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nom de Neith, & M. Mallet nous apprend que dahs
le lac de Genève , il le trouve uni rocher qui lui
étoit confacré & qui porte encore le nom deNeiton. .
Voyez' l'Edda des Ifiandois.
N IORT, ( Géog. ) ville de France dans le Poitou
, vers lès confins de la Saintonge. Elle eft fur
Sevre (onécrivoit autrefoisSavre, en latin Sàvara) ,
à 14: lieues de Poitiers &C de la Rochelle, 89 de Paris.
Long< i j . r&', 3 3 " .lat. 4S. 20'. S'1-
Ce fut à. Niort en Poitou, dans la prifon de cette
v ille , que naquit en 163 5 mademoifelle d’Aubigné ,
dellinée à éprouver toutes les rigueurs & toutes les.
faveurs de la fortune. Louis XIV. en l’époufant, fe
donna une compagne agréable , fpirituelle & fourni
fe,. Elle mourut à S. Cyr en 171-9. Voltaire.
De Beaufobrt ( Ifaac ) né à Niort' en 1679 ,, eft un
de ceux qui ont fait honneur à leur patrie,.qu’ils ont
été forcés d’abandonner. Sa tradu&ion du nouveau
Teftament qu’il a mife au jour avec M. l’Enfant, &
qu’ils ont accompagnée de vraiment bonnes notes,
eft un ouvrage fort eftimé. Son hiftoire du Manichéif-
me elt un livre bien écrit, très-curieux, & très-profond
dans la connoiflance de l’antiquité. Il y développe
cette religion philofophique de Manès , qui
étoit la fuite des dogmes de l’ancien Zoroafte ,. &
qui féduifit fi long-tems S. Augultin. M. de Beau-
fobre eft mort à Berlin en 1738. Voltaire. (D . J .}
N IO U ,f. m. ( Mefure de longueur. ) c’eft une me-
fure des Siamois pour les longueurs ; elle revient à
un pouce de pié de roi moins un quart. Au-deflbus
du niou elt le grain de ria , dont les huit font le niou;
au deffous elt le ken, qui contient douze nious,
NIPA ou ANNIPA , ( Hifi. moder. Voyctg. ) c’elt
ainfi qu’on nomme au Pégu , une liqueur fpiritueu-
fe , affez femblable à du vin , que l’on obtient en
faifant des incilions à certains arbres du pays. On
dit que c’elt une boiffon très-agréable. Dans le
royaume de Siam on fait une liqueur femblable, que
l ’on appelle aulfi nipa, en diltillant l’eau ou liqueur
qui.fort des cocos.
N1PCHU, ( Géogr. ) ou Nipchen , ou Nipchou, ou
Nereftn, & par les Mofcovites Negovicin , ville de j
l’empire rumen dans la Tartarie molcovite, an pays
des Daou ri, fur la riviere d’Ingueda , félon M. de
l’Ille, mais que les Lettres édifiantes nomment Hé-
lonkian. Ce fut à Nipchu que la paix fut lignée en
1689 entre le czar & l’empereur de la Chine. Long.
de Nipchu, félonies PP. Pereira & Gerbillon, elt
/,j3 . x1. 30 . lat. St. 4S.
NIPHATES, ( Géog. anc. ) montagne de l’Amérique.
Le Niphate elt une grande chaîne de montagnes
dans l’Arménie occidentale , qui fait partie du
mont Mafius, & , félon Ptolomée, du mont Taurus.
Il s’étend à l’E. de l’Euphrate entre l’Araxe & le T igre.
Le nom de Niphate veut dire neigeux. Virgile,
pour faire fa cour à Augufte, dit dans fes Géorgi-
ques , liv. I I I . y. 3 o. en parlant des viûoires de ce
prince,
Addamurbes Afia domitas, pulfumqueNiphniem,
Fidenitmque fugâ P art hum , verfifque fagittis ,
E t duo rapta manu diverfo ex hojle tropoea.
« î ’y ajouterai les villes qu’il a foumifes en Afie,
fi les peuples qu’il a vaincus, ceux du mont Niphate,
*> & les Parthcs qui s’aflurent fur leurs fléchés qu’ils
» lancent en fuyant , & les deux vi&oires qu’il a
» remportées lui-même fur deux ennemis fort éloi-
» gnés l’un de l’autre ». (D . J. )
Niphates , (Géog. anc. ) fleuve d’Arménie du
même nom que le mont Niphate. Lucain fait men- I
tion de ce fleuve ; fl dit, lib. I II. v, 2.4S. que les Arméniens
occupent les rives du Niphate qui rouledes
jpierres :
Armeniufque tenens volventtm faxa Niphatem.
