient
tout le pouvoir qu’on leur attribuoit, il fit attacher
un d’entre eux par le col avec une corde, de maniéré
qu’il në pouvelt fe débarraffer par aucun
moyen naturel; on affûre que le lendemain matin
cet homme fut trouvé libre & dégagé.
Cependant Brittio ne voulant pas que le roi dé
Tidore pût lui reprocher qu’il fe fervoit de diables
pour lui faire la guerre , renvoya, dit-on, tous ces
magiciens dans leur pays.
OURANG-OUTANG, f. m. (Hijl. nat.') on rencontre
dans plufieurs provinces de l’intérieur de la
Guinée & dans les contrées voifines, cet animal appelle
par les habitans quoja marrow. On en voit plus
communément dans le pays d’Angola , où on les
nomme ourang-outang ; c’eft de-là que venoit celui
qui fut amené au commencement de ce fiecle en
Angleterre, & que tout le peuple de Londres vit.
Cet animal n’eft autre chofe qu’une efpece de linge
femblable à ceux de Bornéo ; le dbâeurTyfon en a
publié une défeription très-exaâe. ( D . J .)
OURANIA, f. f. (Hi/l. anc.) partie de la fphé-
riftique des anciens, ou jeu de balle très-ufité parmi
eux , & dont Homere fait une défeription au VIII.
livre de l’Odyffée. Le jeu , fuivant M. Burette dans
fa differtation fur cette matière, confiftoit en ce
que l’un des joueurs fe courbant en arriéré , jettoit
en l’air une balle qu’un autre joueur tâchoit d’attraper
en fautant avant qu’elle retombât à terre, &
avant que lui-même fe retrouvât fur fes piés, ce qui
demandoit une grande jufteffe de la part de celui
qui recevoir cette balle , & qui devoit pour fauter
prendre précifément l’inftant que la balle qui re-
tomboit pût être à une jufte portée de fa main. Mém.
de L'acad. t. I.
O U R A Q U E , f. f. en Anatomie, eft un conduit
membraneux du foetus, qui vient du fond de la vef-
fie & fe rend an placenta , en paffant par le nomb
r il, conjointement avec les vaiffeaux umbilicaux,
dont on le regarde comme faifant partie. Voye^ aujji
V aisseaux um b il ic a u x & Foetus.
L'ouraque en fe terminant au placenta, forme une
petite veffie qui fert à recevoir l’urine qui s’eft fé-
parée dans les reins du foetus, & qui ne pouvoit
paffer par l’urétre, à caufe de la réfiftance du fphin-
âe r de la veffie, laquelle ne peut être furmontée
que par l’infpiration.
La liqueur qui fe trouve dans la veffie de Youra-
que eft toujours en plus grande quantité, plus haute
en couleur , & plus reffemblante à l’urine , à me-
fure que l’acéouchement eft plus proche.
L’ouraque ne fe reconnoît clairemeat que dans les
brutes ; mais il n’y a pas de doute qu’il n’exifte dans
le foetus humain. Voyeç Foetus.
Drelincourt, célébré profeffeur d’anatomie à Ley-
de , & quelques autres après lui nient que Youraque
foit creux. Dans ce cas-là , il ne feroit pas aifé d’en
montrer l’ufage , à-moins que ce ne foit de tenir la
veffie fufpendue au nombril ; mais la première opinion
femble la mieux appuyée. Voye%_ Urine.
OURATURE, (Géog.) petite île annexée à celle
de Ceylan, à la pointe de Jafnapatan ; les Hollan-
dois l’appellent Y île de Ltyden. Long. g 8 .3 o. lat.o.
5 o. (D .J .)
OURC , l’ (Géog.) petite riviere de France, qui
a fa fource au-deffus de Fere en Tardenois, & devient
navigable au-deffus de la Ferté-Milon, jufqu’à
Mans, où elle fe jette dans la Marne. (D. J.)
OURCE , l’ ( Géog. ) petite riviere de France ;
elle a la fource en Champagne, & fe décharge dans
la Seine près de Bar-fur-Seine. (D. J.)
OURCHA, (Géog.) ville d’Alie dans l’Indouftan,
Tome X I .
