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ptifanes purgatives détournent l’humeur des oreillons
naiffans. Les cataplafmes réfolutifs y font fort
convenables , quand l’embarras eaufe de la douleur
;par tenflon ; la laine imbibée de parties egales c! huiles
de lis 6c de camomille calme 6c détend : ce topique
aidé du régime & des purgatifs fuffit comraiine-
ment à la cure des oreillons. J’ai vû une conftitution
épidémique où après quelques accès de fievre , fans
aucun mauvais lÿmptome , il furvenoit des oreillons
; ceux qu’on difteroit de purger fe troivvoient
attaqués d’une fluxion fur les tefticules par la dif-
.pofition fpontanée des oreillons. Les pilules mercurielles
parurent le purgatif le mieux indique ; il reuf-
fifl'oit mieux que les autres, & procuroit plus promptement
la réfolution parfaite des engagemens contre
lefquelson lesadminiftroit. ( T )
Oreillons , en Architecture , voye\[ C rosset-
tes & Oreilles.
O reillons , (Menuiferie.) ce font des retours
aux coins des chambranles de portes ou de croifeesj
on les appelle auffi a oft tus. (D . / . )
Oreillons où O rillons , terme de Mégijfene ,
ce font les rognures de cuir ou peaux de boeufs,
vaches , veaux, moutons , ô c . dont on fe fett pour
faire la colle forte ; on les appelle ore illons, parce
que les oreilles de ces animaux fe trouvent en quantité
parmi ces rognures ; enforte que le tout a pris
fa dénomination d’une partie, ou parce qu’en effet
les plus grands morceaux de ces rognures ne le font
pas plus que les oreilles de ces bêtes. (D . J.')
OR EL j voye\ Aigle.
OREMBOURG , ( Géog. mod. ) petit pays nouvellement
formé, appartenant à la Ruffie , & qui
eft fitué au fud-eft du royaume d’Aftracan ; on y a
bâti en 1734. furie bord du fleuve Jaik, une ville
qui porte le nom à'Orembourg ; cette contrée eft he-
riflee des branches du mont-Caucafe. Des forteref-
fes élevées de diftance en diftance , défendent les
paffages des montagnes & des rivières qui en def-
pendent. C ’eft dans cette région, auparavant inhabitée
, qu’aujourd’hui les Perfans viennent dépqfer
& cacher à la rapacité des brigands , leurs effets
‘.échappés aux guerres civiles. La ville à'Orembourg
eft devenue le refuge des Perfans , 6c de leurs fortunes
, 2c s’eft accrue de leurs calamités ; les Indiens
, les peuples de la grande Buckarie y viennent
trafiquer ; elle devient l’entrepôt de quelques
pays défoiés d e l’Afie. Hiß. de RuJJîe, par M. de Vol-
•taire. (D .J .)
O R E N O Q U E , ( Géog.) plufieurs géographes
écrivent Orinoque, grand fleuve de l’Amérique méridionale
dans la terre ferme. Chriftophe Colomb
découvrit le premier cette riviere à fon troifieme
Voyage en 1498, 2c Diego de Orgas y entra le
premier en 1531.
UOrenoque a fa fource dans le Popayan, province
de l’Amérique méridionale au nouveau royaume
de Grenade entre l’audience de Paffama, celle de
Qu ito , & la mer du Sud. Il couLe du couchant au
levant dans le vafte pays de la nouvelle Andalou-
f ie , où il fe fépare en deux branches ; l’ une defeend
vers le midi & perd fon nom ; l’autre qui le confer
ve , tourne vers le feptentrion, & va fe jetter
dans la mer du nord. Il forme à fon embouchure
un tel labyrinthe d’îles, que perfonne n’eft d’accord
fur lç nombre exaét des bouches de ce fleuve. Ce
qu’il y a de certain , c’eft que la plus grande bouche
de l’Orenoque qu’on appelle bouche des vaißeaux, eft
fi tuée à 8 degrés J de latitude , & à 318 de longitude.
