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Les finit s orbitaires de la dure-mere. V SINUS
& D ure-mere. , . . .
ORBITE, f. f. fe dit dans l’Aflronomie du chemip
d’ une planete ou d’une comete , c’eft-à-dire de la
ligne qu’elle décrit dans les cieux par fon mouvement
propre. Voye{ Planete.
L’orbite du Soleil ou plutôt de la Terre , eft la
courbe que la Terre décrit'dans fa révolution annuelle
; on l’appelle ordinairement écliptique. Voyti
ÎÉCLIPTIQUE.
Vorbite de la Terre & celles de toutes les planètes
premières font des elliples, dont le foleil occupe
le foyer commun : chaque planete le meut dans Ion
ellipfe, de maniéré que Ion rayon ve&eur, c eft-à-
direle rayon qu’on peut tirer continuellement d ehe
au So le il, décrit des aires ou lecteurs proportionnels
aux tems. Voye^ T err e, Soleil , &c.
Les anciens Aftronomes luppofoicnt que les planètes
fe mouvoient dans des orbites circulaires avec
une vîteffe uniforme. Copernic lui-mcme regardoit
comme une chofe impoflible que cela fut autrement :
Fieri nequit , dit-il, ut coelefte corpus Jîmplex uno orbe
inaqualiter moveatur. Audi, pour expliquer les inégalités,
du mouvement des planètes , les anciens
étoient obligés d’avoir recours à des épicycles &
à des excentriques ; embarras dont Copernic lui-
même n’a pas lu trop bien fe démêler. Voye{ Ép i-
c y c l e .
On eft demeuré confiant dans l’opinion que les
aftres fe mouvoient dans des cercles , parce qu’on
ne pouvoit s’imaginer que les mouvemens des aftres
■ -fulTent fujets à aucune inégalité réelle.
Mais après Copernic vinrent des aftronomes qui »
avec autant de génie 6c un peu plus de phyfique,
, ne tardèrent pas à changer ces orbes circulaires en
orbes elliptiques, & à fuppofer que les planètes fe
mouvoient dans ces elliples avec une vîteft'e qui
n’étoit pas uniforme.
C ’eft ce que Kepler a démontré le premier d’après
les obfervations de Tycho. Il a fait voir que lés
mouvemens des planètes n’étoient point exempts
d’inégalité réelle ; que la Terre , par exemple , lorf-
qu’elle eft à fa plus petite diftance du Soleil, fe
meut réellement plus vite que quand elle eft à fa
plus grande diftance de cet aftre, & que fa vîteffe
apparente eft à-peu-près enraifon inverfe du quarré
de fa diftance au Soleil, ou, ce qui revient au même,
du quarré du diamètre apparent du Soleil , d’où il
s’enfuit par les principes de la Géométrie, que la
planete décrit autour du Soleil des aires proportionnelles
aux tems. ■
Il y a eu deux efpeces d’ellipfes qu’on a fait décrire
aux planètes. Les premières font celles de Kepler
, qui ne font autre chofe que l’ellipfe ordinaire ;
SethusWardus a cru que l’on pourroit y fubftituer
des orbites circulaires, en prenant deux points à égale
diftance du centre, qui repréfentaffentles foyers.
Ce tte fuppofition eft démentie par les obfervations ;
6c il faut avouer queWardus ne l’a donnée que comme
une conjecture. La fécondé efpece d’ellipfe eft
celle de M. Caffini, dont la propriété confifte en ce
que le produit de deux lignes tirées d’un même point
de la circonférence aux deux foyers, eft toujours la
•même ; au lieu que dans l’ellipfe ordinaire , c’eft la
fomme de ces lignes qui eft confiante, 6c non pas le
produit.
Comme cette ellipfe de M. Cafîini ne paroît guere
s’accorder avec les obfervations , il eft affez fingu-
Jier qu’il en ait fait l’orbite des planètes. ; & on ne
voit point par quelle raifon il y a été porté. Cependant
, fi on veut faire là-deffus quelques conjectures,
on peut croire que ce fût parce qu’il imagina que le
mouvement des planètes .,dans cette ellipfe , feroit
plus aifé à calculer, que dans l’ellipfe ordinaire. Ceci
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a befoin d’un peu plus d’explication ; on la trouvera
au mot Ellipse de M. Caffini.
Le demi-diametre de l’orbite terreftre eft d’environ
i iooo diamètres de la Terre , ou de 33 millions de
lieues, & le demi-diametre de l ’orbite de Saturne eft
environ dix fois plus grand.
Au refte, les Aftronomes ne font point d’accord
fur la grandeur précife du diamètre de l’orbite terreftre
; cette grandeur dépend de la parallaxe du Soleil,
fur laquelle ils varient beaucoup. Voye1 Pa r al la
x e .
