
 
        
         
		quelquefois de l’or qui a divers caraCteres d’impureté  
 -ou  d’imperfeCtion.  Il  ne  fe  met  jamais  en  fufion  
 -claire ; fa furface  eft  livide.,  fi  on le verfe dans une  
 linc'Otiere,  il en demeure  dans le creufet une  partie  
 -qufn’eft pas  affez  coulante;  enfin  il  eft aigre ,  caf-  
 iant, &   ne  fepeut prefque  pas travailler.  On croit  
 communément qu’il tient quelque  portion d’emeril,  
 -qui eft une matière pierreufe , dure,  & très hétero-  
 .gene  à  l’or.  En effet, on rencontre affez fou vent de  
 ■ l’émeril dans les mines d’or;  mais fans examiner s’il  
 s’en eft mêlé  véritablement  dans Yor.;  on trouvera  
 dans les mémoires d el’acad.  des Sciences un moyen  
 de purifier l’or,  &   de le  rendre  aufli doux qu’il doit  
 l’être naturellement :  ce moyen eft  affez  intéreffant  
 .pour l’indiquer ici. 
 L’on fait que tout le m étal,  excepté l’argent  mêlé  
 avec Vor, s ;en fépareroit par  la coupelle  ,  & que  
 l ’argent ne  s’en fépare que .par le  départ.  Ici  il  faut  
 •d’autres moyens. 
 Il faut prendre  de l’or qu’on  fuppofe  mêlé  d’éme-  
 «ril,  5c  de  bifmuth  parties  égales,  les  fondre  ensemble  
 dans  un creufet,  5c verfer  dans un culot ce  
 .qui pourra fortir coulant ;  pefer  enfuite ce mélange  
 fondu  pour juger de la quantité reftée dans  le  creufet  
 ,  la  mêler  avec une  égale  quantité  de  bifmuth,  
 refondre  5c  reverfer  comme  la  première  fois  ;  on  
 répétera l’opération jufqu’à ce  qu’enfin  toute la matière  
 foit fortie du  creufet  bien coulante. 
 Cet or ainfi  foulé de  bifmuth,  on  le mettra dans  
 une grande  &  épaiffe  coupelle ,  bien  foutenue d’une  
 autre  faite  de  terre  à  creufet  dans  laquelle  elle  
 aura  été  formée  5c  bien  battue.  On  coupellera  le  
 ■ mélange fans, y rien mettre autre chofe , &   quand il  
 •fera figé, on trouvera  Y or encore impur,  5c couvert  
 -d’une peau livide.  On mettra  alors  fur chaque marc  
 d ’or deux  ou  trois  onces  de  plomb  foit;  évaporé ,  
 foit  imbibé  dans  la  coupelle.  Après  cette  fécondé  
 opération ,  l’or n’eft point encore  aufîi  beau  qu’il le  
 doit être,  quoiqu’il  foit  cependant moins livide  5c  
 .moins  aigre. 
 Pour achever de le purifier, il faut le mettre dans  
 un  creufet large , que  l’on placera dans  une  forge,  
 de forte que le vent du  fouffiet  darde  la  flamme  fur  
 le métal, on le  tiendra  quelque  tems  en  fufion  ;  &  
 on  ceffera de  fouffler,  quand l’or commencera à s’éclaircir  
 ;  on  y  jettera enfuite à plufieurs  reprifes un  
 peu de  fublimé  corrofif,  5c  fur  la fin un peu  de  borax. 
   On yeconnoît  que  l’opération  eft  entièrement  
 finie,  lorfque  le  métal  devient  tranquille  ,  qu’il  ne  
 fume plus, 5c que la furface eft brillante. On le peut  
 alors  jetter  en  lingot ; 5c  quand  on  le  travaillera,  
 on  le  trouvera fort doux. 
 Si  ce mauvais  or  tenoit  aufli  de  l’argent,  il  fau-  
 droit le traiter davantage félon cette vu e , parce que  
 l ’argent mêlé avec l’or,  eft le  feul métal  qui ne s’en  
 fépare  pas par la coupelle.  Après  que  l’or  aura  été  
 xoupellé  la première fois avec le.bifmuth  ,  on met-  
 <troit deux parties  d’argent fur une d’or, afin que Tardent  
 en  plus grande quantité  tirât mieux l’argent que  
 l ’or.  On le coupélleroit avec  le  plomb  ,  comme  il  a  
 •été dit,  &   il ne  feroit  pas néceffaire  de mettre  tant  
 -de fublimé corrofif. On feroit enfin  le départ de l’argent  
 à  l’ordinaire.  (-D. /.) 
