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a v ec un évêché fuftragant de Salerne. Long. 32. 40.
lat. 4-0.5%. ( L). J.
NUTATION, Botan.) direction de la plante du
côté du foleil.
Le foleil par Ton aftion fur la furface fupérieure
des feuilles, change fouvent leur d ireâion,& les détermine
à fe tourner de fon côté : c’eft ce mouvement
connu des Phyficiens , qu’ils ont nommé la nutation,
des plantes.
Cette nutation eft beaucoup plus fenfible dans les
feuilles des herbes , que dans celle des arbres. M.
Bonnet a obfervé que celle de la grande & de la petite
mauve , celle du trèfle, Si de l’atriplex, fui-
v e n t , en quelque maniéré, le cours du foleil : au
matin, leurs feuilles regardent le levant. Vers le mid
i , & vers le foir le couchant. Pendant que le foleil
demeure fous l’horifon , Si dans des tems couverts
ou pluvieux,les feuilles des plantes qu’on vient
de nommer, fe difpofent horifontalement, Si pré-
fentent leur furface inférieure à la terre. Les phénomènes
du tournefol, n’ont donc rien de particulier,
Si prefque toutes les plantes herbacées deviendront
des tournefols pour l’obfervateur, qui fait les fuivre
avec attention. Les feuilles de la plupart des plantes
ligneufés"ont trop de roideur pour fe prêter aufli
facilement à toutes les impreffions du foleil; elle s’y
prêtent cependant affez fouvent, Si l’on ne manque
pas d’obfervation en ce genre. Quelquefois même
la plante s’incline vers le foleil , Si en fuit les mou-
vemens. (L>. / .)
Nutations , fe dit en Âflronomie , d’une efpece
de mouvement qu’on obferve dans l’axe de la
terre , en vertu duquel il s’incline tantôt plus, tantôt
moins à l’écliptique.
La nutation de l’axe de la terre vient de la figure
de cette planete, qui n’eft par exa&ement fphéri-
qu e , & fur laquelle l’ aûion de la lune & du foleil
eft un peu différente , félon les fituations où ces deux
aftres font par rapport à nous. Car la terre n’étant
pas un globe parfait, la forGe qui réfulte de l’aûion
de la lune Si du foleil fur e lle , ne paffe pas toujours
exaftement par le centre de gravité de la terre, Si
par conféquent elle doit produire dans fon axe un
petit mouvement de rotation.
M. Bradley eft le premier qui ait obfervé ce mouvement
, en 1747, qu’il a trouvé fuivre à-peu-près
la révolution des noeuds de la lune. J’ai démontré,
en 1749 , dans mes recherches fur la préceffion des équinoxes
, que ce phénomène eft en effet une fuite du
fyftème newtonien. Voyez Précession & Equin
o x e .,
M. Bradley, par fes qbfervations,détermine la nuta-
rionde l’axe delà terre de 18". en tout,& cette nutation
fe fait dans le même tems que la révolution des
noeuds de la lune ; auffi ai je trouvé par la théorie,
que cette nutation doit fe faire de la forte, & qu’elle
dépend prefque entièrement de l’aélion de la lune, Si
de la pofition de .Ton orbite. Cette nutation produit
en même tems dans la préceffion des équinoxes une
petite équation, qui dépend aufli de la lune & de la
pofition de fes noeuds. Voyez Pré cession & Equinoxes
; Si comme la nutation vient prefque uniquement
de la lune, au lieu que la préceflion vient
de la lune Si dü foleil ; on tire de-îà une méthode
pour déterminer la maffe de la lune. Voyez Lune &
mes recherchesJ'ur la préceffion des équinoxes. Voye? aufli
la fécondé partie de mes recherches fur le fyjléme du
monde, art. 30 2, où j’ai prouvé que M. Bradley eft
bien fondé à croire fes obfervations de la nutation
exaâes, à 2". près tout-au-plus. (O)
NUTRITION , f. f. (Econorn. anim.) S-pe-^/ç , nu-
tritio , nutricatio. C ’eft la fonction du corps v ivant,
par laquelle les parties qui le compofent étant continuellement
fufceptibles d’être enlevées les unes ou
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les autres, Si étant féparées peu-à-peu du tout par
l’aûion de la v ie , font renouvellées & réparées par
cette même attion ; enforte que la reftitution qui
s’en fait par une fufception intérieure des parties
des alimens, qui font analogues à celles qui forment
les élemens de l’organifation , Si ceux des humeurs
qu’elle renferme , eft entièrement proportionnée
dans l’état de fanté, à la déperdition qui s’eft faite ,
de ces élemens, foit pour la quantité, foit pour la
qualité & pour la promptitude avec laquelle s’exécute
cette réparation.