Les orbites des planètes ne font point toutes dans
le plan de l’écliptique, c’eft à-dire dans le même plan
que l’orbite de la Terre ; mais elles font différemment
inclinées par rapport à l’écliptique , 6c entr’elles :
néanmoins le plan de chaque orbite a pour commune
feCtion avec l’écliptique , une ligne droite qui paffô
par le Soleil. Voye{ Neud.
Voici à peu - près la quantité dont les orbites des
planètes premières l’ont inclinées au plan de l’écliptique
: l'orbite de Saturne , de 2 degres j ; Vorbite de
Jupiter , de 1 degré,io/ ; celle de Mars, d’environ a
degrés , celle de Vénus, d’un peu plus de 3 degrés
20 minutes ; celle de Mercure , d’un peu plus de yi
degrés. Voyt{ Sa turne , Ma r s , V énus , &c.
Vorbite des comètes , félon M. Caffini, eft une
ligne droite ; mais M. Halley a fait voir , d’après la
théorie de M. Newton , que c’étoit toujours une parabole
, ou au moins upe ellipfe fort allongée , dont
le Soleil occupoit le foyer. En effet, calculant le
mouvement d’une comete dans une parabole , ou
dans une ellipfe fort allongée , au foyer de laquelle
foit placé le Soleil, on trouve que ce mouvement répond
très - bien aux obfervations. V o y e ^ C om e t e ,
Chambers. ( O )
O r b i t e s , en Anatomie, font deux grandes cavités
fi tuées aux parties latérales du nez , dans lef-,
quelles les yeux font placés. Voye[ aujji CEil .
Elles font de figure pyramidale , 6c formées par
le concours de fept os , dont trois , le coronal, l’os
maxillaire & l’os de la pomette les limitent extérieurement;
quatre autres , l’os unguis , le fphénoïde,
l’ethmoïde 6c l’os du palais en achèvent le fond.
Foye { C oronal , Ma x il la ir e , ,6-c.
Cès o s , parleur rencontre , font voir dans Vorbito
différentes cavités , dont les unes font fimples, c’efl-
à-dire, appartiennent à un os feul ,.telles que la fente
orbitaire lupérieure , le trou optique qui eft percé
dans le fphénoïde , le trou fourcilier ou orbitaire
fupérieur ; cet enfoncement dans le coronal qui répond
à ,1’angle extérieur, où eft placé la glande lacrymale
, le trou orbitaire inférieur anterieur, 6c
le poftérieur qui font les orifices d’un canal dans l’os
, maxillaire, le conduit lacrymal formé par l’union
de l’os unguis avec l’apophife montante de l’os
maxillaire , le trou orbitaire interne par l’union du
bord fupérieur de l’osethmoïde avec le coronal, la
fente fpheno-maxillaire ou orbitaire inférieure, par
Tunion de l’o s . fphénoïde avec l’os maxillaire , 6c
l’os du palais. Voye[ C a v it é , &c.
ORBITELLO , (Géog.) ville forte d’Italie en
Tofcane , dans le Siennois, au milieu d’un étang
falé , près de la riviere d’Albengia & de la mer ,
avec un fort, à 23 lieues S. O. de Sienne , 34S. O.
de Florence. Long. 28. 46. lat. 4 1 . 28.
Cette ville , ou , comme Léandre l’appelle, Caff-
tello , n’a été bâtie qu’en 1210. L’empereur s’en rendit
maître en 173 5 , & l’a depuis cédée à l’infant
dom Carlos.
ORBONA, ( Mythol. ) déeffe qui étoit invoquée
chez les Romains par les peres 6c meres , pour garantir
leurs enfans de fa colere , ne inciderent in or-
bitatem, du verbe orbare, priver de la vie. D ’autres
dil’ent que cette déeffe étoit la protectrice des or-
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phelins, appelles en latin orbi, ou orbatiparentibus.
Quoi qu’il en foit, elle avoit un autel à Rome, près
du temple des Lares. ( D . J.')
Or g a , ( Hifl. nat. ) nom d’une pierre dont parle
Pline, mêlée de noir, de jaune, de blanc 6c de verd.
Voye^Plimi hifl. nat. lib. X X X V I I . cap. x.
O r c a , f. i. {Hifl. anc.) vafe de terre à deux an-
fes , où l’on faifoit faler le lard, & où l’on gardoit
des figues, du vin. L’orcaétoit plus grande que l’arn-
phora, mais on ignore de combien. Orca étoit encore
le cornet à jouer aux dez.
Or c a , voye^Épaulard.
