urn
i S i liOCl l E S KRUPTIVRS.
rieurs, eu égard à l'acUon peu appréciable exercée sur ces
derniers par les roches éruptives. Au nord-ouest de llipsala,
les serpentines se manifestent de nouveau dans la vallée du
Derekoyouu Sou {Iris), où elles remplacent les dolérites de
Hipsala et composent en grande partie les deux rangées
de hauteurs dont 'la vallée est bordée. Ces roches s'étendent
jusqu'à une lieue environ au nord-est de Yumbelet,
où. à leur tour, elles se trouvent successivement remplacées
par les dolérites, les llionschiefer, les micaschisles et les
dépôts myocèues, Enfin, les roches serpentineuses associées
pêle-mêle aux calcaires fibreux grisâtres, blanchâtres ou
jaunâtres, reparaissent dans les parages de Maîmy (au noi-dest
de Tokat), et forment les deux bords de la vallée, ainsi
que les hauteurs limitrophes d'Almous et deMaïmy.
Parmi les diverses régions serpentineuses que l'on traverse
en longeant le cours supérieur de l'Iris (Derekoyoun
Sou), depuis Hipsala jusqu'à Maïmy, il en est qui sont
particulièrement remarquables par la physionomie pittoresque
de la contrée et la belle végétation dont elle est
ornée. Tel est notamment le cas avec la portion de la vallée
comprise entre Hipsala et Yumbelet. En efiet, lorsque l'on
a franchi la rampe doléritique assez abrupte qui conduit de
Hipsala dans la vallée de l'Iris, cetle dernière se présente
sous la forme d'un véritable parc; on le parcourt sans discontinuation
jusqu'à Yumbelet, oil les taillis toulTus ne disparaissent
que pour faire place à une luxuriante végétation
herbacée dont est revêtue la plaine qui, dans les parages de
CHAPITRE XVI. iS3
Yumbelet, constitue la rive gauche de l'Iris'. Mais ce qui
rend bien plus remarquables les groupes serpentineux disséminés
dans la région qui s'étend depuis Maïmy jusqu'à
Hipsala, c'est que parmi ces groupes il en est un qui fournit
des données très-vraisemblables sur l'âge de ces serpentines.
En eflét, ainsi que nous le verrons en étudiant le
terrain crétacé, la contrée comprise entre Hipsala et Khamarly
est composée de marnes noires dont l'aspect rappelle
tellement celui des roches talqueuses, qu'elles se confondent
|)resque insensiblement avec le massif de serpentine situé
dans les parages de Khamarly, non loin d'un autre massif
composé de trachyte. Or, c'est précisément dans ces masses
noir-verdâtres trappéennes, qui évidemment ont emprunté
une partie de leurs éléments constitutifs aux serpentines
limitrophes, que j'ai découvert un fossile caractéristique pour
les terrains crétacés de la l'rance, ce qui semblerait indiquer
que les serpenlines, ainsi que peut-être les trachyles
de cette contrée, sont anlérieurs à l'époque crétacée.
A une lieue environ au sud du village Baulis (situé à
5 lieues environ au sud de Tokat) s'élèvent les contre-forts
méridionaux de la chaîne de Tchamiy Dagh, ayant du
nord au sud une extension d'environ 2 1 2 lieues, et
I. Les beaux taillis qui revèlenl la vallée depuis Hipsala jusqu'à Yumbelet
sonl iiarticulièrement composés de la nuignilique el rare espèce de
chêne Qiierciis renia associée au Q. dchohonnsis, ainsi qu'aux Carpinus
orieiUalis, Pyrus ami/gdaliformis, VilL, C.ratoegns onmlalis, Salix
ciiicreu, Acer obtnsifotiii/n, Berbens vitl(/arts, Palim'us aculealas,
Hilbiis ùlma, hum caïUiui, etc. (Juaiil à la plaine qui dans les parages de
Yumbelet forme la rive gauche de l'Iris, elle m'a fourni une foule d e plantes
curieuses et rares parmi lesquelles figurent, deux nouvelles espèces de
ilianlluis décrites dans ma l'hre de l'Asie. Miimire (vol. Il, p. 222); sous
les noms de Dianthus arisUUis, Itoiss. el V. qmdrilobiis, Boiss. .