La nutrition n’eft, par conféquent, pas autre chofe
que la confervation complette du corps animal dans
toutes fes parties par rapport à la confiftance & au
volume qu’elles doivent avoir naturellement pour
l’exercice de leurs fondions refpeftives.
Le corps humain eft compofé de parties folides Si
de parties fluides : celles-ci font les plus abondantes
, comme on peut en juger i° . par l’origine de la
matière de la nourriture , qui vient des alimens réduits
à l’état de fluidité , qui eft la feule forme fous
laquelle ils peuvent pénétrer dans le tiffu des parties
où fe fait la nutrition : 20. par la quantité du fang Si
de la maffe des humeurs. Voyez Sang, Humeur.
30. Par le rapport que l’on trouve entre la capacité
des vaiffeaux & les fluides qui y font contenus. Voyez
Vaisseau. 40. par les injeéiions dans les cadavres.
Voyez Injection Anat. 50. parle peu de poids auquel
eft réduit le corps humain privé de fes fluides,
l’effet de plufieurs fortes de maladie. 6°. par la dif-
tillation chimique, ou par le defféchement des corps
morts. Voyez Solide , Phyjîol. Fibre , Econ. anim.
&c.
On conçoit aifément que, puifqu’il fe fa it , dans
tous les corps inanimés , même les plus folides Si les
plus brutes , une diffipation continuelle de leurs parties
, par la feule aftion de la matière ignée , dont
ils font tous pénétrés, à plus forte raifon, une pareille
diffipation doit-elle avoir lieu Si d’une maniéré
bien plus confidérable, dans les corps q u i, outre
cette caufe commune , font doués d’un principe de
mouvement, qui tend aufli fans celle à détruire l’af-
femblage des parties qui forment les corps organifés;
mais ce font furtout les fluides contenus dans les organes
, ceux qui font aqueux principalement, qui
font le plus promptement emportés par l’effet de la
chaleur animale, Si du mouvement des humeurs. La
tranfpiration fenfible qui fe fait par les tégumens Si
par les poumons eft au moins de trois à quatre livres
par jour (Voyez T ranspiration) ; Si les parties
les plus groflîeres de nos fluides,les plus difpofées à
la coagulation par l’effet du repos Si du froid, font
continuellement portées à fe diffoudre par le mou-
ment animal Si la chaleur vita le, portée à 96 degrés
du thermomètre de Farenheit, qui eft la mefure
ordinaire de celle de l’homme dans l’état de fanté
effet du frottement des globules des humeurs, contre
les parois des vaiffeaux & de ces mêmes globules
entr’eux (voyeç C haleur animale) jufqu’à
ce qu’ils parviennent à s’atténuer, à fe divifer , à fe
volatilifer. Voyez Mouvement, PhyJîoLog. Circulation,
Putréfaction.
On doit obferver, par rapport à la diffipation du
fluide animal, que l’urine elle-même en fait une
grande partie , parce qu’elle n’eft pas feulement
compoféè des parties aqueufes de la boiffon ou des
parties extrémenticielles des alimens : il s’y trouve
encore beaucoup des humeurs de l’animal,puifqu’elle
a tant de difpofition à fe pourrir, à devenir alkaline,
Si qu’elle contient des parties huileufes, fpiritueu-
fes, volatiles ; on peut ajouter encore que, par la
voie des felles, il fort auffi chaque jour ordinairement
de la bile Si du différent fuc inteftinal excré»,
menticiel à la quantité de plufieurs onces.
