48 NA V
Boy ne, à i o milles de Duleck , & à 7 de Kello. Elle
a droit d’envoyer deux députés au parlement d’Irlande.
Long. n .ic ) . lat.5g. 42. •
NAVARETTE, ( Géograph. ) petite ville d’Efpa-
gne de la petite province de Rioxa , qui eft dans la
vieille Caftille. Elle eft fituée fur une montagne à environ
deux lieues de Logrono, du côte du couchant.
Long. i5. g o . lat. 42. 28.
NAVARIN, ou ZONCHIO , ( Géog. ) ville de
Grece dans la Morée', au Belvédere, au-deffus de
Modon , en tirant vers le nord. Il y a apparence
que c’eft la même ville que Ptolomée, /. I I I . c. xvj.
nomme Pylus. Navarin eft à 10 milles de Coron,
fur une hauteur, au pié de laquelle eft un bon &
vafte port, défendu par deux châteaux. Les Turcs
ont enlevé pour la derniere fois cette place aux Vénitiens
en 17 15 , avec toute la Morée. Long. gc>.
it€. lat. j y . 2.
NAVARQUE, f. m. ( # ÿ . anc- ) celui quicom-
mandoitun ouplufieurs vaineaux, félon que chaque
allié en envoyoit. Il s’appella auffi prafeclus , magi-
Jler navis, tr 'urarchus.
NAVARRE, ( Géog. ) royaume d’Europe, fitué
entre la France & l’Efpagne, & divifé en haute &.
baffe1 Navarre. La première appartient à l’Efpagne,
& la fécondé à la France ; & toutes les deux ensemble
fe divifent encore en plufieurs diftri&s ou bailliages,
qu’on appelle enEfpagne mérindades. La haute
Navarre en comprend cinq qui ont pour leurs capitales
Pampelune , Ertella, Tud ele, Olete, &San-
guerfa. La baffe Navarre ne contient qu’un de ces
bailliages , & a pour feule ville S. Jean-Pié-de-Port.
Navarre , la haute, ( Géog. ) elle a au nord une
partie des provinces de Guipufcoa & d’A la v a , les
Pyrcnces, le Béarn , & le pays de Labour , autrement
le pays de Bafqnes ; à l’orient une partie du
royaume d’Arragon, les Pyrénées , & les vallées
qui fe jettent au-dedans de l’Efpagne par Ronce-
vaux , par le val de Salazar, & par celui de Roncal,
jufqu’à Ytara. Ses rivières principales font l’Ebre,
l ’Arragon, l’Arga, l’Elba; & fes principales vallées
font celles de Roncevaux, Salazar , Roncal, Thef-
c o a , & Bartan. Ce royaume avoit autrefois une
étendue bien plus grande que celle qu’il a aujourd’hui
; car il ne comprend guere que 18 lieues de
long, 13 de large, & tout au plus 15 à zo milles
familles.
L’air de ce pays eft plus doux & plus tempéré,
que celui des provinces plus voifines de l’Efpa'gne ;
mais le terrein eft hériffé de montagnes, & abonde
en mines de ter.
Ignigo-Arifta eft le premier qui ait régné dans la
haute Navire, & fes defcendans en jouirent juf*
qu’en 113 4. En 1316, Jeanne, comme fille de Louis
Hutin, devint héritière de ce royaume, qu’elle apporta
à fon mari Philippe, comte d’Evreux. En
15 12 , Ferdinand s’en empara fur Jean fire d’Albret,
qui en étoit ro i, du chef de Catherine de Foix fa
femme, derniere héritière de Charles, comte d’Evreux.
Le pape le féconda dans cette entreprife ; &
leur prétexte fut que ce prince étoit allié de Louis
XII. ce fauteur du concile de Pife. Louis XII. fe-
courut Jean d’Albret; mais l’aftivité du duc d’Albe
rendit cette entreprife inutile, & força le roi de
Navarre & la Palice, à lever le fiége de Pampelune.
Catherine de Foix difoit au roi fon mari, après la
perte de ce royaume : « dom Jean, fi nous fuffions
» nés, vous Catherine, & moi dom Jean, nous
» n’aurions jamais perdu la Navarre ».
