on appelle celle-ci phimojis, yl/xoeiç > comme qui <îi*
roit clôture d’une , chofe .qui doit être naturellement
ouverte. , f , r
La caufe immédiate de 1 ophthalmu eft le langqiu
coule en trop grande quantité dans les vaiffeaux de
la conjonâive, y refte en ftagnation, & conféquem-
ment les diftend. Pour les caufês éloignées, elles
font les mêmes que celles des autres inflamma-
tions. .
Il arrive fouvent en été qu’il y a des ophthalmus
•épidémiques. , . _
De la neige appliquée fur l ’oeilmalade, paffe pour
un bon remede dans l’ophthalmu. Les ephemerides
des curieux de la nature parlent d’une ophthalmu ,
•en appliquant fur l’oeil de la fiente de vache toute
chaude entre deux linges. La langue de renard, la
graifle & le fiel de vipere , font prônés par les em-
piriques comme d’excellenspréfervatifs contre 1 oph-
thalmié.
La méthode que fuivent les modernes dans la cure
de Yopkthalmie , eonfifte particulièrement à purger
le malade plufieurs fois ; fi les purgations réitérées
n’emportent point le mal, ils ont recours aux vefi-
catoires , aux cautères & aux fêtons , &c. Pitcairn
cependant préféré la faignée, & trouve qu’il n’y a
pas de maladie où il foit plus à-propos de faigner
copieu fement.
Pitcairn & quelques autres, diftinguent deux fortes
d'ophthalmies , l’une externe & l’autre interne ;
la première affefte la conjonâive, & c’eft celle dont
nous avons parlé jufqu’à-préfent ; & la fécondé af-
fo&e la rétine. Les fymptomes ou indications de la
derniere font quand on croit voir voltiger devant
fes yeux des mouches ou de la poufïiere , lorfqu il
n’y a en effet ni l’un ni l’autre. HH ; g
Lorfque ccttc ophthalmu invétérée, elle dégénéré
en goutte fereine ou amaurofe. Voye\G OUTTE
sereine , Infl am m at ion , &c.
Je ne joindrai que quelques obfervations generales
à cet article, & pour le refte je renvoie kMaitr»-
Jan. I s r
i°. Si la tunique de l’oe il, naturellement tres-fen-
fible, vient à être irritée par des corps etrangers qui
font tombés deffns, ou par l’application de matières
âcres , comme la chaux , le tabac , les fourmis , les
cantharides ,1a fumée, le frottement, la contufion ,
la piquûre, il eft à-propos de nettoyer l’oeil à l’aide
d’un collyre émollient, enfuite de recourir à quelque
fomentation de même nature ; mais cette légère
inflammation de l’oeil, nommée taraxis par les Grecs,
qui eft produite par une caufe extérieure de peu de
conlëquence-, comme de la fumée , d’un vent froid ,
fon effet eft de courte durée, & ne requiert point
des remedes de l’art.
2°. Lorfqu’il coule des paupières une matière âcre
qui irrite le bulbe , ce qu’on connoît aifément par
l’infpeâioh des yeux & les ordures qui s’y amaffent,
il faut employer les remedes propres à corriger l’â-
creté de l’numeur & à l’adoucir.
3°* Quand ce font des larmes âcres & abondantes
, produites par une humeur catarreufe ou bi-
lieufe qui continuent de caufer de rirritation.au bulbe
de l’oe il-& aux paupières, il faut employer les
purgatifs, les fêtons., les véficatoires , pour évacuer
cette humeur , la détourner fur le col ou fur
les bras. Dans les perfonnes bilieufes on employera
les aftringens froids ; mais dans les maladies catar-
•reufes froides , l’application des aftringens chauds
fur les yeux fe trouve indiquée.
4°. Lorfqu’après la ceffation d’une hémorrhagie
-lefang, en fe portant trop à la tête dans une maladie
aiguë , & à la fuite de l’abus des échauffans & des
•fpiritueux , donne lieu à une ophthalmie, il faut fur-
le-çhamp ouvrir la veine, & lâcher le ventre par les
antiphlogiftiques ; il convient aufîi de les employer
intérieurement, & de les appliquer comme topiques
fur les yeux ,-le front & les: tempes.