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Toutes ces différentes fortes de diffipation des
fluides du corps animal font (uffifamment prouvées
par l’infpeélion , par la pondération Si par les effets
de l’exercice, du travail exceffif, par ceux de la fièv
r e , des purgatifs Si de toutes les évacuations artificielles
, qui produifent une diminution confidérable
du poids du corps , par la maigreur Si le defféchement
, qui font les fuites de ces déperditions
exceflives.
Ainfi , la diffipation continuelle des fluides du
corps vivant étant fuffifamment établie , il- s’agit à
préfent d’examiner celle des parties folides : elle fe
démontre facilement par fes caufes : en effet, les colonnes
du fang , c’eft-à-dire , de celui de nos fluides
qui efl>mû avec le plus de force &, de vîteffe,étant
par l’aélion du coeur, pouffées avec impétuofité contre
les courbures , les angles des vaiffeaux , & les
points de retreciffement de leur cavité,contre ceux
de léparation entre leurs ramifications, en écartent
les tuniques, les redreffent, les alongent Si les mettent
dans un état de diftraâilité , qui ne ceffe avec
tous les autres effets qui s’enfuivent, que lorfque la
force de l’impulfion ceffe elle-même, Si que la force
delafticité des fibres reprend le deffus.& les remet
dans l’état de flexion qui leur eft naturel ; ce qui
produit des efforts alternatifs qui fe répètent environ
cent mille fois par jour, Si feroient fuffifans par les
frottemens qui s’enfuivent pour ufer des machines
de bois très-dur, Si même de métal.
Ainfi, il ne doit pas paroître furprenant qu’il fe
fafle une déperdition de parties dans les organes du
corps humain, qui ne font compofés que d’une terre
friable, dont les particules ne font unies entr’el-
les que par la feule force de cohéfion dont elles font
douées, comme le prouve la combuftion des o s , Si
même celle des cheveux, & fans perdre leur forme;
Si par la matière mucide vifqueule, qui entre dans
la compofition de toutes les parties folides de l’animal.
Enforte que ces parties confidérées en détail
ont fi peu de confiftence , qu’elle peut être détruite
par Va diffolution qu’operent la chaleur animale ,1a
putréfadion qui les réduifent en une efpece de li-
quament mucilagineux dans lequel il ne refte plus
aucune marque d’organifation.
La diffipation des élemens de nos folides qui exige
la réparation, la nutrition dans tous le cours de
la vie fe fait dans tous les vaiffeaux de notre corps,
c’eft-à-dire dans toutes les parties qui le compofent ;
puifqu’elles ne font toutes qu’un affemblage de vaiffeaux:
mais c’eft fur les plus petits, qui forment la
furface intérieure des grands, que portent les effets
du frottement, du tiraillement, par lefquels les élemens
des fibres, qui forment leurs tuniques , étant
ébranlés par la répétition des chocs qu’ils éprouvent
Si les fibres elles-mêmes étant alongées, il fe fait
un écartement entre les particules terreufes Si glu-
îineufes dont elles font formées, Si il s’enfuit nécef-
fairement une diminution dans la force de cohéfion
qui unit ces élemens entr’eux ; enforte que cette
force n’eft plus fuffifante pour rélifter à l’effort à
1 abrafion, qui enleve , qui détache entièrement celles
des particules élémentaires qui cedent le plus,
Si qui, ayant éprouvé Je plus d’ébranlement, fe trouvent
le plus difpofées à la folution de continuité ; Si
font, en coniéquence, féparées en tous fens de tous
les élemens voifins , au point d’être entièrement
hors de la fphère d’attra&ion réciproque', Si d’être
5.ntU“ n®es Par 11 torrent des fluides, av.ee lefquels
il eft un contaft immédiat, de maniéré qu’il fe fait
un vuide, une foffette à la place de la particule
qui eft emportée ; laquelle foffette eft remplie en
meme tems par une autre particule analogue, fournie
par 1 humeur lymphatique mucide, lente, con-.
