256 N O V N O V
Majorian , de Severe & d’Anthemius, qui ont auffi
été appellées novelles. ^
On verra dans la fuite que depuis Juftinien quelques
empereurs ont auffi publié des novelles.
Celles des empereurs qui ont précédéJuftinien, n’eurent
plus l’autorité de loi après la rédaftion &compo-
fition du droit par l’ordre de cet empereur, d’autant
quedans le titre àeconfirm.digejl. il ordonna que toutes
les lois 6c ordonnances qui ne fe trouveroient pas
comprifes dans les volumes du droit publiés de ion
autorité , n’auroient aucune force , défendant aux
avocats 6c à tous autres de les citer, 6c aux juges
d’y avoir égard.
Cependant ces novtlles ne font pas entièrement
inutiles ; car le code Juftinien ayant été compofé
principalement des conftitutions du code Théodofien
6c des novelles de quelques empereurs qui
avoient précédé Juftinien, on voit par la lcâure du
code Théodofien de ces novelles, 6c du code Juftinien,
ce que Tribonien , qui a fait la compilation
de ce dernier code , a pris de ces novelles , ce qu’il
en a retranché , 6c comment il en adivifé & tronqué
plufieurs, ce qui fert beaucoup pour l’intelligence
de certaines lois du code.
Par exemple , Tribonien a divifé en trois la no-
velle 5 de Théodofe , de tutoribus , dont il a fait la
loi io. C. de legitim. heredib. la loi 6. C. ad fen. Ter-
tull. 6c la loi pénultième C . in quibus caujis pignus vel
hyp■ contrah.
De la novelleg du même empereur, qui eft<& tef-
tamtntis, Tribonien a tiré deux lois ; favoir la loi 27
ood. de tcjlam. & la loi derniere du même titre.
De la novelle de Valentinien 6c de Majorian , tit.
IV. de matrim. fenat. il a tiré la loi 9 , au code de le-
gibus, 6c ainfi de plufieurs autres.
• Les novelles des empereurs qui ont précédé Juftinien
ont été imprimées pour la plus grande partie ,
avec le code Théodofien , par Jean Sichard , en l’année.
15 28, 6c enfuite par les foins de Cujas, en l’an
1566, & quelques-unes y ont été ajoutées depuis par
Pierre Pithou , l’an 1571.
Les novelles de Juftinien font les dernieres conftitutions
faites par cet empereur fur différentes matières,
après la publication de Ion fécond code ; elles
compofent la quatrième 6c derniere partie du droit
civil.
Juftinien, en confirmant le digefte, avoit dès-lors
prévu qu’il feroit obligé dans la fuite de faire de nouvelles
lois ; il s’en explique de même dans la loi unique,
au code de emendat. cod. 6c dans lès novelles 74
& Ï27.
Suivant le rapport d’Harmenopule, Tribonien fut
employé pour la compofition des novelles , comme
pour celles des autres volumes du droit romain. Il
é to it, comme on fait, grand-maître du palais , ce
qui revenoit à la dignité de chancelier. Il étoit auffi
le premier de tous les quefteurs. D ’autres tiennent
que Juftinien employa divers jurifconfultes * ce qui
eft aflez vraiffemblable, par ladiverfité du ftyle dont
elles font écrites.
Si l’on en croit Harmenopule, Tribonien, qui ai-
moit beaucoup l’argent, failoit ces novelles pour divers
particuliers , defquels il recevoit de grandes
fommes pour faire une loi qui leur fût favorable :
on lui imputa même d’avoir fait à deffein des conftitutions
obfcures 6c ambiguës, pour embarralfer les
parties dans de grands procès, 6c les obliger d’avoir
recours à fon autorité.
Les novelles de Juftinien font adreftees ou à quelques
officiers , ou à des archevêques & évêques ,
ou aux citoyens de Conftantinople : elles avoient
toutes la même force , d’autant que dans celles qui
font adreftees à des particuliers, il leur eft ordonné
de les faire publier & de les faire obferver félon leur
orme 6c teneur.
Elles furent la plupart écrites en g rec , à l’exception
des novelles 9 & 11 , la préface de la novelle 17,
les novelles 23 , 33, 3 4 ,3 5 , 4 1 ,6 2 , 6 5 , 1 1 4 , 138
& 143 , qui furent publiées en latin , parce qu’elles
étoient deftinées principalement pour l’empire d’Oc-
cident.