5°. S’il fe fait une métaftàle-fur les yeux , on doit
d’abord tenter fa dérivation fur d?autres parties ;
enfuite , félon la nature de la métaftafe , catarrôu-
fe,bilieufe, éréfipélateufe , ichoreufe, feorbutique,
vénérienne, puftuleufe ; félon les différentes faifons
de l’année, & félon les pays qui la favorifent ; enfin
félon la qualité d’un ulcéré fupprimé & la conftipa-
tion du ventre, il faut varier l’ufage des remedes ,
tant internes qu’externes, & donner ceux qui font
oppofés à la nature du mal.
6°. Si le bulbe de l’oeil lui-même eft attaqué d’inflammation
ou d’éréfipelle,il eft néceffaire de faigner
& de lâcher le ventre, jufqu’à ce que le mal local
foit diminué. Il convient encore de donner intérieurement
& d’appliquer fur les yeux les remedes propres
à calmer cette inflammation ou cette éréfipelle.'
( d . m . .
OPHTHALMIUS l a p i s ; (Hijl. nat.) pierre , ou
fuivant quelques-uns , nom d’une compofuion fac-'
tice dont nous ne favons rien, finon qu’elle étoit
un grand remede pour les maladies des yeux ; mais
ce n’étoit pas pour les yeux des autres, car on dit
qu’elle rendoit invifible celui qui la portoit.
OPHTHALMIQUE,adj. ( Gramm.) qui concerne
les yeux. On dit une plante, un remede , un nerf
èphthalmique. La cinquième paire de nerfs fe divifeen
troisbranches, dont la première eftappellée ophthal-
mique: celle-ci fe divife en deux autres branches,
après avoir donné plufieurs petits filets qui entourent
le nerf optique , & qui fe diftribuent à la choroïde.
La plus groffe de ces deux dernieres fe fous-divife
encore en deux , dont l’une fort par un trou que l’on
appelle orbitaire externe , & l’autre par le trou fur-
cilier , fe perdant enfuite dans les mufcles du front
& dans l’articulaire des paupières, à la glande lacrymale
& au fac nazal. La derniere branche pafle
par le trou orbitaire interne, & va fe perdre fur les
membranes des larmes offeufes du nez.
OPHTHALMOGRAPHIE , f. f. en Anatomie >
c’eft la partie qui traite des yeux. Ce mot vient du-
grec cf ôctA/Uoç, oeil, & de ■ ypaupu», décrire.
Nous avons^différens traités qui portent ce titre :
Briggl opthahlmographia, à Leyde 1 586, in-12.
Kennedyopthalmographia , à Londres
Plempii ophthalmographia, à Louvain 1659, in-fol.
OPHTHALMOSCOPIE, f. f. ( Divinat. ) branche
de la phyfionomie ou l’ art de conrioîire , de
conje&urer quel eft le tempérament & le caraétere
d’une perfonne par l’infpeâion de fes yeux & de fes
regards. Ce mot eft formé du grec o < , oe il , ÔC
cKovioi, je confédéré. Voye{ PHYSIONOMIE.
OPHTHALMOXISTRE , f. m. injlrument de
Chirurgie, petite broffe qu’on fait avec douze ou
quinze barbes d’épi de feigle, pour fearifier les vaiffeaux
variqueux des paupières ou delà conjon&ive.
Cet infiniment eft de l’invention de M. "Woolhoufe ,
fameux oculifte. *
La fcarification des paupières eft un fecours très-
ancien , mais la petite broffe eft un moyen nouveau
& fort commode. Je m’en fuis fervi plufieurs fois
avec fuccès ; on lave l’oeil avec de l’eau tiede, pour
favorifer le dégorgement ; enfuite avec de l’eau
froide, ou de l’eau de plantin & de rofe, pour arrêter
le fang. / 1
Les ophthalmies invétérées qui font devenues
habituelles , dépendent de la dilatation variqueufe
des vaiffeaux , qu’on ne peut utilement dégorger
que par des ouvertures. La petite broffe les multiplie
fans .aucun inconvénient. Platner, qui a décrit
cet inftrumenr dans une differtation particulière
de fearificatione oculorum , l’appelle blepharoxijlum,
nom donné par Paul d’Aigine & par Albucafîis à
une èfpece de petite râpe deftinv à irriter les paupières
galeufes, du .mot grec /3a-.. ' f , qui fignifie
paupière , , je ratiffe , je racle. Ophthalmoxiflre
veut dire injlrument avec lequel on n tcle l'oeil.
