s'éclairer davantage fur cette matière, peut con-
jfulter Bargoei de obelifeo. Il eft inlere dans le beau recueil
des antiquités romaines de Grævius commentantes,
loin. IF . {Le Chevalier D E j A U COU RT. )
O b é l i s q u e ( Hydr. ) s’entend de certaines fontaines
qui forment un rocher large par en-bas, terminé
en pointe en forme d’un obélijque ; telle eft la
belle fontaine de Verfailles qui porte ce nom. Il y
en a encore quatre dans le bolquet nomme L arc de
triomphe , qui lont à jour & triangulaires, formes
par des corps de cuivre dore , d’ou fartent des nappes
d’eau à divers étages, imitant des criftaux.
OB ER, {Géog.) mot allemand, qui, en géographie,
fignine haut, élevé, & qui le compole avec
un nom propre, ayant pour oppofé le mot nieder,
bas : ainfi les Allemands difent ober-Baden, meder-
Baden, le haut, le bas pays de Bade ; ober-Bayern,
nieder Bayern, la haute & la balfe Bavière; ober-El-
fâ f i, nieder-Elfafi, la haute & la balfe Allace , &
ainli des autres lieux & pays diftingués en haut &
bas. {D . J. ) , , .
OBÉRÉ, adj. (<Comm.) celui qui eft endette, qui,
à caille de fes dettes confidérables, eft hors d’état
de continuer fon commerce, ou de payer fes créanciers.
Diclionn. de commerce.
S ’o b é r e r , s ’e n d e t t e r , c o n t r a r ie r d e c o n t in u e lle
s & de g r a n d e s d e t te s . Ld. ibid.
OBERKIRCH, ( Géograph. ) c’eft- à-dire , haute
égli/'e, petite ville & château d’Allace, au-delà du
Rhin, vers la forêt N oire, à une lieue de Strasbourg.
Elle appartient à l’Evêque de Strasbourg. Long. a i .
i i . lat. 48. g5 . (D . J.) ^
OBERNDORFF, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne
aU cercle de Suabe, dans la foret Noire. Elle
appartient à la maifon d’Autriche : on la divife en
baiirp en balle. Elle elt iur le Necker. Long. 28.
18. lat. 48. 10. { D . J. )
OBERNPERG, ( Géog.) petite ville d’Allemagne
dans la Bavière, avec Un enateau. Elle appartient
à l’évêque de Palfau, & en eit à 4 milles. Long. j o .
64. lat. 48. 3 3 . {D. J.) ...
OBERWESEL, {Géog.) ancienne petite ville
d’A Jemagne , au cercle du bas Rhin , autrefois impériale
, mais à preient fujette à 1 eleêteur de Trev.es.
Elle eft fur le Rhin. {D . J .)
OBÉSITÉ , f. f. ( Médec. ) la quantité de graiffe
dans le corps humain , plus confidérable que les autres
humeurs , & que les parties fol ides ne le demandent
, s’appellent en Médecine obéjité, obejîtas,
& plus expreffivement encore par Coelius-Aurelia-
nus , quoique peut-être improprement, polyfarcia,
car l'obéfué n’ eft pas une furabondance de chair ,
mais de graiffe'; on pourroit dire polyflearcia ; c’eft
un embonpoint excefîif ; c’eft une maladie oppofee
au marafme. >
Ceux dont le corps eft maigre, fans être décharné
, ou charnu fans être gras, font beaucoup plus
vigoureux que ceux qui deviennent gras ; dès que
la furabondance. de la nourriture a pris cette route
, & qu’elle commence à former de la graille ,
c’e ft toujours aux dépens de la force. Ce n’eft point
par l’augmentation des folides que fe fait celle du
volume de tout le corps dans les perfonnes graffes ;
mais cet embonpoint corififte, en ce que les folides
forment par leur extenfion de plus grandes cavités,
qui fe rempliffent d’un plus grand amas d’humeurs,
& par conféquent l’excès d’embonpoint nuit, affoi-
b lit , fuffoque : un médecin fait donc bien diftinguer
la nutrition de la réplétion , puifque la première
donne de la force & de la denfité aux vaiffeaux ,
aü lieu que l’autre les dilate, les relâche les affaiblit.