NI R
• ' Ju vénal, Satyre vj. vers 403. parle.ainfi des dé-
bordemens de ce fleuve :
Rumores ilia retentes
Excipit ad portas , quofdamfaçit, ifte Niphaten
In populos y magnoque illîc cuncla arva ttneri
Diluvio,
Enfin Horace , Ode jx . I. I I . vers 20. dit :
Cantemus Augffii tropoea
Coefaris , & rigidurn Niphatem
Medumqite fiumen gtnùbus àdditurn
Viâis , minores volvere vorticcs.
« Célébrons par nos vers IeS nouveaux exploits
» d’Augufte : chantons le Tigre & l’Euphrate, qui
»roulent leurs eaux avec moins d’orgueil, depuis
» qu’il les a ajoutés à nos conquêtes ».
Je dis que le Niphate elt le Tig re, & que le fleuve
des Medes elt l’Euphrate ; car puilque Horace joint
le Niphate avec le fleuve des Medes , il paroît qu’il
ne s’agit point ici du mont Niphate ; comme le T igre
tiroit fes eaux du Niphate , il en a pris quelquefois
le nom vers fa fource, avant que d’entrer
dans la Méfopotamie ; & ce qui confirme cette conjecture
, c’elt que le Tigre eft fujct au débordement
que Ju vénal attribue au fleuve Niphate, ( D . J . )
Ni PHON , ( Géogr. ) grande île ou prefqu’île de
l’Océan oriental, & la plus confidérable partie de
l’empire du Japon. Les Chinois difent Zipon , mot
: qui lignifie le commencement du foleil. Il doit fon origine
à l’idée qu’avoient les Japonois & les Chinois
, que les îles du Japon étoient les premières
éclairées du foleil. Quoique proprement Niphon ne
j foit que la plus grande de ces îles , cependant fon
nom s’étendit dans l’ufage à tout le vafte empire que
nous appelions Japon: Voye^ Ja po n .
NIPIbSIGNIT, ou NEPEGIGUrr,(Cé0£.) riviere
! de l’Amérique feptentrionale en Galpefie ; elle fe
jette dans le golfe de faint - Laurent , à l’extrémité
: de la baie des Chaleurs.
N ÎQU E T , f. m. ( Monn. de France. ) petite mon-
noie blanche qui valoit autrefois deux deniers tournois.
« Sous Charles VI. dit Monftrelet, on forgea
» des doubles qui eurent cours pour deux deniers
» tournois , regnerent environ trois ans tant feule-
» ment, & furent en commun langage nommés ni-
» quets». (D . J .)
NIREUPAN , ( Hifi. mod. Mythol.') fuivant la
Théologie des Siamois , des peuples de Laos & du
Pégu , il y a dix-huit mondes différens par lefquels
les âmes des hommes doivent pafler fucceflive-
mént. Neufde ces mondes font desféjours fortunés ;
c’eft le neuvième qui eft le plus heureux de tous.
Les neuf autres mondes font des habitations malheu-
reufes, & c ’eft le neuvième fur-tout qui eft le plus
infortuné. Mais quelle que foit la félicité dont on
jouit dans le neuvième des premiers mondes , elle
ne fera point éternelle , ni e.xe/npte d’inquiétudes ,
ceux qui y font étant fujets à la mort. Suivant ces Indiens
, fi l’ame après fes différentestranfmigrations,
eft parvenue à la perfection par fes bonnes oeuvres
dans chaque nouvelle v ie , alors il n’y a plus aucun
des mondes heureux qui foit digne d’elle , & l’ame
jouit du Nireupan, c’cft-à-dire qu’elle jouit d’une in-
aûivité & d’une impaflibilitééternelles, & n’eftplus
fujette à aucune tranfmigration ; état qui peut pafler
pour un véritable anéantifîement. C ’en dans cet état
que les Siamois prétendent que fe trouve leur dieu
Sommna-Kodom,& tous les autres dieux qui font les
objets de leur culte.Selon eux,la punition des mécha ns
fera de ne jamais parvenir au Nireupan. La voie la
plus sûre pour obtenir ce bonheur eft de fe faire ta-
lapoin , c’eft à-dire moine. Quelques-uns par Nireupan
, entendent la pofleflion de tout l’univers.