Il y a eu plufieurs éditions du texte grec des novelles
; la première fut faite à Nuremberg par les
foins d’Haloander, en 15 3 1 , chez Jean Petro ; la
fécondé à Balle, par Hervagius , avec les corrections
d’Alciat 6c de quelques autres auteurs, en
1541 ; la troifieme par Henri Serimger, écolîois,
en 15 58, chez Henry Etienne.
On n’eft pas bien d’accord fur le nombre des novelles
de Juftinien ; quelques-uns, comme Irnerus ,
n’en comptent que 98 : cependant on en trouve 128
dans l’abrégé qu’en fit Julien. Haloander 6c Serimger
en ont publié 165 , & Denis Godefroy y en a encore
ajouté trois , ce qui feroit 168. Le moine Mathieu
prétend que Juftinien en a fait 170 ; mais il eft:
certain que dans ce nombre il y en a plufieurs
qui ne font pas de Juftinien , telles que les novelles
140 , 144, 148 & 149 , qui font de l’empereur Juf-
tin, & 161 , 163 & 16 4 , qui font de l’empereur
Tibere II.
L’incertitude qu’il y a fur le nombre des novelles
de Juftinien , peut venir de ce que l’on a confondu
plufieurs novelles enfemble, ou bien de ce que plufieurs
de ces conftitutions ayant rapport à des cho-
fes qui n’étoient plus d’ufage en Europe, on négligea
de les enfeigner dans les écoles : les gloflateurs n’ex-
.pliquerent auffi que celles qui étoient d’ufage , au
moyen de quoi les autres furent omifesdans plufieurs
éditions.
Après le décès de Juftinien , qui arriva , félon l’opinion
commune, l’ an du monde 566, de fon âge 82,
6c de fon empire 39, une partie de les novelles, qui
étoient difperfées de côté & d’autre , fut recueillie
6c rédigée en un même volume en langue grecque ,
en laquelle elles avoient été écrites , 6c quelque
tems après elles furent traduites en langue latine.
Jacques Godefroy eftime que cette première ver-
fion fût mife en lumière vers l’an 370 /par l’ordre
de Juftin II. Quelques-uns l’attribuent à Bulgarus ,
fous Frédéric Barberoufle ; d’autres à un certain Ir-
nerus , autre que celui dont on parlera ci-après.
Cette première traduttion, qui eft littérale, fe trouve
remplie de termes barbares ; mais Cujas tient que
c’eft plutôt le fait des imprimeurs que celui du traducteur
, 6c Leunclavius témoigne que cette traduction
eft la plus ample 6c la plus correCte.
Peu de tems après, le patrice Julien, qui avoit été
conful, furnommé l’antècejjeur, parce qu’il étoit pro-
feffeur de Droit à Conftantinople , fit de fon autorité
privée un épitome des novelles , qu’on appella
je s novelles de Julien ; ce n’eft pas une traduction littérale
, mais une paraphrafe qui eft fort eftimée. L ’auteur
en a retranché les prologues 6c les épilogues des
. novelles. Elle eft divifée en deux livres ; le premier
contient jufqu’à la novelle 63e. le fécond les autres
novelles.
La fécondé traduction des novelles eft celle d’Haloander
, imprimée pour la première fois à Nurim-
berg l’an 15 3 1 , 6c depuis réimprimée en plufieurs
autres lieux.
Il y en aune troifieme'&derniere d’Agylée, faite
fur la copie grecque de Serimger, imprimée à Balle
par Hervagius l’an 15 6 1 , in-40. Celle-ci eft fort eftimée.
Cependant Contius s’eft fervi de l’ancienne , &
c’eft celle qui eft imprimée dans les corps de Droit
c iv il, avec les glofes ou fans glofes.
Cette première vçrfion a été appellée le volume
des
N O V
des authentiquesj pour dire que c’étoit la feule verlîon
fidelle 6c entière. __
Les ravages des guerres 6c les incurfions des Goths
dans l’Italie & dans la Grece, avoient caufé la perte
du droit de Juftinien , & du premier livre grec des
novelles 6c de la première traduction ; ces livres furent
enfin retrouvés dans Melphis, ville delà Fouille;
& Irnerus , par l’autorité de Loraire IL vers 1 130 ,
remit au jour le code. 6c la première verfion latine
des novelles de Juftinien.
