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246 ROCHES ÉnUPTIVES.
roche amygdaloïde bruii-rougeâtre, assez solide pour ne pas
être rayée au couteau, et chamarrée d'une immense quantité
de globules de kalkspath auxquels se trouvent associés çà
et là quelques grains de pistacite. Cette roche est tantôt empilée
en masses irrégulières ou taillées en colonnes et palissades
soit verticales, soit inclinées, tantôt disposée en nappes
et coulées de manière à offrir tous les caractères d'une
substance épanchée alternativement dans un état fluide ou
pâteux. Il est extrêmement difficile d'en obtenir un échantillon
frais et de forme convenable, parce que la roche éclate
sous le marteau, soit en plaques enduites d'oxyde de fer
rouge, soit en écailles ou en particules pulvérulentes. Le
long de la vallée on voit surgir au milieu de cette roche des
masses de calcaires gi'is à cassure cristalline, exhalant souvent
sous le marteau une forte odeur bitumineuse.
Ce n'est que fort rarement que l'on parvient à saisir une
relation quelconque entre ce calcaire et l'amygdaloïde, ainsi
que les basaltes et les dolérites. En effet, sur quelquespoints
ces diverses roches éruptives surplombent les calcaires sans
cependant s'étendre en nappe sur la surface de ces derniers,
ce qui ferait croire qu'elles sont sorties à l'état pâteux et
auraient rencontré sur leur passage les masses calcaires qui
les auraient forcées de dévier de leur direction et de se
diviser en plusieurs branches pour tourner l'obstacle.
Les dolérites associées aux basaltes continuent à composer
la majeure partie de la région que l'on parcourt depuis
Yousoufoglou jusqu'à près du petit village Kazi K.oï oil le
terrain de transition reparaît de nouveau sous forme d'un
micaschiste à mica argentin ou bronzé associé à un calcaire
bleuâti'e; l'une et l'autre de ces deux roches est régulièrement
stratifiée à couches redressées et souvent verticales.
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CHAPITRE Vili 247
Depuis Kazi Koï jusqu'à Sivas, le sentier qui conduit
par la voie la plus courte à cette dernière ville en passant
près des villages Kayalosmusch et Khodjasar (situés dans le
domaine des micaschistes) ne traverse que des lambeaux de
terrains de transition ou des dépôts tertiaires, sans que l'on
aperçoive une roche eruptive quelconque.
v m .
Avant de quitter la coupe que nous venons d'effectuer
depuis Samsoun jusqu'à Sivas, nous examinerons rapidement
deux groupes dolériliques situés à peu de distance au
nord-ouest de Sivas, savoir : l'un au sud-est du village
Tchekmak, et l'autre au sud-ouest de ce dernier.
A 5 lieues environ au nord-ouest de Sivas, les dépôts
lacustres sont traversés par une chaîne de montagnes dirigée
de nord-ouest au sud-est et composée d'une roche dont
les caractères très-variables ainsi que son état de décomposition
rendent la détermination assez difficile, bien que dans
son ensemble elle paraisse se rattacher à la famille des dolérites.
Elle est tantôt bleuâtre et de texture homogène comme
certains calcaires qu'elle simule parfaitement, et Jdont elle
ne dépasse point la dureté; tantôt sa surface est luisante
comme celle de la serpentine, tantôt enfin sa structure devient
porphyroïde, et alors elle paraît tenir aux trachytes
sans en avoir cependant tous les caractères essentiels ; les
variétés porphyroïdes ont une pâte brun-rougeâtre, noire ou
violette, renfermant des cristaux d'orthose désagrégée en
une substance terreuse blanc-rougeâtre, ayant quelquefois
de 6 à 1ÍI millimètres de longueur. Cette roche affleure