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6S0 TE R R A I N S DE TRANSITION.
une forte odeiii- qui rappelle celle de l'acide sulfhydrique.
A 2 lieues au nord-est de Yarpous, aii pied d'une colline
calcaire, on voit jaillir une source d'eau chaude, qui, après
avoir rempli un petit bassin, se répand dans la plaine et y
forme un ruisseau coulant au sud-ouest. Le calcaire bleuâire
qui compose la hauteur d'où s'échappe la source thermale
est tellement chargé de concrétions et de veines de kalkspatli,
que la roche devient complètement blanche; souvent
de structure schisteuse, elle est disposée en couches peu
puissantes, plongeant au nord ou au nord-ouest-nord sous
des angles de 30 à Z|0 degrés; ce calcaire exhale également
sous le marteau une forte odeur, soit bitumineuse, soit
sulfhydrique.
Bordée au nord et au sud par des hauteurs arrondies
peu considérables, derrière lesquelles (du côté du sud)
surgissent les masses pointues de l'Akhyr Dagli, la plaine
otîre, dans les parages d'Izgin, une surface parfaitement
horizontale arrosée pai' le Khourma Sou, dont les rives trèsbasses,
composées de terre glaise, sont ombragées de quelques
chalefs à feuilles étroites {Hloengnus anguslifolia),
tandis que les eaux du ruisseau étaient, au mois d'août,
chamarrées de potamots nageants {Poiamorjeton nalans), et
de renoncules aquatiques {Ranunculus aqualilis). L'altitude
du khourma Sou (près d'Izgin), est de 1,290 mètres.
C'est également une surface presque horizontale que la
contrée comprise entre Yarpous et Gueuksun. En efl'et, lorsqu'on
se rend de Gueuksun àY'arpous, on traverse, sur une
ligne d'environ une lieue, une plaine unie, revêtue d'une
épaisse couche de terre végétale, et complètement déboisée,
à l'exception des montagnes limitrophes sur lesquelles apparaissent
çà et Ui quelques bouquets d'arbres rabougris.
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C H A P I T R E III. 6.51
Cependant, un peu plus à l'ouest, la plaine commence à devenir
plus ondulée, et à 2 lieues et 1/2 à l'est de Gueuksun,
elle est sillonnée par des hauteur s arrondies dirigées du nordouest
au sud-est, et composées de calcaii'e bleuâtre passant
au thonschiefer, l'un et l'autre à couches redressées. Ces
hauteurs sont revêtues de beaux taillis de chênes et de genévrier
\ dont les derniers remontent jusqu'aux sommets des
montagnes oil ils sont associés au pin lariccio.
Ainsi que nous l'avons vu à k lieues à l'est de Gueuksun,
les calcaires et les thonschiefer se trouvent localement
interrompus par une hyperstcnite qui ne s'étend probablement
qu' à une lieue environ à l'ouest de la vallée d'Jrdj in, car
à cette distance les hauteurs qui bordent la plaine au nord
et au sud sont de nouveau composées de calcaires cristallins
bleuâtres ou blancs qui, du côté du nord, paraissent se
rattacher au groupe du Binbogha Dagli, de même que du
côté du sud les montagnes calcaires pourraient bien s'appuyer
sur les remparts situés à l'est du Kermès Dagh, remparts
qui, d'après Joseph Russegger, seraient composés de
serpentine.
Toutes ces roches, à fades éminemment caractéristique
pour les terrains de transition, dominent (localement masquées
par des dépôts récents) jusqu'au village Y'aipous, dont l'altitude
est de 1,267 mètres, et dans la proximité duquel la
contrée s'incline vers la plaine oil est situé le village, en
sorte qu'en y descendant on voit les calcaires bleus cristallins
reposer sur le thonschiefer et le micaschiste, dont les
couches verticales sont à nu dans les régions inférieures, â
1. Piii'mi les cliônps domine le Qiiercus calliprinos, et parmi les genévriers
le .hiniperm exceUa.
•2. Roches èruplims, p. .ibii.
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