Cette édition des novelles par Irnerus , a été appellée
germanique ou vulgate ; c’eft celle dont on le
fert préfentement pour la citation des novelles : cependant
elle fe trouva défeClueufe ; plufieurs novelles
y manquoient, foit qu’Irnerus ne les eût pas retrouvées
, foit qu’il les eût retranchées, comme étant
hors d’ufage.
Berguntio ou quelqu’autre interprète , vers l’an
1140 , divifa ce volume des novelles en neuf colla*
tions , 6c changea l’ordre oblèrvé dans la première
verfion , 6c ce volume fut appelle authentique , au-
thenticum , ou volumen authtnùcorum, 6c a été depuis
reçu dans toutes les univerfités.
Quelques-uns veulent que le nom d’authentique
lui ait été donné parce que les lois qu’il contient ont
plus d’autorité que les autres , qu’elles confirment,
interprètent ou abrogent ; d’autres difent que c’eft
par rapport aux authentiques d’Irnerus , qui n’étant
que des extraits des novelles, n’en ont pas l’autorité;
d ’autres enfin veulent que ce foit par rapport à l’épi-
tome- de Julien, qui ne fut fait que de fon autorité
privée.
Il ne faut pas confondre ce volume appellé authentique
avec les authentiques appellés authenticoe ,
qui font des extraits des novelles qu’Irnerus inféra
dans le code aux endroits où ces novelles ont rapport.
On ne voit pas pourquoi les novelles ont été divi-
fées en neuf collations : ce terme lignifie amas 6c
rapport ; mais dans une même collation il y a des«o-
velles qui n’ont aucun rapport les unes avec les autres
, elles y font rangées fans ordre.
La première 6c la fécondé collation de l’édition
d’Irnerus , contiennent chacune fix novelles ; la troifieme
& la quatrième chacune 7 ; la cinquième 20,
la fixieme 1 4 , la feptieme 10 , la huitième 1 3 ,6c la
neuvième 15.
Haloander & Serimger en ont ajouté 70 , qui
étoient la plûpart des lois particulières locales ; il
y en a pourtant auffi quelques-unes qui font des lois
générales qu’ ils ont difperfé dans différentes colla*
tions ; favoir deux dans la fécondé, une dans la troifieme
, 17 dans la quatrième , 6 dans la cinquième,
3 dans la fixieme, autant dans la feptieme, 6c 3 8 dans
la neuvième.
Chaque collation eft divifée en autant de titres
qu’elle renferme de novelles.
Ces novelles font divifées en un commencement
Ou préface , plufieurs chapitres qui font fubdivifés
en paragraphes ; & a la fin il y a un épilogue où l’empereur
ordonne l’obfervation de fa loi.
Pour plus grande intelligence des novelles , il eft
bon d’obferver le tems où elles ont été publiées.
Les 16 premières le furent en 535 ; la 17e jufqu’à
la 38 , en 536 ; la 38e jufqu’à la 64 , en 537 ; la 64e
jufqu’à la 78 , en 538 ; la 78e jufqu’à la 98, en 539 ;
la 98e jufqu’à la 107, en 540 ; la 107e jnfqu’à la 116*
en 541 ; les 1 r6e 6c 117 en 542 ; la 1 i8l en 543 ; la
=*19' en 541 ; la 120e en 545 ; les 121e , 122, 123 ,
,1 14 ,1 15 » 118 , 12 9 , 1 3 1 , 132 , 1 3 4 ,1 3 5 , 136 ,
* 3 7 » M2 » 146, 147 , .1 5 7 ,'en l’an 541 ; la 126e
eft fans date ;la 127e en 548; la 130e & la x 3 3 , en
545 ; la 140e en 546 ; la 141e & la 149, en 544 ; la
Îï43e en 546 ; la 145* en 549 ; la 148e en 53 5 ; la
N 0 V H%
iél® en 539; toutes les attires font fans daté.
