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décident que la femme eft obligée de s*y foiiffiéttté.
La nymphotomie e f t , à proprement parler, la cir-
concifion des femmes. f'byeçClRGONeiSïON.'
L’alongemcnt des nymphes eft 11 ordinaire dans
l’empire des Abyffins , qu’il a fallu y établir la cir-
concifion pour les femmes.
Les nymphes 6c les levres deviennent quelquefois
fi longues , qu’on ne fauroit approcher certaines
femmes. Au rapport de Léon l’afriquain, il y a des
hommes qui n’ont d’autre métier que de favoir retrancher
ce que la nature a trop alongé dans ces
parties. I , • r -
Le célébré Mauriceau, chirurgien de Paris, a fait
avec fuccès cette opération. Une femme de condition
ob)i»ée de monter fouvent à cheval, lemoit
alors des cuiffons inlupportables & de la douleur par
le froiffement des nymphes , qu’elle a voit très - longues.
Elle fe détermina à fe les faire amputer par cette
raifen, 6c aufli parce que la longueur démefutée de
ces parties déplaifoit beaucoup à fon mari. Il faut
prendre des précautions pour arrêter le fang avec
foin : car Mauriceau dit que plusieurs heures après
l’opération il a vu furvenir’ fine hémorrhagie affez
considérable , qui mit la malade en danger. On préviendra
cet accident en lavant la plaie avec de Peau
alumineufe , & par l’application- de l’agaric, de la
charpie feçhe., de compreffes.graduées fontenues
par un bandage qui faffe une compreflïon fuffifante.
Voyci^ H é m o r r h a g i e , L i g a t u r e , S t y p t i q u e s .
Il y a apparence que les hiftoriens qui difent que
dans certains pays on châtroit les femmes, n’ont
entendu parler que de la nymphotomie, & non de
l’extirpation des ovaires qu’on pratique fur les truies
pour les rendre ftériles. Poye^, fur la caftration des
femmes, la généanthropie de Sinibaldus. (JT)
N YN , ( Géogr. ) rivière d’Angleterre ; elle a fa
fource dans le Northamptonshire, & va fe décharger
dans le Bofton-deep. J’en ai déjà parlé à Particle
N e y n , car ce mot s’écrit Neyn, Nyn , Niant, &c.
NYON, ( Géog. ) petite ville de SuiiTe au canton
de Berne, chef-lieu du petit bailliage de même nom,
près du lac de Genève, & à quatre lieues de cette
ville.
Nyon eft fort ancienne, comme le prouvent des
inferiptions romaines, qui marquent qu’il y a eu des
romains établis dans fon territoire. Pline la nomme
coLonia equejlris, parce qu’elle avoit été peuplée de
.cavaliers vétérans. Elle eft appellée fimplement
equejlris dans l’itinéraire d’Antonin. Elle eft fituée
pour la plus grande partie fur une colline qui s’élève
au bord du lac de Genève, &c en partie dans la plaine
qui s’étend le long du lac au pié de la colline. Elle a
bien de la peine à fe relever de Pincendie qui la
réduifit en cendres Pan 1399. Longit. 23. 44. latte.
46'. 26. •
N Y SA ou N Y S S A , ( Géog. anc. ) Je dis Nyfa ou
NyJJa, car ceS deux mots fe prennent indifféremment
l’un pour l’autre par les anciens géographes,
pour défigner la même ville. On en trouve plufi&qrs
K Y S
dtû portent ce nOm de Nyfa ou Nyjfà ; favoir $
i° . Nyfa, ville de l’Arabie heureufe, aux confins
de PEgypté, félon Diodore de Sicile, qui dit que Jupiter
y porta le petit Bacchus fon fils, afin qu’il y fût
nourri par les nymphes : c’eft de-là qu’il fut appelle
Diotiyfius , nom formé de celui de Jupiter fon
pere , & de celui de la ville Nyfa.
2 ° . Nyjà o u Nyjpi, v i l l e d e la Cappadoce, n on i-
m é e en f r a n ç o is Nyjfe, Paye1 N Y S S E .
30. Nyfa, ville de l’Inde, entre les fleuves Co-
•phènes & Indus. On prétend qu’elle fut bâtie pai*
Bacchus, qui luidonna fon nom. Elle étoit commandée
par une montagne nommée Merus, mot qui en
grec fignifie une cuijfe. On voit affez que c e ‘ nom
fait allufionà la fécondé naiffance de Bacchus , forii
de la cuiffe de Jupiter.
40. Nyfa, ville de la L yd ie , félon Strabon , Ou dé
la Carie , félon Ptolomée. Weheler dit avoir vu une
médaille de Nyfa, frappée du tems de l’empereur
Maximin, dont elle porte la tête & le nom ; fur le
revers il y a une fortune qui tient en fa main une
corne d’abondance, & un gouvernail en l’autre',
avec ces lettres, eoiatp. iiptmot poym no t nï-
cehn , c’eft-à-dire que cette médaille de la ville de
Nyfa a été frappée fous le gouverneur Aurfilius Pri-
mus Ruphinus.