La différence qu’il y a d’une perfonne maigre à
une perfonne graffe, c’eft que la perfonne graffe a
fes vaiffeaux entourés d’une graiffe croupiffante dans
les cellules de la membrane adipeufe qui en font gonflées.
La perfonne maigre, au contraire, a une graiffe
rougeâtre, formant des globules légers & circulaires:
plus il s’amaffe de graiffe dans les cellules ,
plus les humeurs perdent de leur malle & de leur
nature. Les vaiffeaux rétrécis par le volume énorme
de la graiffe, produilent la foibleffe, la pareffe ,
l’inaéfion & l’inaptitude aux mouvemens.
Lorfque i’accroilfement de toutes les parties du
corps eft entièrement achevé, & que ces parties du
corps ne peuvent prefque plus ad meure de nourriture
, alors la graiffe commence à fe former dans
les hommes & dans les femmes qui mènent une vie
oilive. Mais de plus , certains fujets y ont une dif-
pofition naturelle , qui augmente à proportion de
îa plus grande quantité d’alimens que l’on prend ,
du repos du corps , de celui de l’elprit, de l’interruption
des exercices ordinaires, de la fuppreftion
d’une hémorrhagie accoutumée,•& de la lünpreffion
des mois dans les vieilles femmes. Cette difpofnion
eft encore favorifée par l’amputation de quelque
membre.
La différence des climats & des degrés de tranf-
piration , contribue lans doute à cet état. On remarque
que pour une perfonne d’un embonpoint
excelîîf dans les provinces méridionales de Francè,
il y en a cent en Angleterre & en Hollande , ce
qu’on peut attribuer en partie au climat, & en partie
à l’ulage habituel des bierres récentes & féculentes
, dans lelqueiles la partie oléagineufe n’eft pas
fuffilamment atténuée.
Les Grecs, fur-tout les Lacédémoniens, ne pou-
voient fouftrir ce mallif embonpoint ; aufïi les jeunes
Spartiates étoient obligés de fe montrer nus tous
les mois aux éphores, & l’on impofoit un régime
auftere à ceux qui avoient de la difpofnion à devenir
trop gras. En effet, l’équilibre fe détruit chez les
perfonnes d’un embonpoint e x ce fff ; enforte qu’elles
deviennent afthmatiques 6c quelquefois apoplectiques.
Les folides fe relâchent, la relpiration s’em-
barraffe , le pouls eft plus profond & plus caché par
la graiffe dominante ; fouvent dans les femmes le
retour des réglés plus tardif, & la ftérilité font une
fuite de Yobéjité : dans les enfans elle annonce une
dentition pénible.
Le moyen de diminuer Yobéjité, eft de manger
moins , d’augmenter le mouvement des folides &
des fluides par la promenade , à pié ou à ch e v a l,
& généralement en pratiquant tous les exercices du
corps. On employera les friâions en preffant légèrement
les vaiffeaux , & en repouffant doucement
les fluides : on ufera avec prudence & modération
des acides, des médicamens acidesaufteres, & des
fpiritueux qui ayent fermenté. On pourra prévenir
l’obéjîtè par les mêmes fecours , quoiqu’on voie
des personnes , fur-tout dans certains climats qui y
ont une fi grande difpofition naturelle, que tous les
moyens échouent, fi on ne les met en ufage confé-
cutivement & de très-bonne heure. '
Il y a peu de modernes qui ayent écrit fur cette
maladie ; mais entre les anciens , Coelius-Aurélia-
nus l’a traitée avec une intelligence fupérieure , en
établiffant folidement les fymptomes ù. la méthode
curative.
Il confidere d’abord Yobéjité comme une efpece
de cachéxie qui produit l’inaCtion, la foibleffe , la
difficulté de refpirer, l’oppreffion & les fueurs co-
pieufes dans lelqueiles on tombe pour peu qu’on
faffe d’exercice. On guérit, félon lui, cette maladie
de deux maniérés ; lavoir, en empêchant que le
corps ne reçoive trop de nourriture , fait par le
moyen de la geftation , & par l’ufage des alimens
peu nutritifs ; ou en obfervant certaines réglés, &
pratiquant par degré certains exercices laborieux ÿ
& propres a caufer du changement dans le corps.