OPIATE , f. m. ( Pharmacie.) ce no ui qui vient originairement
fans doute de ce que le * temede dont il
s’agit contenoit de l’opium , eft donn é aujourd’hui
indiftinélement à un éleétuaire magiftral1 quelconque,
foit qu’on y faffe entrer de l’opium qu’o. a ne preicrit
que très-rarement fous cette forme, foit 1 fh’on n’y en
faffe point entrer. Le mot d’opiate dans fa fi gnifïcation
reçue & vulgaire fignifie donc la même * thofe que
élecluaire magijlral, & même eft le nom le p lus ufité,
&prefquele fèul ufité de l’éle&uaire magilh ‘al. Cel,a
n’empêche pas qu’on ne trouvé quelques éle fluaires
officinaux qui portent le nom àüopiate, par e. vemple
Yopiate de Salomon. Koye{ Varticlefuivant.
Toutes les confidérations que nous avons pi ’opo-
fées fur l’éleéluaire officinal à l 'a r t ic le É l e c t u a JRE
conviennent parfaitement à leleâuaire magiftral’ ou
f lp ia t e . V o y e ^ c e t a r t ic le , h 'o p i a t e s’ordonne comn Ui-
nément pour plufieurs dofes que l’apoticaire liv.r.e
en autant de paquets, ou qu’il donne en maffe lorl
que les dofes font déterminées vaguement par un
certain volume, qu’il eft dit par exemple que le malade
en prendra chaque fois gros comme une noix,
comme une noifette, & c .
La confiftance de Yopiate ne permet pas de le former
en bolç. Les malades les plus courageux le
prennent au bout d’un couteau ou de la queue d’une
çueiller, ou bien délayée dans quelque liqueur appropriée.
Il faut pour ceux qui ont du dégoûjpour
les remedes, l’envelopper le mieux qu’il eft poffib.
le dans du pain-à-chanter. (JP)
O p i a t , opiatum, (Pharmacie.) épithete que porte
affez communément le laudanum dans les ouvrages
latins de Médecine. Les auteurs françois ne traduisent
point cette épithete , & ils appellent fimple-
ment laudanum les préparations d’opium, appellées
en latin laudanum opiatum. Quelques-uns entendent
par laudanum opiatum le laudanum folide , &
ils croient que ce mot opiatum fignifie la même chofe
que opiatiçum, c’eft-à-dire ayant la c^pfiftance élec-
tqaire ou iïopiate. Mais ce n’eft pas là ce que les
Pharmacologiftes ont entendu par l’expreflion dont
il s’agit. Voye^ L a u d a n u m . (JP)
OPIATE méjenter 1 que, ( Pharmacie. ) compofitipn
officinale , dont une préparation mercurielle eft *Ie
principal ingrédient. Voye^ l'article M e r c u r e ,
( Mat. mèd. & Pharm. )
O p ia t e d e Sa l o m o n , (Pharm. &Mat. mèd. )
Yopiate de Salomon eft un éleéluaire officinal, dont
l’auteur eft incertain ; c’eft, comme le rnithridate ,
pq amas de drogues aromatiques , principalement
de celles qui font regardées comme éminemment
alexipharmaques, antipeftilentielles, cordiales,ftor
machiqucs, emmenagogues, vermifuges, &c.
Le rnithridate eft un des ingrédiens de çette inur
txle & faftueufe compofition qui contient d’ailleurs
& par duplicata plufieurs ingrédiens du rnithridate.
Mais le rnithridate contenant d’autre part les tro-
çhifques cyphi qui font compofés d’une partie des
ingrédiens du rnithridate, & de ceux-là même qui
lui font communs avec Yopiate de Salomqn , il fe
trouve que l,a même drogue entre trpis fois dans la
meme composition. Or elle eft décrite avec la ci.r-
conftance de cette répétition puérile dans la dernierp
édition de la Pharmacopée de Paris. N’eft-il pas per-
f 1? p i demander à quoi eft bon le renouvellement
nt H ces ^°ftes d’ouvrages , lorlqu’ils laiffent
lubfifter de pareilles inepties ? (P)
OPICIENS, l e s , ( Géog. anc. ) en latin Opici ,
ancien peuple d’Italie, le même que les Ofques qui
Tome X I . «
Aahitoientla cèle de la Campanie, & quelque chofe
du Latium.