NIR-NOTSJIL, ) Hiß. nat. B 0tan. ) arbrifleau de
la cote deMalabar.il eft en grande eftime parce qu’il
N I S
a , dït-ôfi > îa vertu de guérir la maladie véiïeriendèj
pour cet effet on prend fes feuilles feches & pulvéri*
fées avec du fuere dans une d.é.co&ion de riz. Ses racines
& fes feuilles bouillies font aufli des bains fa-
lutaires dans les affe&ions céphaliques. Sa racine
bouillie dans l’huile fait un Uniment contre la goutte.
NIRUALA , (Bot. exot. ). efpece de pommier ou
de prunier de Malabar, & d’autres lieux des Indes»
Il eft très-gros, s’élève à 30pies dé haut, & fe plaît
dans les endroirs pierreux & lablonneux, fur le bord
des rivières.
NISA , ( Géog. anc. ) ville de Lycie dans la My-
liade , félon Ptolomée»
Il y a plufieurs villes & lieux qui s’écrivent indifféremment
parNifa ou Nyfaou Nyfla.Voyeç NYSSA.
Nis a , ( Géog. ) ville de l’Afie dans le Khoraflan,
aux confins du défert. Elle eft fituée au 39d. de latit. [
Jeptent.
NISAN , f. m. ( Calendrier des Juifs. ) ce mot veut
dire étendart ; mois des Hébreux qui répond à une
partie de notre mois de Mars, & une partie d’Avril ,
lelonle cours de la lune» Aujourdhui les Juifs commencent
le mois Nifan au feptieme Avril, C ’étoit le
premier mois de leur année facrée à leur fortie d’Egypte.
« Ce mois vous fera le premier des mois ; ce
» fera pour vous le premier mois de l’année ». exod.
x ij. z . C ’etoit le feptieme de leur année civile.
Moïfe l’appelle Abib. On faifoit la Pâque le quatorzième
jour de ce mois ; le feize on offroit la gerbe des
épis d orge ; le vingt-fix on commençoit les prières
pour demander les pluies du printems, & le vingt-
neuf on célébroit la mémoire de la chute des murailles
de Jéricho.
Au refte le nom Nifan étoit inconnu aux juifs
avant la captivité de Babylone ; & ils ne s’en font fer-
vis que depuis le tems d’Efdras ; c’eft-à-dire, depuis ;
qu’ils furent retournés de la Chaldée en Judée. Le
rabin Elia Levi croit que c’eft un mot chaldaïque ou 1
perfien.
NISARO, (Géog-.) île de l’Archipel , au couchant
de celle de Rhodes. Les grecs qui l’habitent font
tributaires des Turcs 5cdes Vénitiens. O n y recueille
du blé , du vin & du coton ; mais il n’y a guere de •
vaiffeaux qui la fréquentent, parce que fa rade eft
mauvaife. C ’eft la Nijyrus des anciens.
_ NISEN , ( Geogr. ) ou Niefna, ou Niji~novogorod,
ville très-peuplée de l’empire ruflien , capitale du
petit duché de même nom , avec une citadelle & un
archevêché. Elle eft près du confluent de l’Occa
& du V o lg a , fur une montagne, à 98 lieues de
Mofcow par terre. Long. S S. 4S. lat. SS. 34 .
NISI, Clause du , ( Droit canon. ) c’eft ainfi
qu on nomme une fameufe claufe inventée par quelques
canoniftes pour prévenir les détours des fer-
mens , & afliirer l’effet de l ’excommunication.
Il eft certain que la frayeur de la vengeance divine
fervit long-tems comme d’une barrière refpec-
table contre 1 inconftance & la perfidie des hommes.
On inventa même différentes fortes d’imprécations
pour fixer leur parole ; mais la foi n’eft jamais
plus mal gardée que quand on prend tant de mefures
pour s’en afliirer. Ces fortes d’ufages pieux eurent {
le fort de la plupart des chofes du monde; on ceffa
de les révérer à force de s’en fervir ; & les reliques
les plus célébrés pour les fermens perdirent infen-
liblement leur réputation, s’il eft permis de s’exprimer
ainfi , parce qu’on y avoit eu trop fouvent recours.
•
On changea donc la formule des fermens ; onfubf-
titua a la crainte du ciel qui fe faifoit fentir trop ra-
rement, la frayeur des foudres eccléfiaftiques toujours
prêtes à tomber fur les parjures ; & la plupart
es ouverains de l’Europe fe fournirent à être ex-
commumes^ar le pape, s’ils violoient leurs fermens.