50. Etienne le géographe parle d’une Nyfa , ville
de Béotie ; d’une autre NyJ'a, ville de la Thrace,
d’une troifieme Nyfa, ville de l’île ide Naxie ; d’une
quatrième, ville de l’Eubée ; & d’une cinquième ,
ville de .la Libye. ( D . J. )
N YSLOT, ( Géog.) fortereffe de l’empire Ruflïen
dans la Livonie, fur la rive occidentale de la Narva,
à 8 lieues S. O. de Narva. Longit. 4 6 . \ o . latie.
68. 46. '
N YSS A , ( Botatt. ) nom' d’une plante décrite par
Gronovius, & dontLinnoeus a fait un genre diftinft
d’après les caraéferes fuivans. Ses fleurs font mâles
& femelles ; dans la fleur mâle le calice eft à cinq
feuilles étendues : la fleur eft monopétale, partagé'e
en cinq fegmens de la forme & de la grandeur de
ceux du calice ; les étamines font fix filamens pointus
plus longs que la fleur ; les boffettes des étamines
font doubles. Dans la fleur femelle le calice eft fem-
blable que dans la mâle , mais il refte avec le fruit :
la fleur eft aufli la même. Le piftil a fous le calice un
germe oval ; le ftile eft délié, plus long que la fleur:
■ le ftygma eft oblong, applati & penché. Le fruit eft
un noyau ovoïde à une feule loge , qui renferme
une noix pointue aux deux bouts, & fillonnée dans
les bords des raies longitudinales. ( D . J. )
NYSSE, ( Géog. anc. ) en latin NyJ/a » ville de la
Cappadoce , que l’itinéraire d’Antonin place fur la
route d’Ancyre à Céfarée, entre Parnaffus & Ofiana.
Elle eft fameufepar S.GrégoiredeNyJfe, que fonfrere
S. Bafile y établit évêqueen 371. Ses ouvrages , dont
leP.Frontona donné une édition en 160 5, font écrits
dans un ftyle affeélé & plein d’allégories & de rai-
fonnemeus abftraits, fouvent inintelligibles. ( D . /.)
o
2 9 5
O
O, S.m.fGrami) e’ eft la quinzième lettre, &
la quatrième voyelle de l’alphabet françois.
Ce cara&erea été long-tems le feul
dont les Grecs fiffent ufage pourrepré-
fenter le même fon , & ils l’appelloient du nom même
de ce fon. Dans la fuite on introduifit un fécond
caraéfere n , afin d’exprimer par l’ancien Po bref, &
pa rle nouveau , l’o long : l’ancienne lettre o ou q,
fut alors nommée o/xmpov, 0 parvurn ; & la nouvelle,
n o u a , fut appellée àptya, O magnum.
Notre prononciation diftingue également un o
long & un 0 bref ; & nous prononçons diverfement
un hôte ( hofpes ) , ôt une hotte ( fporta dofTuaria);
une côte ( eofta ) , & une cotte ( habillement dé femme)
; il faute ( faltat ) , & une fotte{ ftulta ) ; beauté
( pulchritudo) , & botté (ocreatus) , &c. Cependant
nous n’avons pas introduit deux cara&eres pour défigner
ces deux diverfes prononciations du même fon.
Il nous faudroit doubler toutes nos voyelles , puisqu'elles
font toutes ou longues ou brèves : a eft long
dans cadre, & bref dans ladre ; e eft long dans tête ,■ &
bref dans il tette ; i eft long dans gîte , & bref dans
quitte; u eft long dans Jlûte , & bref dans culbute ;
eu eft long dans deux, bref dansfçu , &.plus brefen-
core dans me, te, de, & dans les fyllabes extrêmes
de-fenêtre ; ou eft long dans croûte, & bref dans déroute.
Je crois , comme je l’ai infinué ailleurs ( voye[
L e t t r e s ) , que la multiplication des lettres pour
défigner les différences profodiques des fons n’eft pas
fans ciuelques inconvéniens. Le principal feroit d’induire
à croire que ce n’eft pas le même fon qui eft
repréfenté par les deux lettres, parce qu’il eft naturel
de conclure que les chofes lignifiées font entre
elles comme les fignes : de-là une plus grande obscurité
fur les traces étymologiques des mots ; le
primitif & le dérivé pourroient être écrits a vec des
lettres différentes, parce que le méchanifme des organes
exige fouvent que l’on change la quantité du
radical dans le dérivé.
Ce n’eft pas au refte que je ne loue les Grecs d’avoir
voulu peindre exa&ement la prononciation dans
leur orthographe : mais je penfe que les modifications
acceffoires des fons doivent plutôt être indiquées
par des notes particulières ; parce que l’enfem-
ble eft mieux analyfé, & eonféquemmentplus clair ;
& que la même note peut s’adapter à toutes les voyelles
, ce qui va à la diminution des caraàeres & à la
facilité de la le&ure;
L’aflinité méclianique du fon o avec tous les autres
, fait qu’il eft çommuable avec tous, mais plus
ou moins , félon le degré d’affinité qui réfulte de la
difpofition organique : ainfi 0 a plus d’affinité avec
eu, u , & ou , qu’avec a , ê , é , i ; parce que les quatre
premières voyelles font en quelque forte labiales
, puifque le fon en eft modifié par une difpofition
particulière ffes levres ; au lieu que les quatre
autres font comme linguales , parce qu’elles font
différentiées entre elles par une difpofition particulière
de la langue, les levres étant dans Je même
état pour chacune d’elles : l’abbé de Dangeau, opufe.
pag. 62. avoit infinu.é cette diftin&ion entre les
voyelles.