Il y a foixante-cinq braffes de fond dans certains
endroits , & quatre-vingt lorfque les eaux viennent
à croître ; fon étendue, fa largeur 6c fa profondeur
font fi cpnfidérables, qu’il paroît qu’pn peut le.join-
O R E
dre aux frôîs fleuves que les géographes nous donnent
, comme les trois plus grands du monde connu
; {avoir, le fleuve de Saint-Laurent dans le 'Canada
j celui de la Plata dans le Paraguay , 6c 3e
Maragnon dans lès confins du Bréfil.
Nous avons aujourd’hui des connoiffances certaines
de la communication de Rio negro ou la rivière
Noire-, avec VOrenoque, & par conféqttentde YOrenb-
que avec le fleuve des Amazones. La communication
de Y Orenoque 6c de la riviere des Amazones avérée
en 1743 , peut d’autant plus pafl'er pour une découverte
en Géographie, que quoique la jo'nûion de Ces
deux fleuves foit marquée fans aucune équivoque
fur les anciennes caries , tous les géographes modernes
l’avoient fupprimé dans les nouvelles -, comme
de concert, 6c qu’elle étoit traitée de chimérique
par ceux qui fembloient devoir être le mieux
informés des réalités. Ce n’eft pas la première fois j
dit M. de la Condamine, que les vraiffemblances
& les con-jeétures purement plaufibles l’ont emporté
fur des faits atteftés par des relations de témoins
oculaires -, 6c que Pefprit de critique pouffé trop
lo in , a fait nier décifivement ce dont il étoit tout
au plus permis de douter.
Mais comment fe fait cette communication dè.
YOrenoque avec la riviere des Amazones ? Une carte
détaillée de la riviere Noire ou rio Negrô, que nous
aurons quand il plaira à la cour de Portugal, pour-
roit feule nous en inftruire exactement. En attendant
, M. de la Condamine penfe que YOrenoque,
la riviere Noire 6c l’Yutura , ont le Caquétat pour
fource commune. Voye{ les Mém. de L'académie des
Sciences, année tyq5. p. 450. (JD. J.')
OR EN SE , (Géog, ) ancienne ville d’Efpagne
dans la Galice, avec un évêché fuffragant de Com-
poftelle. Elle eft renommée par fes bains que les
Romains ont connu , & qui ont valu à ce lieu le
nom de aquee calicce. Une partie de cette ville qui
eft au pié d’une montagne éprouve la rigueur des
hivers, tandis qu’en un autre quartier on jouit des
douceurs du printems. Elle eft fur le Minho , que
l’on y paffe fur un pont à 19 lieues S. E. de Com-
poftelle 26 N. O. de Bragance , 92 N. O. de Madrid.
Long. 10. 8 . lat. 42. 1(3. (D . J .)
Q R E O L , voye{ Maqu ereau .
OfvEON, f. m. ( B 0 t a n J nom donné par les anciens
à une plante , que nous avons quelque lieu de fup-
pofer être Yequifetum / ils dilent du moins qu’elle
croifloit fur les montagnes dans les endroits humides
: de plus, leurs delcriptions, 6c les vertus qu’ils
lui attribuent conviennent à celles de notre grande
prèle, (D . JJ)
O R EOSÈL1N UM , (Botun.) Tournefort compte
quatre efpeces de ce genre de plante , que nous
nommons en françois pcrjil de montagne. La plus
commune eft appeilée oreoftlinum, apii folio, majus,
R. H. 318.
Cette plante pouffe des feuilles férulacées, à là
hauteur de quatre ou cinq piés , divifées en ailes :
les feuilles fortent les unes de fa racine , les autres
de fes tiges , grandes , amples, reffemblant à celles
du perfil, attachées à des queues longues. Ses fleurs
naiffent fur de grands parafols aux fommets des tiges
& des branches , petites , blanches , compofces
chacune de cinq feuilles difpofées en rofe : quand
ces fleurs font paffées, il leur fuccede des femences
jointes deux à deux , larges , ovales, applatiés,
rayées fur le dos, bordées d’une membrane de couleur
rougeâtre.1 Ses racines font attachées plufieurs
à une tête , longues , groffes comme le petit doigt,
s’étendant beaucoup dans la terre , noires en-dehors
, blanches en-dedans, empreintes d’un fuc mu-
cilagineux d’un goût réfineux , mais aromatique
& agréable, approchant de celui du panais. Cette
O R E
plante croît aux lieux montagneux parmi les pâturages
; elle paffe pour incifive. (D . J .)