 Or-sol , on  fe  fert quelquefois de ce terme pour  
 évaluer & calculer les monnoies de  France dans  les  
 rremifes qu’on  en  fait  pour  les  pays  étrangers ,  ce  
 qui  triple  la  fomme que  l’on  remet.  Ainfi  ,  quand  
 on dit qu’on a 450 liv.  15  f. 6 d. d’or-fol à remettre à  
 Amfterdam  à 86  deniers de  gros  par  écu  , ou fous-  
 .entend qu’on a  i3 ç z liv . 6 f.,6 d.  tournois ,  la  livre  
 d’or valant  3  liv. Amplement,  le fol d’or,  3  fols  , 5c  
 le  denier d’or trois deniers. 
 Or  a  dorer  les livres ,  c ’eft une poudre d’or  
 que les Batteurs d’orréduifent en feuilles très -minces 
 Cvoyei Ba t t eu r   d’or) ,  &   qu’ils  diftribuent  dans  
 un livret  de  13 feuilles, qui font  z6  feuillets  de  papier  
 blanc fur lefquels ils mettent une  couche  legere  
 de  rouge ,pour que  l’or  s’en  détache  aifément  ;  on  
 met dans ce  livret 15  feuilles d’or, ce  qui fait qu’on  
 •le nomme un-quarteron  d’or.  Voyt{  les  Planches. 
 O r ,  (Ecriture.)  il  y   a deux moyens  pour  écrire  
 -en lettres  d’or.  Voici le  premier qui eft Ample. 
 Prenez  20  feuilles d’or & quatre  gouttes  de miel,  
 &  les mêlez  enfemble,  puis mettez-les dans un cornet  
 de  terre, ou  de  verre,  5c quand  vous .voudrez  
 vous  en  fervir,  détrempez  le  tout  avec  de  l ’eau  
 gommée. 
 Le fécond, qui  demande plus d’apprêt,  eft préci-  
 fement un mordant  pour l’or &  l’argent en relief fur  
 le papier  ou  le parchemin. 
 Prenez  gomme  arabique  de  la  plus  blanche  5c  
 de  la plus nette que vous pourrez  trouver, &  mife  
 en poudre  très-fine , une once. 
 Du  fucre candi bien  choifi, une once aufli réduit  
 en  poudre très-fine. 
 Faites  fondre votre fucre dans un poiffon de bonne  
 eau-de-vie  ou  d’elprit de vin ,  joignez-y enfuite  
 votre gomme bien pulvérifée, 5c l’y   laifferez jufqu’à  
 ce  qu’elle  foit  bien  fondue.  Vous  remuerez  de  
 tems en tems  la  bouteille ,  enfuite  vous y  mettrez  
 gros  comme  une fève de bon miel  de Narbonne ; fi  
 vous le trouvez trop coulant,  vous y  ajouterez gros  
 comme un pois de gomme gutte. 
 Si  ce mordant eft deftiné  pour  l’or,  vous  y  mettrez  
 du  carmin  autant  qu’il  en  faut  pour  faire un  
 rouge  un peu foncé.  Si c’eft  pour  l’argent,  vous y   
 ajouterez de beau bleu de Pruffe , tout  ce  qu’il  y   a  
 de meilleur,  5c ce qu’il en faut. 
 Ce mordant s’emploie avec une plume ou un pinceau  
 pour  tous  ouvrages  en  lettres,  deffeins,  &c.  
 5c lorlqu’il eft à un  certain  degré  de  féchereffe  ,  il  
 faut pofer votre  or  ou argent ,  qui  doit être  coupé  
 de la  grandeur néceflaire  ;  s’il  arrivoit  qu’il  fût  un  
 peu trop fe c ,  en happant  ce mordant avec l ’haleine  
 il remordroit. 