ORCA DES les , ( Géog. ) îles au nord de l’île
d’Albion, pour parler comme les anciens , 6c pour
m’exprimer a vec les géographes modernes , au nord
de l ’Ecoffe. Pomponius Mêla, liv. I I I . ch. vj. 6c
Pline , liv. IV . ch. xvj. s’accordent à dire qu’elles ne
font féparées que par de petits détroits ; mais ils ne
s’accordent pas pour le nombre. Mêla en compte
trente , Pline quarante , & les modernes n’en mettent
au plus que vingt-huit. Les Anglois les nomment
les îles d’Orktiay. Leur fituation eft au 22 degré 11
minutes de Longitude , & à 59 degrés de latitude.
Elles font féparées de l’Ecoffe par un détroit nommé
Pentland-firth , qui a 24 milles de longueur , 12
milles en largeur , & eft plein de goufres fort dangereux.
Les habitans de ces îles font généralement vigoureux
, robuftes 6c bien faits. Leur commerce confifte
en poiffons, en boeufs, porc falé, beurre, cuirs,
peaux, étoffes, fe l, laine, jambons, grains germes
, &c.
ï l y a eu autrefois des rois des Orcades ; mais leur
régné finit quand les rois d’Ecofle s’emparèrent de
ces îles, après avoir fugjugué les Pietés ; enfuite elles
pafferent entre les mains des Danois 6c des Norwé-
giens, mais elles furenr reprifes par les Ecoffois.
Les arbres n’y croiffent que fort bas , &leu r fruit
vient rarement en maturité. En général l’hiver y eft
plus fujet'a la pluie qu’à la neige, 6c elle y tombe
quelquefois , non par gouttes, mais par des torçens
d’eau , comme fi des nuages entiers tomboient du
ciel à-la-fois, Dans le mois de Juin 1680, après de
grands coups de tonnerre, il tomba du ciel des morceaux
de glace d’un pié d’épais, fuivant la relation
de ces îles par le doCteur Wallace.
Apparemment que dans ce pays-là , fi l’atmot-
fphere eft affez chaude près de la terre, elle eft cependant
exceffivement froide dans la région fupé-
rieure ; de forte qu’elle change en glace quelques-uns
de cestorrens d’eau dans le tems qu’ils tombent, &
forme ces glaçons d’une groffeur incroyable.
O r CAD ES Pierres des, orcadum lapilli, {Hifl. nat P)
nom donné par Luidius à des pierres cylindriques ,
ou eutrochites, liftes, pleines de noeuds, d’une couleur
blanchâtre, qui fe trouvent en Angleterre, dans
le Flinfthire. Voye{ Luid. GarophiL n°. 11S4. On les
nomme auffi ktrrigysktor, fuiv. Klein , Nomenclator
litologicus.
ORCANETTE, f. f. ( Botan. ) efpece de buglof-
fe , qui eft nommée anchura monfpelliana , par J. B.
3. 583. Raii hift. 496. anchufa puniceis jloribus , C.
B. P. 255. Boerh. J. A. 189. anchufa minor , purpurea ,
Park. theat. 5 17. buglojfùm perenne minus, puniceis
fioribus. hift. oxon. 3. 438. bugloffum radiet rubrâ,
live anchufa vulgatior. Tournef. élem. Botan. 110.
Cette plante pouffe à la hauteur d’environ un pié,
plufieurs tiges qui fe courbent vers la terre. Ses feuilles
lont femblables à celles de la bugloffe fauvage,
longues , garnies de poils rudes. Ses fleurs naiffent
aux fommités des branches ; elles font faites .en entonnoir
à pavillon découpé, de couleur purpurine.
Quand cette fleur eft paffée,il paroît à fa place dans
le calice qui s’élargit,quatre femences qui ont lafigu-
Tome X I.
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re d une tute de vipere, de couleur ceiulréc. Liî r;tc:-
S f coiïime Je pouce j rouge on fou écorce ,
blanchâtre vers ie coeur.
Cette plante croît dans le Languedoc, ën Pro-
Vcnce , ara Iteux fablonneux, & fleurit on M a i , O u
fart fecher fa r a e ç u e au foleil, &«n l’envoie aux dro-
gmftes , qui la débitent. Elle fen en Pharmacie à
donner une teinture rouge aux médeamens qu’on
veut deguifer, à l’onguent rolat, à des,pommades.
à delà cire det’buile-étant infuféededans; mais
elle eû fur-tout d’un gland ufage en teinture. Galien
nous apprend que les anciens en faifoient iin fard.
