a; 1 NOS
«qu’il eft fondé fur les raifonnemens qui varient
autant qu’il y a d’êtres raifonneurs. Nous croyons
■ donc qu’on doit confondre la nofologieoyac la fymp-
,'tomatologie. Voyt^ce mot & P a t h o l o g i e ; & dans
la divifion des maladies éviter de tirer fes lignes
caraâériftiques de, la caufe, du fxege, de la durée,
du nom, des fujets, &c. qui peuvent changer, fans
que la maladie ceffe d’être la même, pour n’avoir
égard qu’au concours, à la multiplicité, à 1 ordre
ôc à la marche des fymptomes ; lemblables au na-
luralifte qui fe tromperoit groffierement, s’il vou-
loit fonder un fyftème & des claffes de Botanique
fur la texture intime des plantes, qu’on ne découvre
qu’à l’aide d’un microfcope, & que fouvent
on imagine , fur le heu , le pays de leur naiffan-
c e , fur leur durée plus ou moins longue, &c. Il
ne peut propofer une méthode folide ÔC facile à
failir que fur la forme apparente des fruits, des fleurs
ou des feuilles; l’afpeft varié Ôc confiant des phénomènes
ou fymptomes frappe feul les yeux du
nofologijle, il ne voit que rarement la partie qù’on
croit le fiege du mal, ôc les caufes éloignées, & jamais
la caufe prochaine. C ’eft en fuivant la marche
que Newton indique au phyficien, en paffant de
l ’analyfe à la fynthefe, en remontant des effets connus
par l’obfe'rvation aux caufes, en pénétrant des.
chofes connues aux inconnues, des faits conftatés
à ceux qui font incertains, qu’on vient à bout de
former ôc d’affermir la chaîne des connoiffances
humaines.
Cette façon de procéder préfentée par Félix Pla-
te r , recommandée & louée par Sydenham, Nen-
ter & Bagiivi, fuivie par Morton, Mufgraf, a été
adoptée nommément par l’illuftre auteur de la Pathologie
méthodique dans la difpofition de fes claffes
de maladie auxquelles nous renvoyons le leéleur,
ôc à 1’article M a l a d i e de ce Dictionnaire, où l’on a
donné un extrait de cet excellent Ouvrage.
NOSTOCH , f. m. ( Botan. ) efpece de moufle
membraneufe, un peu onétueufe, d’un verd pâle ,
infipide au goût. Cette moufle croît & s’étend le long
des prés ôc de leurs bords herbeux ; elle fe montre
fur-tout au foleil levant dans l’équinoxe du printems,
6c celui de l’autonne, après les pluies; bien-tôt
après elle fe féçhe.
Le nom bifarre de nofioch lui vient de Paracelfe,
qui la regardoit comme une vapeur fubtile , exhalee
du coeur de la terre , ôc qui s’épaiffiffoit fur fa fur-
face par la chaleur de l’air ; mais le nojloch n’a
point cette origine , c’eft un corps herbacé , d’une
jigure irrégulière, d’un verd brun, un peu tranfpa-
rent,ôc tremblant au toucher comme une gelée ; ce
çorps ne fe fond cependant pas entre les doigts, on a
quelque peine à le déchirer comme fi c’étoit une
feuille , & néanmoins on n’y voit ni fibres, ni nervures.
On le trouve fur divers terreins, mais principalement
fur des fables, fur des allées de jardin, &
après de grandes pluies d’été. Il fe confervetant que
le tems eft humide, fe-defleche & périt par le vent
& le foleil.
On n’a pas foupçonné d’abord que ce pût être une
plante. Il venoit fubitement, par une efpece de miracle
, ou de la terre ou même du ciel ; on I’appel-
loit jlos terrât, jlos coeli, ccelifolium ; ÔC il a tiré de
l ’obfcurité de Ion origine cet avantage, qu’on a cru
qu’il contenoit l’efprit univerfel cleftiné à la tranf-
suuation des métaux en or. M. Magnol de Montpellier
ôc M. deTournefort ont été les premiers qui ont
©lé le ranger parmi les plantes. M. de Reaumur en a
un peu plus approfondi le caraâere. Il a trouvé que
le nojloch eft une feuille qui boit très-avidement l’eau ;
quand elle s’en eft abreuvée , elle paroît dans fon
çtat naturel ; hors de-là, elfe fe plifle, fe chiffonne y
N O T
de-là vient qu’elle fembîe naître fubitement, &pref*
que miraculeulement après la pluie.