 SM s’épaiflit,  il  faut  y   mettre un  peu  d’eau-de-  
 vie , &  un peu de miel pour le faire couler ; 5c s’il ne  
 mordoit point  affez ,  il faudroit y  ajouter un peu de  
 gomme gutte. 
 Il  ne  faut  employer que  de l’or &   de l ’argent fin  
 que l’on coupe avec un  couteau à l’or fur un  couflin  
 de cuir.  Deux jours  après  on  ôtera la  fuperficie  de  
 l’or ou de  l’argent  en  paffant  deffus  un  coton  légèrement. 
   Au bout de  trente jours, l’on peut avec une  
 bonne  dent  de  loup  donner  en  brunifl'ant  le  beau  
 brillant à l’ouvrage. 
 O r ,  terme de Blafon, couleur jaune qui repréfente  
 le premier métal  ou  le  premier  des  émaux.  Voytç  
 C o u l e u r   &  Mé t a l . 
 Sans or ou fans  argent il ne peut y   avoir de bonnes  
 armoiries, c’eft-à-dire , des armes fuivant les réglés  
 du  blafon.  Voye^  A rmes  &  Arg en t. 
 Dans  les  côtes  d’armes  des  nobles  l’or s’appelle  
 topaze, 5c dans celles  des  princes  fouverains /oZ. Les  
 graveurs  repréfenteht  l’or par une infinité  de  petits  
 points  ,  comme  on le  peut  voir dans  nos Planches  
 du Blafon. 
 L’or  eft le  fymbole de  la  fagefle,  de la tempérance  
 , de  la f o i , de  la  confiance ,  &  de la  force  ,  &c. 
 O r  DE TOULOUSE , ( Liitérat.)  aurum Tolofanum,  
 c’étoit, au  rapport d’Aulu  Gelle, un proverbe chez  
 les Romains pour  lignifier un  bien qui  entraînoit  la  
 perte de celui qui  le poffédoit. 
 L’origine  du  proverbe  eft  la  prife  de  Touloufe  
 dans les Gaules par Quintus Cépion.  Il y  enleva du  
 temple d’Apollon cent  mille marcs d’or, 5c  cent dix  
 mille marcs  d’argent  qui  provenoient  du  pillage de  
 l’ancien  temple de Delphes  par  les TeCtofages.  Le 
 fénat  de  Rome  manda  à  Cépion d’envoyer] tout  
 cet  argent  à Marfeille, ville  amie &  alliée  du peuple  
 Romain ; les conducteurs  furent affaflinés fur la  
 route,  5c  l’argent volé.  On  fit  des  grandes  recherch 
 e s^  Cépion fut accufé d’avoir lui-même faitaffaf-  
 finer fes gens, 5c s’être emparé  du tréfor.  Ayant été  
 banni  de  fa  patrie  avec toute  fa famille ,  il mourut  
 de mifere  dans fon exil  :  cependant  Cicéron  affure  
 qu’on  fit  un  crime  à Cépion de  ce  qui  n’étoit  que  
 l’effet du caprice de  la  fortune, &  que  fon  défaftre  
 n’eut  d’autre principe que la haine  du peuple  qu’on  
 avoit  féduit.  Il  fut  jugé  dans  la  derniere  rigueur,  
 parce qu’il eut pour juges les  chevaliers  qui  le  haïf-  
 ioient  mortellement.  Leur  haine  venoit de  ce que  
 Cépion dans  fon  confulat, avoit partagé la connoif-  
 fance  des  caufes  entre le fénat &  cet ordre de  gens  
 qui en étoit feul  en  poffeflion depuis la loi de Caius  
 Gracchus,  &   qui  en  jouit  jufqu’au  tems  de  la  loi  
 plautia;  Quoi qu’il  en  foit, Yor de Touloufe paffa  en  
 proverbe  pour  marquer  quelque  chofe  de  funefte.  
 Les Romains, pour le  dire en paffant, eurent encore  
 dans la fuite un autre proverbe  qui revenoit au même  
 fens que celui de Yor de Touloufe. Ils difoient d’un  
 homme  qui  finiffoit  fa  vie  d’une  façon  miférable,  
 qu’il avoit le cheval de Séjan, parce tous ceux à qui  
 ce cheval avoit  appartenu, étoient morts d’une maniéré  
 tragique.  (D .  / .) 