OR ESCA , (Géog.) ville de l ’empire Ruffien, en
Carélie., fur la côte occidentale du lac de Ladogâ,
dans une île formée par la Neva. Elle a un fort bâti
par Pierre le Grand , pour la défenfe de Saint-Pétersbourg.
( D . J . )
ORESTÆ, (Géog. anc.) ancien peuple de la Grèce
, dans la Moioffide, qui du tenis de Strabon fai-
foit partie de TEpire ; c’eft pour cela qu’il compté
ce peuple entre les Epirotes. Leur pays étoit nommé
Oreflide ou Oreßiade. Tite-Live dit, que les Oref-
tiens ou les Orefles, ayant été les premiers à quitter
le parti de Philippe, les Romains leur accordèrent
la liberté de fe gouverner par leurs propres lois.
( D . J . )
OR ESTE, Po r t d\ (Géog. anc, ) en latin Oref-
tis portus ; port de la grande Grece, au pays des Bru-
tiens , fur la côte occidentale de la palabre ultérieure.
Quelques géographes croyent que c’eft aujourd’hui
Porto Ravagliofo. (D .J .)
O R E TÆ , ( Géog. anc. ) Denis le Périégete les
nomme Oritce ; les Oretes ou Orites étoient des peuples
, entre la Perfe & les Indes, aux confins de la
Carmanie: auflï Lucain , l. I I I . verf. 249. a joint
tes pays enfemble.
Tune furor extremos movit Romanus Oretas ,
Carmanos que duces.
Les Oretes prenoient leur nom de la ville d'Ora,
que Ptolomée place dans la Carmanie. ( D . J . )
ORÉTAINS, les ( Géog. anc. ) Oretani ; ancien
peuple d e l’Efpagne Tarragonoile , dont Ptolomée
vous indiquera les villes. La capitale nommée Ore-
tum , étoit dans la campagne de Calatrava , fur la
Guadiana , & a été épifcopale.
Les Oretana juga de Pline, font aujourd’hui nommés
par les Efpagnols /a Sierra di Alcaras. (D . J.)
ORÉE , ( Géog. anc. ) Q réuni , O reos , O reus ou
Horoeus -car c’eft le même lieu qu’on nommoit auparavant
Ifiiée ou Hß'Ue.
MOrée étoit une ville maritime & forte de l’Eu-
bée , dont les habitans vivoient fous le gouvernement
républicain; cette ville étoit puiffante ; car la
quatrième partie du pays appartenoit-à fes habitans.
Philippe y établit cinq tyrans poür la gouverner.
.Tous les anciens ont fait mention de cette ville :
mais Diodore de Sicile , Uv. XV. Sc Tite-Live , liv.
V III. ch. v. & vj. s’y font le plus étendus. Paufanias
dans fes Achaïques, ch. xxvj. dit, que quoique fort
déchue de fon ancien éc lat, elle gardoit encore un
rang de ville dans le tems où il écrivoit. Son nom
moderne eft Oreo fur la côte orientale de l’île. (D. J.)
ORÉX1E , f. f. ( Médec. ) appétit prefque continuel
dans l’état de lanté, & qui n’eft accompagné
d’aucun fâcheux fymptome , comme dans la faim
canine & la boulimie.
Les perfonnes qui ont cette faim vorace devien- 1
droient même malades fi elles ne prenoient fouvent
de la nourriture. Sennert rapporte l’hiftoire d ’un
iecolier d’un tempérament melancholique, qui fe
portoit d’ailleurs à merveille, mais qui avoit befôin
de manger le jour & la nuit. Les mets délicats, ne
pouvoient pas le raffafier, il lui falloir des mets fondes
& difficiles à digérer, comme , par exemple,
du gros pain dont fe nourriffent les payfans.
M. de Thou, hiß. 1 .1 . p. 101 , cite l’exemple de
M. de Beaulne deSamblançay, archevêque de Bourges
, fon parent & fon ami, avec lequel il vivoit.