M. Geoffroi avoir cru y remarquer des racines
M. de Reaumur s’eft affuréqu’il n’en a point. Ayant
obfervé fur la furface de quelques noßoehs , en certains
tems, une infinité de petits grains ronds de
différentes groffeurs, qu’il foupçonna pouvoir être
la femence de la plante, il en lema dans des vafes ,
Ôc en effet les graines levèrent, mais jamais il ne vit
nulle apparence de racines aux petits noßoehs qu’il
en tiroir ; il a remis dans le vafe ces feuilles'naif-
fantes, qui étoient la plante entière, du côté oppofé
à celui où elles étoient d’abord, ôc d’oùferoientfor-
ties leurs racines, mais elles n’en végétoient pas pluà
mal, du-moins ne périffoient-elles pas.
Si le noßoeh eft fans racines, il végété donc à la
maniéré des plantes marines qui n’en ont point , ÔC
qui s’imbibent, par tous les pores de leur fubftance ,
d’une eau qui les nourrit. Ces plantes-là n’en manquent
jamais, au lieu que le noßoeh en manque fou-
vent ; ôc apparemment il ne croît que dans les tems
où il eft fuffifammeut abreuvé , & croît toûjours à
chaque fois qu’il l’eft. M.de Reaumur prétend avoir
obfervé qu’il peut croître au-moins pendant un ant
cette obfervation eft bien douteufe ; ce qui eft sûr >
c’eft que quelquefois le noßoeh ne paroît que comme
une feuille applatie, ôc d’autres fois cette feuille
eft frifée ôc goudronnée. Il eft bien fingulier que
nous ne fâchions rien de plus fur le noßoeh ; ÔC qu’a-
près avoir débité tant, de fauffes merveilles de fes
vertus, on foit venu jufqu’à ne le plus regarder. jpw I N O T A , f. m. ( Commerce. ) terme latin dont on
fe fert fouvent dans le Commerce. Il lignifie une
obfervation , une remarque qu’il faut faire aux endroits
d’un compte, d’un regiftre, d’un journal,
d’un mémoire, d’une faéture, &e. où l’on voit écrit
en marge le mot nota , comme quand un article a
été mal porté , une fomme tirée autrement qu’il ne
faut, un endroit obfcur & mal exprimé , ou quel-
qu’autre défaut ou faute qu’on veut faire corriger.
On met aufli quelquefois le nota pour obliger à
faire attention aux chofes qu’on croit importantes ,
& dont on veut le fouvenir. Dictionnaire de Commerce.
NOTABLE , CONSIDÉRABLE , DE QUELQUE
CONSIDÉRATION , ( Hiß. mod. ) En Angleterre
, lorfque quelqu’un lailfe en mourant, hors
du diocèfe où il meurt, des biens meubles ou immeubles
montans au-moins à la valeur de cinq livres
, ce qui s’appelle un bien notable, ce n’eft point
à l’évêque dans le diocèfe duquel il eft mort qu’appartient
la vérification du teftament, attendu qu’il
ne peut pas étendre fa jurifdi&ion hors des limites de
fon diocèfe , mais à l’archevêque de la province.
Vqye{ V É R IF IC A T IO N .
N OTAIRE, f. m. ( Jurifprudence. ) en latin nota-
rius, libello , tabdlarius , tabellio, amanuenfis , actua-
rius , feriba , ÔCc. eft un officier dépofitairede la foi
publique, qui garde les notes & minutes des aétes
que les parties paffent devant lui.
Le titre de notaire étoit inconnu chez les Juifs ÔC
chez plufieurs autres peuples de l’antiquité. La plupart
des conventions n’étoient alors que verbales,
& l’on en faifoit la preuve par témoins ; ou fi l’on
rédîgeoit le contrat par écrit, il ne tiroit ordinairement
fon authenticité que de la fignature ou fceau
des parties, & de la préfence d’un certain nombre
de témoins q u i, pour plus de sûreté , appofoient
aufli leurs fceaux.
Il y avoit pourtant certains aétes qui étoient reçus
' par,un feribe ou écrivain public , ou qvii étoient cachetés
du fceau public.