Récapitulons en deux mots l’hiftoire de ce royaume
: les Navarrois fe donnèrent à Ignigo, qui commença
le royaume de Navarre. Enfuite trois rois
d’Arragon joignirent à l’Arragonois, la plus grande
partie de la Navarre, dont les Maures mufulmans
N A Ü
Occupèrent le refte. Aîphonfe le Batailleur , qui
mourut en 1 134 , fut le dernier de ces rois. Alors la
Navarre fut féparée de l’Arragon, & redevint un
royaume particulier, qui paffa depuis par des mariages
aux comtes de Champagne, appartint à Phi-
lippe-le-Bel, & à la maifon de France ; enfuite tomba
dans celles de Foix &c d’Albret, & eft abforbée
aujourd’hui dans la monarchie d’Efpagne.
Navarre , la bajfe, ( Géog.') c’eft une des mé-
rindades ou bailliages, dont tout le royaume de
Navarre étoit compofé. Elle eft féparée de la Navarre
efpagnole par les Pyrénées. Ce pays fut occupé
des premiers par les Vafcons ou G afcons, lorf-
qu’ils pafferent les monts, pour s’établir dans la
Novempopulanie fur la fin du vj. fiecle : aulfi tous
les habitans font bafques, & parlent la langue baf-
qu e , qui eft la même que celle des Bifcayens efpa-
gnols.
Tout ce que Jean d’Albret & Catherine reine de
Navarre fa femme, purent recouvrer des états que
Ferdinand roi d’Arragon & de Caftille leur enleva
en 1 5 1 1 , fe réduifit à la baffe-Navarre, qui n’a que
huit lieues de long fur cinq de large, & pour toute
ville Saint-Jean-Pié-de Port. On lui donne pourtant
le nom de royaume, &. nos rois ajoutent encore ce
titre à celui de France, par un ufage qui femble bien
au-deffous de leur grandeur.
Ce petit pays eft montueux & prefque ftérile ; il
eft arrofé par la Nive & la Bidoufe. Henri d’Albret,
fils de Jean, en fit un pays d’états, conformément
à l’ufage qui eft obfervé dans la haute Navarre ; &
ce privilège fubfifte toujours. Les dons ordinaires
que les états de baffe-Navqrre font au ro i, vont à environ
6860 ; mais ils allouent au gouverneur 7714
livres , & au lieutenant de roi 2714.
NAVARREIN8 , ( Géog. ) petite ville de France
dans le Béarn, fur le gave d’Ôléron , à cinq lieues
de cette v ille , dans la fénéchauffée de Sauveterre :
elle fut bâtie par Henri d’Albret roi de Navarre,
dans une plaine très-fertile. Il y a dans cette ville
un état major. Long. 16 . 5 o.. lat. 4 3 .20 .
NAVAS DE TOLOSA , ( Géog. ) montagne d’Efpagne
, dans la partie feptentrionale de l’Andalou-
lie à l’orient de Sierra Morena. Elle eft remarquable
par la viftoire que les Chrétiens y remportèrent
fur les Maures le 16 Juillet 12 12 , fous les ordres
d’Alphonfe , roi de Caftille.
NAUBARUM , ( Géog. anc. ) ville de la S arma-
tie européenne, que Ptolomée, /. I I I . c. v. met la
derniere ville dans les terres.
NAUCRARIENS, ( Littéral, greq. ) on nommoit
Naucrariens, en grec Nuuxpupo/ , chez les Athéniens,
les principaux magiftrats des bourgs & villes maritimes.
Ils furent ainfi' appelles, parce qu’ils étoient
obligés de fournir deux cavaliers Sc un bâtiment
pour le fervice de la république, lorfqu’elle le re-
quéroit. Voye^ Potter, Arclmol. grcec. liv, I, ch. x iij.
tome I. page y8. N
NAUCRATIS , ( Géog. anc. ) ville d’Egypte dans
le D elta , au-deffus de Mételis, à main gauche en
remontant le Nil. Elle étoit ancienne, & fut bâtie
parles Miléfiens, félon Strabon ; mais il ne s’accorde
pas avec lui-même ; & il y a bien des raifons, dit
B a y le, qui combattent fon fentiment, outre que
Diodore de Sicile ne lui eft point favorable. Si nous
avions l’ouvrage d’Apollonius Rhodius fur la fondation
de Naucratis y nous pourrions décider la querelle.