N I S 147
Mais lé prince qui vouloit recômniericèr la guerre *
bu obtenoit difpenfe de fon ferment, avant que de
.a™es , où s’il âvo*.t déjà fait quelque
acte d hoftilité, il en demandoit l’abfolution avant
qu on eût prononcé contre lui les cenfures ecclé-
lialtiques;
H prévenir té défaut, & pbür afflitef
e et de excommunication -, que quelques canö-
mftes inventèrent la fameufe claufe du nifi,: Cette
claufe confiftoit en ce que les princes, iriimédiate-
nient apres avoir figné leur traité, faifoiérit d’avance
& de concert fulminer les cértfures par l’official de
I evêque diocéfain de l’endroit où ce traité avoit
ete conclu ; & celui-ci déclaroit dans la fentencé
quil exeommunioit aéluellement celui <Jui violeroit
fon ferment dès-à-préfent, comme dès-lors, & dès-
lors comme des-à préfe'nt: eX nunlprout ex tune, <5*
ex tune prout ex nune i nifi convehta acla, cdrïtlûfa ,
& capitulata realiter , 6* de facto adirtipleantur. Dé
cette maniéré celui des princes qui rompoit -le trai-
te i croit cenfe excommunié, fans qu’on fût obligé
d’avoir recours à aucune autre formalité de jufticé
qu a la fimple publication de la fentence de cet official
»
Louis XI. dahs urie prômefle qu’il fit à Edouard
. f®.1 ^ Angleterre , d ’une penfion annuelle dé
cinquante mille écus d’ôr , s ’y engage , dit-il, par
un traité de 1 an 1475 , fous les peinés des cenfures
apoftohques, & par l ’obligation du nifi. Obligamus
nos fubpoenis apofiolicoe caméra , & per obligatio hem de
hifi. Mais comme il arriva que le pape relevoit de
I excommunication le prince qu’il vouloit favorifef j
hn mettoit les armes à la main , en excommuniant
même fon concurrent, on ne fuivit plus la claufe
du hifi , & on la regarda comme une formule illu-
foire; ( D. J. )
NISIBÉ, ou N1SIBÎS , ( Géog. anc. ) ville très-
ancienne & très-célebre dans la partie feptentrionale
de la Méfopotamie. Elle étoit fituée fui- leMygdo-
nius , à deux journées du Tigre. Les Grecs l’appei-
loient Antioche de Mygdonie, à caufe de la beauté
de fon terroir, qu’ils comparoient à celui de l ’Antioche
de Syrie qui étoit délicieux. Strabon dit que
Nifibts étoit fituée au pié, du mont Mafius.
Tigt-anes étoit pofleffeur de Nifibe du tems de la
guerre de Mithridate, & LucuIIus la lui enleva. Elle
devint alors le boulevard de l ’empire d’orient, tant
contre lesParthes, que contre les Perfes ; mais l’empereur
Jovien la rendit à ces derniers,
Dans l’infeription d’une médaille de Julie Paulle,
1 on lit ces mots : ce. . . KoAm Necibi> c’eft-à-dire, fep-
titnee colonia Nefibitana. Le nom moderne de Nifibe
eft Nisbin, ou NaJJibin, ou Naïfibin, car on écrit ce
nom très-diverfement : c’eft un lieu du Diarbek, qui
dépend du bacha de Merdin. Mais ce lieu n’eft plus
qu’un niiferable village, éloigné de Mouflail de 50
lieues , & de 28 S. O. de Diarbeckir. Le pays eft
prefque par tout défert & inhabité : de l’autre côté,
c’eft une large campagne où l’on ne voit fur la terre
que de la grande pimprenelle, des tulipes , des ant-
mones, des harciffes & autres fleurs. Long. S j . zS-
lat. 3 ÇT,
S. Ephrem , pere de I’Eglife & diacre d'Edeffe,
au quatrième fieele, étoit de Nifibe. Il le fit extrêmement
eftimer de S. Bafile & de S. Grégoire de Nice*
II embrafla d’abord la vie monaftique , & dans la
fuite fut ordonné diacre par S. Jacques deNfibe. So-
zomene rapporte qu’ayant été élu évêque, il feignit
d’avoir perdu l’elprit pour éviter d’être ordonné*
On fait qu’il écrivit contre les erreurs de Sabellius ,
d’Arius , d’Apollinaire , des Manichéens , &c. IL
mourut en 39.9. La meilleure édition de fes ouvrages
eft celle de Rome depuis J732 jufqu’en 17463