La loi de Molle o’aYOit ordonné l’écriture que
pour
N O T
pour l’a£le de divorce, lequel, fuivant faint Àuguf-
tin , liv. X IX . ch* xxvj. contre Fauftus, devoif être
écrit par un feribe ou écrivain public.
Ii eft parlé dans Jérémie, ch. xx x ij. ÿ . iç>. d’un
contrat de vente qui fut fait double, l’un qui demeura
ouvert, l’autre qui fut p lié, cacheté ôc fcellé,
puis remis entre les mains d’un tiers en préfence de
témoins ;■ ce double, fuivant Vatable , tenoit lieu
d’original, ôc étoit cacheté du fceau public, annulo
publico. Vatable ajoute que quand il y avoit contefta*
tion en juftice pour raifon d’un tel ad e, les juges n’a-
voient égard qu’à celui qui étoit cacheté ; qu’au
refte on ne fe fervoit point de tabellions en ce tems-
là , mais que les contra&ans écrivoient eux-mêmes
le contrat ôc le fignoient avec les témoins. Il dit
pourtant enfuite que quelquefois on fe fervoit d’écrivains
ou tabellions publics ; ôc c’eft ainfi qü’il explique
ce paffage : lingua mea calamus J'cribce velociter
fertbentis.
Les feribes chez les Juifs étoient de trois fortes :
les uns, qu’on appelloi t feribes de la loi , écrivoient
& interprétoient l’Ecriture; d’autres, que-l’on ap-
pelloit feribes du peuple , étoient de même que chez
les Grecs une certaine claffe de magiftrature ; d’autres
enfin, dont la fonélion avoit un peu plus de rapport
à celle de notaires, étoient proprement les greffiers
ou fecrétaires du confeil, lefqucls tenoient lieu
de notaires en ce qu’ils recevoient & cachetoient les
a&es qui dévoient être munis du fceau public.
Ariftote , liv. VI. de J'es polit, ch. viij. faifant le
dénombrement des officiers néceffaires à une cité ,
y met celui qui reçoit les fentences ôc contrats dont
il ne fait qu’un feul- ôc même office ; il convient
néanmoins qu’en quelques républiques ces offices •
font fepares * mais il les confidere toûjours comme
n’ayant qu’un même pouvoir & autorité.
Les Athéniens paffoient aufli quelquefois leurs
contrats devant des perfonnés publiques quel’on ap-
pelloit comme à Rome argentarii ; c’étoient des banquiers
& changeurs qui faifoient trafic d’argent, Ôc
en même tems fe mêloient de négocier les affaires des
particuliers.
Chez les Romains , ceux à qui ces argentiers faifoient
prêter de l’argent, reconnoiffoient avoir reçu
la fomme, quoiqu’elle ne leur eût pas encore été
Payee , comptée & délivrée; ils écrivoient le nom
du créancier 6c du débiteur fur leur livre qui s’ap-
pelloit kalendarium, lequel étoit public & faifoit foi
en juftice, ôc cette fimple infeription fur ce livre
étoit ce qu’ils appelaient litterarum feu nominum
obligatio.
Cette façon de contra&er avoit ceffé d’être en
ufage dès le tems de Juftinien, comme il eft marqué
au commencement du titre 22. des infinités de litter.
oblige
Ils etoient obligés de communiquer ces livres à
tous ceux qui y avoieilt intérêt, parce que leur mi-
nillere étoit public , comme le remarque M. Cujas ;
ôc s ils le refufoient, on les y contraignoit aciione in
factumproetoriâ, qui avoit été introduite fpécialement
contre eux à cet effet, comme dit M. Colombet en
tesparatitles f . de edendo. M. Cujas, ad kg. X L . ad
r* f auli adedict. dit que fi , faute
par 1 argentier de repréfenter fes livres, quelqu’un
perdoit fon procès, l’argentier étoit tenu de l’indem-
mfer du principal & des frais, mais l’argentier n’é-
tott tenu de montrer à chacun que l’endroit de fon
regiftre qui le concernoit, ôc non pas tout lé regiftre
entier. °
Tout Æ Ç|„i vient «rétrécit avoit lieu Stiffi côn-
re es heritiers quoiqu’ils ne fuffent pas argentiers ,
ur quoi il faut voir au digefte le titre de edendo , ÔC
la novellé„13^.' de argentarii contraclibus.