Ce qu’il y a de bien certain, c’eft que cette
ville a été fort célébré par fon commerce, qui fut
tel qu’on ne fouffroit pas en Egypte qu’aucun navire
marchand déchargeât dans un autre port. Cette prérogative
lui procura un grand concours d’étrangers
& des courtifannes, qui au rapport d’Hérodote, y
prenoient un foin extrême de leur beauté. Rhodope
y gagna
N AV N A V 49
I J H des femmes immenfc , & A r c h iv e qui
eu? un fi grand renom par toute la Gre ce, vint auffi
N n H H H I , cette ville prétention avoir bonne
m m la protection de Vénus1 8c fe vantoit de ppfe-
der une image miraculeufe de cette deeffe, que 1 on
confiera dans fon temple. . . . ... I
Oripène remarqué qu’on y honoroit particulièrement
le dieu Sérapis, quoiqu anciennement on v
«ût adoré.' d’autres dieux. Athenee , Julius Pol-
■ Lycéas , & Polycharme, ne font pas les f euls
auteurs dont Htawath foit la pâme ; car félon quelques
uns , Ariilophane & Philiftus y çaqmrent
*BAthénée & Julius Poilu* étoient contempo- ■
rains : le premier fut furnommé le flu ft des Grecs,
& psffi.it pour un des plus fayans hommes de fon
Ü H il floriffoit à' la fin du fécond H g gW | B j
nous refte de lui que lis H B D
les Sophiftes à tabîe I en 15 liv res, dont il nous man-
que les deux premiers, une partie du troifieme, 6C
la plus grande partie du quinitem.e. On y trouve
une variété furprénanté de fajfs , qui en rendent la
leânre très-agréafile a » ama,teurs de 1 antiquité.
La bonne édition en grec & en latin eft Lugd.
a t . , , . ,. , . ,
Julius follux étoit un peu plqs jeune qu Athenee ,
il obtint la proteaion de'Commodé, fils de Marc-
Aurelc , & devint profeffçur de Rhétorique a Athènes.
On connoîtfon Onofmaticon , ou difHonnaire
g re c , ouvrage précieux, dont la meilleure édition
eft d’Amfterdam , en 170 6, iri^fol. en grec & en latin
avec des notes.
Voilà les habiles gens qui ont contribue à la gloire
de Naucratis ; maïs elle a tiré infiniment plus de profit
de fes poteries & de fon.pitre. { B . J . )
NAUD , f. m. ( Fontainesfalantes. ) c’eft un refer-
voir placé à l’une des quatre faces de chaque berne ;
ce réfervoir ou baffin a la forme d’un grand coffre
d’envïroo cinq piés de profondeur , & de pareille
largeur , fur trente-fix pies cle long; il eft hors de
terre, compofé de madriers épais de plus de quatre
pouces d’équarriffage , entoure de fix en fix pies de
liens de fe r , & calfaté dans les joints avec des étou-
p es , de la moufle, & de' la terre glaife couverte de
douves. C ’eft dans ces nauds'‘qui contiennent chacun
plus d’une cuite, où plus de 63 muids, que les
échenées amènent les çâux d’011 elles fe diftribuent
dans les poêles. Voye^ Sels , Salantes Fontaines.
NAVÉE , f. f. terme de Mariniers, vaiffeau charge
de poiffon. Ce mot n’eft en ufage que flans quelques
ports fle mer de France, particulièrement du coté
de Normandie ; & l’on ne s’en fert' guere que dans
le négoce de la faline.
Navée , ( Àrchùect. civile. ) c’eft le nom que donnent
les Mâçonsà là charge d’un bateau de pierre
de faint L eu , qui contient plus ou moins de tonneaux,
félon,la crue ou décrue de la riviere. ( D .J . )
N A V E T , napus, f. m. ( Hijï. nat. Bot. ) genre de
plante qui ne différé de la rave que par le port de
la plante; ce carattere fait diftinguer très-aifément
ces deux genres l’un de l’autre. Voyt{ R a v e . Tour-
nefort, înfi. rei herb. Voye^ PLANTE. ( / )_
Des cinq elpeces fle navets que compte h[l. de
Tournefort, nous ne décrirons que le plus commun,
c’ eft-à-dire le navet cujtive , napus fativa , radice
albâ, /. R. H. 225). Il a la racine oblongue, ronde,
groffe par le collet, cependant moins grqffe que ,1a
r a v e , charnue, tubéreule , plus menue vers le bas,
de couleur blanche ou jaune , quelquefois noirâtre
en-déhors , blanche emçledans , d’une faveur douce
& piquante, agréable , plus fuaye & plus délicate
que le raifort. Elle pouffe une tige de la fiauteur
d’une coudée davantage, qui 1e divife en ra-
Tome X I ,
meaux. Ses feuilles font oblongucs, profondément
découpées, rudes > vertes, fans pédicules, ou attachées
à clés pédicules membraneux ; l'es inférieures
font finuées, embraffent la t ig e , & finiffent en
pointe.’
