O o ô O S S s
fibres , & s y incorporent pins promptement
6c pl îs fortement , tandis que le refte conti- .
nue fon chçmin par les veines-, & rentre dans la
maffe du fa ng. Une ob èrvation qu’il' importe de
faire, c’eft qi ’à mefureqn e les os fe durciffent en même
proportion, 6c le nombre & le diamètre des vaiffeaux
diminuent. Ce qui nous montre la raifon pour •
laquelle les, os des jeunes, gens le réunifient plus
promptement après une Iraèïure que ceux des ve;l-
lards j 6c celle pour laquelle les chevaux, les boeufs,
•les gros beftiaux perdent de leur groffeur 6c de leur
force lorlqu’on les fait travailler trop tôt.
Les exemples fréquens que nous avons de Vojfifi-
<cation de quelques autres parties, lorfqu’elles ont cte
long tems expofées à la comprelîïon des parties environnantes,
ou lorfqu’elles fe font trouvées dans
•des conjonctures femblables , en conféquence de
leur contraction violente 6c fréquente, comme il
arrive aux parties fituées proche les orifices du coeur
dans quelques vieillards, & dans quelques animaux;
-ces exemples , dis-je , ne ne nous permettent point
de douter que 1’ ofijification ne vienne d’une compref-
lion telle que nous l’avons indiquée : témoin la iubf-
tance mufculaire du coeur, qu’on a trouvé offeufe
dans plufieurs perlonnes, ainfi que nous l’affurent
Chefelden & autres : témoin encore Yojfificationùes
arteres dans les vieillards, celle des cartilages du
larynx dans les adultes, celle des cartilages -finies •
entre les vertèbres du dos 6c les reins ; dans les bêtes
de fomme ,.ces cartilages fe changent en os parfaits
, 6c s'unifient intimement aux vertèbres ; en-
forte que le tout ne paroît qu’un os continué. Le
périofte n’eft pas même exempt de cette méramor-
phofe , & Peyer nous dit avoir féparé cette membrane
en plufieurs lames offeufes.
Une obfcrvation qui tend à appuyer l ’opinion de
M. Monro , c’eft que les os commencent à s'ojpfier
dans les endroits où l’a&ion de ces caufes eft plus
fenfible ; fa voir, dans les os cylindriques par un
anneau au milieu ; 6c dans les larges au centre , ou
proche le centre , par un point, ou par plufieurs
.points diftinûs. La raifon de ces effets, c’eft que ces
parties font contiguës aux ventres des mufcles qui
font attachés à ces os ; &: que c’eft en conféquence
du gonflement qui fe fait à ces ventres , que la pref-
fion fur les os eft plus grande en ces endroits. Nous
faifons juges de cette aélion ceux qui ont examiné
avec attention certains o s , comme celui de l’épaule
~8c des île s , qui font couverts de mufcles d’un &
d’autre côté ; combien ne font-ils pas minces 6c
compares dans les adultes,fur-tout dans, les endroits
où les ventres des mufcles étant appliqués, la pref-
fion étoit la plus grande , au-lieu qu’ils font plus
épais dans les enfans : mais le nombre des fibres
étant le plus grand dans le milieu de ces os , il eft
évident que cet endroit auroit. été plus épais tant
dans les adultes que les enfans, s’il n’y avoit eu dans
les premiers une compreflion qui n’étoit point dans
les féconds ; en effe t, les mufcles n’ont prefque
point encore d’exercice dans les enfans, au-lieu qu’ils
-agiffent fortement dans les adultes.
D ’ailleurs, fi nous admettons que toutes les parties
d’un os font uniformément augmentées par l’ac-
-cès du fluide deftiné à la nutrition ; chaque fibre &
chaque particule d’une fibre tendront à s’étendre,
& poufferont leurs voifins : conléquemment la
preffion fera beaucoup plus grande vers le milieu
où les particules feront beaucoup plus fermes ; c’eft
donc là que commencera l’qffification. Enfin, la pul-
fation des arteres médullaires qui entrent dans les
■ 0$, à-peu-près vers leur milieu, pourroit bien aufli,
ainfi que les; auteurs l’ont conje&uré,. contribuer à
leur endurciffement.