ienue dans les vaiffeaux nourriciers ; enforte que
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cdtte particule, proprement alimentaire , qui eft un
mélange d’élemens de terre Si de gluten , fe moule
dans le vuide , le fcrobicule de la membrane ou tunique
du vaiffeau fimple, Si ne différé de la particule
qu elle remplace , qu’en ce que la nouvelle a plus
de vikofite, de force, de cohéfion, n’ayant pas encore
ete expofee a 1 aôion du frottement, à la chaleur
animale qui fubtililent, qui volatilifent les élemens
meme des parties lolides , Si qui- font bientôt
éprouver à fon tour la même: altération à la particule
fubfidiaire , comme à toute autre : enforte
qu elle eft auffi- enlevée à fon tour, Si remplacée
par une autre, ce qui fe répété ainfi.îcominuelle-
ment dans tous les points du corps, plus ou moins
promptement, à proportion que les parties font plus
ou moins expolées à l’a&ion de la vie.
On voit par-là que les corps animés ne pourroient
pas fubfifter long-tems, s’il n’y avoir quelque chofe
de propre à réparer les pertes qu’ils font continuellement
, puilque dans toute leur étendue il n’y a pas
une feule partie qui ne perde quelque chofe à chaque
inftant.
Cette déperdition eft; irès-tonfulérable pendant
les premières années de la vie, que toutes les parties
folides font plus molles, Si qu’elles font plus en mouvement
: elle diminue à proportion qu’on avance
en âge ; mais il s’en fait toujours : entorte que pendant
1 enfance Si la jeunefle, la dillipation eft proportionnée
à la quantité de matière mucilagineulè
qui abonde alors dans la maffe des humeurs pour
fournir celle de la nutrition : la quantité de la diffipation,
comme celle de cette matière » diminue de
plus en plus , à rnelure qu^on avance en âge,‘ que
toutes les parties folides acquièrent plus de confiftence,
& tendent prelquç toutes à i’ollification. Voy
Vieillesse. j
Ce n’eft: pas dans le même tems qu’il eft enlevé
des parties élémentaires de tous les points de la fibre
par les frottemens, par les chocs qu’éprouvent les
folides de notre corps; chacune de ces parties fe
trouvant douée refpedivement d’une force de co-
hefion un peu différente,, eu égard au plus ou moins*
d’efforts qu’elle a effiiyés., qui tendent à détruire
cette force , c’eft-à dire , à la furpafl'er & la rendre
nulle , réfifte plus ou moins à ces efforts, par lefquels
elle doit etre tôt ou tard féparée du tout
qu’elle compofe , félon que cette force eft plus ou
moins confidérable, à proportion que cet effort eft
plus on moins violent, & que l’organe dans le tifiii
duquel il le fait a plus ou moins de confiftence.
C ’eft dans l’intérieur des grands vaiffeaux où le
mouvement des humeurs , leur choc contre les par»;
rois font les plus confidérables, que fe fait çn con-
féquence l’enlevement des parties élémentaires des*
folides, c’eft-à-dire, des élémens des .fibres qui forment
les membranes extrêmement défiées des vaif-,
leaux fimples,dont l’allemblage compofe les tuniques
, Si conlèquemment les furfaces intérieures
de ces grands vaiffeaux.
Mais ce ne peut être que dans les petits vaiffeaux
fimples, qui forment les tuniques des grands vaiffeaux
, que peut fe préparer Si s’opérer la réparti-*
tion des particules enlevées, parce que les humeurs'
contenues dans ces petits ^vaiffeaux étant très éloignées
du principe d’impulfion, ,& ayant eu dans
leur cours une infinité de réliftances à furmonter.
leur mouvement progreffif, qui ne fubfifteroit plus;
dans les derniers vailfeaux, fans, l ’aétion que leur*
donne vraiffemblablement.l’irritabilité dont iis fout
doués, ce mouvement ne peut au moins quîêtre
très petit, & favoriler conféquemment l’application
des particules deftinées à remplacer par intus-fûf
ccpùon celles qui ont été emportées au-dehors de
ces vaiffeaux fimples ; enforte que comme ç’eft