Sa fleur eft à quatre pétales difpofés en croix \
jaune comme celle du chou ; quand éllé eft paffée,
il luifuccede une filique longue1 d’environ un pouce,
ronde , qui fe divife éii deux loges , remplies de fe-
mences affez groffes, prefque ronfles, fle couleift
rougeâtre, ou purpurine, d’un goût âcre & piquant
qui tient de l’amer. Cette "âcreté eft moindre quô
celle de la graine de moutarde, quoiqu’elle en approche.
On feme le navet, & on le cultive dans les jardins
& dans les champs : il fe multiplie de graine,
veut une terre légère & fablonneufe, quoiqu’il
vienne également dans les terrés fortes, quand elles
font bien labourées. Il y en a de plufieurs fortes,
de gros & de petits; les petits navets font eftimés les
meilleurs & les plus agréables au goût. On fait cas
à Paris des navets de Vaugirard, & de ceux de Fre-
neuze, près de Poiffy. Il y a beaucoup de navets qui
font tout-à-fait infipides,'cè qui vient du défaut de
culture, & de dégénération de la graine. Il ne faut
pas confondre cette graine avec celle qu’on appelle
navette. Voyt{ Navette.' ( D. J. )
Navet, ( Chimie , Pharmacie , Diett , & Matî
med. ) navet cultivé, navet commun. Ce n’eft que la
racine de cette plante qui eft employée foi’t en Médecine
, foit pour l’ufage de nos tables. Auffi elt-ce
proprement la racine de navet qui eft défignëe dans
l’ufage commun par le mot de riavet.
Les /zavewdonc, pour parler le langage ordinaire,
on t, lorfqu’ils font cruds, un goût fucré, relevé
d’un montant v if & piquant, qui s’évapore facilement
par la fuite, pour ne laiffer au navet que la (impie
faveur douce. Les principes par lefquels ils excitent
l’un & l’autre fenjiment, font bien connus. Leuf
goût fucré & fixe efl du au corps muqueux-doux;
qu’ils contiennent abondamment ; & le goût piquant
& fugitif a une petite portion d’alkali volatil fpon-
tané. Voÿc{ D o u x , Muqueux , Végét al.
Le corps doux-muqueux' contenu dans le navet
eft de l’efpécè de ce corps qui a le' plus d’analogie
avec le mucus y ou la fubftançe gélatineufe des animaux
, & qui peut être regardée, comme étant, à cet
égard, le dernier chaînon par lequel la férié des végétaux
fe lié au régné animal, foye^ Végétal, &
Substances'animales. ^
Cette efpece de corps muqueux, & celui que
contient le navet en particulier, fournit aux animaux
une nourriture abondante, un alimènt pur, & peut-
être i’afimént végétal par excellence, muyeç N ourrissant.
Audi le navet eft-il généralement reconnu
pour être très-nourriffant, de .bon fu c , & de facile
digeftïon. Son ufage diététique eft trop connu * trop
riiàmfeftèmeht, & trôpigéhéralement falutaire, pour
que la Médecine ait des préceptes à donner fur cer
objet. Mais c’eft pour cela même'qu’il y a peu à
compter fur les élogés que les Médecins ont donnes
au bouillon & au fyrop de navet, employés à titre
de remede dans les toux, les phthyfies, l’afthme, &c.
Un alimeat fi pur, & fi propre à tous les lujets, nô
fauroit exercer chez quelques uns une vertu véritablement
métficaméntèufe. Si quelque méflëcin feprp*
pofoit cependant'dë^fôutenir ’ûR malade par un ali*
ment doux, léger, pur, de preïcrire une dîetë plus
tenue que celle des bouillons de viande ; les bouillons
de «d-vci pourroient être.regardés comme rem-
pliffànt 'très-b'ien cette .vue.,Cette diete mérite au-
moins d’être tentée, & comparée à la diete laélee,
& à la diete farineufe, fur laquelle les^ obfervations
manquent abfolument auffi. Poye^ Régime.