Il entre dans toutes les direâ'ions particulières &
•relatives à la cure ; il enjoint aux malades de faire
beaucoup d’exercice à cheval ou en voiture ; de
voyager fur mer , de lire haut ? de lutter, & de
marcher à grands pas polir mieux exercer les jambes.
11 leur preferit de fe frotter avec une ferviette
groffiere , bien féche , & fe faupoudrer le corps
de fable ; il veut qu’ils excitent la fueur à l ’aide de
la chaleur des étuves ; ufant, tantôt de bains chauds
pour aider la tranfpiration, & tantôt de bains froids,
pour refferrer le corps. Il leur ordonne de fe couvrir
de fable chaud, de fe baigner dans des fontaines
médicinales ,& après avoir fué dans le bain , de
fe faupoudrer avec du fel. Il confeille enfuite d’employer
les friélions avec du nitre pulvérifé , boire
légèrement, & ufer dans la boiffon d’un peu de vin
médiocrement âcre. Leurs alimens feront du pain
de fon qui eft peu nourriffant, des herbes potagères
apéritives, comme afperges, panais, carotes ,
ache , fenouil, porreaux-, &c. des viandes dont
la chair fait féche & dépouillée de graiffe. Il leur
•défend de dormir après le repas, & de dormir long-
tems, parce que le défaut de fommeil fjoint à l ’e-
*ercice ne peut que tendre à diminuer l’embonpoint.
Enfin, Coelius-Aurelianus examine toutes les autres
méthodes de fes prédéceffeurs, & condamne en
particulier celle des Médecins qui ordonnoient contre
Yobéjité la faignée , les purgatifs , les clyfteres ,
l’ufage des femmes au fortir du bain, la pratique de
vomir après fouper, & autres remedes de ce genre
‘dont il n’eft pas difficile de fentir le ridicule ou les
mauvais effets.
Je finis par un exemple bien fingulier d’embonpoint
exceffif, que j ’ai lû dans les nouvelles publiques
de Londres du 31 Oâobre 1754. fur Jacques
Pow e ll, mort dans le comté d’Effex, fon obéjité
monftrueufe l ’avoit rendu célébré ; il avoit environ
quinze piés d’Angleterre de circonférence ■, & il pe-
fa it fix cens cinquante livres. {D . J . )
O B JE C T E R ^ v . aû. {Gram!) c’eft montrer le
faux d’un raifonnemenr,par la raifon contraire qu’on
y oppofe ; les fuites fâcheufes d’un projet, la vanité
d’une entreprife, le ridicule d’une prétention,
&c. fi 1 on a tort d’objecter à quelqu’un fa naiffance ,
on a tort auffi de fe prévaloir de la fienne.
La raifon objectée s’appelle objection ; il arrive de
tems en tems, qu’il faudroit mettre la preuve en objection
& l’objeétion en preuve.
^ On fe fait quelquefois des objections fi fortes, que
1 on entraîne fan auditeur dans l’opinion contraire
à celle qu’on s’étoit propofé de leur infpirer.
OBJECTIF , f . m. a d j . {Dioptr.) v e r r e objectif (e
d it d e c e lu i d e s v e r r e s d ’u n e lu n e tte o u d ’ un m i c r o f -
c o p e à p lu fie u r s v e r r e s q u i e ft to u rn é v e r s l ’o b je t :
o n l ’a p p e lle a in fi p o u r le d ift in g u e r d e Y oculaire q u i
e l t to u rn e v e r s l ’oeil. Voye^ M i c r o s c o p e , T é l e s c
o p e , &c. o n d it au ffi Yobjectif to u t c o u r t . {O)
Dans letelefcope Yobjectif doit être d’un plus grand
foyer que l’oculaire ; c’eft tout le contraire dans les
microfcopes. Voye^ T é l e s c o p e & M i c r o s c
o p e .