3 To/ric^Xl^11^ ^an5 ces que le jour
N O T r n
ôc le confulat, c’eft-à-dire, l’année où l’affaire s’étois
faite y fut marquée»
Ceux qui avoient remis leur argent en dépôt
avoient un privilège fur les biens des argentiers,
mais il n’y avoit point de femblable privilège pour
ceux qui avoient donné leur argent, afin qu’on le
fit profiter & pour en tirer intérêt, comme ii eft dé»
eide dans la loi f i vent ri f . de rebus autorit. ,udt
pojjid,
^ J V ç t t o W . fuoeft. lib. l..fh. prétend
ii on .ajputoir foi S, leurs règifoes, ce n’étpit pas
comme Accurfe a prétendu parce qu’jls étoient choilis
& nommes par le peuple , mais parce que leur
fonction,croit tl’elle-même toute publique, À ^ p u .
hlicam cAuftim , étant d’ailleurs permis à tout le
monde de i exercer.
Everhard, defide inflrum. cap.j. n. 34. prétend
au contraire qu’il y avoit deux fortes d’argentiers
les uns établis par la ville en certain lieu où chacun
pouvoit sûrement porter fon argent, d'autres qui
faifoient commercède leur argent pour leur compte»
Il y a apparence que les premiers étoient les feuls
dont ces regiftres fiffent une foi pleine & entière ,
ceux-là étant les feuls qui fuflènt vraiment officiers
publics»
Les argentiers pouvoient exercer leur commerce
parleurs enfansôcmême par leurs efclavçs; ceux-ci
pouvoient aufli p e r c e r en leur nom jufqu’à concur*
rence de leur pécule, mais les femmes n’y étoient
pas reçues. . . . .
Il paroît au furpîus que les argentiers ne rece-
voient pas indifféremment toutes fortes de contrats
mais feulement ceux qui fe faifoient pour prêt ds
part ou autre négociation d’argent.
En effet, il y avoit chez les Romains, outre les
argentiers, plufieurs autres perfonnes qui recevoient
les contrats & autres aéles publics ; favoir, des notaires
, tabellions, ôc autres perfonnes.
Les'jÿnfiions des tabgljiofls ont tant
de connexité avec celles de greffier, que dans lesdois-
romaines cfes termes feribx & font communément
joints eufemble , comme on v,oit au codera
tabulants ,/cribis frlmgtaphis.; Sc quoique dans Tillage
le ternie èefinbaCs .pr*nne_ordinairemeotpour
greffier, ta b u la r iu s pour, tabellion ,. il eft néanmoins
certain que dans les anciens textes le terme.
* * * .« !% comprend aufli tous les praticiens.«» gév
neral, & particulièrement les tabellions aufli-blen
que lesgreliiers , témoin la virigt-unieme épitre-iie
Ciiiïiodorc, Ub. X I I . vathr. écrite au feribe de Ra-
venne, pb Ton voit qu’il étoit à4 a-fois greffier &
tabellion : aufli dans'Ie yaus glojfari.um , tabularius
Jlvç ttibtlLuj didtur fcrlba.pubbuus ; le terme çle ta-
bularius cil aufli fouvent pris pour greffier.
. îai»ur ce qui eft de la qualité de notaire, elle étoit
commune chez les Romains à tous ceux,, qui ecri-
vpiènt fpus autrui, foif les fentences, foit les contrats
, fuivant ce que dit Lampride dans la.yie.d’A .
Iexandre Severe , ou il rapporte qu’un notaire ,
notarium. qui avoit faliifïé.un jugement rendu dans
le confeil de l’empereur, fur banni après avoir eu
les nerfs des doigts coupés, afin qu’il ne pût -jamais
écrire.
I.oyfeau tient que par le terme de nctatrt 0r, en-
tendoit proprement ceux qui recevoient ce faifoient
le plumitif des fentences ou contrats, &c que Ton
diftinguoit des feribes & tabellions par le titre d’ev-
ajptçres ^ o n çomprenoit même fous ce terme notaires
ceux qui recevoient les contrats fous les tabellions.
& en général tous ceuxqui avoient l’a/t & Tinduftria
d’écrire par notes & abréviations : notas, qui^didice-
rtnt proprii notarii appdlantur , dit faint Auguftin.
lib. II.de doclrind chrifi. Ces notes n’étoient. point
compoiécs de mots écrits en toutes lettres, unctoule
G g