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25 fubft. f. félon l'ancienne épel-
^ lation ennt ; fubtt. m. félon
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l’épellation moderne ne. C ’eft
la quatorzième lettre , & la
onzième confonne de notre alphabet
: le ligne de la même
articulation étOit nomme nu ,
v%, par les Grecs , bc'iiun ou
neun , par les Hébreux.
L’articulation repréfentée par la lettre N , eftiin-
WHm dentale & nafàle : • linguale , parce qu el e
■ dépend d’un mouvement détermine de. la tangue H
mime précifement que pour l’amculauon H A U B
taie parce que pour Opérer ce mouvement parti-
culie’r, la langue doit s’appuyer contre les dents lu-
périeures, comme p'our B & T H & enfin natale 1
parce qu’une pofition particulière de la langue, pen-
fiant ce m ouvement, fait refluer par le nez une par-
tiede H fonoreque l’aftiQulation modifie, comme
on le remarque dans les perfonnés enchifrenées qui
prononcent 4 pour u,.parée que 1*; .canal du nez
étant alors embarraffé ^iflémiliion dtrfen articule
eft entièrement orale, r , ,r.
Comme nifale , c.élte arncülatipii (e change allument
en m dans les générations des mois, voyè{ .
comme dentale; elle eft aitlîi cpmmuable avec les;
autres de même efpece, & principalement avec cel-
lesstiui exigent que la pointe de la langue le porte
vers les dents fiipérienres, lavoir 4 8c H &;c^mme
linguale, elle a encore un degré de commutabilite
avec les autres linguales, proportionné ajidegred a
nalogie qu’elles peuvent avoir dans
N (e change plus aiiemennt & plus co.nrmmemenl
avec les liquides L &c R , qu’avec les autreslingpa-
les, parce que le mouvement de ■ langue eft apeii-
près le même dans la produciion des liquides, que
■ dansPelle de N. yoyt{ L 6* L in gua le.
Dans la langue françoilê la lettre N a quatre ula-
ves différens, qu’il faut remarquer.
I f 1°. A% eft le figue de ^articulation ne , dans toutes
lès occalïons oit cette lettre commence la <yUa- •
lie , comme dans nous , hotte , nonagénaire., Nmus,
•1Vinive, & c . H H | ,
jV, à la fin de la fyllabe, eft le figne ortho-
graphique de la natalité de la voyelle précédente,
comme dans an, en, ban, b o t e W M l
onde, fondu,c&ntendaiu,&tc. voyîjM.ilfaut feulement
excepter les trois mots examen, hymen, amen, ou cette
lettre finale conferve l'a lignification naturelle ,
& repréfente l’articulation ne,
11 faut oblerver néanmoins que dans plufieurs mots
terminés par la lettre n , comme figne de nafalité, il
arrive fouVent que ■ fait entendre 1 articulation
ne , fi le mot.fuivant commence par une voyelle ou
par un h muet. . / >
Premièrement fi un adjeaif, phyfique ou .meta-
phyfique , terminé par un n nafal, legrouve immédiatement
fuivi du nom.auquel il a rapport, & que
ce nom commence par une v o y elle, ou par un h
muet, on prononce entre deux 1 articulationne :
ion ouvrage, arnica ami-,„certain auteur nUm homme
, vain appareil, un an, tiron urne, ton honneur,-,Jon
hiftoire , &C; On prononce encore de même les ad-
iéaifs métaphyfiques tin y mon , ton, Jon, s ils ne
font féparés du nom que par d’autres, adjectifs qui y
■ ont rapport : un excellent ouvrage, mon intime 6 *>
dtle ami, ton unique efpérance, Jon entière & totale
défaite, 6c. Hors de ces occurrences, on ne lait
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point entendre l’articûlàtion ne -, quoique le tuot fui-
vant commence par une voyelle ou par un h muet :
ce projet ejl vain 6* blâmable, ancien & refpcclablc , un
point de vue certain avec des moyens furs, ôic.