 Or ,   â g e d '  (MythologY)  âge  heureux  où regnoit  
 l’innocence & la juftice, où jamais le foufBe empoi-  
 fonné  des  foucis  rongeans  ne  corrompit  l’air  pur  
 qu’on refpiroit !  Dans  cet âge ,  le  fang humain n’étoit  
 point formé de chair immonde. L’homme étranger  
 aux arts  cruels de la vie ,  aux rapines  ,  au carnage  
 , aux excès , aux maladies,  étoit le maître, 5c  
 non le bourreau des autres  êtres de l’univers. 
 Le  crépufcule éveilloit  alors  la  race heureufe de  
 ces hommes bienfaifans  :  il ne rougifl'oit  point comme  
 aujourd’h u i,  de  répandre Tes rayons  facrés  fur  
 des gens  livrés à  l ’empire  du  fommeil,  du  luxe  5c  
 de  la  débauche.  Leur  affoupiffement  léger  s’éva-  
 nouiffoit encore plus  légeremenr :  renaiffans entiers  
 comme  le  foleil  ,  ils  1e  levoient  pour  admirer  la  
 beauté  de  la  nature.  Occupés de  chants,  de  dan-  
 fes ,  & de doux  plaifirs  ,  leurs  heures  s’écouloient  
 avec rapidité  dans  des  entretiens pleins de douceur  
 &  de  joie:  tandis que dans  le  vallon femé de rofes,  
 l’amour faifoit  entendre  fes foupirsenfantins, libres  
 de  toute  inquiétude  ,  ils  ne  connoiffoient  que  les  
 tendres  peines  , qui rendent le bonheur encore plus  
 grand.  Ces fortunés  enfans. du  ciel  n’avoient  d’autres  
 lois que  la  raifon  5c  l’équité :  aufli  la  nature  
 bienfaifante les traitoit-elle en mere tendre 5c fatis-  
 faite. 
 Aucuns voiles n’obfcurciffoient le firmament : des  
 zéphirs éternels parfumoient l’air des préfens de Flore  
 :  le foleil n’avoit que  des rayons  favorables  :  les  
 influences du ciel répandues  en douce rolée,  deve-  
 noient  la  graiffe  de la terre.  Les  troupeaux  mêlés  
 enfemble bondiffoient en  fureté  dans  les gras pâturages  
 ,  5c l’agneau égaré dormoit tranquillement au  
 milieu  des loups.  Le lion  étincelant n’allarmoit pas  
 les foibles animaux qui paiffoient  dans  les  vallons ;  
 confidérant d’abord  dans  fa retraite  fombre le  concert  
 de la nature,  fon terrible coeur  en fut adouci,  
 & fe  vit forcé d’y  joindre  le  tribut  de fa trifte joie :  
 tant l'harmonie  tenoit toutes  chofes  dans une union  
 parfaite :  la flûte  foupiroit doucement ;  la mélodie  
 des voix fufpendoit toute agitation. L’écho des montagnes  
 répétoit ces Ions harmonieux,le murmure des  
 vents Sc celui des eaux s’uniffoient à tous ces accords. 
 Les  orages  n’ofoient fouflïer, ni les ouragans pa-  
 ronre: les eaux argentines coûtaient tranquillement.  
 Lys matières fulphureufes ne s’élevoient pas dans les  
 airs pour  y   former  les  terribles météores  ; l’hurnidité  
 mal-faine, & le s   brouillards, encore  plus  dangereux  
 ,  ne  corrompoient pas les fources de la vie.  
 Tels étoient  les premiers jours du monde  en fon enfance  
 : alors , pour m’exprimer dans  le  langage  des  
 dieux, 
 La terre féconde  & parée  
 Marïoit V au tonne au printems ; 
 L ’ardent Phabus, le froid Borée  
 Refpecloient Ühonneur de nos champs  
 Par-tout les dons brillans de Flore  
 Sous les pas s’'empreffoient d? éclore  
 Au gré des [ éphirs amoureux ; 
 Les moiffons inondant nos plaines  
 N ’étoient ni le fruit de nos peines , 
 .  .N i le prix tardif de nos vaux. 