C’eft des effets de la preffion feule que nous pou-
O
vons déduite la'raifon pour laquelle les os- dès vièfc
lards ont leurs parois beaucoup plus minces, & font
toutefois plus forts & plus, folides , tandis que les
cavités y font plus grandes que dans les os des jeunes
gens ; 6c celle pour laquelle l’impreffion des mufcles
& des vaiffeaux , &c. eft. beaucoup plus forte
fur la furface des o s , félon l’âge & l’état des per-
fonnes , & félon le travail 6c les exercices entre les.
perfonnes d’un même âge & d’un même état. Cette
impreffion eft beaucoup plus profonde dans les vieillards
,& dans ceux qui l'ont accoutumés au travail,
que dans les jeunes gens , 6c dans ceux qui ne prennent
aucun exercice ,& qui mènent une vie indolente.
II eft encore vraisemblable que Vofifificàtion dépend
des vaiffeaux des o s , dont la fituation & les
diamètres font tels , qu’ils léparent une liqueur qui,
privée de fes parties les plus fluides, fe convertit
facilement en une fubftance offeufe, ainfi qu’il eft
démontrépar la matière caîleufe qui fe fépare dans
les fra&ures 6c dans les ulcérés, lôrfqivune partie de
quelqu’os a été emportée. Dans ces cas cette liqueur
fe durcit-., 6c cimente quelquefois les deux
extrémités d’un o s , quoique la diftance à laquelle
elles font placées foit aflèz confidérable. Il fe trouve
un grand nombre d’exemples de ce phénomène
dans les auteurs. M. Laing, chirurgien écoiffois,
fit l’extraâion du tibia à un enfant, 6c il ne laiffa de
cët os prefque que les épiphyfes de chaque extrémité
; une fubftance offeufe prit la place de l’os qu’il
avoit ô té , & fuppléa à tout ce qui manquoit ; en-
forte que le malade marcha dans la fuite avec facilité
6c fermeté.
Peut-être auffi que les caufes de YoJJîficatîon dont
nous venons de faire mention , agiffent plus ou
moins puiffamment, félon la nature du climat, &
les alimens dont on fait ufage. C ’eft peut-être auffi
par la même raifon que les peuples qui habitent des
pays chauds, acquièrent plus promptement toutes
leurs forces & toute leur grandeur, que ceux qui
vivent dans des contrées froides & feptentrionàles.
De-là vient encore la pratique connue.parmi les dames
de faire boire aux jeunes chiens de l’eau-
de-vie ou de l’efprit de v in , & de les baigner dans
ces liqueurs pour les empêcher de groffir. On a ob-
fervé que l’ufage exceffif de ces efprits avoit fait
pétrifier dans quelques perfonnes , 6c oflifier dans.
d’autres, des parties naturellement molles à leur
âge. Voye^ les exemples qu’en rapportent Littré &
Geoffroy.
Ceux qui feront curieux de favoir en quel tems 8c
dans quel ordre chaque o s , & chaque partie des os.
commencent à s’offifier, n’ont qu’à confulter Ker-
Icringius ; cet auteur a pouffé fes obfervations de-,
puis le foetus de trois jours après la conception, &
depuis trois femaines & u n mois jufqu’à neuf. Qu’ils
parcourent auffi Coiterus 6c, Eyffonius.. Enfin on
trouvera dans les ouvrages de Ruyfch qui a corrigé
quelques-unes des erreurs des auteurs que nous v enons
de citer, un traité complet d’Oftéogonie , en
y ajoutant quelques particularités que Nesbitt 6c Al-
binus ont remarqué depuis.
Quand l’os a acquis toute fa denfité 6c fa folidité,
fa fubftance devient avec le tems fi compafte ,
qu’elle ne peut plus admettre les lues nourriciers qui
étoient auparavant employés à augmenter fa denfité
, & qui étoient néceffaires à cette efpèce de cir-
, culation qui fait la nutrition de ces parties. Dès-
j lors cette fubftance de l’os doit s’altérer, puifqu’elle
cëffe d’être nourrie, 6c cette altération dans la fubftance
même des os eft une des premières caufes qui
; rendent néceffaire le dépériffement de notre corps.
Ainfi la vie s’éteint par nuances, fucceffives, & la
mort n’eft que la derniere nuance de la vie..