OPICONSIVES , f. f. ( Ânùq. rom. ) fête qu’on
faifoit à Rome en l’honneur d’Op s, furnommde Con-
c<mfpvi, je feme , parce que
ceite ^eeffe preftdoit-aux Biens de là terre. Les o ,i,
confivcsig celebroient au mois d’Août.
OPlGÊNE, Çifyt/iol.y celle qui porte du fecours :
les dames romaines d.onoroient Junon fous ce titre
parce qu’elles, crqyoient en être afliftées dans ienrs
çquehes : l.origuje du nom vient des noms latins
ppem gerere , focourir.
B B o i P o u i n E s , rm.) on nom-
moit axnu les armes, confaçrées à Jupiter Férétrien
& remportées par le chef ou tou: autre officier dé
1 armee, romaine fur le général ennemi, après l’avoir
tue de fa propre main en bataille rangée.
Les armes, les.drapeaux , les. étendarts, les boucliers
remportés fur les.ennçmis dans les combats
etoient de brillantes marques de la viûoire. L’on
ne tejÇqnrentort pas dé les mettre dans les temples
on tes expqloit à la vûe du public , on les fufpen-
d0It,d.ans le lmu le,p^us.fréquenté de la maifon &
il n etoitpas permis de les arracher, même quand
o.n vendoit la mpïfon , ni d,e les fufpendre une fe,
conde fois, 11 elles venoient à tomber.
Il ne faut pas confondre ces fortes de trophées
militaires avec les dépouilles d’argenterie, de meubles
& d autres effets du pillage des villes ; ces dernières
étoient un gain, un profit, & non pas un honneur.
Fabius Maximus fut loué par tous les gens de
bien après la prife deTarente, d’avoir laiffé aux T a-
n.întin^ les tableaux & les ftatues des dieux ; c’eft à
ce fujet qu’il dit ce mot qui n’a jamais été oublié :
« Laiffons aux Tarentins leurs dieux irrités». En
effe.t, fuivant la réflexion du fage Polybe, les ôrne-
men.s étrangers dont on dépouille les villes , ne font
qu’attirer la haine & l’envie f u i ceux qui les ont
pris, & la compaffion pour ceux qui les ont perdus.
D ’aille*urs c’eft nous tromper groflîerement, continue
t-il, que de nous perfuader que les dépouilles
des villes ruinées & les calamités des autres faffent
la gfoire & l’ornement de notre pays.
Mais la gloire de tuer dansée combat le chef des
ennemis, & de lui enlever enfuite fes propres ar-
mes , étoit regardée comme une a&ïon également
honorable & utile , parce qu’elle étoit la plus propre
à aflùrer le fu,c(cès de la yiâoire. Auffi liions-
nous dans Homere qu’Enee défendit de toutes fes
forces Pandarus attaqué par Diomede , & qu’il au-
roit lui-même fuccombé à la fureur de ce redoutable
ennemi, fi Vénus veillant fans ceffe pour le falut
de fon , ne l’eût pris entre tes bras, & ne l’eût
couvert d’une partie de fa robe divine.
Feftus cite une loi de Numa Pompilius qui diftin-
gue trojs fortes de dépouilles opimes. Il ordonne que
les premières ioient confacrées à Jupiter Férétrien,
les fécondés à Mars , & les troifiemes à Quirinus.
U veut que ceux qqi les ont remportées ayent le
premier 3 00 a s , le fécond 200, & le rroifieme îoo ;
mais les feules déppuilles qu’on nommoit par excellence
du riom di o p im e s , étoient les premières qui fe
gagnoient eq bataille rangée par le général ou tout
foldatrpmain, qui tuoit de fa propre main le général
des ennemis.
Le mot opimes fignifie richcjfe, puijfance, excellence.
Dans Cicéron ugtr opimus, & dans Virgile arva opi:
ma , font des terres fertiles &: d’un grand rapport ;
ainfi opimq fppliq défignoient des dépouilles par excellence.
Eçpptons çe qu’en dit Plutarque dans la
vie de Marcejllifê.
» Le féna.t, dit-il, lui décerna l’honneur du triom-
» phe après avoir défait les Gaulois , & tué de fo
» main leur rpi Y iri4qijnare : fon triomphe fut un
S s s ij