Tétabliffcment du Chriftianifmc : la raifon en eft palpable
; les têtes couronnées ne furent pas les premières
qui plièrent fous le joug de la religion de
Jefus-Chriil. Onuphre dit qu’aucun des empereurs
romains n’a été oint ou facré avant Juftinien ou Juf-
tin. Les empereurs d’Allemagne ont emprunté cette
cérémonie de ceux d’Orient. Et félon quelques-uns,
iPcpin eft le premier des rois de France qui ait eu
Y onction.
Quoi qu’il en foit, on nomme & les miniftres des
•autels & les princes les oints du Seigneur, chrijlos;
mais avec cette différence que les premiers ne le
font qu’en vertu de cette onction, & que les autres
le font par leur naifl'ance ou par leur droit de fou-
veraineté, auquel dans le fond la cérémonie du fa-
ere n’ajoûte rien; puifqu’un mufulman par principe
de confcience, n’eft pas moins obligé d’obéir au
grand-feigneur qui n’eft pas facré, qu’un allemand
A l’empereur qui l’eft.
Ajoutons que les orientaux employoient fréquemment
les onctions, comme un préfervatif contre les
maladies ; & qu’à leur exemple & à la même intention
les Grecs s’oignent de l’huile de la lampe.
Voyc{ Extrême-Onction.
ON CTU EU X, adj. ONCTUOSITÉ,fubft. fém.
(Gram.') U onctueux eft ce qui paroît au toucher contenir
des parties graffes & huileufes qui rendent le *
corps propre à oindre. Il y a des terres onctueufes.
O N D E , f. f. en terme de Phyfique, eft l’afl'em-
blage d’une cavité & d’une élévation fur la furface
de l’eau ou de tout autre fluide. Voyeç Fluide &
O ndulation.
On peut concevoir la formation des ondes de la
maniéré fuivante.
La furface de l’eau tranquille étant naturellement
plane & parallèle à l’horifon ; f l, de quelque maniéré
que ce foit, elle vient à fe creufer vers le milieu,
comme en A (PI. de l'Hydrodynam.fig. g o .) fa cavité
fera aufli-tôt environnée d’une élévation B B.
Et le fluide qui compofe cette élévation defeendant
par la gravite, & allant au-deffous du niveau en
vertu de fa vîtefl'e acquife, il le formera une nouvelle
cavité; mais cette nouvelle cavité ne le peut
faire qu’en élevant l’eau des deux côtés, ce qui
remplira la première ca vité, & formera une nouvelle
élévation vers C; & par la dépreflion de cette
derniere élévation, l’eau en formera une nouvelle
du meme cote. Il y aura ainfi un mouvement fuc-
celîit dans la furface de. l’eau, & la cavité qui pouffe
en avant l’élévation,fera mue de A vers C. Cefte
cavité jointe à .l’élévation voifine forme ce qu’on
appelle une onde, & l’efpace occupé par l'onde fur
la furface de l’eau, mefuré fuivant la direction de |
Il onde, eft appellé la Largeur de Vonde.
Comme les lois de ce mouvement ont été déterminées
par M. Newton, nous allons en donner la
fubllance,
i°. Lorfque la cavité A , par exemple,eft environnée
de tous les côtés par une élévation, & que
le mouvement dont nous venons de parler s’étend
en tout lens, le mouvement des ondes eft circulaire.