Divers auteurs ont travaillé fur les novellès dd
Juftinien ; Cujas en a fait des paratitles qui font fort
eftimes ; Giidelinus a fait un traité dejure novijjîmo $
Rittershufiiis les a auffi traitées par matières. Ceu*
qui ont travaille fur le code ont expliqué par occa*
lion les authentiques^ M. Claude de Fcrrieres a fait
h jurifprudence des novelles en deux volumes in-4e**
en 1688 ; M. Terraffon en a auffi traité fort doéte*
ment dans fon hijloire de la jurijprudence romaine.
Quelques empereurs après le décès de Juftinien
firent auffi des conftitutions qu’ils appellerent no*
velles ; favoir Juftin IL Tibere IL Léon, fils de l’empereur
Bafile, Héraclius , Alexandre , Conflantiri
Porphyrogenete , Michel & autres;
Les novelles de ces empereurs furent imprimées
pour la première fois en 1573 , & depuis elles furent
jointes par Leunclavius à l’épitome des 60 livres
de bafibques , à Bafle en 1575 : on les a imprimées
depuis à Paris en 1606 ,& à Amfterdam en 16x7.
Les 113 novelles de l’empereur Léon ont été im-*
primées avec le cours civil par Godefroy ; ces novtlles
n’ont point force de loi. Voye7 Au th én t i*
Qu es , Gode Ju st inien , D ro it r om a in - ( A y
NOVEMBRE , f. m. (Calendr.) nom du onziemet
mois de l’année julienne & grégorierirte. Il n’é-
toit que le neuvième chez les Romains, lorfqu’ils
n’en avoient que dix, 6c c’eft de-là qu’il a tiré fon
nom latin. Ce mois a 30 jours, 6c c’eft le 22 que le
foleil entre dans le fignedu fagittaire.
Novembre, (Littérat.) neuvième mois de l’année
de Romulus, 6c le onzième de la nôtre. Il étoit fous
la protection de Diane. Aufone leperfonnifie fous la.
figure d’un prêtre d’Ifis* habillé de toile de lin, ayant
la tête chauve ou rafée, 6c étant appuyé contre un
autel fur lequel eft une tête de chevreuil, animal
qu’on facrifioità la déeflè. Il tient un fiftre à la main,
inftrument qui fervoit aux Iliaques. Le rapport qui
fe trouve encore entre le perionnage & le mois,
c’eft qu’aux calendes de Novembre, on folemnifoit les
fêtes d’Ifis. Le 5 de Novembre on célebroit les neptu*
nales, le 15 les jeux populaires ,1e 21 les libérales*
6i le 27 les facrifices mortuaires. (Z>. ƒ.)
NOVEMD1ALES , ( Littérat. grec & rom.) etl
latin novemdiàlia ; facrifices que faifoient les anciens
Romains pendant 9 jours, avec des banquets chaque
jour, foit pour appaifer la cblere des dieux, (oit
pour fe les rendre propices avant que de fe mettre
fur mer, foit pour détourner d’autres malheurs*
Enée dans Virgile, n’oublie point ces fortes de facri*
fices en l'honneur de Neptune :
Jamque dies epulata novem geAsomnis & ôeris
Faclus honos, placidi Jlraverunt a quor a venti%
» Neuf jours s’étoient écoulés dans les facrifices &
» les feftins , lorfque la mer parut favorable pour l i
» navigation >>. Ce fut Tullus Hoftilius > félon Tite-
L iv e , qui inftitua ces facrifices, après avoir reçu la
nouvelle des ravages caufés fur le mont Alban par
une gfêle tetriblé, dont la grôffeur & la dureté firent
dire qu’il étoit tombé une pluie de pierres. G’eft de$
novemdiales que nos neu vaines ont pris leur origine ;
plufieurs chrétiens n’ont que tropconfacré de rits de
la religion payenne.
Au refte les novemdiales, novemdialia, fignifioient
auffi chez les Romains les funérailles, parce qu’elles
fe faifoient neuf jours après le décès. On gardoit le-s
corps pendant fept jours,on le brûloit le huitième,
6c le neuvième on enterroit les cendres. Les Grecs
nommoient cette cérémonie muret. (D . ƒ.)
NOUEMENT D ’AIGUILLETTE , (Magie.) ter*
me vulgaire, par lequel on entend un prétendu for-»
tilege, qui fans bleffer les organes de la génération