 Alors l’homme  ne cherchoit pas  fa félicité dans  le   
 fuperflu ;  &  la faim  des richeffes  n’allumoit  pas  en  
 lui des defirs  infatiables. 
 Mais bien-tôt ces tems rapides &  innocens ont fait  
 place  au  fiecle de fer :  difeipies de  la  nature,  vous  
 connoiffez cependant encore cet âge brillant que  les  
 poètes ont imaginé.  Le c ie l,  il eft  v rai, ne vous  a  
 pas placé dans les vallées délicieufes de la Theffalie,'  
 d’où  Y âge d’or  tira  fon origine ;  mais  du  moins  la  
 vertu  vous fait trouver  la fanté  dans  la  tempérance  
 ,  le plaifir dans le travail,  5c  le bonheur  dans la  
 modération.  (Le chevalier d e  Ja u c o v r T.') 
 OR ACH,  ( Gêog.)  petite ville  de la Turquie européenne  
 dans la Bofnie  , fur les  confins  de  l’Hert-,  
 zégovine. Long, g S. 30 . lat. 42.  16.  ( D .  J. ) 
 OR ACLE, i  .  m. ( Théolog. payennt. ) Séneque définit  
 les oracles  la -volonté  des  dieux  annoncée  par  
 la  bouche  des  hommes.  Quoique  cette  définition  
 foit fort différente  de  celle  que je donnerois ,   il eft  
 toujours confiant que la  plus augufte &   la  plus  ré-  
 ligieufe  efpece de prédiction dans  l’antiquité payen-  
 ne  étoit les oracles.  Le  defir  fi  v if   5c  fi  inutile  de  
 connoître l’avenir leur donna naiffance, Timpofture  
 les  accrédita  ,  &  le fanatifme y  mit le fceau. 
 On  ne fe  contenta pas  de faire rendre  des  oracles  
 à tous  les dieux  ,  ce  privilège  paffa  jufqu’aux  héros  
 , tant on avoit befoin de mettre à profit i’infatia-  
 ble curiofité des hommes.  Outre les  oracles de  Delphes  
 St  de Claros  que  rendoit  Apollon , &  ceux de  
 Dodone 5c d’Ammon en  l’honneur de Jupiter, Mars  
 eut un oracle dans la Thrace, Mercure à Patras, Vénus  
 à  Paphos &   à  Aphaca  ,  Minerve  à  Micènes,   
 Diane dans la Colchide , Pan en Arcadie, Efculape  
 à Epidaure &  à Rome, Hercule à  Athènes &  à Ca-  
 dès ,Sérapisà Alexandrie, Trophonius dans la Béo-,  
 t ie , &c. 
 Ils  né fe  rendoient pas tous de la même manierei  
 Ici  c’étoit  la  prêtreffe  ou  le  prêtre  qui  répondoit  
 pour le  dieu que  l’on  confultoit ;  là  c’étoit  le  dieu  
 qui parloit  lui-même.  Dans un autre endroit on ob-  
 tenoit  la réponfe du dieu  par des  fonges.  Ailleurs , 
 Y oracle fe rendoit fur des billets cachetés , ou par les  
 forts, comme  à  Prénefte.  Enfin,  il falloit quelquefois, 
  pour fe  rendre  digne de  Y oracle,  beaucoup  de  
 jeûnes  , de facrifices,  de iuftrations, des myfteres ,   
 &c. 
 Mon deffein  n’eft  pas  de  traiter  ici  directement  
 l’hiftoire  des  oracles  ,   on  pourra  confulter  leurs  
 articles  particuliers ;  mais  je  me  propofe  principalement  
 de  combattre  l’opinion qui  les  attribue  
 aux démons, 5c  l’effet ceffé à la venue de J. C.  L’E-  
 criture-fainte  ne  nous;apprend  en  aucune  maniéré  
 que les oracles aient  été rendus  par  les démons ,  5c  
 dès-lors  c’eft un  de  ces fujets que la fageffe divine a  
 jugé  affez  indifférens  pour  l’abandonner  à  nos petites  
 recherches.  Celles de M. de Fontenelle ,  fans  
 être originales,  font fi  judicieufement écrites ,   que  
 je les  ai  çhoifies  pour  en donner  le précis  dans  ce