•
2.0. Suppofons à préfent que A B (fig. g i.) f0it
un obftaele contre lequel vient heurter y onde qui
commence en C, & propofons-nous d’examiner lé
changement que l’eau fouffre dans un point quelconque
E , lorfqu’elle eft arrivée en ce point. Dans
tous les lieux oii y onde paffe librement, elle s’élève- '
forme enfuite une cavité qui fe remplit aufli-tôt
après ; & pendant que la furface du fluide éprouve
ce changement, fes parties vont & viennent dans
un petit efpace. La direction du mouvement eft
le long des rayons C I , C D , &c. & la vîteffe peut
être repréfentée par la ligne C E . Que ee mouvement
foit décompofé en deux autres ftiivans G E
& D E dont les vîteffes foient refpeûivement re-
préfentées par ces lignes; par le mouvement fuivant
D E tes particules n’agifoht pas contre l’obf-
tacle ; mais après le choc elles coritinuéront leur,
mouvement dans cette direction avec la meme vîteffe,
& ce mouvement fera réprétenté par E F ,
en fuppofant E F & E D égales entr’elles : mais
le mouvement fuivant G E étant direâemeht op-
pofe , l’obftacle eft détruit entièrement. Car quoique
les particules qui frappent cet obftaele foient
élaftiques, elles ne font pas en cette occafion fu-
jettes aux lois de la pereuflion des corps à reffort
parfait, à caufe que les ondes qui le meuvent continuellement
en avant & en arriéré, n’ont qu’un
mouvement progreffif, fl lent, que le choc des particules
contre l’obftacle ne peut changer leur figure.
V o y e i Per cu s s io n .
Mais il y a une réflexion des particules qui vient
d’une autre caufe. L’eau ne pouvant pas aller eh
avant à caufe de l’obftacle, & étant pouffée par
celle qui la fuit, prend le chemin où elle éprouve
le moins de réfiftance, c’eft-à-dire , qu’elle monte ;
& cette élévation qui eft plus grande en quelques
endroits qu’en d’aufrès, eft produite par le mouvement
qui fe fait fuivant la direêhon G E j parce
que c’eft par ce feul mouvement que les particules
frappent contre l’obftacle.
L’éau par fa defeente acquiert la même vîteffe
que celle avec laquelle elle s’étoit élevée, & fes particules
font repouffées par l’obftacle avec la mêmfe
force dans la direôion E G que celle avec laquelle
elles le frappent. De ce mouvement & de celui qui
fe fait fuivant E F dont nous venons de parler, il
naît un mouvement fuivant E H dont la vîteffe eft
exprimée par la ligne E Afqui eft égale à la ligne E C.
Ainfi par la réflexion la vîteffe de l'onde n’eft pas
changée , mais feulement fa dire&ion; fon mouvé-
ment fe faifant alors fuivant E H , de la même maniéré
que, fl en pénétrant l’obftacle, elle eût continué
fon mouvement le long de E H. Si du point C
on tire la perpendiculaire C D à l’obftacle, & qu’on
la prolonge, enforre que D e foit égaj à c D , la ligne
E H continuée paffera par c : & comme cette
démonftration convient également à tous les points
de l’obftacle, il s’enfuit que l'onde réfléchie a la
même figure de ce côté de l’obftacle qu’elle auroit
eue par-delà la ligne A B , fi elle n’avoit point frappé
l’obftacle. Si cet obftaele eft incliné à l’hofifon,
l’eau y montera & en defeendra en y fouffrant uii
frottement, parce que la réflexion de y onde fera
troublée & même fouvent entièrement détruite,
& c’eft là la raifon pour laquelle il arrive fouvent
que les bancs des rivières ne réfléchiffent pas les
ondes.
S’il y a un trou comme H dans l ’obftacle B L ,
la partie de l'onde qui y paffera continuera fon
mouvement en ligne droite & s’étendra vers Q Q ;
ôc il fe formera en ce point une nouvelle onde qui
fe mouvra dans un demi-cercle dont le centre fera
celui du trou. Gàr la partie friperieure dè l'onde qui
a paffé la première par le trou , coule & defeend
dans le moment vers lès cotés, & forme en défeen-
dant une cavité qui devient entourée d’une élévation
dé chaque côté du trou, & qui fe meut de là
même maniéré que nous l’avons expliqué à l’occa-
fion de la première onde.
Pareillement, une onde à laquelle On oppofe un
obftaele comme A O , continue de fe mouvoir entre
O & AT; mais elle s’étend vers O dans une partie
de cercle dont le centre n’eft pas loin de O ; ôt
de-là nous pouvons aifément Conclure quel doit
être le mouvement d’une onde derrière un obftaele
quelconque N. Les ondes font fouyent produites par
ie mouvement d’un corps qui fait des vibration«, &
s’étendent encore circulairement, quoique le corps
faffe fes vibrations en ligné droite : car l’eau qui
s’élève par l’agitation, forme en defeendant une
cavité qui fe trouve entourée d’élévations de tous
les côtés.