M. de Beaulne avoit befoin d’un aliment prefque
continuel pour entretenir fa fanté. A peine dormoit-
îl tous les jours quatre heures, au bout defquelles le
befoin de manger le réveilloit : à deux heures après
minuit il fe faifoit appporter à manger, & expedioit
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tes affaires particulières julqu’à quatre heures, qu’il
l’e remettoit à table ; à huit heures , on le fervoit
poui la troifieme fois. Il rentroit chez lui pour dîner
à midi, il mangeoit encore à quatre heures & le
foir. Avec tout cela on ne le vit Jamais plus aflou-
Pi » ,a tête Plus embarraffée , que s’il étoit très-
petit mangeur. .
Cette taim dévorante peut être çaufée par les
vers. On en trouve des exemples dans plufieurs
auteurs, & en particulier dans Tralianus & dans
Nicolus. L ’expérience journalière confirme leurs
obfervations , 2c la théorie découvre la caufe de
cette voracité. i ° Les vers privent alors le corps
d[une partie du fuc nourricier que lui auroient fourni
les ali mens. 20 Par l’agitation des vers, l’eftomac
eft mis en aétion, les houppes nerveufes font chatouillées
; ce fentiment oblige ceux qui ont des
vers à prendre continuellement des alimens. 30 Par
cette agitation, l’eftomac fe vuide , ôc devient plus
expofé aux impreflions de la faim.
Mais on trouve auffi dans la conftruftion du corps
humain des caufes particulières qui peuvent produire
dans certains fujets un appétit dévorant *
comme la grandeur de l’eftomac , la groffeur du
fo ie , l’abondance de la bile, 6c autres jeux de la
nature telle que la forme des inteftins qui font plus
courts & ont moins de circonvolutions. Il eft rapporté
par Antoine dePozzis qu’une femme qui étoit
tourmentée d un appétit dévorant, n’a voit que trois
inteftins très-courts. Cabrolius nous a laiffé une
femblable obfervation dans un homme famélique.
On peut ajouter à ces obfervations un fait allez
confiant, c’eft que les animaux font plus voraces à
proportion que leurs inteftins font plus courts , 6c
ont moins de circonvolutions.
La maffe du foie peut encore être regardée comme
une des caufes de voracité. Jemma , Argentier
& Bartholin^ confirment cette théorie par la diffec-
tion des cadavres de perfonnes faméliques , & la
théorie s’accorde avec leurs'obfetvations ; car lorfque
le foie a un grand volume, il s’y -filtre beaucoup
plus de bile, & une bile plus âcre , parce que
la chaleur de ce vifeere eft plus confidérable ; or
cette âcreré & la grande quantité de bile forment
un aiguillon plus v i f , cet aiguillon donne, plus de
mouvement à l’eftomac<8c aux inteftinsjd’où l’on eft
plutôt affamé. On peut rapporter ici l’obfervatlon
de Vefale fur un forçat extrêmement vorace , il
trouva à l’ouverture du cadavre que par une conformation
particulière la bile fe dégorgeoit. dans
l’eftomac ; o r , dans ce cas ; ce vifeere étant expofé
à l’aûion de La bile, devoit fe vuider plus promptement.
Nous trouvons dans divers écrits des médecins,
que le volume exceffif de la rate 6c la groffeur de
la veine fplénique avoient produit la voracité. Nous
remarquerons auffi que les animaux auxquels on en-
leve îa rate deviennent extrêmement voraces ; cela
peut venir de l’aftion des nerfs qu’on a bleffés, & du
furplus de fang que reçoit l’artere gaftrique, cette
aétion d’excès dans les nerfs s’étend fur le ventricule
; d’ailleurs le fang qui a féjourné dans la rate
qui fe trouve d’un volume confidérable, forme dans
le foie une bile plus âcre 6c plus abondante, l’efto-
mac & les inteftins doivent donc fe vuider plus
promptement*
II n’eft pas étonnant que les mélancholiques ayent
beaucoup d’appétit, ou du-moins qu’un appétit dévorant
les tourmente quelquefois ; le fang s’accumule
dans leurs vifceres & il y féjourné Iong-tems*
ils font donc dans le cas de ceux qui ont le volume
de la rate fort gros! C ’eft pour cela encore qu’on ne
doit pas être furpris , fl dans des eftomacs faméliques
on a trouvé des fuçs noirâtres, c’eft-à-dire des