Pour s’affurer de la régularité & de la bonté d’un
verre objectif t on décrira fur un papier deux cercles
concentriques tels que le diamètre de l’un fait égal
j g Ia ,largeur du verre objectif, & le diamètre de l’autre
égal à la moitié de cette largeur ; on divifera la
circonférence intérieure en fix parties égales, & on
y îera üx petits trous avec une éguille ; enfuite on
couvrira avec ce papier une des laces du verre, &
1 expoiant aü fole il, on recevra les rayons qui paf-
• JPn^.Éar cbaque trou , fur un plan qui fait à une
julte diltance du verre ; en reculant ou approchant
le plan, on doit trouver un endroit, ou les fix rayons
qui paflent par les fix trous, fe réunifient e x am inent
: s ils fe réunifient en effet ainfi, c’eft une marque
que le verre objectif eft bienfait, & le point de
réunion eft le foyer de ce verre.
Mais il n’y a peut-être pas de meilleur moyen de
s afliirer de la bonté d’un verre objectif que j e le
placer dans un tube , & de l’cfl'aycr avec un petit
verre oculaire fer des objets placés à différentes dpi
Itances; carie Verre o tfillif eft d’ku tant meilleur
qu il rreptéfente les objets plus diftinaement & plus
clairement, & qu’ilembrafle un plus grand champ,
6C iouffre un verre oculaire plus concave ou plus
convexe, fans colorer de pïMcurcir les objets.
Pour s’àfetrer fi Un verre oé/rà/eft bien centré •
il faut tenir le verre à une diftahee convenable dé
1 oe il, & obferver les deux images d’une chandelle,
réfléchies par fes .deux faces, l’endroit oit les images
fe réunifient ou fie Confondent, eft fe vrai centre
: fi ce point répond au milieu ou ku point c'en-
traldu verre, il eftbien centré. ^ | . ‘Centrer,
OBIER, f. m. (\îîiJï:nai.Bot.) oputus ; genre de
plante oui porte deux fortes de fleurs monopéfaless
fune eft en forme de rofette & ftérile , elle eft percée
dans fon milieu par un piftife qui' fort du calice
; 1 autre fleur a la forme d’un baffin, elle eft auflx
percee par le fommet d’un piftil qui devient dans
la luire un fruit, ou une baie molle dans laquelle
on trouveune femence applatie & enformede coeur.
1 ournefort, ihjt. rei herb, Foyeç Plan t e . {J)
O bie r , opulus, arbriffeau qui fe trouve en Europe
& dans l’Amérique feptentrionale. Il donne
plufieurs tiges dont la plupart s’élèvent ■ H H *
pies. Ses feuilles font affez grandes, chargées de rides
, découpées en trois parties , & d’un verd brun.
Ses fleurs qui font blanches, viennent au mois de
Mai en grandes ombelles au bout des branches
mais les fleurons qui bordent l’ombelle , font ftéri-
les ; & néanmoins plus blancs, plus grands & beaucoup
plus apparens que ceux du centre qui portent
les fruits. Ce font des baies rondes, fucculentes ôc
rouges qui renferment une graine dure & plate figurée
en coeur.
Cet arbriffeau vient affez bien par-tout; cependant
il fe plaît dans les lieux frais & cou verts, à l’ex-
pofition du nord, dans les terres graffes & humides,
au bord des ruiffeaux ; mais s’il fe trouve dans
un terrein fec &trop expofé au foleil, il y fait peu de
progrès, & fes feuilles tombent de bonne heure.il eft
extrêmement robufte. On le multiplie aifément de
graines, de rejetions , de branches couchées & de
bouture.Tous ces derniers moyens font plus prompts
que la femence qui ne leve que la fécondé année ,
fi on ne l’a pas feméè en automne. L’obier fait une
grande quantité de racines noires & chevelues qui
affurent fa tranfplantation. On peut donner à cet
arbriffeau une forme régulière, & lui faire une jolie
tête ; mais il convient fur-tout à faire des palif-
fades de fix ou huit piés de haut, qui réuffiflent fous
d’autres arbres. Ses fruits mûriflent à la fin de Septembre
, alors ils font fades & de mauvais «oût -
mais après l’hiver ils font acides & de même goût
que l’épinevinette ; ils font d’un rouge v i f & très-
apparent , & ils relient fur l’abre long-tems après
la chute des feuilles. C ’eft un bon appât pour attirer
les oifeauxqui en font très-avides , & c’eft aufli
une bonne nourriture pour la volaille.
Cet arbriffeau a des variétés qui ont de l’agrément.