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fur le fleuve Jamad : Timur-Béc lui donne 117 deg.
de long. & 30.de Latitude. (D ; J.)
OURDIR ,. terme de Manufacture, ce mot lignifie
préparer ou difpofer fur une machine faite exprès ,
les fils de la chaîne d’une étoffe, d’une toile.,' d’une
futaine, dun bafin, &c. pour la mettre en état d’être
montée fur ie métier , afin de la tiffer en faifant
paffer à travers avec la navette le fil de la trème :
après que la chaîne d’une étoffe de laine a été ourdie
, on la colle , & on la fait lécher , fans.quoi il
feroit difficile de la pouvoir bien travailler. (D .J .)
OURDIR UNE CORDE , terme de Corderie , qui fl-,
gnifie difpofer le long de la corderie autant de fils
qu’il en faut pour former la corde qu’on fe propofe
de faire, & leur donner une longueur & une ten-
fion égale.
- Quand le cordier a étendu un nombre fuffifant de
fils, il les divife en autant de parties, qu’il veut que
fa corde ait de cordons ; il fait un noeud au bout
de chacun de ces faifeeaux pour réunir tous les fils
qui les compofent, puis il divife chaque faifeeau en
deux pour palier dans le milieu l’extrémité des manivelles
, où il les affujettit par le moyen d’une clavette.
Voye[ Y article CORDERIE.
O urdir , terme de Maçons ; les mâçons difent ourdir
un mur, pour fignifier qu’ils y mettent le premier
enduit ; ainfi ourdir en terme de mâçon , c’eft
faire un groffier enduit avec de la châux ou du plâtre
fur un mur de moëlon, par-deffus lequel on en met
un autre fin qu’on unit proprement avec la truelle..
{ D . J . ) -
O urdir A LA TRINGLE , terme de Nattier en paille
i c’eft bâtir & arrêter les cordons de la natte fur
les clous de deux grolîes & longues pièces de bois
que les Nattiers nommentdes tringles.
O u r d ir , (Rubanier.) eft l’aôion d’affembler une
quantité plus ou moins confidérable de brins de foie
pour en former un tout qui compofera la chaîne
telle qu’elle foit. Nous fuppoferons dans tout cet article
une piece ourdie k ieize rôchets pour nous fixer
à une idée déterminée , ce que nous dirons relativement
à cette quantité devant s’entendre de
toute autre ; outre que c’eft la façon la plus ordinaire
, fur-tout pour le ruban , que nous envifage-
rons fpécialement dans cette explication : je fuppo-
fe même que ce ruban eft à vingt portées , qui formeront
fix cens quarante brins de foie dont cette
chaîne fera compofée ; expliquons tout ceci fépa-
rément. Les rochets font placés dans les broches
de la banque, ces banques varient quant à la forme
chez plufieurs ouvriers , mais reviennent toutes à
un même but ; les rochets font placés, dis-je, à cette
banque, huit d’un côté & huit de l’autre, de façon
qu’il y ait fept déroulemens en-deffus & en-deflous ,
& cela pour la facilité de l’encroix, & alternativement
depuis le premier rochet jufqu’au dernier; ce
qui étant fait, l’ourdiffeur prend les feize bouts de
foie qu’il noue enfemble , & en les ouvrant à-peu-
près en égale quantité , il fixe ce noeud fur la cheville
du moulin qui eft en-haut, puis il encroife par
deux brins. Voye[ Encrqix. Il décharge fes doigts
qui font le pouce & l’index de la main droite, de ces
feize brins de foie ainfi encroifés fur deux autres
chevilles qui avoifinent celle dont.on vient de parler
; puis au moyen de la manivelle du banc à ourdir
fur lequel il eft affis qu’il tourne de droite à gauche
, l’ourdiffoir tourne dans le même fens & les
foies par la defeente continuelle & mefurée du blin,
voye^ B l i n , s’arrangent fur le moulin & prennent
la figure fpirale que le blin leur impofe, étant parvenu
à la longueur qu’il veut donner à la piece ( &
qui fe connoît par la quantité de tours de la fpirale ,
puifque fachant ce qu’un tour contient, on faura
ce qu’une quantité en doit contenir ) il arrête Si
X X x x