O S S
Le changement qui ofififie infenfiblemènit toutes les
parties molles, eft encore produit par de fréquens
& violens exercices, par l’application desaftringens,
par le defféchement 6c par Ja vieilleffe. Ce change*-
ment eft fuivi de roideur dans les parties qui étoient
auparavant mobiles, & les effets qui en réfultent ,
varient autant que les parties elles-mêmes fujertes à
ces accidens. Il eft totalement impoffible de changer
l’état d’une partie ofififiée ; mais quelquefois à la
faveur des fomentations laxatives , mucifagineufes,
humectantes, onÔueufes , tiédes, jointes à une douce
friction de la partie, on vient à bout de lui procurer
un certain degré de flexibilité.
Ce degré de flexibilité eft très-peu de chofe, &
ne réuffit qu’à l’égard de quelques mufcles externes;
car il n’eft point de moyen d’empêcher l’ofifificadon
des parties folides internes ; ainfi l’a voulu l’auteur
de la nature. Tous les obfervateurs nous parlent
Modifications, je ne dis pas feulement de membranes
& de cartilages, mais de vifeeres 6c de vaiffeaux.
On a trouvé le cerveau, la dure-mere, le conduit
auditif, l’oefophage, le coeur, le péricarde, les poumons,
les reins, la raté, le foie , le pancréas’, l ’épiploon
, l’artere carotide , l’aorte ofîïfiés. J’avois
raffem-blé plus de deux cens obfervations ehoifies
fur ce fujet ; mon recueil a péri dans un naufrage
avec mes autres manuferits phyfiologiques. (D.
OSSIFRAGE. V o y t{ O rfraie.
OSSIFRAGE , PIERRE {Hifi. nat.) lapis ojfifrâ- ;
gus ; nom donné par quelques auteurs à la fubftan- !
ce nommée plus communément ofiéocolle. Voye{ eu \
article. #.-
OSSIFRAGNE. Voye^ O rfraie.
OSSIGI, ( Géogk anc. ) ancienne ville d’Ëfpa-
gne dans la Bétique. La contrée qui renfermoit cette
ville eft nommée dans Pline , liv. I II. ch. j . Oj'figi-
tania ; on croit qu"‘Ofifigt eft préfentement Mégibar,
au royaume de Jaen, entre Anduxar & Lixaarez. mm OSSILAGÔ, f. f. (Mytk.) déefte qui donnoit aux
os des enfans de la force & de la vigueur.
OSSILEGIUM , (Littér.) ce mot latin fignifîoit
proprement les os calcinés que le feu n’avoit point
entièrement confumé, & que l’on tiroit des cendres
du bûcher ; enfuite on les enfermoit dans des urnes.
Ce pieux devoir de tirer du bûcher les os du défunt,
ctoit rendu par les parens , qui éteignoient le refte
du feu avec du vin ; 6c les petites urnes dans lef^
quelles on mettoit les os calcinés, fe nommoient oj-
Jiiaria. (D . J.)
OSTEOCOPE, f. m. (Médec.) fe dit cfe certaines
douleurs aiguës dans Jelquelles il femble à ceux qui
en font attaqués qu’on leur brife les os.
Ce mot vient du grec oçéov, os, 6c de koVtm y
couper, rompre , brifer.
Elle vient d’une humeur acre, qui picote la membrane
dont les os font revêtus. Ceux que Yofiéocope
afteéte le plus ordinairement font les feorbutiques 6c
les véroles.
OSSONOBA, ( Géog. anc. ) ancienne ville d*Ef-
pagne dans la Lufitanie. Ptolomée la nomme Ofi'o-
naba , 6c la met au pays des Turditains. Rodericus
Carus croit que c’eft préfentement Efionbar ; Col-
menar penfeque c’eft le petit village nommé Efioi,
& que la ville de Faro s’eft formée des ruines MOf-
Jonaba; ce dernier paroît avoir raifon. (A>. 7.)
OSSU, U E , adj. qui a de gros os, Cet homme eft
w g m
OSSUNA ou OSSONA, ( Géog. ) les François dirent
OJfune ou OJfone; petite ville d’Elpagne dans
l ’Andaloufie avec titre de duché. Elle eft à 6 lieues
deHardalès , 5 d’Exija. Longit. iz . ,20. lut. 37 .