{D. / ,) “ •
O r c a î s e t t e s ' { P h a rm a c i e . ) l a r a c i n e d e c e f t g
p l a n t e c o n t i e n t u n e p a r t i e c o l o r a n t e r o u g e , f o lu b ld
p a r l e s h u i l e s . L e s a p o t h i c a i r e s l ’ e m p l o i e n t i b u v e n t
p o u r c o l o r e r d e s o n g u e n s & d e s h u i l e s , Foyti C o e o .
RATION, ( f i.--..■ ■ i-:, . i r -
O r c a n e t t e , ( Teint.') c’efl la racine delà plante
de meme nom, qui eft employée par les Teinturiers
pour teindre en ronge. La bonne manette de
France doit être nouvelle , fouple quaiaue feche
-id’un rouge foncé en-deffus ’i blanche en-dedans )
avec une petite tête de couleur bleue. Cette racine
étant mouillée ou ffiçfce:, doit Mifldrè d’un beau
vermeil', en la frottant fur i’pngle :ôu fur la main.
Elle donne une couleur rouge aux cires , à certaines
huiles & à quelques graiffes j mais fa teinture ne pro-
vient que du-rpuge dont cette racine eft couverte
fur l’écorce.
O n a p p o r t e d u L e v a n t e n E u r o p e Vorcanettè d e
C o n f t a n t i n o p l e . Cette orcanette d u L e v a n t e f t a u f f i
u n e r a c i n e a f f e z I b u v e n t g r o f f e c o m m e l e b r a s , 6c
l o n g u e à p r o p o r t i o n . E l l e n e p a r o î t à la v u e q u 'u n
am a s d e f e u i l l e s a f f e z l a r g e s i r o u l é e s 6 c t o r t i l l é e s à
l a m a n i é r é d u t a b a c ; a u h a u t i l ÿ a. u n e e l p e c e d e
m o i f i f f u r e b l a n c h e 6c b l e u â t r e , q u i e f t c o m m e l a
f l e u r . C e t t e r a c i n e e f t m ê l é e d e d i f f é r e n t e s c o u l e u r s
d o n t l e s p r i n c ip a l e s f o n t l e r o u g e 6c l e v i o l e t ; d a n s
l e m i l i e u i l y a u n e e f p e c e d e m o e l l e c o u v e r t e d ’ u n e
é c o r c e t r è s -m in c e , r o u g e p a r - d e ( f u s , 6c b l a n c h e e n -
d e d a n s . I l y a g r a n d e a p p a r e n c e q u e t o u t c e l a e f t a r t
i f i c i e l . C e t t e f o r t e à’orcanette e f t c e l l e q u i d o i t ê t r e
d é f e n d u e a u x t e i n t u r i e r s d u g r a n d . 6c d u p e t i t t e i n t ,
p a r c e q u ’ e l l e f a i t u n r o u g e b r u n t i r a n t f u r le t a n n é ,
q u i e f t u n e t r è s m a u v a i f e c o u l e u r , 6c p e u a f f u r é e - mm OR C A O R YC I, (Géog. anc,') p e u p l e s d e I ’A f i e
m i n e u r e . I l s é t 'o i e n t f é l o n S t r a b o n , liv-, X II. a u p r è s
d e P e r f i n o n t e , a u x c o n f in s d e s T e â o f a g e s , & d e l a
g r a n d e P h r y g i e n
_ O R C E L I S , (Geog. anc.) n o m i ° . d ’ u n e a n c i e n n e
v i l l e d e T h r a c e ; 2 0 . d ’ u n e a n c i e n n e v i l l e d e l ’ E f p a -
g n e t a r r a g o n n o i f e c h e z l e s B a f t i t a in s d a n s l e s t e r r e s :
o n c r o i t q u e c e t t e d e r n i e r e Orcelis e f t p r é f e n t em e n t
Origuela.
ORCHÉSOGRAPHE, f. f. (Grarnm.) traité de la
danfe , ou art d’en noter les pas , comme ceux de
la danfe. Thoinet Arbeau , chanoine deLangres , a
donné le premier l’idée de la maniéré d’écrire la danfe
; d’autres lui ont fuccédé 6c ont perfe&ionné ce
qu’il avoit imaginé. Le traité d’Arbeau a été imprimé
à Langres en 1 ç88.
ORCHESTIQUE, l’ ( Artgymnaft. ) C ’étoit un
des deux genres qui compofoient les exercices en
ufage dans les gymnafes des anciens. L’autre genre
d’exercices étoit la paleftrique , voye^ P a l e s -
t r i q u e *
Le genre orcheflique avoit trois èfpeces : i° . la
danfe ; 20. la çubiftique , ou l’art de faire des culbutes;
3°. 1r fpheriftique , ou la paume qui com-
prenoit tous les exercices où l’on fe fervoit d’une
balle. Voye{ D anse , C u b is t iq u e , Sphérist i-
que.
D D d d ij