Différentes ondes ne fe dérangent pas les unes les
autres, même lorfque leurs mouvemens fuivent différentes
dire&ions , c’eft ce que l’expérience nous
fait connoître tous les jours.
Pour déterminer la vîteffe des ondes, il eft à propos
d’examiner iin autre mouvement de même genre.
Imaginons un fluide renfermé dans un tube cy lindrique
recourbé E H ( fig. gz)^ enforte que la
quantité de fluide contenue dans la branche E F
foit plus hante que dans l’autre branche de la partie
/ E diviféè en deux parties égales en i. Il eft
clair que la liqueur contenue dans la branche E F
defeendra par fa gravité, en remontant 'en même
tems de la même quantité dans la branche E H , &
que lorfque la furface du fluide fera arrivée en i à
la même hauteur dans lès deux branches ; le fluide,
au lieu de refter en équilibre, continuera dè fe mouvoir
par la vîteffe acquife en defeendant, & montera
dans le tube G H , tandis qu’il defeendra dans la
branche E F d’une quantité i L égale à E i , à la petite
différence près produite par le frottement contre
les parois du tube. Dans cette nouvelle pofition, le
fluide qui eft dans le tube G H étant le plus haut,
defeendra par fa gravité, enforte que le fluide monte
& defeend ainfi tour-à-tour jufqu’à ce qu’il ait perdu -
tout fort môiivemènt par le frottement.
La quantité de matière à mouvoir eft tout le fluide
contenu dans le tube, la force motrice eft le poids
de la colonne IE dont la hauteur eft toujours double
de la diftance E i ; laquelle diftance augmente
& diminue par conféquent en même raifon que la
force motrice. Mais la diftance E i eft l’efpace que
parcourt le fluide en arrivant de la fituation E H à
la fituation du rèpos ; & cet efpace eft par conféquent
comme la force qui agit continuellement fur
le fluide. Or fi on fe rappelle que c’eft un principe
femblable fur lequel eft fondé l’ifochronifme de la
cycloïde ; on verra de la même maniéré que quelle
que foit l’inégalité des Vibrations dit fluide, cès
vibrations font de même durée, & què le téms de
ces vibrations eft le même que celui des ofcillations
d’un pendule, dont la longueur feroit la moitié dé
celle qu’occupe le fluicté dans le tube, c’eft-à-dirë
la moitié des lignes E F , F G, G H. Voye{ Pendule.
Pour déterminer par ces principes la vîteffe des
ondes, confidérons différentes ondes qui fe fuivent
immédiatement, comme A ,B ,C ,D ,E ,F t(fig. g g .)
Toutes fe motivant de A vers F ; l'onde A a parcouru
toute fa largeur, lorfque la cavité A eft arrivée
en C; ce qui ne faurôit avoir lieu fans què l’éau
qui eftèn C ne monte à la hauteur du fommet de
Yohde, & qu’elle ne defeende enfuite à la profondeur
C. Et éomme tout ce nioüvément ne donne
aucune agitation fenfible- à l’eau qui eft au-deffous
de la ii gnè h i , on peut lé1 regarder commé étant
de même efpece que celui que nous venons d’examiner
, & prendré par conféquent, pour le fems que
l’eau met à monter & à defcéndrë, c’eft- à.-di’rëy
pour le fems qu’une onde ;rhèt à.parfcourir fa' làiv
geur, celui de deux ofcillations :d’ùn pendule égal
en longueur à la moitié de B C , ou le terris d’urië
bfcillation du pendule qui féroit égal à B , C, D ,
c ’eft-à-dire, quadruple du premier.
Ainfi là vîtefle de l’ionde dépend de la longueur
de la ligne B ,C ,D , laquelle eft d’autant pliis grande
que lende s’étend plus loin & defeend plus bas.
Dans les ondes fort larges., qui ne s’élèvent pas
bien haut,, les lignes B , G,-D different peu de la
largeur de Y onde ; & par conféquent le tems que
chaque onde met à parcourir fa largeur, eft celui
qu un pendule égal à cette largeur mettroit à faire
Une olculation. Voyc{ OstiLLATioN.