Voici des exemples de permutations entre les
voyelles labiales, & la voyelle 0.
O changé en eu de mola vient meule;de novus ,
neuf ; de foror ,J'ceur qui fe prononce feur ; de populus,
peuple ; de cor, cceur.
Tome X I .
O
O changé en « .* ç’eft ainfi que l’on a dérivé huma-
nus & hu.ma ni las de homo ; cuijfe de coxa ; çuir de con
rium ; cuit de çoelus ; que les Latins ont changé en
us là plupart des terminaifons des noms grecs en oç ;
qu’ils ont d i t , au rapport de Quintilien 64 de Prif-
cien, Imminent pour hominem , frundes pour frondes ,
& c.A
u contraire u changé en 0 : c’eft par cette méta-
morphofe que nous avons tombeau de tunmlus, combles.
de çulmen > nombre de nunterus; que les Latins ont
dit Hecoba pour Hecuba, colpa pour culpa ; que les
Italiens difent indifféremment fojfeowfujfe, facoltà ou
facultà , popolo ou populo.
0 changé en ou : ainfi mouvoir vient de movcrc ,
moulin de moletrina , pourceau de porcus, gloiijfer de
gloçio, inourir de mort, &c.
Les permutations de l’o avec les voyelles linguales
font moins fréquentes ; mais elles font poffibles ,
parce que, comme je l’ai déjà remarqué d’après M.
le préfident de Broffes ( art. Lettres ) , il n’y a proprement
qu’un fon diverfement modifié par les diverfes
longueurs ou les divers diamètres du tuya u:
& l’on en trouve en effet quelques exemples. O eft
changé en a dans dame, dérivé de domina : en e dans
advtfsus, au lieu de quoi les anciens difoient advor-
sàs, comme on le trQuye encore dans Térence ; en i
dans imber, dérivé du grec opêpoc.
Nous repréfentons fouvent le fon o par la diphtongue
oculaire au , comme dans aune , baudrier ,
c.aif e , dauphin > faujfeté, gaule , haut, jaune, lau-
rier, maur, naufrage, pauvre y rauque, fauteur, taupe,
vautour : d’autres fois nous repréfentons o par eau,
comme dans eau, tombeau, cerceau, cadeau, chameau ,
fourneau, troupeau, fufeatl, gâteau , veau. Cette^irrégularité
orthographique ne nous eft pas propre :
les Grées ont dit wA^I 64 aZx*t; , fulcüs ( fillpn ) ;
■ xpap.9. & Tfim/c*. ♦ vulnui, ( hleflure ) ; & les Latins
écrivaient indifféremment çauda & coda ( queue ) ;
plauflrum & plojlrurrt ( char ) ; lautum & lotum au lupin
du verbe lavare ( laver ).
La lettre 0 eft quelquefois pfeudonyme , en ce
qu’elle eft le ligne d’un autre fon que de celui pour
lequel elle eft inftitiiée ; ce qui arrive par-tout oii
elle eft prepofitive dans une diphtongue réelle & auriculaire
: elle repréfente alors le fon ou ; comme
dans béfoard, bois , fo in , que l’on prononce en effet
béfouard, bouas , foubn.
Elle eft quelquefois auxiliaire , comme quand on
l’affocie avec la voyelle u pour repréfenter le fon ou
qui n’a pas de caraftere propre en françois ; comme
dans bouton, courage , douceur, foudre, goutte, houblon
,jour, louange, moutarde, nous, poule ,fouper,
tour, vous. Les Allemands , les Italiens , lesEfpa-
gnols , & prefque toutes les nations, reprélèntent
le fon ou par la voyelle u , & ne connoiffent pas le
fon u , ou le marquent par quelqu?autre caraôere.
O eft encore auxiliaire dans la diphtongue apparente
o i, quand elle fe prononce ê ou è ; ce.qui eft
moins raifonnable que dans le cas precedent, puif-
que ces fons ont d'autrescara&eres propres. Or oi
vaut ê : i°. dans quelques adjeûifs nationnaux, anglais
, françois, bourbonnais., & c : 2°. aux premières
ôc fécondés perfonnes du fingulier , & aux troifie-
mes du pluriel, du préfent antérieur fimple de l'indica
tif, &c du préfent du fuppofitif ; comuie je lifois ,
tu lifois , ils lifoient ; je lirais, tu lirais, ils liraient :
3°. dans monnoie, 64 dans les dérivés des verbes con9
noitre & paroître ovi l'oi radical fait la derniere fylla