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par voie d'induction qu'il est permis de les identifier avec
les memljres connus de la série dont il s'agit. Ainsi, on
ignore encore la nature de la charpente solide des hauteurs
qui relient en quelque sorte le Uasan Dagh au Karadja
Dagh, et la même incertitude règne ii l'égard de la composition
de ce dernier. Par contre, il est parfaitement constaté
que le versant méridional du Karadja Dagh, est flanqué par
le vaste groupe trachytique de Karabounar, et que de plus
au sud-ouest de celui-ci se dresse le massif également trachytique
du Kara Dagh. Or, comme les groupes montagneux
encore non explorés se trouvent tous échelonnés sur la
même ligne dont les deux extrémités sont exclusivement
trachytiques, il devient probable que tels sont également les
points intermédiaires, et que, par conséquent, toute cette
série de hauteurs ne représente qu'un seul système d'éruptions
déterminées par la même fente.
Quoi qu'il en puisse être de cette hypothèse que mes
successeurs sont appelés à confirmer ou à rectifier' à la
suite d'une étude minutieuse qu'il ne m'a pas été donné de
faire, nous examinerons maintenant les groupes trachytiques
de Karabounar et du Kara Dagh échelonnés sur le prolongement
sud-ouest de la ligne qui porte les massifs précédemment
indiqués.
W. Hamilton {Researches in Asia, Minor, etc., vol. H, p. 316) avait
déjà signalé l'échelonnement symétrique de tous ces massifs, en faisant
observer très-judicieusement que le mont Argée, le Hasan Dagh et le Kara
Dagh se trouvent rangés sur une môme ligne, dirigée du N.-E. au S.-O.
C'est aux explorateurs futurs à nous apprendre si les massifs trachytiques
qui probablement relient le Hasan Dagh au Karadja Dagh forment une série
de hauteurs détachées ou une bande conlinuo.
C H AIM TUF, VI.
11.
Le groupe trachytique traversé par la route qui conduit
d'Eregli à Karabounar, est au nombre des plus remarquables
de l'Asie Mineure, lîn parcourant la plaine presque
hoi-izontale et parfaitement aride qui s'étend entre ces deux
villages, on la voit se couvrir de plus en plus de cendres
volcaniques noires, et de fragments trachytiques, à mesure
qu'on approche de Karabounar. A deu.x lieues au nord-ouest
de ITaïvatkhan (.situé à 0 lieues d'Eregli) apparaissent les
premiers cônes trachytiques qui depuis là se succèdent et
se multiplient à l'infini jusqu'à Karabounar.
C'est ainsi c|ue presque vis-à-vis de l'extrémité sud-estsud
du Karadja Dagh se dressent quatre cônes alignés du
nord au sud ; le long des flancs du cône le plus méridional
on voit très-distinctement les traces d'une traînée de blocs
descendant dans la direction d'un cône élevé et à sommet
tronqué. Un peu plus à l'ouest surgit un autre cône à sommet
pointu, et qui se rattache à plusieurs masses également
coniques.
Parmi toutes celles dont se trouve hérissée la partie de
la plaine comprise entre le Karadja Dagh et le village Karabounar,
la plus remarquable est située à 2 lieues au sud-est
du dernier village. C'est une masse allongée du nord-est au
sud-ouest, à flancs arrondis et à sommet tronqué, creusé
en une large et profonde excavation presque ovale, dont le
bord nord-est est recourbé de manière à simuler la proue
d'une galère antique ; aussi vue de nord-est, c'est-à-dire en
face, cette pointe paraît former le sommet même du cône