Dans les mouvemens des pendules, & par Confé--
quent dans ceux des ondes, les efpaces parcourus
font en raifon du tems & de la viteffe ; d’où il s’enfuit
que les yitèffes des ondes font comme les racines
quarrees de leurs largeurs : car comme les tems dans
lesquels elles parcourent leurs largeurs, font dans la
raifon de ces racines quarréès, il faut aufli que les
Viteffès foient dans la même raifon, afin que le produit
des tems par les viteffes, foit comme la largeur
des ondes, ou les efpaces parcourus. Chamb'ers.
M. Newton, comme nous I’àvbns déjà dit, eft lé
premier qui ait donné les lois du mouvement des on.
dès. On lès trouve à la fin du II. livre de fes princip.
à peu près telles que nous venons de les expoler.
Ce pbilofophe conclut du théorème précèdent. que
des ondes qui feroient de 3 piés de large , & qui
feroient par conféquent de la longueur du pendule
à fécondés, parcourroient en une fécondé un efpace
égal à leur largeur ; & qu’ainfi dans Pefpace
d une minute1, ces ondes feroient environ 183 piés,
& iio ô o piés environ dans une heure. Au refte,
j ’ajoute que ce théorème n’a lieu que dans l’hypd-
thefeque les particules du fluide montent & def-
cendent verticalement dans leurs vibrations ; mais
comme elles montent & defeendent fuivant des lignes
courbes, M. Newton avertit qué la viteffe des
ondes n’eft déterminée qu’à peu-près par fa théorie.
Le même auteur nous donne aufli les lois de la
propagation des ondes dans un fluide élaftique ; & ii
en déduit la viteffe du fon à peu près telle que l’ex-
perience la donne. Voye^ S o n , voyez aufli O n d u l a t
i o n . ( O )
O n d e s , ([Conchyl.) on appelle ondes les lignes
qui vont éri ferpentant fùr la robe d’une cociuille.
( D . J . ) 1
O n d ÉS , terme de manufacture ; fe dit aufli des dif-
férens deffeins qui fe rèprélentent dans quelques ta-
pifféries que l’on travaille à l’aiguille fur des canevas.
On dit les ondes dit point de Hongrie, du point
de la Chine , du point d’Angleterre ; on les nomme
de la forte, parce qu’ils fe continuent en montant &
bàiffant le long de l’ouvrage , à la maniéré que les
Ondes d’une eau courante fe fuivent les unes les autres.
Il y a aufli des berganies à ond€s.
.On d e , partie du métier d bas. Voyez l'article M é t
i e r À BAS.
Onde, en rerme de Boutonnitr ; c’eft l’effet que
produifent deux fils jettes l’un après l’autre dans le
thème fens lur un bouton fait aux pointes, voyez
Pointes. Les ondes augmentant dé 2 tours en 2
tours , forment én montànt à la tête du bouton autant
dè petits échelons, dont l’arrangement en fens
contraire, eft apparemment la raifon qui leur a fait
donner ce nom. Combieh de chofes prennent-elles
le nom d’autres avec ièfquelles 'elles ont moins de
reffembldrice que célles-ci n’en ont entre elles?
Onde, terme de Càlèndre ; c’eft à l’imitation des
ondes qui paroiflènt fur la fuperficiedè l’eau légèrement
agitée , que les ouvriers ont donné à divers dè
leurs ouvrages ou étoffes, des figures qu’ils nomment
des ondes.
Dans plufieürs étoffes de foie ou de Iaihe, comme
datts les moires, les tabis, les camelots, même dans
quelques toiles bu trfeillis, lès ondes fe fottt par le
moyen de la ca!endre,.dont les rouleaux gravés appuyant
inégalement fur l’étoffe qu’on paffé entre
deux, s’y impriment plus ou moins, fuivant qu ’ils
la preffent avec plus ou moins d’efforr. Savary. Biü I I ' Onde you calotte d’urte cloche, terme de Fondeur;