Le nom bien en toute occafion fe prononce avec
le fon nafal, fans faire entendre l’artictilation hci
ce bien ejl précieux, comme ce bien m7efl précieux ; un
bien honnête., comme un bien conjidtrable. Mais il y a.
des cas où l’on fait entendre l'articulation ne après
l’adverbe bien ; c’eft lorfqu’il eft fuivi immédiatement
de l’adje&if, ou de l’adverbe , ou du verbe
qu’il modifie , & que cet adjeélif, cet adverbe, où
ce verbe commence par une voyelle , où par un h
muet: bien aife , bien honorable, bien utilement j bien
écrire, bien entendre, &c. Si l’adverbe bien eft fuivi
de tout autre mot que de radjééiif* de l’adverbe ou
du verbe qu’ il modifie * la lettre n n’y eft plus qu’un
figne de nafalité : il parlôit bien & à-propos.
Le mot«« , l'oit prépofition foit adverbe,fait auffi
entendre l’articulation ne dans certains cas, & ne la
fait pas entendre dans dans d’autres. Si la prepofi-
tion en eft fuivie d’un complément qui commence
par unfh muet ou par une vo y elle , on prononce
l’articulation : en homme , en Italie, en un moment,
en arrivant, &c. Si le complément commence par
une conlonne, en eft nafal : en citoyen, en France , cri
trois heures, en parlant, & c. Si Padverbe en eft avant
le verbe , ôc que ce verbe commence par une voyelle
ou par un h muet, on prononce l’ articulation net
vous en êtes ajfuré, en a ton parlé ? pour en honorer
les dieux , nous en avons des nouvelles, & c . Mais fi
l’adverbe en eft après le verbe, il demeure purement
nafal malgré la voyelle fuivante : pârU^-en au mi-
niftre, alle[-vous-en au jardin, faites en habilement rc*
vivre le J'ouvctiir, &c.
On avant le verbe , dans les propofitions pofiti-
ves t fait entendre l'articulation ; oh aime, on hono*
rera,ôna d it, oh eût penj'é, lon y travaille, oh en revient
, on y a réfléchi, quand on en aurait eu repris le
projet, & c. Dans les phrafes interrogatives, onétant
après le verbe , ou du moins après l’auxiliaire, eft
purement nafal malgré les voyelles fuivantes : a-t-oh
eu foin ? eft on ici pour long tems? en auroit-on été af-
Jûré ? en avoit-on imaginé la moindre chofle ? &c.
Eft-ee le « final qui fe prondnee dans les occa-
fions que l’on vient de voir * ou bien eft-ce un n euphonique
que la prononciation inféré entre deux ?
Je fuis d’avis que c’eft un n euphonique, différent
du « orthographique ; parce qué fi l’on ayoit introduit
dans l’alphabet une lettre, ou dans l’orthographe
un figne quelconque, pour en repréfenter le loti
nafal, l’euphonie n’auroit pas moins amene le n en-
tre-deiix, & on ne l’auroit affurement pas pris dans
la voyelle nafale ; or on n[eft pas plus autorifé à l’y
prendre, quoique par accident la lettre n foit le flâne
dé la nafalité, parce que la différence du figne
n’en met aucune dans le fon reprefente.
On peut demander encore pourquoi l'articulation
infeiée ici eft ne * plutôt que te, comme dans a-t il
nçu ? c eft que l’articulation ne eft nafale , que par-
là elle eft plus analogue au fon nafal qui précédé ;
& conféquemment plus propre à le lier avec le loti
fuivant que toute autre articulation * qui par la rai-
fon contraire feroit moins euphonique. Au contraire
, dans a-t-il reçu, & dans les phrafes femblables $
il paroît que l’ulage a inféré le t , parce qu’il eft le
figne ordinaire de la troifieme perfonne, & quetott*
tes ces phrafes y font relatives*
A