( d . /.) 1 . r
O S T , f. m. ( Lang, franç. ) Ce terme eft fort
T onif X I , '■
O S T
’ commun dans hos anciens auteurs françois. Ville*
hardotiin , ic a . « Et ils refpondirent que il net
» poient faire par ie commun de \'o(l non & cii ert
» parleroient à dis de l’ojt : Nos Anciennes coutumes
fe. fervent de ce terme; elles font mention du
fervice de l i j ly que le vaffai doit en armes St
chevaux, félon la condtfion de fon fief, dit Raqueau
On ne peut pas douter que nos peres n’aient fait o<l
du latin heps , dont les-auteurs de la baffe latinité
fe fontfervi pour exprimer une armée. Ainfi on lit
dans Grégoire de Tours } lii. II. Quo confiio acccp.
to , holiem patris redire jubet ad propria. Et dans lé
ch. xxxvif, du même liv re, fcd quoniampars hof-'
tium ptr terruorimn Turonicum iranfibat.
OST AB ARES, ( Géog. ) petite contrée de France
dans la baffe-Navarre, 6c qui n’a aucune ville. Ce
n’eft en effet qu’une vallée oit le Bidouze , ruiffeau ■
prend fa fource. Le bourg d'OJiabac qui eft fur lû
route de S. Jean-pié-de-port, donne le nom d'Olin,
bores fi cc petit pays. ( D . J. ) ■ . 1
O S T A D E , f. f, ( Commerce. ) efpece d’ étoffe
ancienne & groflîere. Henri Etienne parie de manches
de deux paroiifcs, moitié oflade, moitié velours-
velours ti’ut: pourpoint de trois paroiffes, le corps
<ic ciemi-v/tWï, le bout des manches de cuir, le bas
de velours*
OSTAGE. Voye{ Otage.
OSTAG ER, (. m. (Mrifprtiiience.y eü le débitent
forain qui eft arrêté prilonnier pour fureté de ce qu’il
doit , on l’appelle ojlager parce qu’il eft retenu par
forme d’oftage. V Jjgej U glojfoire de Lauriere, au
mot ojlager.
O S T A L R IC , ( Géog. ) petite ville d’Efpagne
dans la Catalogne fur la riviere de Tordera , à <
lieues de Girone, 8 de Barcelone, & à 4 de la mer.
Long, zo .izo . lat. 4 1 . 44. (Z). J. )
OSTARDE. Voye%_ O u ta rd e .
OSTEITE ou OSTÉOLITE, {Hifi, natt) Voyez
Os TEO COLLE. ^
OSTENDE oa OO STENDE, ( Géog. ) forte &
confidérable^ ville maritime des Pays bas dans la
Flandre autrichienne, au quartier de Bruges , avec
un bon port. Elle eft fur la mer , à 4 lieues de Bruges
, 3 de Nieuport > 6 de Dunkerque, & 3 de Bruxelles.
Long, félon Caffini, zo . z i 3 3 " . lat. Si*
1 & .3 6 S I o .
ojlende n’étoit qu’un petit village en 814. Il devint
bourg en ioyz. Des pêcheurs l ’entourerent
d’une palliffade en 1372. Philippe le Bon l’environ*
na de murailles en 1445. Enfin Ofiende fut régulièrement
fortifiée en 1583 par le prince d’Orange ,'
lorfqu’il étoit maître de Gand & de Bruges. Les Etats-
Généraux l’ont cédée à l’empereur par le traité de
Barrière conclu en 1715.
Entre les événemens qui regardent cette ville, il
n’en eft point de plus fameux que fon fiége par les
Efpagnols. Il leur en coûta plus de 80 mille hommes,
& les affiégés, dont la garnifon fut renouvellée plu^
fieurs fo is , perdirent au-delà de 50 mille hommes.
Le fiege dura plus de trois ans; car il commença le
5 Juillet 16 0 1 ,6c Ambroife Spinola prit la place’le
14 Septembre 1604. Tout le monde ne fait pas les
beaux vers que Grotius compofa fur ce-tte malheu*
reufe ville avant la capitulation ; les voici.
Area parva ducum , totus quam refpiflt orbts
Celjior una mal 'ls , & quant damnare ruince ,
N une quoquefata timent; alu no in littore r efioi
Tertius annus abit : loties mutavimus .hojiem ,
Soevit hyems pelago , morbifique furentibus oefias s.
Et minimum efi quodfiecit iber. Crudelior armis,
In nos or ta lues : nullum efifinefiunerefiunus :
Necperimitmors una fiemel. Fortuna, quid hares
Quâ mercede tenes mtjlos infianguiné mânes ?