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354 ROCHE S ÉRUPTIVES.
toutes ces roches sont recouvertes par des dépôts de tuf
tracliytiqiie horizontalement sti'atifié. Cependant, le calcaire
blanc cristallin associé au granite blanc continue ii former,
au sud-ouest.d'iîskiguinusch Maden, une crête peu élevée
qui constitue le bord méridional de la plaine de Nigdé,
plaine dont la chai-pente solide est masquée jiar des dépôts
diluviens dans lesquels dominent les galets calcaires, ce quisemblerait
indiquer, que l'un des membres de la formation
granito-calcaire se trouve en contact immédiat avec les roches
du ¿-rand domaine trachytique du mont Argée au milieu
duquel les granites ne se présentent que très-rarement.
Parmi le petit nombre de points oil les roches granitiques
ont été observées dans l'enceinte même du domaine
trachytique du mont Argée, figurent les parages d'Edich
Koï (situé au sud-ouest de Develu Karahissar, non loin de
Soanlu Koï, à environ 12 lieues au nord-est de Nigdé), oil,
d'après W. Hamilton', l'on voit des trapp traversés par des
graniles. 11 est vrai que le terme vague dont mallienreusement
se sert le savant anglais ne précise pas suffisamment
la nature de la roche traversée par le granite ; cependant,
il importe peu de savoir si c'est un trachyte, une dolérite
ou un basalte, car, dans tous les cas, il n'en résulterait pas
moins la probabilité que le granite dont il s'agit appartiendrait
à une époque tertiaire, parce que dans le domaine du
mont Argée, les éruptions trachytiques, doléritiques ou
basaltiques, paraissent toutes être postérieures au terrain
•1. Rtisearches in Asia Minor, ptc,, vol. il, p. 294.
CHAPITRE XIII. 355
tertiaire inférieur. Donc, si l'on parvenait à constater
d'une manière irrévocable la contemporanéité du granite
d'Edich Koï avec les groupes granitiques susmentionnés
d'Ak Dagli, de Bereketlu Maden, de Nigdé et d'Utchlcapoii,
tous ces groupes granitiques auraient également une origine
récente, et alors il ne serait pas improbabl e que les calcaires
cristallins blancs qui les accompagnent ne fussent que des
dépôts tertiaires modifiés par l'action des graniles, à moins
que l'inverse n'ait eu lieu, c'est-à-dire que les calcaires
tertiaires aient donné naissance aux granites eux-mêmes.
En effet, ainsi que je l'ai déjà fait observer en parlant des
granites de Nigdé, d'Ak Dagh, de Bereketlu Maden et
d'Utchkapou , l'association entre le granite'et le calcaire
cristallin y est tellement intime, et le granite lui-même y
revêt si souvent les teintes blanches et les apparences de la
structure homogène des calcaires, qu'aucune région du
monde no serait plus favorable que celle dont il s'agit à la
théorie de ]\I. Vogler, relativement à la conversion par voie
humide du calcaire en granilo, gneiss, inicascliiste et tlionschiefer,
théorie que même le savant Bichof, si hostilo aux
doctrines aventureuses, est loin de rejeter complètement,
sans nier toutefois (du moins dans quelques endroits de ses
nombreux ouvrages) la possibilité de la cristallisation du
calcaire à l'aide d'une forte pression par voie ignée, ainsi
que l'admettent beaucoup de géologues (surtout depuis (jiie
les expériences déjà anciennes de Hall ont été confirmées de
nos jours par G. Uose), et ainsi que semblent d'ailleurs le
conslater plusieurs faits concluants, et entre autres les exemples
signalés par JIM. Dufrenoy et Coquand dans les Pyrénées,
où les calcaires liassiques de teinte grise et de structure
compacte se trouvent, près de Vicdessos, convertis en
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